Bougnies

Entité communale de Quévy

Le territoire

Superficie: 281 ha

Altitude: entre 75 m et 95 m

Situation géographique : sur le versant nord de la vallée de la Trouille au bord du plateau de Bavay

Cours d’eau : Le noyau originel du village s’est installé le long d’une rue sur la rive gauche du By.  Celui-ci traverse le village du sud, sortant du petit bois du Cange (85m), vers le nord où il entre dans le bois de Montris (75m) avant d’arroser Asquillies. Le By a creusé un vallon assez escarpé dans lequel s’est blotti le centre du village, composé à l’origine d’une grande ferme, probablement celle du Moulin, et de petites exploitations agricoles. D’autres fermes plus importantes se sont établies sur les versants et plateaux environnants, situés à des altitudes de 90-95m. Le By a été en partie canalisé dans le village.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (de la Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, craie

Préhistoire

Non documentée.

Antiquité gallo-romaine

Vestiges non précisés au lieu-dit « Loberval »

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : 

  • Buignies
  • Beugnies
  • Bougnies
  • Bonnegies

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

  • Selon Chotin, ce nom évoque un village dans un bas-fond, dans la boue.
  • Aussi village aux boeufs

Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie importante, mais des chemins secondaires

sources d’eau ou cours d’eau: le By

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisse dédiée à Saint-Martin, dépendante de celle d’Asquillies. Elle devint autonome en 1842.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Crespin, qui la partageait avec celle d’Haumont et l’hôpital Saint-Ladre de Mons.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Pour un petit village comme Bougnies, elles étaient relativement nombreuses. Je pense qu’il faut s’imaginer Bougnies au moyen-âge comme un ensemble de parcelles cultivées par des fermiers propriétaires ou locataires, dispersés sur l’actuel territoire du village. L’un d’entre eux, peut-être le plus riche ou le plus puissant à l’origine, exerça les droits seigneuriaux sur la plupart des habitants. Logiquement, c’est celui qui devait occuper la ferme du Moulin, celui-ci devant être banal, donc obligatoire pour tous les habitants. 

Selon Th. Bernier, en 1127, le prévôt Lambert de l’abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie renonça à Bougnies. On peut tenter d’en déduire que le territoire ou une partie de celui-ci avait été donné à l’abbaye lors de sa fondation au siècle précédent par la comtesse Richilde.

A côté de la seigneurie principale, on note, au fil des siècles, une petite dizaine de fiefs appartenant à des seigneuries hennuyères. Il pouvait s’agir simplement de terres (fief foncier) ou de parcelles agricoles avec une ferme aux mains de tenanciers/censiers. On note ainsi :

  • Deux fiefs de la seigneurie de Louvignies
  • Un foncier de St-Denis-en-Broqueroie
  • Cinq d’Enghien
  • Un de Warelles qui s’étendait sur Quévy et Bougnies
  • Fief du Fieureu (Faureu ? Fauroeulx ?)
  • Fief du Brillon, relevant de la Bassée à Eugies
  • Fief du Bosqueau, relevant au XVIme de la seigneurie de Sars-la-Bruyère
  • De Grousage, relevant du comte de Hainaut
  • Fief foncier de Ghislenghien, cité en 1507 et 1537
  • Fief de Crespin
  • Fief des chapitres de St-Germain et de Ste Waudru de Mons

Seigneurie principale

Il est difficile de tracer une ligne ininterrompue de seigneurs pour cette localité. Cette seigneurie aurait été tenue par plusieurs familles qui se sont dans un premier temps succédé assez rapidement :

  • Famille de Buignies, XIIIème siècle
  • Famille de Faureu (Fauroeulx ?), citée en 1311
  • Nicolas « dou Petit Rues » (de Petit-Roeulx?), cité en 1325
  • Famille de le Porte (à Chef ?), citée vers 1350
  • Famille de Hon, citée en 1391
  • Famille de Le Loge, citée en 1437, dont Thierry de le Loge, cité comme seigneur de Bougnies
  • Famille du Poncheau/Ponceau, cité en 1511, magistrats montois. De cette famille sont mentionnés comme seigneurs de Bougnies :
    • François du Poncheau
    • Louis du Poncheau, écuyer

A partir de la fin du XVIème siècle, la liste devient plus fiable.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Famille Hanot

