Le territoire
Superficie: 224 ha
Altitude: de 143 à 188 m
Situation géographique : sur le plateau des Ardennes dans la région paysagère de la Thiérache (vallonnée, bocages) inclus dans l’actuel Parc naturel régional de l’Avesnois
Cours d’eau : l’Helpe Majeure
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière (dont la Forêt de Mormal est un vestige)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schistes
Préhistoire
Non documentée.
A proximité, à Flaumont-Waudrechies, se trouvait un oppidum gaulois, dont certains pensent qu’il pouvait servir de capitale des Nerviens avant l’arrivée des Romains. Ce site n’a jamais été fouillé méthodiquement, car il a été supplanté par une carrière de pierres.
Antiquité gallo-romaine
Non documentée. La chaussée romaine reliant Bavay, chef-lieu de la Cité gallo-romaine des Nerviens, à Reims, capitale de la province gallo-romaine de Belgique.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documentée.
Deuxième Moyen-Age – la localité
Première mention: au XIème siècle
Toponymie (anciennes orthographes) :
- Avethnoe, 1100, 1220
- Avisnis, 1107
- Avesnis, 1131
- Avesnes, 1174, 1232, 1303, 1473
- Avesnoe, 1201, 1292
- Avesne, 1247
- Avennoe, 1248
- Avènes, 1556
- Advesnoe
- Advesnes
Etymologie (hypothèses d’origine du nom)
Une première hypothèse est de faire dériver le nom du mot « avoine » (avena) au sens de « terre maigre ». Ce qui apparaît peu probable. La seconde hypothèse est reliée au mot avesna (latin), avisna, afisna (germanique), qui signifie pâturage. Ce qui est plus conforme au paysage.
Epoque de son apparition: XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Reims, la voie médiévale Maubeuge-Reims
– sources d’eau ou cours d’eau: l’Helpe Majeure
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: le château seigneurial
Paroisse dédiée à Saint-Nicolas
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: ??? Avesnes ???
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ???
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1658)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): la Terre d’Avesnes (qui était une prévôté judiciaire et administrative dépendant du comte)
La fondation d’Avesnes
Ces territoires de l’Avesnois appartenaient aux comtes de Hainaut au Xème siècle, probablement issus des domaines fiscaux royaux à l’époque franque.
A cette époque le tenant du titre était Régnier V. Comme pour ses prédécesseurs, sa tâche était de se bâtir un comté stable sur le plan politique, dans des temps difficiles. Le comte Baudouin IV de Flandre s’attaquait aux villes sur l’Escaut (dont Valenciennes). Entre la Flandre et le Hainaut, c’est-à-dire entre l’Escaut et la Haine, se trouvait l’ancien pagus de Brabant (ou Burbant), qui était devenu en partie, depuis le milieu du siècle précédent, la marche d’Ename (comté militaire) dont le but était de défendre l’empire germanique (tout ce qui se trouvait à l’est de l’Escaut relevait de celui-ci). Son marquis n’a pas toujours eu l’autorité suffisante pour y faire régner l’ordre.
Le comte Régnier V qui, entre autres, ambitionnait le territoire, avait d’ailleurs épousé la fille d’un de ceux-ci, Herman de Verdun.
A cette époque instable, quelques chefs guerriers tentèrent de se ménager des domaines privés. C’est ainsi que l’un d’entre eux, Wédric le Sor (le Roux), vers 990-vers 1066) prétendit qu’il descendait d’un des anciens comtes du Brabant, Gérard de Roussillon, démis par le roi Charles le Chauve au IXème siècle. Il revendiquait donc pour lui tout ce territoire. Son père était comte du Morvois (Aube).
Joignant le geste à la parole, il déboula dans la contrée avec des troupes et se mit à s’emparer des plus grosses agglomérations de ce Burbant : Condé, Leuze, peut-être Ville (-Pommeroeul).
