Chimay (famille de)

Alard I de Chimay (XIème siècle) est le premier seigneur connu de Chimay. Il est cité comme témoin en 1029 dans une charte où l’évêque de Liège, Réginald, détermina les droits de l’abbaye de Florennes sur les masuriers du village. Il est encore cité en 1031 dans un diplôme du même Réginald rapporté par Fisen. Il a donc vécu au temps de Herman de Hainaut et de Richilde.

Wautier/Gauthier de Chimay (?-?), fils du précédent. Seigneur de Chimay. Cité en 1065 et 1070, dans des actes des comtes de Hainaut. Wauthier est connu par une charte de Bauduin I en 1065 et par une autre de Téodrin en 1067. C’est peut-être lui qui est cité en 1071 dans le Cantorium de St-Hubert.

Macaire de Chimay (?-?), fils du précédent. Seigneur de Chimay. Il est cité en 1088 : il aurait abandonné à l’abbaye de Stavelot des biens situés dans le grand-duché de Luxembourg (document sujet à caution). De son épouse Havilde N. (d’après un cartulaire de l’abbaye de St Benoît-sur-Loire), il aurait eu:

  • Allard, infra
  • Béatrix de Laon

Alard II de Chimay (?-?), fils du précédent. Seigneur de Chimay. Il est cité comme témoin dans une charte d’Odon de Cambrai en 1111 et comme témoin dans un acte de Raoul de Reims de 1114 ou 1115. Du temps d’Otbert (1092-1117), évêque de Liège, il donna, de concert avec Basilide de N., son épouse, l’alleu de Sainte Geneviève à l’abbaye de St Nicaise de Reims. En 1117, il demanda l’autorisation au comte de Hainaut pour partir aux croisades. Alard assista en 1119 au concile de Reims célébré sous la présidence du pape Calixte II. Il fut le fondateur du premier hôpital de Chimay au lieu-dit « Froidmont » (actuellement Chienneterie).

Allard III de Chimay « Pollière » (v1090- ?) fils du précédent. Seigneur de Chimay. Il transforma, du temps de Baudouin IV, comte de Hainaut (1125-1171), sa seigneurie de Chimay en fief. Cette terre fut dès lors le siège d’une pairie. Il fut avoué de Vérofles (actuel Mariembourg) en 1134. Il épousa Ida de Marle, fille de Thomas I de Marle de Coucy, petite-fille de Baudouin II de Hainaut et cousine du comte Baudouin IV. Il mourut avant sa femme qui épousa en secondes noces Bernard de Orbaix.

Gilles ((Egide) de Chimay ( ?-1189),  fils du précédent. Seigneur de Chimay. Cité comme pair de Hainaut. Il eut en 1162 certains démêlés avec l’abbaye de Floreffe au sujet de terres sises du côté de Valenciennes. Il fut témoin en 1166 dans le cartulaire de Haumont. Peu après, il s’en fut à Jérusalem où il resta peu de temps. Quand il en revint, son beau-frère Renaud de Rosoy s’était emparé du domaine de sa femme. Il obtint du pape Alexandre III une lettre invitant l’archevêque de Reims et l’évêque de Laon à forcer Renaud de lui restituer son bien. Il fonda le village de Bourlers par donation de cette terre à l’abbaye de St Michel-en-Thiérache en 1169. Il accompagna le comte Baudouin V lors de la bataille contre le duc de Limbourg en 1172. Il fut témoin en 1174 dans une charte du comte de Hainaut. Il obtint en 1181 de l’abbaye de Maroilles l’avouerie du bois de St Hubert situé près de Momignies. En 1186, le comte de Hainaut lui fit don des terres de Baileux et de Momignies. Il épousa Alide de Rosoy.

Alard IV de Chimay (1160 -1220), fils du précédent. Seigneur de Chimay. Il est cité dans des actes de 1190 à 1218. Il partit à la troisième croisade. Il est cité par Gislebert en 1188. En 1189 il donna son consentement à une donation faite par le prévôt de Chimay. Alard et son frère Jean à l’abbaye de Clairefontaine. Il est cité comme témoin dans des chartes de 1190, 1195, 1196, 1200, 1204 et 1205. En 1189, il eut des démêlés avec l’abbaye de St Michel au sujet des terres de Bourlers ; ils se terminèrent par un accord conclu à Couvin en 1202 et par lequel le seigneur remettait l’abbaye en possession de la donation de Gilles, son père. Il scella la charte du Hainaut en 1200. En 1210, il consentit à la donation d’une partie de la dîme de Beaurieu faite à l’abbaye de Floreffe par Baudouin, fils du châtelain de Beaumont. Il combattit aux côtés de Philippe-Auguste à Bouvines en 1214. En 1214, il approuva un accord effectué entre Gobert, vidame du Laonnais et l’évêque de Laon, Robert. En mai 1218, de concert avec Mathilde, sa femme, il conclut certains accords avec Anselme, évêque de Laon. Cette Mathilde de N était vidamesse du Laonnais. Il en eut:

  • Roger, infra
  • Allard
  • Jean

Roger I de Chimay (1190-1226), fils du précédent. Seigneur de Chimay. Il est cité dès décembre 1214. Il délimita en 1218 ses droits et ceux de l’évêque de Liège sur la châtellenie de Couvin. En mars 1219, il confirma une donation de trente bonniers de terres sises à Haulchin et faite à l’abbaye d’Epinlieu. Il devint seigneur de Chimay à la mort de son père en 1220. En 1222, il assigna à l’abbaye de Floreffe, pour son anniversaire, vingt sous blancs à prendre sur les revenus de Nismes. En 1224, il conclut un accord avec le monastère de St Michel au sujet de Bourlers et se fit reconnaître comme avoué des religieux. Il donna la même année une forge et des droits de pâturage à l’abbaye de Faignoy. Sa fille épousa vers 1222 Jean de Soissons. A la suite de ce mariage, la seigneurie de Chimay changea de maîtres. Il avait épousé Agnès de Tour (Le Thour, Ardennes françaises)

  • Marie de Chimay, héritière de Chimay et du Thour
  • deux fils (Roger et Allard), morts avant leur père

 

 

 

Chièvres (famille de)

La continuité généalogique de cette maison est bien sûr à prendre avec de sérieuses précautions, comme très souvent pour ces temps reculés, qui manquent de documents précis et sérieux.

Le premier seigneur de Chièvres connu était le « comte » Legbert (ou Egbert), né vers 930, donc un siècle après les traités de Verdun (843) et de Meersen (870) évoqués plus haut et un demi-siècle après les invasions vikings (880-890) dont on ne sait pas si elles créèrent des dommages à Chièvres. Selon certains généalogises, Egbert serait le fils d’Arnould de Chièvres (900- ?) dont on ne connait pas l’épouse.

Il était le riche propriétaire de ce grand alleu de Chièvres. Certains pensent que sa famille était issue de la famille comtale. Mais les liens généalogiques ne sont pas connus. Chièvres était probablement déjà un grand domaine dans l’ancien pagus de Brabant, puis dans la marche d’Eename. C’était un alleu et ses seigneurs ne devaient rien à personne.

Rasse I de Chièvres (v960- ?), fils du précédent. Seigneur de Chièvres. Il épousa Adelinde X. dont il eut:

  • Rasse II, infra
  • Ida de Chièvres (v995- ?), ép. Olderich Aymeri de Mons ( ?) (985/990- ?), seigneur d’Aymeries, d’ascendance non connue
  • Gossuin de Chièvres (1020/1026- ?). Membre de la cour du comte de Hainaut. Il épousa Mélissende de Baudour. Le comte lui inféoda la totalité de la seigneurie de Baudour qu’il annexera aux fonctions et dignités de châtelain de Mons. Les droits de son épouse sur Baudour ne s’élevaient qu’au 3/5 du domaine, le restant étant détenu par des seigneurs peu fidèles aux comtes. La seigneurie de Baudour sera de 3/5 fief féodal et 2/5 fief relevant de la châtellenie de Mons. Ce qui en ferait l’ancêtre des Gossuin de Mons. Ces assertions ne sont cependant pas certaines, puisque cette famille de Mons a aussi été dite descendante du comte Régnier II. Par contre, cela pourrait dire aussi qu’il y avait des liens entre la famille des comtes Régnier, celle de Chièvres et celle des châtelains de Mons. Des éclaircissements seraient bienvenus à ce sujet.

Rasse II de Chièvres (992- ?), fils du précédent. Seigneur de Chièvres. Il épousa Prélende X. dont il eut:

  • Thierry, infra
  • Jehanne de Chièvres, ép. Wédric « le Barbu » d’Avesnes (v.1020-v1075) ou son père Wédric le Sor (v.990-1066). Ces personnages, hauts en couleurs, décrits peut-être avec une évidente liberté par le chroniqueur Jacques de Guise (XIVème siècle), tentèrent de s’imposer par la force dans l’ancien Brabant, devenu marche d’Eename, s’emparant de plusieurs seigneuries, dont celles de Leuze, de Condé et de Ville. De Guyse prétendit même que ces prises s’étaient faites aux dépens de son beau-père, Rasse de Chièvres.

Thierry I de Chièvres (1023- ?), fils du précédent. Seigneur de Chièvres. Il épousa Béatrix de Sart, dont il eut:

Wauthier/Gauthier  de Chièvres (1050-1093), fils du précédent. Seigneur de Chièvres. Il obtint le titre de pair de Hainaut à partir de 1076 de la part de la comtesse Richilde. Il fut le deuxième époux d’Ode de Roucy Ramerupt de Montdidier (1049-1122). Ils eurent  plusieurs enfants dont :

  • Guy (1090- ?), infra
  • Nicolas de Chièvres (1092-1167) ?
  • Thierry II de Chièvres ( ?-1117), ép. Marie d’Arbre
  • Hébert, ép. Anne de Trieux. Hébert de Chièvres fit don d’un fief à l’abbaye de Liessies  confirmé par l’évêque de Cambrai en 1128.

