Ce qui pourrait provenir du latin Falsum (« fo » ou « fou » = hêtre) rodium (espace déboisé pour être mis en culture, essart). « Essart de la foutelaie », terres défrichées de hêtres. Telle pourrait être la signification du nom du village.
Epoque de son apparition: inconnue, mais tardive. Il est probable que le territoire faisait partie de celui des Estinnes, relevant des comtes de Hainaut. Il était peut-être couvert d’une forêt de hêtres (étymologie) qui fut défrichée à la fin du Moyen-Age. Le lieu était cependant connu et nommé au IXème siècle (voir toponymie).
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: aucune d’importance sur le territoire du village
– sources d’eau ou cours d’eau: rus affluents du ruisseau des Estinnes
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à Saint-Joseph. Les habitants de Fauroeulx dépendaient de la paroisse de Peissant.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneurie
Il semble qu’elle ne fut confiée à un personnage qu’à l’époque de Charles Quint ou de son fils Philippe II.
Au XVIème siècle, on mentionne la famille de Gavre (branche de Frézin) à la tête de cette seigneurie.
Est cité Charles de Gavere(1525-1611), comte de Beaurieu, seigneur de Frézin et d’Aiseau. Gouverneur d’Ath, super-intendant des vivres de l’armée des Pays-Bas. Ses descendants :
Adrien de Gavre (1596-1612), son fils
Rasse de Gavre (1624-1653), fils du précédent, aussi gouverneur de Binche et devenu marquis d’Aiseau
Sa fille Philippine de Gavre (1642-1715) épousa Jean de Mérode.
Jean de Mérode (1637- ?), issu d’une branche cadette (Mérode-Westerloo) devint seigneur de Fauroeulx par son mariage. Lui succédèrent :
Maximilien François de Mérode (1661, Solre-sur-Sambre-1725), leur fils.
Il n’eut qu’une fille Thérèse Jeanne de Mérode (1695, Houffalize-1725) qui épousa son cousin Joachim Maximilien de Mérode (1690-1740). Ils eurent deux enfants légitimes.
Leur fils Jean Charles Joseph de Mérode (1719-1774) lui succéda. Il semble qu’il n’ait pas eu de postérité.
Je ne sais ce qu’est devenu Fauroeulx dans les dernières années de l’Ancien Régime. La plupart des possessions et titres de Jean Charles de Mérode allèrent à un fils bâtard Balthazar Philippe de Mérode (1735-1816). Il est possible que ce fut le cas pour Fauroeulx.
Le hameau de Liseroeulx était une dépendance de Fauroeulx et appartenait aux comtes de Hainaut. Ils y élevèrent cependant un château-fort à la tête duquel ils mirent une famille de chevaliers à leur service. On cite ainsi Jean de Liseroeulx en 1345.
En 1560, il semble que la seigneurie de Lisseroeulx fit partie de celle de Fauroeulx, peut-être au moment où celle-ci fut attribuée aux de Gavere.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Merbes-le-Château
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Merbes-le-Château
Entité communale depuis 1977: Estinnes
Economie
Elle fut agricole.
Voies de communication
La ligne 108 de chemin de fer entre Haine-Saint-Pierre et Erquelinnes fut inaugurée en 1857. Elle fut fermée en 1984, sauf entre Binche et Haine-Saint-Pierre.
Patrimoine
Une ancienne chapelle exista depuis 1618.
L’actuelle église Saint Josepha été bâtie en 1862 en style semi-roman.
Situation géographique : Le territoire est en bordure du plateau qui sépare les vallées de la Haine et de la Sambre, mais est situé dans le bassin hydrographique de la Haine.
Cours d’eau : La Samme trouve sa source à Bruvinnes, avant de prendre son cours vers Binche, et prendre ensuite le nom de Ruisseau de la Princesse à Waudrez et Péronnes.
Le sillon dans lequel coule le ruisseau est une zone humide et marécageuse (« marais de Buvrinnes » près du centre) qui fait partie aujourd’hui du réseau Natura 2000 pour son écosystème.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : essentiellement boisé (Forêt Charbonnière). Aujourd’hui deux bois limitent le village, à l’est (le Bois le Comte) et au sud (le Bois des Communes).