C’est Jacques de Guyse, un chroniqueur du XIVème siècle, qui nous décrit ces faits d’armes, les exagérant au passage, puisqu’il prête à Wédric le Sor la prise de Lessines, de Grammont, de Silly et de Chièvres. Pour ces deux dernières seigneuries, il semble que ce fut réel mais qu’il en fut débouté. Wédric épousa cependant la fille du seigneur de Chièvres.
Il est possible qu’une partie de ces faits soit à mettre sur le compte de son fils, Wédric « le Barbu » (v1050-v1075).
Face à ces évènements, le comte de Hainaut Régnier V, époux de la fille unique du marquis de Brabant, et donc héritier du petit comté, arrêta l’intrépide Wédric, qui finit par lui rendre hommage. Cela rapporta à ce dernier quelques cités (Leuze, Condé et Landrecies principalement), mais aussi de nouvelles terres « vierges », propriétés comtales dans le futur Avesnois, entre les deux Helpes.
S’il semble que « le Sor » termina sa vie à Leuze, par contre son fils « le Barbu » s’installa à Avesnes où il fit construire vers 1050 ou 1066 un donjon sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Helpe Majeure. Une petite communauté paysanne s’installa autour. C’est ainsi qu’Avesnes fut fondé.
La seigneurie d’Avesnes
C’est donc avec ces personnages turbulents que commença la « dynastie des Avesnes » qui un jour s’installerait sur le siège comtal.
En réalité la destinée de cette première famille fut courte. A Wédric le Barbu, succéda son fils Thierry I d’Avesnes (v1020-v1075), aussi récalcitrant que le grand-père et le père. En effet, il s’attaqua ni plus ni moins au comte Baudouin II de Hainaut, se permettant d’aller saccager Mons et Maubeuge, ainsi que leurs monastères en 1093. Il finit assassiné en 1106, ne laissant pas de postérité. C’est pourquoi les successeurs ont formé la “Deuxième maison d’Avesnes”.
Thierry d’Avesnes avait une soeur, Ide (Ade) d’Avesnes (1050-1075), qui reçut l’héritage (toujours Avesnes, Leuze, Condé et Landrecies). Condé, par contre, en 1114, fut partagé en deux par le comte Baudouin III, les Avesnes conservant le domaine du « Château » au confluent Escaut-Haine.
Ide avait épousé Fastré I d’Oisy (v1050- ?), avoué de l’abbaye Saint-Martin de Tournai, qu’il avait fondée. Théoriquement la seigneurie aurait dû porter le nom de ce dernier, mais les descendants préférèrent prendre le nom d’Avesnes. La comtesse Richilde éleva la seigneurie en pairie du comté de Hainaut en 1076. Les seigneurs d’Avesnes devenaient ainsi de proches conseillers à la cour de Mons. Il valait mieux s’allier ces puissants seigneurs, même rebelles, que de les considérer en ennemis. Les seigneurs suivants furent
- Gossuin d’Oisy « le Borgne » ( ?-1120), fils du précédent. Un brigand plus qu’un seigneur protecteur pour ses sujets. Il commença à fortifier Avesnes sans l’autorisation du comte. Il n’eut pas d’enfant.
- Fastré II d’Oisy (v1070-1127), frère de Gauthier
- Gauthier I « Pulechel – le Beau » d’Avesnes (1110-1147), fils du précédent. C’est lui qui prit définitivement le nom d’Avesnes.
- Nicolas I d’Avesnes (1129-1171), fils du précédent.
- Jacques I d’Avesnes « le Beau » (1152-1191), fils du précédent. Encore un rebelle qui se retourna contre son comte Baudouin V en prenant le parti du comte de Flandre. Il fit même assassiner l’évêque de Cambrai, le seigneur de Fontaine. En représailles, le comte lui ravit son château, puis le lui rendit sous la pression du roi de France Philippe Auguste. Il participa à la 3ème croisade où il fut tué en 1191. Par son mariage, il avait ajouté Guise à ses possessions (Avesnes, Condé-Château, Leuze, Landrecies).