Guy (Widon) de Chièvres (1090-1127), fils du précédent. Seigneur de Chièvres, pair de Hainaut. Il épousa Ide d’Ath, fille de Walter d’Ath. A leur mort, ils laissèrent une fille orpheline, Eve, infra. Veuve, Ide épousa Gossuin II Isaac de Mons.

Eve « dite Damison » ou « Ydon »  de Chièvres (1115/1124-1180). Dame héritière de Chièvres à la mort de son père en 1127. Elle épousa successivement:

  • en premières noces Gille 1erde Chin ( ?-1137). Seigneur de Berlaymont et d’un fief à Wasmes  (?-1137). Chambellan de Hainaut. Chevalier, ayant participé à la première croisade auprès du comte Baudouin II de Hainaut. Ils eurent une fille, Mahaut de Chin qui épousa Gilles de St-Aubert
  • en deuxièmes noces en 1138 Rasse III de Gavre(1118-1148/1150), seigneur de Gavre (Gavere, sur la rive droite de l’Escaut, en terres impériales flamandes). Chevalier et grand échanson du comte de Flandre. Ils eurent:
    • Rasse de Gavre, qui hérita de la moitié de Chièvres
    • Béatrix, ép. Eustache du Roeulx
  • en troisièmes noces vers 1150, Nicolas III de Rumigny et de Florennes ( ?-v.1170/1175). Fils d’Hugues de Rumigny, seigneur puissant et riche. C’est le comte Baudouin IV de Hainaut, qui intercéda auprès d’Eve afin qu’elle épouse l’un de ses parents, Nicolas III, pour conserver ainsi Chièvres dans le Hainaut en évitant que cette seigneurie entre dans le comté de Flandre, car les Gavre étaient liés à ce comté. Ce dernier devient seigneur de Chièvres vers 1150. En 1147, il était avoué de l’abbaye Saint-Jean  à Villers -deux-Eglises. Il fut également cité en 1156 lors de donations à l’abbaye de Cambron. Ils eurent:
    • Yolande, ép. Henri de Hasbain
    • Clémence, ép. Gérard de Halut
    • Julienne, ép. Arnaud de Rosoy
    • Nicolas IV de Rumigny, qui hérita de la moitié de Chièvres

A la mort d’Eve de Chièvres, les familles de Gavre et de Rumigny  s’entendirent pour présider aux destinées de la ville de Chièvres en fondant une coseigneurie, les bénéfices étant partagés strictement entre elles deux.

 

Vieux-Reng

Le territoire

Superficie: 1164 ha

Altitude: de 113 à 148 m

Situation géographique : sur le plateau de Bavay, à la limite du partage des eaux entre la vallée de la Haine et celle de la Sambre.

Cours d’eau : la Trouille (qui prend sa source à la frontière belge) et le Ri du Frilou

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

On aurait découvert en 1845 une grande quantité d’ossements humains, des restes d’armes de cette période (haches, épées, …), des objets en bronze, des fragments de poteries, des monnaies romaines et gauloises. Tout ceci fait penser à des sépultures. 

Les Romains auraient aménagé des retranchements (camps?) en bord de Trouille, sur les territoires de Grand-Reng, Vieux-Reng et Rouveroy.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1125

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Viesreng, 1125
  • Viereng, 1133
  • Viesrain, 1186
  • Viereng, 1610
  • Viesreng, 1691
  • Vieureng, 1710
  • Vieux-Reng, 1716
  • Vieurin, 1771
  • Vieu-Reng, 1803
  • Vieux-Rengt
  • Vieux-Reng

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : “Reng” viendrait de Hrinio ou hirinum, signifiant bois (Carnoy). Mais d’autres voient dans le mot germanique hringa (ring) une levée de terre circulaire (autour d’une éventuelle villa ou d’un camp). 

Viesrain (en tudesque) peut aussi évoquer une vieille rivière.

Epoque de son apparition: au XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: le chemin médiéval qui reliait Maubeuge à Binche (et au-delà à la principauté liégeoise)

sources d’eau ou cours d’eau: la Trouille région boisée

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: fermes abbatiales

Paroisse dédiée à Saint-Nicolas, autonome dans un premier temps, puis dépendante de celle d’Elesmes au XVème et XVIème siècle. A nouveau autonome ensuite.

Un chemin de Compostelle passait par ici (Via Gallia Belgica). Il y faisait étape entre Estinnes et Maubeuge.

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: de Maubeuge (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye d’Hautmont

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Maubeuge

Seigneurie

Le village de Vieux-Reng est mentionné dès le XIème siècle dans les possessions de l’abbaye d’Hautmont, fondée au VIIème siècle. Le chapitre de cette institution exerça les droits féodaux sur les villageois durant tout l’ancien régime.

Un fief avec ferme (la Salmagne) appartenait à l’abbaye de Bonne-Espérance.

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, suite à l’annexion des villages de la prévôté de Maubeuge dans le royaume de France par le Traité de Nimègue en 1678.
  • Prévôté : de Maubeuge
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Maubeuge

En 1822, le village voisin de Lameries a été englobé par Vieux-Reng.

Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

Comme la plupart des villages entre Binche et Maubeuge, Vieux-Reng fut dévasté par la coalition armée de Flandre, Brabant et Cologne en 1185.

Economie

Elle fut essentiellement consacrée à l’agriculture (céréales, colza, lin), à l’élevage et à quelques entreprises annexes : deux moulins à farine sur la Trouille et une brasserie.

On aurait exercé aussi la fabrication de bas et le tissage de toiles.

Cascade sur la Trouille à Vieux-Reng
Patrimoine

Eglise Saint-Cyriaque, construite au début du XVIIème siècle à a place d’une chapelle ancienne dédiée à Saint-Nicolas.

Fort de la Salmagne, ouvrage de la Ligne Maginot, construit en 1934, pour protéger Maubeuge.

 

 

Wargnies-le-Petit

Le territoire

Superficie: 554 ha

Altitude: de 73 à 130 m

Situation géographique : sur la pente sud de la vallée de la Haine à la limite du plateau de Bavay

Cours d’eau : l’Aunelle

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Selon F. Vercauteren (La charte-loi de Wargnies le Petit de 1245), les deux Wargnies ne formaient qu’un seul domaine gallo-romain situé entre deux chaussées romaines. La plus au nord allait de Bavay à Boulogne par Escaupont et Tournai, la plus au sud rejoignait Bavay à Amiens en passant par Cambrai.

Le territoire de Wargnies-le-Petit était alors encore couvert de forêts (extension de la Forêt de Mormal, elle-même vestige de la Forêt Charbonnière).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté. Alors que le domaine de Wargnies (-le-Grand) au nord avait été donné à l’abbaye de Saint-Amand, qui y installa probablement une ferme, au sud le territoire était encore inclus dans la Forêt.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1173

Le premier document qui fait la distinction entre les deux villages, où l’on cite Wargnies-le-Petit, est une charte de l’évêque de Cambrai, Pierre d’Alsace, datant de 1173. Celui-ci donne à son chapitre cathédral l’autel paroissial de Preux-au-Sart avec ses dépendances d’Amfroipret et de Petit Warengni. Ce qui signifie que les communautés paroissiales de ces deux derniers villages n’étaient pas très nombreuses.

L’église de Wargnies-le-Petit ne resta pas longtemps une dépendance de celle de Preux. Car elle est citée comme autonome en  1181.

La distinction entre Wargnies et Wargnies-le-Petit est donc d’origine paroissiale. Quand le chapitre de Cambrai acquit dans le domaine de Wargnies une église en 1173, qui est dite « petit Warengni, et en 1181 Parvo Waregni, c’est pour la distinguer de celle qui est plus au nord et qui relève de l’abbaye de Saint-Amand. Le vocable « Wargnies-le-Grand » sera créé plus tard, en 1229.

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Petit Warengni, 1173 (Cartulaire de l’abbaye de Cambrai)
  • Petit Warigny, 1186
  • Petit Wargny, 1484
  • Warny-le- Petit, 1740
  • Petit Wargnies

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : celle de Wargnies-le-Grand

Epoque de son apparition: au XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: voie romaine de Bavay à Cambrai et Amiens au sud du territoire

sources d’eau ou cours d’eau: l’Aunelle

source de bois: l’extension ancienne de la Forêt de Mormal, dont il reste quelques vestiges : bois de Quélipont, de Ferrières, du Foyau, des Prés d’Acier, de la Tournichette

proximité d’un lieu de pouvoir: un château ou plus vraisemblablement une ferme fortifiée tenue par un représentant des seigneurs du lieu.

Paroisse dédiée à Saint-Pierre

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai en 1163 par l’évêque Nicolas, comme dépendance de Preux-au-Sart.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté du Quesnoy

Seigneuries

Comme il est expliqué dans le chapitre consacré à Wargnies-le-Grand, il est difficile de réaliser une liste exacte des seigneurs des deux Wargnies. Parce que certaines généalogies ne distinguent pas les deux villages et que les précisions manquent pour les personnages cités : leurs liens familiaux, le fait d’être ou de ne pas être seigneurs des lieux. Nous faisons donc appel à toute personne qui aurait des documents pouvant préciser ou corriger ce qui va suivre.

Nous pensons qu’après des premiers défrichages de la forêt au sud du domaine de Wargnies (-le-Grand), une communauté de paysans s’y est installée. Ils se sont, comme de coutume, érigés en paroisse. Celle-ci ne fut pas prise en mains par l’abbaye de Saint-Amand (comme ce fut le cas pour Wargnies au nord), mais par le chapitre de Cambrai. Celui-ci en fit de même avec les deux communautés villageoises voisines, apparues sans doute à la même époque, celles de Preux-au-Sart et d’Amfroipret.