  • Jacques Hanot ( ?-1617). C’est le fils de Jacques Hanot ( ?-1581), échevin de Mons (1558) et de Jacqueline Dicqman ( ?-1609). Seigneur de Bougnies (cité en 1589 – date d’acquisition ?). Echevin (1592) et massard (1604-1607) de Mons. Il épousa Catherine d’Espiennes ( ?-1680),  dont il eut:
  • Jacques Hanot (1585-1635), seigneur de Bougnies, qui épousa Marie Cocqeau, dame de Saint-Hilaire, dont il eut:
  • François Arnould Hanot (v1632-1689), seigneur de Bougnies. Ecuyer. Il épousa Jeanne Françoise Boële, dame de la Court à Genly, dont il eut:
    • Jean-Charles (1658-1715), licencié en droit, échevin à Mons, seigneur de Fleurus, qui épousa Marie Bonne Le Roy, dame d’Harvengt
    • Marie-Thérèse Hanot, infra

Famille de Biseau “de Bougnies”

  • Pierre Philippe de Biseau (1654, Mons – 1710, Mons). Chevalier. Conseiller, receveur général des aides et subsides de Hainaut. Chevalier (1695, par le roi Charles II) pour des services rendus à la ville de Mons lors des sièges précédents. Il devint seigneur de Bougnies en épousant en 1690 Marie Thérèse Hanot ( ?-1737), dont il eut:
  • Nicolas François Joseph de Biseau (1704-1774, Bougnies), seigneur de Houdeng, de la Motte-Crohin, de Bougnies, de saint-Hilaire. Ecuyer. Lieutenant-colonel du Roy. Il épousa Ursule d’Antoing de Rougefort, dont il eut:
  • Henri Aimé Joseph de Biseau (1744- 1785), seigneur de Bougnies, Houdeng, Crohin, Saint-Hilaire, … Il épousa Jeanne Josèphe Lutgarde Tahon de la Motte, dont il eut:
  • Henri Benoit Donat Joseph de Biseau de Bougnies (1776-1824), seigneur de Houdeng, de Bougnies. Il épousa Louise du Rieu. Il fut privé de ses droits seigneuriaux en 1794. Une partie de la famille résida au château de Bougnies.

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977:
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Malgré son éloignement des grands axes de déplacements, Bougnies fut à la fois témoin et victime de passages de troupes armées.

En 1433, pendant la guerre de Cent Ans, ce fut le cas avec la soldatesque d’un certain Mathieu d’Hermière (pas de précision sur ce personnage).

En 1554, les troupes du roi Henri II de France dévastèrent nombre de châteaux et de villages dans la région.

Ce fut le cas aussi en 1635 ( ?).

En août 1914, les Anglais établirent leur quartier général au château de Bougnies avant la bataille de Mons.

Economie

Elle fut essentiellement agricole  dans ce contexte paysager. Il existe encore aujourd’hui des fermes bâties ou reconstruites au XVIIIème et XIXème siècle. C’est le cas le de la ferme du moulin à proximité du ruisseau (rue des Corons).

Le moulin sur le By au nord a disparu (sauf une vanne et un déversoir). Il aurait été bâti en 1321 et aurait fonctionné jusqu’à 1920.

On a exploité une carrière de grès anciennement pour de l’approvisionnement local.

On rechercha vainement de la houille au XVIIIème siècle.

Patrimoine

Eglise Saint-Martin. L’actuelle église fait suite à une chapelle érigée au XIIIème, dont quelques éléments persistent dans les soubassements du transept. Bâtie à la fin du XVIème, elle est en style gothique hennuyer. Elle fut consacrée  en 1617 par l’archevêque de Cambrai. La nef et la tour-clocher furent reconstruits en 1714. A l’intérieur, on note une voûte lambrissée sculptée dans le chœur, ainsi que de beaux vitraux. La cuve baptismale date de 1591 avec un emblème du seigneur du lieu. On trouve les dalles funéraires (XVII-XVIIIème) de censiers importants. L’église est entourée de l’ancien cimetière.

Château. C’est une résidence-gentilhommière du XVIIIème siècle, avec une ferme et des dépendances, dans un grand parc. Elle fut agrandie et remodelée aux XIX-XXème.

Chapelle Notre-Dame-de-Lorette. Style classique, 1725, à l’initiative de Gabriel Rinchant.

Chapelle St-Martin, 1726 et 1835

Ancienne auberge de jeunesse. Architecture moderne de style Paquebot, 1939 – M. Chabrot

Ancienne maladrerie aux « Préelles », disparue.

 

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