- Gauthier II d’Avesnes (v1170-1244), fils du précédent. Avec lui la famille d’Avesnes monta en importance dans la politique du comté, mais aussi dans le contexte politique de l’époque (guerres entre le roi de France Philippe-Auguste et ceux d’Angleterre, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre). En 1200, il dota les habitants d’une charte de droits. Par mariage, il devint également comte de Blois, de Dunois et de Chartres. Il combattit à Bouvines en 1214, côté français. Il participa à la 5ème croisade où il fut fait prisonnier, puis fut libéré. Il n’eut pas d’enfant mâle survivant. Son frère Bouchard d’Avesnes, qui avait épousé Marguerite, la fille du comte Baudouin VI, eut de gros démêlés dans le comté, avec le roi de France et avec le pape. Son histoire est racontée dans la « généalogie des Avesnes ». Il est à l’origine de la lignée des Avesnes qui furent comtes de Hainaut.
- Marie d’Avesnes, fille aînée de Gauthier II, mourut en 1241 avant son père. Elle avait épousé vers 1225 Hugues de Châtillon (1196-1248).
Au XIIIème siècle, on construisit une enceinte plus large.
En 1247, la comtesse Marguerite dota les habitants des droits dont jouissaient ceux de Valenciennes (dont ceux de chasser, pêcher et de récolter le bois de la forêt de Mormal).
Jean I de Châtillon (v1226-1279) était le fils d’Hugues V de Châtillon-St-Pol et de Marie d’Avesnes, fille de Gauthier II d’Avesnes, nièce de Bouchard. Il était comte de Saint-Pol et de Châtillon-sur-Marne. Par son mariage, il devint seigneur d’Avesnes, de Condé-Château, de Leuze, de Landrecies et de Guise.
- Ils eurent une fille, Jeanne de Châtillon (1253/1254-1291) qui épousa Pierre de France, un fils du roi “Saint” Louis IX. A sa mort, elle abandonna les terres hennuyères à son oncle Guy II de Châtillon-St-Pol, sauf Avesnes qui alla à son cousin Hugues VI de Châtillon-Blois (1258-1307). Ensuite, on trouva :
- Guy I de Châtillon-Blois (1298-1342), fils du précédent
- Louis I de Châtillon-Blois( ?-1346), fils du précédent
- Louis II de Châtillon-Blois ( ?-1372), fils du précédent
- Jean II de Châtillon-Blois ( ?-1381), frère du précédent
- Guy II de Châtillon-Blois ( ?-1397), frère des deux précédents
- Jean de Châtillon-Blois « de Bretagne » (1346-1404), descendant de Guy I
- Olivier de Châtillon-Blois « de Bretagne » (1389-1433), fils du précédent. Il restaura les murailles et fit construire des tours crénelées.
C’est à cette époque, en 1430-1433, que le Hainaut fut englobé dans le grand duché de Bourgogne de Philippe le Bon. Celui-ci prit le titre de comte de Hainaut et le transmit à ses descendants. Avesnes était alors une ville, dont les nombreux bâtiments publics (maison de paix, église, chapelles, fontaines, ….) étaient bien protégés par les fortifications.
- Jean de Châtillon-Blois « de Bretagne » (1393-1454), frère du précédent
- Guillaume de Châtillon-Blois (1400/1402-1455/1456), frère des deux précédents. Il eut trois filles, dont Françoise de Châtillon-Blois ( ?-1481) qui épousa Alain d’Albret.
En 1461, c’est à Avesnes que le roi Louis XI revêtit la pourpre royale, reçut les députés de la ville et fit organiser un office solennel dans l’église.