Famille de Roisin

Ces trois « nouveaux » villages vont connaître des destinées seigneuriales différentes. Il est possible que le domaine de Wargnies-le-Petit fut détaché de celui de Wargnies(-le-Grand) dès le XIème siècle. Car il semble avoir été donné en dot à une fille de la famille seigneuriale de Wargnies, Berthe de Wargnies, qui la transmit à la famille de son époux, Baudry II de Roisin (v1040- ?), déjà baron de Roisin, seigneur de Blaregnies et à ce titre pair du Cambrésis.

A cette époque, cette famille était une des plus puissantes de la région. Dans les généalogies, on trouve dans leurs possessions « Wargnies ». Il s’agit en fait de Wargnies-le-Petit. Lui succédèrent :

  • Baudry III (parfois appelé Baudouin) de Roisin (v1070- ?), fils du précédent
  • Baudri IV de Roisin (v1110- ?), fils du précédent
  • Baudri V de Roisin  (v1140-), fils du précédent
  • Baudry VI de Roisin (v1158-v1208), fils du précédent
  • Baudry VII de Roisin (1195/1200-v1271), fils du précédent
  • Baudry VIII de Roisin (1226-1274), fils du précédent, mort sans enfant
  • Gilles Ier (v1234-1320/1332), frère cadet du précédent
  • Baudry IX de Roisin (v1260/1270-v1318), fils du précédent
  • (Baudry « le Petit » ( ?-1321), fils cadet du précédent, mort sans enfant)
  • Baudry X de Roisin (v1298-v1348), frère aîné du précédent
  • Jean de Roisin (v1313/1320/1323-1378), fils du précédent
  • Marie de Roisin « de Wargnies » (v1340-1402, fille du précédent, dame héritière de Wargnies-le-Petit

Famille de Haynin

Marie de Roisin épousa Jean III « Brognart » de Haynin (v.1340-1402), seigneur de Hainin, d’Amfroipret et de nombreux lieux. Ils eurent plusieurs enfants. 

Il semble cependant que la seigneurie de Wargnies-le-Petit fut attribuée à un fils bâtard de Jean III, appelé Jean « bâtard » de Haynin (v1360-1431). Ce statut n’était pas indigne à l’époque, ce qui explique qu’il put être seigneur de domaines, comme ceux de Wargnies-le-Petit, de Maing et de Trith. Son fils Guillaume ne survivant pas à son père, la seigneurie de Wargnies retourna à la demi-sœur de Jean « le bâtard », Jeanne de Haynin.

Ici nous sommes obligés de faire une parenthèse, car on attribue à Jean « le bâtard » et à sa demi-sœur Jeanne, des conjoints issus de la famille de Wargnies (le-Grand). Le premier est d’ailleurs inhumé dans l’église de Wargnies-le-Grand.

Puis nous perdons la trace de Wargnies chez les Haynin. D’autres informations mentionnent que la seigneurie de Wargnies-le-Petit continua à faire partie des possessions de la famille de Roisin avec:

  • Evrard de Roisin (v1330-1373ou 1412, Valenciennes), troisième fils de Baudry X (supra)
  • Baudry XI de Roisin (v1352/1378- v1422/1440, Valenciennes), fils du précédent
  • Baudry XII de Roisin  (v1410-v1472, Valenciennes), fils du précédent
  • Jacques I de Roisin ( ?- ?), deuxième fils du précédent, qui hérite de Wargnies-le-Petit
  • Isabeau (Anne ou Jeanne) de Roisin (v1455- ?), fille du précédent, dame héritière de Wargnies-le-Petit

Tout cela parait incohérent. Sauf si l’on imagine des co-seugneuries, soit des pouvoirs et revenus partagés entre deux lignées, ou une division du domaine en deux fiefs.

Famille de Nouvelles

Isabeau de Roisin, dame héritière de Wargnies-le-Petit, épousa épousa Jean de Nouvelles (v1440/1460- ?). Il est dit que ce personnage était déjà seigneur de Wargnies-le-Grand, domaine qu’il aurait hérité de son frère, Etienne de Nouvelles, mort sans enfant, ce domaine ayant appartenu avant eux à leur père Etienne de Nouvelles (v1410/1415- ?), lui-même l’ayant hérité de sa mère Jeanne de Roisin (v1380/1400- ?), dont on ne sait pas de qui elle est la fille.

Tout ceci apparait à nouveau très incohérent, d’autant plus qu’à la même époque ce sont les Esne, puis les de Croÿ et les Bonnard qui sont mentionnés comme seigneurs de Wargnies-le-Grand.

Jean Ferry de Nouvelles (v1490- ?), fils de Jean de Nouvelles et d’Isabeau de Roisin, leur succéderait à la tête des deux seigneuries. Il n’a qu’une fille Charlotte de Nouvelles, dame de Wargnies, qui épousa Georges de Montigny-en-Ostrevent, gouverneur de Bouchain.

Leur deuxième fille Charlotte de Montigny, dame des deux Wargny, épousa Philippe de Glymes. Ils eurent Charlotte de Glymes, dame des deux Wargnies qui épousa Jean d’Anneux, baron de Crèvecoeur.

Maison d’Anneux-Crèvecoeur

  • Jean d’Anneux ( ?-1629), seigneur de Crèvecoeur et de Rumilly, devint seigneur des deux Wargnies par mariage. Il fut, sous le roi Philippe II d’Espagne, gouverneur d’Avesnes, puis fut conseiller de guerre de l’archiduc Albert, gouverneur des Pays-Bas Espagnols.
  • Son fils Philippe d’Anneux ( ?-1660) lui succéda et fut fait marquis de Wargnies, le marquisat couvrant les deux villages. Il fut gouverneur d’Avesnes et d’Ath.
  • Lui succéda Philippe Guillaume Albert d’Anneux (1635- ?), marquis de Wargnies, baron de Crèvecoeur, seigneur de Rumilly, commandant d’un régiment de cavalerie.
  • Philippe Jean d’Anneux (1665- ?), fils du précédent, fut aussi marquis de Wargnies.
  • Il eut deux filles, dont l’une Marie-Louise d’Anneux (1695-1755) fut la marquise héritière de Wargnies. Elle épousa un autrichien, Maximilien Joseph (1670-1736), comte de Tauffkirchen-Guttenburg et alla sans doute résider dans son pays.

Il ne semble pas qu’elle ait conservé ses deux domaines de Wargnies. Elle les aurait vendus vers 1745.

Wargnies-le-Petit fut acheté par Ferdinand de l’Epine (ou de Lépine, ?- 1781, inhumé dans l’église Saint-Pierre). Il acquit la seigneurie de Wargnies-le-Petit en 1745. D’origine montoise, il était écuyer, maître des Eaux et Forêts au Quesnoy.

Son fils Marie-Philippe Ferdinand de l’Epine ( ?- ?) lui succéda comme seigneur de Wargnies-le-Petit. Lui aussi fut écuyer et bailli des eaux et forêts au Quesnoy.

La Révolution abolit les droits féodaux, mais la famille de l’Epine conserva le château et son domaine. Sous l’Empire, Marie-Philippe fut un officier de la Garde Nationale, chef de bataillon en 1813 et promu chevalier d’Empire par Napoléon.  Sous la Restauration, il devint colonel inspecteur. Il se lança en politique et devint maire du Quesnoy, puis député du Nord. On le fit baron de l’Epine en 1825.Il s’adonna au mécénat pour des institutions ecclésiastiques.

L’abbaye de Vicoigne aurait possédé des terres sur le territoire de Wargnies-le-Petit.

L’ancien régime dans le royaume de France (1659 à 1789)
  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Le Quesnoy

Par le Traité des Pyrénées de 1659, les villages de la prévôté du Quesnoy furent annexés au Royaume de France

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

Le village fut brûlé, en 1340, par le duc de Normandie, le futur Jean II « le Bon » qui venait d’échouer à s’emparer du Quesnoy. 

Economie

Elle reposa essentiellement à travers les siècles sur l’agriculture (céréales), l’élevage et les activités annexes (deux moulins à eau pour moudre le grain, deux brasseries).

Patrimoine

Eglise Saint-Pierre, XVIIIème

Château moderne, tourelle, quelques parties de l’ancienne habitation seigneuriale. Il s’agissait en fait d’un relai de chasse qui a appartenu à la famille de l’Epine de 1745 à 1948. Il eut à subir des dégâts pendant la première guerre mondiale, ayant été réquisitionné par les Allemands et ayant servi d’hôpital militaire. Le château fut donné par un de ses successeurs aux Soeurs Rédemptoristes.

Bibliographie

Vercauteren (La charte-loi de Wargnies le Petit de 1245),

Maubeuge

Le territoire

Superficie: 1885 ha

Altitude: de 122 à 167 m

Situation géographique : le plateau de Bavay qui se continue vers celui d’Ardenne

Cours d’eau : la Sambre

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Maubeuge est situé à proximité de la chaussée romaine qui allait de Bavay à Trèves et y traversait la Sambre. Pas d’habitat documenté. C’était le lieu idéal pour l’établissement d’un vicus, mais sans doute le site était-il trop proche de la ville de Bavay.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne).

La fondation de Maubeuge correspondrait à celle de l’abbaye fondée par Sainte-Aldegonde. Celle-ci était la fille de Walbert IV, gouverneur et intendant de domaines austrasiens entre Sambre-et-Meuse. Elle était aussi la sœur de Waudru qui fonda l’abbaye de Mons, où Aldegonde passa quelques années. Elles étaient donc issues de la noblesse franque mérovingienne christianisée et nées dans le domaine familial de Cousolre.

Vers 657, Aldegonde installa d’abord un ermitage, fait de branchages, dans un lieu inculte en bord de Sambre, auquel on donna l’appellation Malbodium. Saint-Amand consacra sa vocation et lui donna le voile. D’autres jeunes femmes la rejoignirent. On édifia le premier monastère de sœurs bénédictines avec un petit oratoire. Celui-ci était desservi par un second monastère de prêtres réguliers.

