Entité communale de Binche
Le territoire
Superficie: 617 ha
Altitude: 60 m
Situation géographique : le territoire se situe sur le versant sud de la vallée de la Haine.
Cours d’eau : A l’est de l’agglomération, passent deux ruisseaux dont celui des Estinnes, dans une zone de marécages et de prairies humides.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux et forestier
Nature du sol : limoneux, sablonneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Néolithique (Homo Sapiens) :
Pas de découverte mentionnée sur les différentes périodes, hormis le menhir, appelé « Pierre druidique », situé autrefois au sud du village, qui fut détruit en 1753 par un habitant d’Estinnes. Le grès qui le composait servit à des travaux locaux (bief du moulin Saint-Jacques à Binche).
Antiquité gallo-romaine
Des urnes cinéraires, au XIXème siècle, ont été découvertes, témoignant d’un petit cimetière, peut-être en rapport avec les villas d’Estinnes ou le vicus de Waudrez.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non mentionnée.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: Le nom du village apparaît dans des annales du XIIème, ainsi que dans des actes de vente (1243, 1247).
Toponymie (anciennes orthographes) : Pas de mention des anciennes orthographes.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Le nom dériverait du roman brai ou du celtique brago, qui signifie lieu boueux, fangeux, subissant régulièrement des inondations. Ce qui correspond bien à la partie orientale du village.
Epoque de son apparition:
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique importante, hormis la chaussée romaine à Estinnes-au-Mont. Le chemin médiéval de Mons à Binche passait à proximité.
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau des Estinnes
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à la Sainte-Vierge, dépendante de celle d’Estinnes. Elle devint autonome en 1846.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche jusqu’en 1801, puis celui du Roeulx.
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Cambrai en 1175.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneurie principale
Elle comportait le village à clocher (avec son église), des prairies, des champs, les trois justices, le cens, les droits d’afforage, de mainmorte, de douzaine, de sizaine, de fourmorture, de corvée, d’ost. Elle fut longtemps administrée par les comtes de Hainaut eux-mêmes (comme à Binche et aux Estinnes).
Cependant, au XVIIème siècle, la partie qui correspondait au village de Bray fut attribuée ou vendue à la famille Malapert, bourgeois de Mons. C’est ainsi que les villageois de Bray eurent comme seigneurs, résidant au château de Bray :
- Jean Malapert (avt1586- ?), échevin à Mons
- Claude « de Hervilly » Malapert (avt1623-avat1660), fils du précédent, bailli de Chièvres
- Jacques Philippe de Malapert (v1670- ?), fils du précédent
- Robert Joseph de Malapert « Demotte » (1702, Bray – 1758, Bray), fils du précédent, célibataire
- Marie-Ursule de Malapert (v1706, Bray-apr1750, Chimay), sœur et héritière du précédent.
- Elle avait épousé Jean Octave Desmanet (v1698-1775, Chimay), un maître de l’artillerie de la ville de Mons, aussi seigneur d’Erquennes.
- Un de leurs fils, Eugène Joseph Desmanet « Demotte » (1737-1804) lui succéda. C’est avec lui que l’ancien régime féodal se termina à Bray. Ce dernier seigneur déménagea de Bray et vendit son château à la famille Desburges.
Fiefs et seigneuries secondaires
- De leur domaine, sur l’actuel territoire de Bray, les comtes détachèrent un arrière-fief dès le XIIIème siècle. Il fut tenu notamment par Philippron de Bray (cité en 1294), Philippres de Bray (cité en 1470). Lorsque la seigneurie principale de Bray fut vendue aux Malapert, ce fief leur fut aussi attribué.
- Un fief de l’abbaye de Bonne-Espérance, avec une ferme
- Un fief tenu par les de Bray, baillis du duc d’Havré (cité au XVIIIème siècle)
- Un fief tenu par la famille de Waziers (idem)
La commune
Une même commune, avec maire et échevins, réunissait les habitants de Bray et des deux Estinnes. Elle était connue en 1265 et dura ainsi jusqu’à la Révolution en 1792.
En 1290, Jean d’Avesnes affranchit les habitants du droit de mortemain, qui fut remplacé par celui de prélever le meilleur catel (animal ou meuble).
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Soignies
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Le Roeulx
- Entité communale depuis 1977: Estinnes
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1185, les campagnes à l’ouest de Binche eurent à souffrir des hostilités faites au comte de Hainaut par le duc de Brabant et l’archevêque de Cologne. Ils brûlèrent et ruinèrent tout ce qu’ils rencontraient entre le Roeulx et Binche jusqu’à Maubeuge (Gislebert de Hainaut, J. de Guyse).
Economie
Elle fut longtemps uniquement dominée par l’agriculture et l’élevage.
On trouvait à Bray un moulin à vent banal, donc propriété comtale, attesté en 1265-1286. Il était utilisé par les manants de Bray et d’Estinnes-au-Val.
Jadis, une carrière de grès fut creusée, qui servit à la construction des remparts de Binche et de la chapelle Ste-Calixte de Mons.
On exploita aussi des carrières de sable.
A la fin du XIXème siècle, on commença à extraire du charbon du sous-sol. Deux charbonnages furent ouverts qui furent à l’origine de deux hameaux :
- Au hameau du Levant de Mons, fut exploité un charbonnage qui appartint à la Société Charbonnière du Levant de Mons. Il fonctionna de 1857 à 1935.
- Au hameau de Bray Cité, existait une concession houillère qui appartint successivement à la SA des Charbonnages de Maurage et Boussoit, et qui fut revendue en 1899 à la Société Ougrée-Marihaye et Hauts-Fourneaux de la Chiers. Le siège fut installé à Bray. Et on creusa deux puits dès 1911. A proximité, furent exploités des fours à coke et une petite centrale électrique. Le tout ferma en 1949.
Voies de communication
Bray est traversé par la route de Mons à Binche, qui prit de l’importance au Moyen-Age (XIIème siècle). Il est relié par des chemins aux villages voisins de Maurage et d’Estinnes-au-Val.
En 1769, on pava la chaussée Bray-Nivelles, qui quitte la route de Binche juste avant Waudrez.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame. La précédente fut brûlée par les gueux en 1578. Celle-ci a été reconstruite en 1776 en style semi-classique.
Bibliographie
Notices sur Bray, Th. Lejeune, Annales du cercle d’archéologie de Mons, T.II, 1859
Je suis né à Bray en 1951 et je souhaiterais reprendre contact avec des élèves de l’école de Bray village.Votre article m’a beaucoup intéressé.