Maison d’Albret
Alain d’Albret « le Grand » (v1440-1522) devint seigneur d’Avesnes par mariage. Il était connétable du roi Louis XI de France. En ces années-là, Louis XI était en guerre contre Charles “le Téméraire”, souverain des Etats Bourguignons, guerre qu’il poursuivit avec la fille et le gendre de ce dernier, Marie de Bourgogne et l’archiduc Maximilien d’Autriche. Dans ce contexte, Louis XI décida d’abattre les places fortes du Hainaut. Il envoya son connétable Alain d’Albret s’emparer, tout en détruisant, la cité d’Avesnes, … dont il était le seigneur et donc le protecteur de ses habitants. La ville fut en partie détruite.
Gabriel d’Albret (1459-1503) succéda à son père et … fit réparer les dégâts, tout en rendant l’hommage à l’archiduc Maximilien qui autorisa la tenue d’une franche foire annuelle dans la ville. Son frère aîné était devenu roi de Navarre. N’ayant pas d’enfant, il légua ses biens, dont Avesnes, à sa soeur Louise d’Albret (?-1531). Elle fit à nouveau réparer l’église, en partie détruite par un incendie en 1514. Elle y créa un chapitre de chanoines, ce qui élevait l’église au rang de collégiale.
Charles I de Croÿ-Chimay (1455-1527) devint seigneur d’Avesnes par mariage avec Louise d’Albret. Il était le fils de Philippe I de Croÿ, seigneur de Chimay, de Quiévrain et d’Ecaussines (Lalaing). Il n’eut pas de fils survivant à son décès.
Sa fille Anne de Croÿ (1501-1539) devint son héritière. Elle épousa Philippe II de Croÿ (1496-1549), un cousin issu de la branche aînée de la famille, duc d’Aerschot et marquis de Renty.
Vers 1530-1540, des fortifications bastionnées furent construites à la demande de l’empereur Charles Quint. Son fils Philippe II, accompagné de son père, vint faire sa Joyeuse Entrée en 1549 à Avesnes. A cette époque, Charles-Quint était en guerre contre le roi de France François Ier. Avesnes, Landrecies et Le Quesnoy constituaient des places fortes importantes aux frontières.
Son fils Charles de Croÿ (1522-1551) lui succéda. N’ayant pas d’enfant, sa succession passa à son frère cadet, Philippe III de Croÿ (1526-1595). Le Hainaut, lors de l’abdication de Charles Quint passa à la Couronne d’Espagne, soit à Philippe II, fils de l’empereur. Philippe de Croÿ céda en 1556 au jeune souverain un quart des lieux alentours avec les droits de justice.
Ce fut ensuite Charles III de Croÿ (1560-1612), fils du précédent, qui en fut le seigneur. Il était le dernier membre de la lignée aînée des de Croÿ. Celle-ci s’était constituée d’immenses domaines qu’il partagea entre quelques neveux et nièces.
Avesnes revint à Alexandre d’Arenberg (1590-1629), fils cadet d’Anne de Croÿ, soeur de Charles III de Croÿ, seigneur d’Avesnes entre autres. Anne de Croÿ avait épousé Charles de Ligne, prince d’Arenberg, dont les successeurs prirent le nom d’Arenberg. La seigneurie d’Avesnes passa ensuite successivement à ses fils :
- Albert Alexandre d’Arenberg (1618-1643),
La reine Marie de Médicis, quittant la France, fut reçue à Avesnes en 1631 par le prince d’Epinoy, au nom de l’archiduchesse Isabelle.
- Philippe d’Arenberg (1619-1675), frère du précédent
Avesnes était espagnole. Suite aux premières guerres de Louis XIV qui voulait repousser les frontières de son royaume vers le nord, on signa le Traité des Pyrénées (1659) qui fit passer les prévôtés d’Avesnes et du Quesnoy dans le royaume de France. Définitivement. En 1660, Damorasan, commissaire des guerres, vint prendre possession de la ville.