Aldegonde mourut en 684, après avoir légué à son institution les terres dont elle avait hérité de ses parents. Elle fut inhumée dans le domaine familial de Cousolre. On lui rendit un culte dès cette époque. Elle aurait été canonisée en 1039 et est fêtée le 30 janvier. On pense qu’elle serait décédée d’un cancer du sein, ce qui explique qu’elle est vénérée pour diverses maladies dont le cancer. Ses reliques ont été conservées dans l’église paroissiale de Maubeuge.

Ses nièces Aldetrude et Madelberte, filles de Waudru et de Vincent, lui succédèrent comme abbesses du monastère. La première ramena le corps de la sainte à Maubeuge afin d’y promouvoir des pèlerinages.

L’abbaye resta sous la protection des rois francs, ce qui en fit une abbaye royale ou impériale selon les époques.

En 876 et 881, elle eut à subir les pillages des Vikings. Ce fut encore le cas du fait des Hongrois en 953.

Deuxième Moyen-Age – le bourg

Première mention: 646

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Malbodium, 646, testament de Sainte-Aldegonde(752-68)
  • Melbarium, 870, traité de Meersen
  • Melbodio (869-875)
  • Melbodii, Xème
  • Melbodiensis, Xème
  • Villa Malbodiensis, 963, lettre de l’archevêque Brunon, duc de Lotharingie
  • Melbodium, 1186
  • Malboege
  • Melboege
  • Mabuge
  • Mabeughe
  • Maubeuge, 1293, XVème

 Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

Certains pensent que le nom de Maubeuge vient d’un personnage franc, appelé Malbodus. D’autres optent pour une dérivation du mot Malboden qui viendrait de mahal (assemblée annuelle judiciaire franque) et de Boden (lieu-dit du siège de celle-ci). Mais cela pourrait encore signifier “endroit malsain ou inculte”.

Epoque de son apparition: un village de paysans est d’abord né à proximité de l’abbaye, comme c’était souvent le cas.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée antique romaine Bavay-Trèves et les chemins médiévaux de Maubeuge vers Mons, vers Cambrai et vers Valenciennes.

sources d’eau ou cours d’eau: la Sambre

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: l’abbaye

Paroisse dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Maubeuge

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye Sainte-Aldegonde

Histoire de l’abbaye et du bourg pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): la prévôté de Maubeuge

Seigneurie

Les habitants du petit bourg qui s’était constitué autour du monastère Sainte-Aldegonde furent soumis aux droits seigneuriaux exercés par les abbesses : cens, redevances, diverses, corvées, justice.

Xème siècle

La période qui suivit les invasions vikings fut très instable pour toutes les abbayes fondées dans les siècles précédents. La morale n’y avait plus vigueur. Il fallut des réformes. Il revint à Brunon, frère de l’empereur Othon Ier, archevêque de Cologne et duc de Lotharingie, de réformer certaines d’entre elles. Il vint à Maubeuge en 963 et transforma l’abbaye en chapitre de chanoinesses. La Règle imposée était beaucoup plus souple que la Règle bénédictine. Les chanoinesses, comme à Mons et ailleurs, étaient choisies dans les familles nobles.

L’abbaye s’enrichit de nombreux domaines terriens. Les bénéfices étaient répartis sous forme de prébendes entre les chanoinesses. Elle resta sous l’autorité des comtes de Hainaut et plus tard des différents souverains des Pays-Bas. L’église collégiale était desservie également par un chapitre de chanoines.

Avec le temps, les vœux et les  mœurs se relâchèrent. Les libertés et les privilèges se multiplièrent. On battait monnaie dans l’enceinte de l’institution.

XIème et XIIème siècles

Le bourg de Maubeuge et ses chapitres furent souvent victimes des guerres.

Dès 1078, Thierry, seigneur d’Avesnes, en conflit avec le comte Baudouin II de Hainaut, pilla Mons, Maubeuge et leurs monastères.

En 1182, une coalition armée regroupant la Flandre, le Brabant et l’archevêque de Cologne s’est attaquée au comte de Hainaut et à ses villes. De Binche à Maubeuge, ils se livrèrent à des pillages et des incendies ravageurs.

XIIIème siècle

Un bourg s’est formé progressivement autour du monastère. Ses habitants se sont consacrés à l’artisanat et au commerce. Les paysans des environs venaient y vendre leurs produits. La vieille cité, habitée par les plus aisés, était perchée sur une hauteur, alors que les quartiers ouvriers pauvres dans le bas de la ville étaient souvent à la merci des inondations de la Sambre. On protégea la villa naissante par une enceinte.

Parmi les activités industrielles, la draperie a pris beaucoup d’importance, comme dans les autres villes flamandes et hennuyères de l’époque. Les bourgeois obtinrent des comtes et des abbesses des privilèges et libertés pour commercer et gérer leur ville en commune. On ne sait pas très bien quand, mais ce fut au cours de ce XIIIème siècle.

En 1254, en pleine lutte entre Dampierre et Avesnes pour les comtés de Hainaut et de Flandre, la comtesse Marguerite fit appel à Charles d’Anjou, frère du roi de France Louis IX. Il assiégea la ville qui s’était rangée comme beaucoup d’autres en Hainaut du côté de Jean Ier d’Avesnes. Comme à Valenciennes et au Quesnoy, il pénétra à Maubeuge. La paix fut rapidement signée entre les belligérants et le duc d’Anjou se retira des villes investies.

Une cinquantaine d’années plus tard, le comte Jean d’Avesnes, fils du précédent, favorisa la ville de Mons aux dépens de Valenciennes et de Maubeuge. Il tenta d’y réduire les libertés de commerce et de lever de nouveaux impôts, ce qui lui valut des révoltes qu’il parvint à soumettre facilement par la menace.

XIVème siècle

En 1339, le comte Guillaume II, dans un contexte international menaçant (à la veille de la Guerre de Cent Ans) autorisa l’édification de remparts plus vastes, rythmés par six portes et vingt-deux tours pour un périmètre de 3 km. Son père Guillaume Ier avait permis la construction de halles pour la vente de la laine.

Il semble que cette dernière industrie eut à souffrir d’une mauvaise gestion par les drapiers locaux. Leurs produits, de moins bonne qualité, s’écoulèrent plus difficilement sur les marchés étrangers. La prospérité de la ville s’en ressentit et connut un déclin.

En 1387, un incendie détruisit une grande partie du domaine du chapitre et de la ville. On dénombra beaucoup de victimes et il fallut la repeupler. Le comte Aubert de Bavière pour ce faire lui accorda des exemptions fiscales et des privilèges judiciaires.

XVème siècle

En 1424, durant la lutte entre la comtesse Jacqueline de Bavière et son mari Jean de Brabant, la garnison anglaise du duc de Gloucester, amant de la comtesse, s’installa à Maubeuge, Avesnes, le Quesnoy et Landrecies.

En 1466, face à un dépeuplement issu du déclin de l’industrie drapière à Maubeuge, le duc Philippe le Bon accorda à la ville de nouveaux privilèges.

Lors des guerres entre Louis XI et les Bourguignons, le premier s’attaqua au Hainaut, assiégea et incendia des villes en 1478, dont Maubeuge. Il pilla les campagnes et détruisit les récoltes. Il fallut des aides accordées par Maximilien d’Autriche pour que la ville puisse se reconstruire.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

XVIème siècle

Maubeuge eut encore à subir les affres des guerres entre Charles-Quint et François Ier. L’armée française s’empara en 1543 de Landrecies et de Maubeuge. En 1552, c’était au tour des armées royales d’Henri II de mettre le feu à la ville.

Les guerres religieuses de la deuxième partie du siècle affectèrent aussi Maubeuge.

XVIIème siècle

Puis vint 1637 lorsque les armées de Louis XIII et de Richelieu entrèrent dans la Guerre de Trente Ans. Ils s’emparèrent à nouveau de Landrecies et de Maubeuge et y placèrent une garnison qui fut attaquée par les armées espagnoles des Pays-Bas.

En 1649, Louis XIV, entré en guerre contre les Espagnols, s’attaqua aux citadelles des Pays-Bas. Il s’empara de Condé et de Maubeuge. Il y resta un an, puis s’en retira avant de revenir en 1655.

Les années qui suivirent se passèrent en combats, en paix signées, vite oubliées, au grand dam des populations des villes et des campagnes.

Finalement, les villages des prévôtés de Valenciennes, Bavay et Maubeuge furent annexés au royaume de France par le Traité de Nimègue de 1678. Vauban, stratège du roi Louis XIV, aménagea de nouvelles fortifications plus adaptées aux guerres modernes. On y travailla plus de huit ans à partir de 1679.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)

Etat : le royaume de France

Prévôté : Maubeuge

En 1699, l’abbaye fut donnée par le roi Louis XIV à Madame de Noyelles, une chanoinesse. Par la suite, Maubeuge fut à l’abri des guerres pendant un siècle. Le roi Louis XV vint la visiter en 1744.

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Maubeuge

Dès 1789, la Révolution s’empara de la ville.

Après la première tentative d’invasion des Pays-Bas Autrichiens par Dumouriez en novembre 1792, une réaction autrichienne repoussa les armées révolutionnaires françaises. Les troupes autrichiennes s’emparèrent et assiégèrent quelques villes du Hainaut français, dont Maubeuge en septembre 1793. Un mois plus tard, les armées de Carnot et de Jourdan les repoussèrent, avant de reconquérir à nouveau les Pays-Bas en juin 1794.

En 1791, le chapitre des chanoinesses avait été abolie. L’institution devint un couvent.

XIXème siècle

Après la déroute napoléonienne de Russie en 1814, les armées coalisées (Prusse, Russie, Autriche) tentèrent de reprendre quelques villes dans le Nord. Maubeuge résista.

En juin 1815, Napoléon rassembla ses armées dans la région de Maubeuge avant de pénétrer dans le nouveau royaume des Pays-Bas. Il s’y fit battre à Waterloo et à nouveau une armée prussienne pénétra en France, assiégea Maubeuge et la prit. La ville resta occupée trois ans.