Celle-ci fut fortifiée par Vauban, qui intégra la place dans son réseau des places fortes du « Pré carré ». Il mit en place un réseau moderne d’ouvrages extérieurs (redoutes et demi-lunes) avec système d’inondation (Pont des Dames).
Avesnes forma un baillage du Hainaut français.
- Ernest Dominique Alexandre (1643-1685), fils du précédent, qui mourut sans postérité et céda ses biens à son cousin Germain, Philippe de Hennin-Liétard (information prise dans une généalogie officielle des Arenberg).
En 1667, Louis XIV, en guerre contre les Pays-Bas Espagnols, résida quelques jours à Avesnes.
Philippe Louis de Hénin-Liétard (1646-1688) était le fils aîné d’Eugène de Hennin-Liétard, de la lignée aînée des comtes de Boussu. Il avait épousé Anne Isabelle d’Arenberg, sœur d’Albert et de Philippe d’Arenberg (cités plus haut). C’est ainsi qu’Avesnes, mais aussi Chimay et Beaumont, entrèrent dans les biens des comtes de Boussu et y restèrent jusqu’à la Révolution.
Charles Louis Antoine de Hennin Liétard (1675-1740), fils du précédent.
En 1706, la terre et paierie d’Avesnes furent adjugées pour dettes, par un arrêt du Parlement, à Philippe II, duc d’Orléans, de qui elles passèrent de père en fils jusqu’à Philippe d’Orléans, « dit Egalité », l’une des victimes de la Révolution.
Maison d’Orléans
- Philippe II d’Orléans (1674-1723), duc de Valois, d’Orléans, de Chartres, de Nemours et de Montpensier. Il fit l’acquisition d’Avesnes en 1706.
- Louis III d’Orléans (1703-1752), fils du précédent
- Louis Philippe I d’Orléans (1725-1750), fils du précédent
- Louis-Philippe II « Egalité » d’Orléans (1747-1793), fils du précédent.
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1789.
L’ancien régime dans le royaume de France (1659-1789)
En 1659, le Traité des Pyrénées annexa la prévôté d’Avesnes au royaume de France.
- Etat : le royaume de France
- Baillage : Avesnes, dès 1661. Avesnes devint le siège d’une maréchaussée en 1773.
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
Avesnes n’eut pas trop à souffrir des événements révolutionnaires.
- Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
- Département: Nord (sous-préfecture)
- Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe (chef-lieu dès l’an VIII)
- Canton: Avesnes-sur-helpe
En octobre 1793, Avesnes fut le siège de l’état-major de Jourdan et de Carnot lors de la bataille de Wattignies.
En 1814, lors de la retraite de Russie, Avesnes fut prise par les Russes. La ville fut presque détruite en 1815 par l’explosion d’un magasin à poudre. Avesnes fut ensuite rebâtie en moins d’un an.
En juin 1815, Napoléon Ier y passa sa dernière nuit avant la bataille de Waterloo, dans le presbytère actuel. Après la défaite, les Russes occupèrent Avesnes de 1816 à 1818.
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1621, un avesnois, Jesse de Forest, teinturier, originaire de la ville, demanda à l’ambassadeur d’Angleterre à La Haye l’autorisation d’émigrer en Virginie avec 55 huguenots de la région. Demande approuvée. Les immigrants débarquèrent dans le Nouveau Monde deux ans plus tard où ils fondèrent Neuf-Avesnes. Un monument rappelle le souvenir de Jesse de Forest à New-York, comme à Avesnes.
Les guerres mondiales du XXème siècle
En août 1914, après avoir envahi la Belgique, les Allemands entrèrent en France. Les soldats Français cédèrent devant leur poussée. Les Allemands arrivèrent à Avesnes le 26 août 1914.
De mars à septembre 1918, le général Hindenburg installa son quartier général à Avesnes. C’est de là qu’il dirigea les dernières opérations allemandes. Le 15 juin, l’empereur Guillaume II y passa les troupes en revue sur la Grand’Place.
Les Allemands partiront d’Avesnes en novembre 1918 (armistice le 11 novembre 1918).
En mai 1940, venue de Belgique, la 7e Panzer (division blindée), commandée par le général Erwin Rommel, arriva dans l’Avesnois le 16 mai 1940 en passant par Clairfayt. Elle continua sa progression très rapidement en empruntant la route qui mène de Solre-Le Château au lieu-dit « Les 3 pavés », puis poursuivit en passant à Avesnes-sur-Helpe (en empruntant l’avenue du Pont-Rouge) et continua ensuite vers Landrecies.
Avesnes fut occupée par les Allemands. Elle fut libérée en septembre 1944. Le 2 septembre 1944, alors que les Allemands ont quitté Avesnes-sur-Helpe, des Français agitèrent un drapeau tricolore en haut de la Collégiale Saint Nicolas. Les Allemands qui battaient en retraite par la RN2 n’apprécièrent pas le geste et tirèrent sur le clocher qui sera détruit.
Economie
Longtemps elle fut basée sur l’agriculture (céréales) et l’élevage de la région environnante. Jusque dans les années 1950, la ville était un des plus importants marchés au beurre et fromages de France, au sein du bassin laitier de l’Avesnois.
On y vit des entreprises annexes (brasseries, moulin à blé), ainsi qu’une marbrerie, une savonnerie, une clouterie et des tanneries.
En 1786, le maire Gossuin installa une première école de filature ainsi qu’une première filature de coton.
Voies de communication
En 1901, eut lieu l’inauguration et la mise en service de la ligne de chemin de fer entre Avesnes-sur-Helpe et Sars-Poteries. Elle reliait Avesnes sur Helpe à Solre-le-Château, via le Flaumont-Waudrechies, Sémeries, Felleries, Beugnies, Sars-Poteries. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (16 août 1941), le transport des voyageurs fut assuré. Ensuite, seul le transport de marchandises composé essentiellement par la livraison de fournitures agricoles (paille, engrais…) subsista jusqu’en 1953.
Le 28 octobre 1907 fut mise en service la ligne entre Avesnes et Solesmes (47 km) via Avesnelles, Etroeungt, Boulogne/Helpe, Cartignies, Landrecies… Un service régulier des voyageurs était assuré. En août 1914, le trafic voyageur fut interrompu. En 1916, pendant l’occupation allemande, les rails ont été démontés et le réseau a été dans l’impossibilité de fonctionner.
Aujourd’hui, Avesnes-sur-Helpe est surtout une ville administrative et de services (services municipaux, sous-préfecture, …), ainsi qu’un centre de commerces.
Patrimoine
Hôtel de Ville actuel (1757-1758)
Collégiale St-Nicolas. Selon de Guise, une première église rustique fut remplacée vers la fin du XIème par Thierry d’Avesnes. Au XIIIème, elle fut agrandie en style gothique. Elle fut incendiée par les troupes de Louis XI en 1477. Reconstruite, elle fut encore endommagée en 1514 par un autre incendie. C’est à Louise d’Albret qu’on doit sa reconstruction en 1534. Cet édifice contenait les monuments funéraires de quelques seigneurs d’Avesnes, qui furent détruits par les révolutionnaires. Elle devint au XVIème siècle « église collégiale » avec un chapitre de chanoines.
Le bâtiment de l’ancien tribunal de grande instance, situé Place Guillemin, fut construit en 1828. Il est caractérisé par ses imposantes colonnes en façade et son style gréco-romain. Le tribunal fut transféré en 2007 sur le plateau Chémerault.
Anciens remparts du XVIème et du XVIIème (Vauban, entre 1690 et 1723).
Porte de Mons, XVIIème
Bibliographie
http://anor2007.unblog.fr/category/histoire-de-la-terre-davesnes/
Merci pour cette belle leçon d’Histoire !