XXème siècle

En août 1914, Maubeuge résista quelque peu à l’avancée allemande avant d’être occupée pendant quatre ans. Elle fut délivrée par les Britanniques au début novembre 1918.

C’est cependant en mai 1940 que la ville eut à subir le plus de dégâts sous les bombardements incendiaires allemands. Plus de 90% du centre urbain fut détruit. Et cela, malgré la ligne de fortification Maginot qui avait été installée quelques années auparavant et qui ne tint que cinq jours.

Après quatre nouvelles années d’occupation, Maubeuge fut libérée par une division blindée américaine le 2 septembre 1944.

Il fallut alors tout reconstruire dans le cadre d’une relance économique et de la conservation du patrimoine ancien. Les travaux dureront jusqu’en 1970.

Economie

Il s’agit d’une économie urbaine à l’origine: commerce, artisanat, marchés paysans. La draperie s’y installa mais ne connut pas le même essor qu’à Valenciennes.

Au XIXème siècle, la révolution industrielle s’est emparée de la région. On canalisa la Sambre de Maubeuge jusqu’à Namur, permettant au charbon du pays de Charleroi d’être amené à Maubeuge pour y alimenter ses entreprises.

En même temps, on aménagea des lignes de chemin de fer. Maubeuge fut reliée à Mons (charbon borain) et Bruxelles, à Charleroi, à Paris, à Lille et à Thionville (minerai lorrain).

Se développèrent à partir de 1837:

  • des hauts-fourneaux (dans le Quartier Sous-Bois récemment défriché pour l’occasion). Ils fonctionnèrent jusqu’en 1852.
  • des entreprises sidérurgiques et des laminoirs (production de tôles et de rails)
  • des faïenceries (dont les Céramiques de Montplaisir, entreprise crée en 1882 et produisant des carrelages)
  • des fabriques de quincaillerie et de machines-outils (Sculfort 1852-1960)

Un nouvel élan industriel accompagna les reconstructions après 1945. Mais comme ailleurs, les industries reposant sur le charbon et l’acier eurent à subir de nouvelles concurrences. On diversifia les activités, notamment les constructions automobiles (Renault).

Cependant les années ‘1970 virent disparaître de nombreuses entreprises anciennes et les reconversions manquèrent de vigueur comme dans les bassins houillers proches.

Voies de communication

De nouvelles liaisons routières apparurent dans les deux derniers siècles.

Si certaines lignes ferroviaires se sont maintenues, d’autres ont disparu après la dernière guerre et plus récemment avec la construction des TGV.

Cinq lignes de tramways existèrent entre 1902 et 1951.

Enfin, on aménagea un aérodrome dans le village voisin d’Elesmes.

Patrimoine

Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul, reconstruite en style contemporain en 1955 après sa destruction en 1940. Eglise paroissiale, elle conserve le trésor de Sainte-Aldegonde.

Certains bâtiments du monastère de Sainte Aldegonde sont encore visibles, dont le chapitre (actuel lycée Notre-Dame de Grâce).

Le béguinage des Cantuaines, XVIème siècle. Ce bâtiment fut donné en 1562 par le doyen du chapitre à des femmes de la bourgeoisie déchue (les Cantuaines) afin d’y exercer l’aide aux malades et aux pauvres.

Chapelle des Sœurs Noires, XVIIème, vestige de l’ancien couvent des religieuses de Saint-Augustin, fondé en 1455

Les vestiges des aménagements de Vauban à la fin du XVIIème siècle: les remparts, fortifications de Vauban, l’arsenal, le magasin à poudre.

Plan des fortifications de Vauban.

 

 

Villers-Sire-Nicole

Le territoire

Superficie: 845 ha

Altitude: de 83 à 142 m

Situation géographique : sur le plateau de Bavay (Hauts-Pays)

Cours d’eau : la Trouille (affluent de la Haine, prenant sa source à Vieux-Reng) et ses ruisseaux affluents du Hoyau, des Gouffres et du Floyau

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Paléolithique moyen: on a découvert au nord-est de la commune des silex taillés (une vingtaine) correspondant à cette période où vivait l’homme de Neandertal. 

Néolithique moyen et final: On a retrouvé des traces d’occupations fugaces près du centre du village

Mais à Givry, on mentionne des découvertes importantes pour cette période.

Antiquité gallo-romaine

La chaussée romaine Bavay-Cologne passait au nord sur les territoires voisins d’Havay et de Givry.

On aurait trouvé des vestiges d’une villa gallo-romaine  sous forme de deux canalisations là où on a construit un lotissement au nord du village.

A la frontière, sur les territoires de Givry et de Villers-Sire-Nicole, existait un camp militaire romain (“le Castelet”). Il fut occupé probablement à partir de la fin du IIIème siècle jusqu’au début du Vème siècle.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Au VIIème siècle, le territoire appartenait à Sainte-Aldegonde, abbesse de Maubeuge. Elle en fit don au chapitre des moines de Saint-Quentin de Maubeuge.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1165

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Villeras, 646 (charte-testament de Sainte-Aldegonde)
  • Villers, 1165 (cartulaire de l’abbaye d’Hautmont)
  • Villare, XIIème
  • Villers-Monsieur-Nicoles, 1473
  • Villers-Sire-Nicoles, 1740
  • Villers-Messire-Nicoles

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

« Villers » vient du mot villa qui fait référence plus ici à une villa carolingienne, grand domaine agricole au VIIIème et IXème siècle, qu’à une villa romaine antique, qui aurait pourtant existé, mais qui logiquement a disparu vers le IIIème ou IVème siècle de notre ère.

Le « sire Nicole » est Nicolas de Barbençon, seigneur du lieu au XIIIème siècle.

Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine passe dans le village de Havay et le chemin de Mons à Maubeuge passait par Bettignies

sources d’eau ou cours d’eau: la Trouille et les ruisseaux susmentionnés

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: le château local

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Maubeuge (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye d’Hautmont (1156) par l’évêque Nicolas de Cambrai. Elle partagea les bénéfices de la cure avec l’abbaye de la Thure à partir de 1244 sur ordre de la comtesse Jeanne. L’abbaye de la Thure, à Solre-sur-Sambre, fut fondée en 1185 par Gilles de Barbençon

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Maubeuge

Seigneuries et fiefs

Du domaine de Sainte-Aldegonde, on semble perdre la trace lors de la période féodale. Soit que le chapitre Saint-Quentin de Maubeuge ait conservé un fief qu’il administra lui-même, soit qu’à « la faveur » des raids vikings les premiers comtes de Hainaut s’en emparèrent.

La famille de Barbençon.

Nous en savons pas comment et à quelle date le domaine de Villers est tombé dans les possessions de cette famille. Les barons de Barbençon étaient de proches conseillers des comtes de Hainaut. Ils étaient pairs de la cour de Mons. Ils étaient châtelains de la place forte de Beaumont et étaient propriétaires de nombreux domaines dans la région. Il est possible que l’un d’eux fût récompensé de ses bons services en obtenant la propriété du domaine.

Le premier mentionné comme seigneur de Villers semble être Gilles de Barbençon  (v1179-1243), fils cadet de Nicolas Ier. Ce Gilles fut aussi seigneur de Merbes-le-Château. Il n’eut qu’une fille qui n’hérita pas du domaine et celui-ci fut transmis, à sa mort, à son frère aîné Nicolas II de Barbençon (v1170-v1258). Ses nombreux domaines allèrent ensuite à :

  • Nicolas III de Barbençon ( ?-1258), fils du précédent
  • Nicolas IV de Barbençon (1251-1313), fils cadet du précédent. Il donna son nom au village.
  • Nicolas V de Barbençon (1306-1345), fils du précédent

Famille d’Enghien

  • Il n’eut qu’une fille, Jeanne de Barbençon (v1326- ?), qui hérita du domaine et le transmit à son mari, Gérard II d’Enghien (1315/1320-1385), seigneur d’Havré (de Goegnies et d’Havay), châtelain de Mons.
  • Jacques d’Enghien ( ?-1427), fils du précédent. Les fils de celui-ci furent tués en 1415 à la bataille d’Azincourt. Il répartit ses domaines entre ses filles et sa cousine.
  • Celle-ci, Jeanne d’Enghien ( ?- ?) obtint Havré (et ses dépendances), la châtellenie de Mons, ainsi que la seigneurie de Villers-Sire-Nicole.

Famille de Werchin

Alors qu’Havré passa à son troisième mari Jacques d’Harcourt, le domaine de Villers alla à la fille de son premier mari, Jacques III de Werchin, seigneur de Werchin et de La Longueville, sénéchal de Hainaut.

Cette fille c’était Jeanne de Werchin ( ?-1442) qui avait épousé Henri de Melun. N’ayant pas eu d’enfant, elle légua ses biens à sa sœur Philipotte de Werchin, épouse de Jean III de Barbençon (1354-1415, mort aussi à Azincourt) de la lignée des seigneurs de Jeumont.

Leur descendance hérita entre autres des titres de seigneurs de Jeumont, Werchin, La Longueville, Villers-Sire-Nicole et du titre de sénéchal de Hainaut :

  • Jean IV de Barbençon-Jeumont (1402, Verchain-1470), fils du précédent
  • Jean V de Barbençon ( ?-1472), fils du précédent, mort célibataire
  • Jacques III de Barbençon ( ?-1478), frère du précédent
  • Nicolas de Barbençon-Werchin (v1470-1513), fils du précédent
  • Pierre de Barbençon-Werchin (v1497-1556/1557, Tournai), fils du précédent
  • Il eut trois filles, dont Yolande de Werchin (1521-1593) qui hérita des domaines et des titres.

Diverses familles (Melun, Ligne, Nassau-Siegen, de Croeser, )

Elle épousa Hugues de Meulin (1520-1553), prince d’Epinoy, connétable de Flandre. Leur fille Anne-Marie de Meulin ( ?-1634) hérita de sa mère en 1593 Villers-Sire-Nicole, Werchin, …

Elle avait épousé Lamoral I de Ligne (1563-1624), prince de Ligne et du Saint-Empire, seigneur de nombreux villages. Leurs biens furent partagés entre leurs enfants. Lambertine de Ligne (1593- ?) hérita de Villers-Sire-Nicole (d’où son surnom de “Dame de Villers”, mais n’eut pas de postérité, malgré trois mariages. Elle légua ses biens à sa sœur Ernestine Yolande de Ligne (1594-1668).

  • Celle-ci avait épousé en 1618 Jean VIII de Nassau-Siegen (1583-1638), prince de Nassau-Siegen, officier du roi d’Espagne. Cette transaction matrimoniale fut l’objet d’un litige et le prince Claude Lamoral de Ligne (1618-1679), neveu par alliance de Jean de Nassau, devint seigneur de Villers-Sire-Nicole.
  • Son fils aîné, Henri Louis Ernest de Ligne ( 1644-1702) lui succéda. A son décès, l’affaire se termina par une transaction.
  • En 1700, Guillaume Hyacinthe de Nassau ( ?-1743) fit relief de la seigneurie de Villers-Sire-Nicolas.
  • A sa mort, un nouveau procès eut lieu, mettant en opposition son fils Maximilien de Nassau et sa tante Jeanne-Baptiste, chanoinesse de Sainte-Waudru à Mons. Le procès trouva sa conclusion six ans plus tard. Le domaine de Villers alla à la veuve de Maximilien tutrice de ses enfants. L’affaire ne s’arrêta pas là, car les sœurs de la chanoinesse se pourvurent en cassation.
  • Finalement la seigneurie échut à Charles Henri Nicolas Othon de Nassau, prince d’Orange et de Nasssau. Ce dernier fut souvent en désaccord avec ses sujets.
  • Lassé, Nassau céda sa seigneurie en 1783 à Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), le célèbre écrivain. Ce qui n’empêcha pas les habitants de Villers de continuer à contester les droits de leur maître.
  • L’auteur des « Mémoires d’Outre-tombe » se déchargea cinq ans après de son bien en le vendant en 1788 à Jean Baptiste Dominique de Croizier/ de Croezer (1757-1845), dernier titulaire du domaine avant que les révolutionnaires ne viennent abolir les droits féodaux. Il était également seigneur de Preux-au-Sart et prévôt de Maubeuge.
  • L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, auquel tous les villages de la prévôté de Maubeuge furent annexés en 1678 par le Traité de Nimègue
  • Prévôté : Maubeuge
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Maubeuge
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Un ermitage exista en bord de Trouille, fondé par Englebert de Grez, seigneur de Rouveroy, en 1367. On y installa une école pour l’instruction des enfants du voisinage. Celle-ci fonctionna jusqu’en 1789. Les bâtiments furent aménagés ensuite en ferme.

En mai 1792, le village fut occupé et pillé par les troupes autrichiennes, qui y campèrent encore en 1793. Cette période fut aussi marquée par une épidémie de peste.

L’invasion allemande en août 1914 a fortement endommagé le village, dont l’église. En réalité, l’armée française avait détruit le clocher afin qu’il ne serve pas de point de vue aux envahisseurs.

Economie

Elle reposa essentiellement sur l’agriculture (céréales, colza, lin houblon), l’élevage et les activités artisanales annexes (deux moulins à grains,  un à huile sur la Trouille, des brasseries).

Au XIXème siècle, on mentionna encore :

  • Une scierie de marbre (XIXème) et un atelier de polissage du marbre
  • Deux forges (XIXème)
  • Une enclumerie
  • Une filature de laine et de coton
  • Une fabrique de chicorée
Voies de communication

On note la création d’un chemin de fer de Villers-Sire-Nicole à Maubeuge qui fonctionna de 1896 à 1951. Il fut aménagé pour desservir les usines sidérurgiques.

Patrimoine

Eglise Saint-Martin, XVème, partiellement détruite en 1914

Château. L’ancien château féodal fut vendu à la Révolution, puis fut démoli en 1809. Quelques vestiges

A la veille de la bataille de Malplaquet (1709), on réalisa des fortifications en terre, dont il reste quelques reliefs.

 Participation

Je remercie Monsieur Valentin Dubois de m’avoir fourni de la documentation pour compléter et corriger certains paragraphes de cet article.

 

Preux-au-Sart

Le territoire

Superficie: 509 ha

Altitude: de 80 à 139 m

Situation géographique : sur le versant sud de la vallée de la Haine et de l’Escaut-Moyen, en bordure du plateau de Bavay

Cours d’eau : l’Aunelle (limite de Fasnoy) et le ruisseau du Sart qui traverse le village

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schiste

Préhistoire

Non documentée.

Antiquité gallo-romaine

Non documentée.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1163

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Pereus, 1163
  • Preus, 1186
  • Preux-lez-Wargny, 1349
  • Preu
  • Preux
  • Preux-au-Sart

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

  • Sart : endroit né du défrichage de la forêt
  • Preux : du latin petra, signifiant « pierre » (terrain rocailleux)

Epoque de son apparition: probablement au cours du XIème ou du XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ni médiévale d’importance

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau du Sart et l’Aunelle

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: Gommegnies

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai

Les habitants d’Amfroipret et de Petit-Wargnies dépendaient de la paroisse de Preux-au-Sart, ce qui fait penser que la population y était plus importante que dans ces deux villages voisins.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): Prévôté du Quesnoy

Seigneuries et fiefs

En 1083, le domaine est cité comme propriété de l’abbaye d’Hautmont.

A partir d’un certain moment, les terres de Preux-au-Sart, ou une partie de celles-ci, dépendirent des seigneurs voisins de Gommegnies. Ce fut le cas jusqu’en 1617, soit jusqu’à Guillaume de Hamal, encore cité comme seigneur des lieux.

A partir de cette date, Gommegnies se trouva sous l’autorité de la famille de Franeau jusq’à la Révolution. Nous ne savons pas si ce fut aussi le cas de Preux-au-Sart. Les données sont alors fragmentaires.

Un certain André Joseph Boulé (1670, Valenciennes – 1727) est cité comme seigneur de Preux-au-Sart. Issu d’une famille de magistrats de Valenciennes, il fut receveur du duc d’Arenberg et préident du Conseil Provincial de Valenciennes en 1708. Il ne semble pas que son père ai été cité seigneur de Preux, ni sa fille, Marie Catherine Boulé (1710-1794), qui a épousé un Franeau d’une branche cadette. On peut donc imaginer qu’André Joseph Boulé ait acheté, puis revendu Preux-au-Sart, à des dates inconnues et à des personnages non moins connus.

Un peu plus tard, est citée pour avoir acheté le domaine Marie Anne Ignace Françoise de Sars (1726-1805), épouse de Benoit Dominique de Croeser. Quand ? A qui ? Nous n’avons pas l’information.

C’est avec eux que se termina le régime féodal dans le village.

Hormis ce dernier couple qui fit construire un château à la fin du XVIIIème, il ne semble pas qu’il y en ait eu d’autre (s) auparavant.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, dès 1660 (Traité des Pyrénées)
  • Prévôté : Le Quesnoy
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Le village étant situé non loin du chemin allant du Quesnoy vers Bavay et les anciens Pays-Bas, le passage de troupes armées s’est souvent accompagné de gros dommages pendant diverses guerres : 1340, 1477, 1554, 1568, de 1636 à 1714.

Economie

Elle se basa uniquement sur l’agriculture, l’élevage et les activités annexes. On mentionne un moulin à eau sur l’Aunelle depuis le XIIIème (cascade de Quélipont), détruit en 1918. Une brasserie fonctionna aussi au XIXème siècle.

Cascade de Quélipont
Patrimoine

Eglise Saint-Martin, 1878

Château, 1771, construit par Madame de Kroezer- de Sars.

 

 

Gommegnies

Le territoire

Superficie: 1578 ha

Altitude: de 100 à 152 m

Situation géographique : sur la pente sud de la vallée de la Haine et du Moyen-Escaut, là où elle rejoint le plateau de Bavay, à la limite de la Forêt de Mormal.

Cours d’eau : l’Aunelle (qui a sa source dans la Forêt à la Fontaine Pierrette) et ses affluents (ruisseaux des Bultaux, de l’Herpion, des prés Massin et de Carnoy)

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : l’ancienne Forêt Charbonnière, dont la Forêt de Mormal est un vestige important

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Au sud-est du village, passait la chaussée romaine reliant Bavay (capitale de la cité des Nerviens) à Vermand, capitale de la cité des Vermandii.

En 1864, on trouva près de la chaussée des tombeaux romains contenant des objets funéraires et des monnaies des empereurs Gallien, Claude et Tetricus (IIIème siècle).

On aurait trouvé des vestiges (non précisés) de constructions, le long de la chaussée (« Locquignol »).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 868

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Gomerim, 868
  • Gumenies, 1083
  • Gominis (XIIe siècle)
  • Gomingni, 1135
  • Gomeniis, 1169
  • Gommegnies, 1186
  • Goumegnies, 1192
  • Gomingnies, 1197
  • Gomegnies, 1201
  • Gominiis,
  • Gommignies, 1240
  • Gomegnyes, 1252
  • Goumignies, 1290
  • Gonmegnies, 1348
  • Gommegnies, 1348
  • Gomegnies, 1791

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

  • Gomingni = habitation possible d’un certain Godeman ou Goudeman
  • Ou Gum-, endroit humide, traversé par des cours d’eau et –gnies, lieu habité, demeure. Ce qui parait plus plausible.

Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine antique, puis le chemin médiéval reliant Bavay au Quesnoy et à Cambrai.

sources d’eau ou cours d’eau: les rivières et ruisseaux sus-mentionnés

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: le château seigneurial local

Paroisse dédiée à la Vierge

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes (ou du Quesnoy ?)

Seigneurie

Le domaine de Gommegnies devait appartenir à une famille locale dont on connait les seigneurs depuis le XIème siècle. Rapidement ils ont été élevés au rang de barons ou seigneurs bannerets, ayant pour mission d’assister le comte de Hainaut dans ses guerres. On les trouve également comme témoins de chartes. L’ancienneté plaide aussi pour un statut d’alleu, soit un domaine appartenant en propre à ses seigneurs et non un fief attribué par le comte dans le cadre de la féodalité. Plusieurs familles se sont succédé à la tête de Gommegnies.

Famille de Gommegnies

  • Le premier personnage connu est Baudouin I de Gommegnies (v1045- ?)
  • On trouve ensuite Guillaume de Gommegnies, cité en 1001, peut-être son fils.
  • Aluflus/Adolf de Gommegnies (v1073- ?), fils de Baudouin et donc peut-être frère du précédent
  • Ibertus/Obert/Hubert de Gommegnies (v1095- ?), fils du précédent
  • Baudouin II de Gomegnies (v1120- ?), fils du précédent
  • Wilhelmus (Guillaume 1er) de Gomegnies dit « Nokes » (v1165-apr1206/1225), fils ou petit-fils du précédent. Il fut un proche compagnon d’armes des comtes Baudouin V et Baudouin VI de Hainaut. Il accompagna ce dernier lors de la quatrième croisade et participa au siège de Constantinople.
  • A sa mort, on ne sait si son frère Odon lui succéda.

Famille de Jauche

Ce qui parait certain, c’est que leur sœur Mélissende de Gommegnies (v1203-1235) se trouva héritière du domaine après la mort de ses deux frères qui ne laissaient pas de postérité. Elle avait épousé vers 1220 Renier 1er de Jauche (?-?). Ce dernier était seigneur de Jauche (héritage paternel), de Baudour (par un premier mariage avec Alix de Mons), de Gommegnies (par son second mariage). Il était pair de Hainaut (par la terre de Baudour). Il fut aussi gouverneur de la ville de Cambrai, au service de l’évêque. Lui succédèrent :

  • Gérard I de Jauche (1155/1185-v1216), fils du premier mariage de Régnier. Il participa à la 5ème croisade et mourut en Palestine.
  • Gérard II de Jauche (v1215 ???-1260/1280), fils du précédent
  • Peut-être Guillaume I ( ?- ?), fils cadet du précédent, pas d’enfant. Il existe un Guillaume de Jauche, seigneur de Gommegnies, cité en 1314. Probablement lui.
  • Gérard III de Jauche  (1210/1235- 1293), fils aîné de Gérard II. Croisé avec Saint- Louis à Tunis en 1270. Il en revint lépreux.
  • Gérard IV, seigneur de Jauche (v1280 ?-apr1329), fils du précédent (il n’est pas sûr qu’il fut seigneur de Gommegnies)
  • Gérard V ( ?-1357), fils du précédent, célibataire.
  • Guillaume II de Jauche ( ?-1374), frère cadet du précédent
  • Guillaume III ( ?-1388), fils du précédent
  • Jean 1er de Jauche ( ?-1398), fils du précédent

Famille d’Esne

Anne (ou Marie) de Jauche ( ?-1410), fille unique de Jean Ier, hérita du domaine de Gommegnies qu’elle transmit à son époux Jean d’Esne « le Borgne » ( ?-1424). Leur succédèrent :

  • Jean « Mansart » d’Esne ( ?-v1431), fils du précédent
  • Aimé « Mansart » d’Esne ( ?-1480). Chevalier. Il vendit la seigneurie de Gommegnies.

Maison de Croÿ

  • Jean II de Croÿ « à la Housette » (1380/1395 – 1473, Valenciennes) acheta la seigneurie de Gommegnies. Il était comte de Chimay, baron de Quiévrain et seigneur d’Ecaussinnes.
  • Philippe Ier de Croÿ-Chimay (1436-1482, Bruges), fils du précédent
  • Charles Ier de Croÿ-Chimay (1455-1527, Beaumont), fils de Philippe I de Croÿ-Chimay.

En 1506, Charles de Croÿ vendit Gommegnies à Claude de Bonnard ( ?-1521 ?) gouverneur de Béthune, grand écuyer de l’archiduc Philippe le Beau. Il semble que de deux mariages, celui-ci n’eut pas d’enfant.

La seigneurie passa ensuite dans la famille des comtes de Helfenstein, dont nous savons peu de choses. Les seuls mentionnés comme barons de Gommegnies furent Schweikhard (1539-1599),  comte de Helfenstein, fils de Georg von Helfenstein, ainsi que Froybem, comte de Helfenstein, cité en 1606 comme seigneur de Gommegnies. Peut-être le fils du premier.

Il est probable que ce Froybem von Helfenstein vendit en 1613 la baronnie de Gommegnies à Guillaume « bâtard » de Hamal (avt1596- ?), fils de Guillaume de Hamal et de Cornille de Lalaing. Il était aussi baron de Monceau-sur-Sambre (Monchaux). 

En 1614, Gommegnies  fut érigé en comté par l’archiduc Albert. Ce fait demande cependant des précisions qui ne sont pas à notre disposition.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Il semble que le domaine ne resta pas dans les propriétés des Hamal. On trouve même mention d’un acte de vente en 1647 par le comte Vladislas de Furstenberg, tuteur de la descendante de Marie de Bonard (lien de parenté avec Claude ?), au profit de Philippe de la Barre.

De plus, le titre de comte de Gommegnies, sans la propriété du lieu, continua dans descendance de la famille Hamal, au moins chez Rasse François de Gavere, petit-fils de Guillaume de Hamal qui n’eut que deux filles, et chez Charles Emmanuel Joseph de Gavere.

Philippe de la Barre (1614-1670) était seigneur de Maurage, d’Erquelinnes et de Quevaucamps. Très vite (la même année ?), il revendit le domaine de Gommegnies à Philippe Franeau.

Famille de Franeau

  • Philippe François de Franeau-Hyon (1596 – ?), seigneur d’Hyon, de Blaregnies et d’Ath, fit relief de la baronnie de Gommegnies dès 1647. Il était au service de l’archiduchesse Isabelle.
  • Philippe François de Franeau-Hyon (1634, Cateau-Cambrésis -1681), fils du précédent
  • Albert Michel Joseph de Franeau-Hyon (1669-1725), frère du précédent. Il fut élevé comte de Gommegnies, par Louis XIV en 1709 (Gommegnies faisait partie des territoires hennuyers qui furent annexés à la France en 1678)
  • François Philippe Joseph de Franeau-Hyon (1702- 1755), fils du précédent
  • François Ferdinand Joseph (1738-1792, Attre) perdit ses pouvoirs seigneuriaux en 1789 pour ses possessions françaises (dont Gommegnies), mais les conserva encore jusqu’en 1794 en ce qui concerne ses domaines belges (Hyon, Blaregnies, Attre, …)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
  • Etat : le royaume de France, dans lequel furent annexées les prévôts de Valenciennes, de Bavay et de Maubeuge en 1678 par le Traité de Nimègue.
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1340, au début de la Guerre de Cent Ans, le village fut brûlé par le duc de Normandie. Il s’agissait du futur roi Jean II « le Bon » qui commandait une armée au service de son père, Philippe VI de Valois. Celui-ci cherchait à se venger du comte de Hainaut qui avait pris parti pour le roi d’Angleterre.

Marguerite de Bourgogne, fille de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre, comtesse douairière de Hainaut (veuve du comte Guillaume IV), fit bâtir une chapelle en 1440 à Gommegnies.

Economie

Elle reposa de tout temps sur l’agriculture (céréales), l’élevage et l’exploitation du bois.

On mentionne onze moulins (à eau et à vent) sur le territoire de Gommegnies, dont le Moulin au Cheval Blanc.

Gommegnies était réputé pour ses sabotiers.

Patrimoine

Eglise Notre-Dame de l’Assomption. Pour l’église actuelle, il reste quelques parties de l’édifice de 1658, notamment le porche gothique flamboyant. Par la suite, il y eut de nombreux réaménagements et de nombreuses restaurations.

Eglise Saint-Joseph, au hameau de Carnoy, 1864-1877

Chapelle Notre-Dame des Affligés, 1756.

Château de Carnoy, XVIIIème, à proximité des ruines de l’ancien médiéval

Bibliographie

http://www.gommegnies.fr/wp-content/uploads/2017/11/HISTOIRE-DE-GOMMEGNIES1.pdf

 

 

 

 

Gommegnies (famille de)

Baudouin I de Gommegnies (v1045- ?) est le premier cité. A cette époque, régnait à Mons la comtesse Richilde, son mari Baudouin I de Hainaut, puis leur fils Baudouin II. C’est l’époque de la mise en place des baronnies et des pairies en Hainaut.

Guillaume de Gommegnies, cité en 1001 dans une charte de Baudouin III

Aluflus/Adolf de Gommegnies (v1073- ?), fils de Baudouin. Cité dans une charte, en 1117, concernant l’abbaye en Brocqueroie (St-Denis près de Mons).  Cité dans un document de 1131 qui relate un accord entre l’abbaye de Crespin  et Arnould de Quiévrain.

Ibertus/Obert/Hubert de Gommegnies (v1095- ?), fils d’Aluflus. Mentionné dans un acte de l’abbaye de Hautmont en 1164. En 1173, Ibertus acheta des terres à Gommignies qui dépendaient du couvent de Liessies. Ibertus ou Uberti de Gummeries fut témoin d’une charte du comte de Hainaut en 1178 au profit de l’abbaye d’Anchin. 

Baudouin II de Gomegnies (v1120- ?), fils d’Obert. Il eut d’une épouse inconnue:

  • Guillaume, infra
  • Odon
  • Mélissende de Gommegnies
    • 1. Rénier de Jauche
      • Gérard, qui hérita de la seigneurie de Gommegnies
      • Renier
    • 2. Gobert d’Orbois/Orbais, sire de Bioul
      • Gérard
      • Catherine

On cite aussi en 1178 un Hubert et un Foulques de Gommeegnies

En 1189, Alulfus, Alart, Ibert et Baudouin font une donation à l’abbaye du Saint-Sépulcre de Cambray. 

Wilhelmus (Guillaume 1er) de Gomegnies dit « Nokes » (v1165-apr1206/1225), fils de Baudouin II.  Il est cité en 1188 dans la chronique de Gislebert.  Compagnon d’armes de Baudouin V et de Baudouin VI. En 1192, il scella une charte de reconnaissance d’un don du comte de Hainaut en faveur de l’église Notre-Dame de Cambrai. Il est encore cité dans un acte de 1197 concernant la reconnaissance des coutumes d’Arras. Ce Willes ou Wilhelmus de Gommegnies  scelle la charte des lois du Hainaut  en 1200. Il  participa à la quatrième croisade en 1202 et prend part au siège de Constantinople. Il épousa Helvide de Sassegnies, dont il n’eut pas d’enfant.

On cite encore  à cette époque:

  • Baudouin de Gomegnies. Il est cité en 1222 et en 1244 dans des actes de l’abbaye de Cambrai et l’abbaye de Fontenelle.
  • Amand de Gommegnies, seigneur de Gommegnies (?), chevalier, cité en 1249 (témoin de l’acte de légitimation des fils de Bouchard d’Avesnes et de la comtesse Marguerite).

 

Elesmes

Le territoire

Superficie: 623 ha

Altitude: de 124 au nord du village à 151 m au sud de celui-ci

Situation géographique : sur le plateau de Bavay, crête entre la vallée de la Haine et celle de la Sambre. 

Cours d’eau : le ruisseau d’Elesmes (ou de l’Hôpital), affluent de la Trouille sur le territoire de Villers-Sire-Nicole. Elesmes appartient donc au bassin hydrographique de la Haine, malgré sa proximité avec la Sambre.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schiste

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Des monnaies romaines (Auguste, Tibère) auraient été découvertes lors de la construction du moulin en 1771.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1096

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Hellemes, 1096 (titre de l’abbaye d’Anchin)
  • Ellenies, 1186
  • Eslemmes, 1250
  • Hélemmes, 1346
  • Ellemes
  • Ellesmes

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?

Epoque de son apparition: au XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: Elesmes était situé à mi-chemin entre le chemin médiéval qui allait de Maubeuge à Mons et la chaussée antique Bavay-Trèves. Une route se détachait de la première, sur le territoire d’Elesmes, pour aller vers Binche et peut-être plus loin vers les cités de la Principauté Liégeoise.

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau de l’Hôpital

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: le château local (?)

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Maubeuge

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye d’Hautmont

Un marché aurait existé dès le XIIème siècle (Wikipedia)

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Maubeuge

Seigneuries et fiefs

Quatre seigneuries (ou fiefs) existaient sur le sol d’Elesmes.

Un fief de Quiévrain,  qui comprenait un château-ferme, probablement occupé par un prévôt-intendant qui représentait son seigneur, des terres. On y exerçait les trois justices. Nous n’avons pas l’origine de ce domaine. En général, les arrières-fiefs des seigneurs de Quiévrain remontaient aux premiers de ceux-ci, soit au XIème ou XIIème siècle.

Famille de Croÿ

  • Nous n’avons trouvé mention de leurs noms qu’à partir de Marie de Lalaing. Elle épousa:
  • Jean II de Croÿ « à la Housette » (1380/1395 – 1473, Valenciennes), troisième fils de Jean I de Croÿ. Il était comte de Chimay et devenu seigneur de Quiévrain,  d’Ecaussines et d’Elesmes par son mariage. 
  • Philippe Ier de Croÿ-Chimay (1436-1482, Bruges), fils du précédent
  • Charles Ier de Croÿ-Chimay (1455-1527, Beaumont), fils du précédent, dont les fils moururent avant lui
  • Anne de Croÿ (1501-1539), fille du précédent. Princesse de Chimay, dame de Quiévrain, d’Avesnes, de Landrecies, d’Elesmes. 
  • Elle épousa en 1520 son cousin Philippe II de Croÿ (1496-1549), duc d’Aarschot, marquis de Renty, comte de Beaumont
  • Charles de Croÿ  (1522, Quiévrain-1551, Quiévrain), leur fils aîné, qui n’eut pas d’enfant
  • Philippe III de Croÿ (1526, Valenciennes – 1595, Venise), fils cadet de Philippe II, frère du précédent
  • Charles III de Croÿ (1560, Beaumont – 1612, Beaumont), fils de Philippe III. Il mourut sans descendance.
  • Anne de Croÿ (1564, Beaumont -1635, Enghien) qui hérita de son frère Charles en 1612. Elle avait épousé en 1587 Charles de Ligne, prince d’Arenberg (1550-1616).

La seigneurie de Quiévrain à Elesmes ne passa pas dans la famille de Ligne ni dans celle d’Arenberg.

Famille de Jauche

On mentionne par la suite un “Sieur de Mastaing” qui fit relief en 1617 du domaine d’Elesmes. A cette époque, il s’agissait de Jean II de Jauche (1562-1622) qui avait épousé Anne de Sainte-Aldegonde, fille de Philippe de Noircame de Sainte-Aldegonde, grand bailli du Hainaut et grand pourfendeur des huguenots. On trouve ensuite Charles-Robert de Jauche (1597-1652), fils du précédent. Nous perdons la trace des seigneurs d’Elesmes (fief de Quiévrain). Il est mentionné qu’il fut vendu en 1691 au chapitre Sainte-Aldegonde de Maubeuge par une “dame de Mastaing”. Laquelle?

Le chapitre continua à administrer ce domaine jusqu’à la Révolution

  • La seigneurie d’Elesmes comprenait le village, son église, des terres et des bois. Plusieurs familles s’y sont succédé. Apparemment les premiers seigneurs n’apparaissent qu’à la fin du XIVème siècle. Il est donc possible que le domaine était administré jusque là par les comtes de Hainaut eux-mêmes.

Famille de Mortagne

Le premier cité comme seigneur d’Elesmes est Gilles I de Mortagne ( ?-1408). Seigneur de Potelles et d’Elesmes, cité en 1390. Chevalier. Lui succédèrent:

  • Gilles II de Mortagne ( ?-1433). Fils du précédent. Il  fut décapité sur la place du marché à Mons.
  • Jean I de Mortagne ( ?- ?), fils du précédent.
  • Jean II de Mortagne « Potelles » ( ?-1439)
  • Jean III de Mortagne ( ?-1487)
  • Reynold de Mortagne ( ?-1476, au siège de Nancy)
  • Philippe de Mortagne (?-?)
  • Roland de Mortagne ( ?-1482). Conseiller du duc de Bourgogne en 1473. Il semble qu’il n’aurait eu qu’une fille, Claire de Mortagne (1474-1516), qui épousa Jean de Hun

Nous ne savons quel fut le sort de la seigneurie d’Elesmes à cette époque. Il semble qu’elle passa dans la famille de Glarges. Le problème, c’est que cette famille détenait depuis longtemps la seigneurie d’Hélesmes (près de Denain) et qu’elle est peu mentionnée dans les généalogies comme titulaire de celle qui nous intéresse ici.

Nous citons ici sans conviction:

  • Jean de Montigny de Glarges, chevalier, cité comme seigneur d’Elesmes dès la findu XIVème siècle (Hélesmes?)
  • Jean de Montigny de Glarges, son fils, écuyer, au début du XVème
  • Gilles de Glages, ép. Jeanne de Montigny

Ce qui apparaît certain, c’est que François de Glarges, détenteur de la seigneurie. Il avait opté pour le protestantisme et pour cela fut emprisonné puis exécuté en 1573. Ses terres furent confisquées et achetées pour une somme minime par le comte de Sainte-Aldegonde, grand bailli du Hainaut. 

Lui ou sa descendance ne resta pas longtemps propriétaire de ce domaine que l’on retrouve dès le XVIIème siècle dans la famille de Martigny. Nous sommes très peu documentés à propos des seigneurs d’Elesmes, appartenant à cette famille. Citons:

  • Thierry de Martigny
  • Philibert de Martigny, 1648

Elle aurait été relayée à la tête de la seigneurie par la famille de Lewaitte (ou  La Waite), dont nous n’avons pas plus de renseignements.

Les comtes de Gommegnies furent les derniers seigneurs d’Elesmes. Il s’agissait des membres de la famille Franeau de Hyon. Nous ne savons pas à partir de quand ils furent titulaires de la seigneurie d’Elesmes.

  • Fief de l’abbaye de Bonne-Espérance, manoir acquis en 1268 à Rogiers, frère de Gérard, sire de Potelles et seigneur d’Elesmes
  • Fief de l’abbaye d’Hautmont
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Maubeuge
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Maubeuge
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Le village d’Elesmes fut victime de la guerre entre les Hennuyers et la coalition Brabant-Flandre-Cologne en 1185. La plupart des villages entre Binche et Maubeuge furent ravagés par les troupes de cette coalition.

En août 1914, Elesmes était un avant-poste dans la défense de Maubeuge au nord de la Sambre. On résista jusqu’au 6 septembre. Des bombardements ont détruit une grande partie du village. On y a enterré une centaine de morts (villageois, soldats français et allemands), dont certains furent transferrés plus tard au cimetière militaire d’Assevent.

Economie

On mentionne le Moulin de l’Hôpital, sur le ruisseau de l’Hôpital, rebâti en 1777.

Il y eut aussi dans le passé une sucrerie (XIXème siècle) et un atelier de tisserand.

L’aérodrome de Maubeuge-Elesmes (La Salmagne) est situé dans le village.

Patrimoine

Eglise Saint-Martin, (re?)construite vers 1614, incendiée en 1914 et réparée en 1923.

Château. Il aurait été bâti en 1595.

ôpital fut fondé au XIIIème siècle, qui comprenait un moulin.

Ouvrage de la Ligne Maginot, construit en 1936.