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
On aurait découvert une sépulture romaine du IIème siècle en 1966.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documentée. Mais il est fait mention pour la première fois en 868 du nom de Buvrinnes dans le polyptique de l’abbaye de Lobbes, comme quoi ce territoire faisait partie de ses nombreuses possessions.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 868
Toponymie (anciennes orthographes) :
Buitrunes (868, polyptyque des possessions de Lobbes)
Berverna, 868
Beurnes, 963
Berrunnes, 1015
Beurunes, XIIème
Belzonium, 1050
Beverunes, 1181
Buverines, 1234, 1248
Buvrines, 1235
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
On pense que ce mot vient de bebronas ou bebros qui signifie en gaulois : castor. Il pourrait aussi provenir de bibruno ou bibru qui a la même signification en germanique ancien. Rivière des castors ?
Epoque de son apparition: Xème ou XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique, mais le chemin médiéval de Binche à Lobbes
– sources d’eau ou cours d’eau: la Samme
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: Binche (?)
Paroisse dédiée à Saint-Pierre
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné en 1181 au chapitre métropolitain de Notre-Dame de Cambrai.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Des possessions de Lobbes, Buvrinnes passa dans celles des premiers comtes de Hainaut, à la faveur de l’instabilité politique de la fin du IXème et du Xème siècle.
Puis il passa dans les mains de Lambert I « le Barbu » (998-1015), comte de Louvain, fils de Régnier III. Celui-ci l’échangea en 1015 avec Godefroid I de Verdun, duc de Basse-Lotharingie, et son frère Herman, marquis d’Ename, contre le village d’Asse en Brabant. C’est probablement avec ce dernier, beau-père de Régnier V de Hainaut, que Buvrinnes (ou du moins une partie du territoire) revint finalement dans les possessions comtales. Herman en donna une partie à l’abbaye de Saint-Vanne de Verdun où il se retira plus tard.
On sait qu’au XIIIème, Buvrinnes, Mont-Sainte-Aldegonde, Waudrez et leurs dépendances, étaient comptées au nombre des terres allodiales des comtes à Binche. Il y existait un grand nombre de manses, tenues par des tenanciers fermiers qui devaient au comte le cens, des impôts et des corvées. Les comtes nommaient des mayeurs dans leurs domaines villageois. Ils étaient aidés des échevins et d’un sergent. Les comtes, par l’intermédiaire de leurs prévôts, y exerçaient les trois justices.
Deux arrières-fiefs en furent détachés à la fin du Moyen-Age :
Celui de Walhain (à l’est), avec son château du XVIIème
Celui de Fantegnies – il existait ici un manoir seigneurial, détruit au XVIème ou XVIIème
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
En 1870, Buvrinnes revendit environ 37 ha de son territoire à Binche (quartier de la gare). Avec cet argent furent reconstruites la maison communale et des écoles.
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
On sait peu de choses de ce qui se passa sur le territoire de Buvrinnes, mais on sait que les alentours de Binche, place forte comtale, furent très souvent mis à mal par les armées des envahisseurs, particulièrement français, mais aussi par des troupes de passage, au service de nos souverains.
En 1695, le village fut ravagé par les troupes du maréchal Villeroy, qui avait son quartier à Binche.
Le 12 mai 1794, des combats eurent lieu entre l’avant-garde de l’armée française et les troupes autrichiennes du prince de Cobourg, avant la bataille de Fleurus.
Economie
Elle fut essentiellement consacrée à l’agriculture et à l’élevage.
Voies de communication
Le village s’est formé sur le chemin qui allait de Binche à Lobbes, l’ancienne propriétaire des lieux.
En 1876, la ligne de chemin de fer n°110 fut construite entre Piéton et Buvrinnes via Anderlues, puis prolongée jusqu’à Bienne-lez-Happart et reliée à la ligne n°109 Mons-Chimay en 1877. Elle fut mise hors fonction en 1960.
Patrimoine
Eglise St Pierre. Elle est de style néogothique et fut construite en 1852-1854. Elle contient :
Un retable gothique en bois, XVIème : épisodes de la vie de Saint-Pierre
Un retable en pierre, fin XVIème : scènes de la Passion
Un tabernacle en pierre XVème : le Christ au Jardin de Gethsémani
Château de Bois le Comte. Il est de style néoclassique. Il fut bâti en 1883 pour la comtesse de Looz-Corswarem, veuve d’Hippolyte.
Ferme-château de la seigneurie de Walhain – XVIIème
Superficie: 926 ha (dont un tiers de bois à l’est)
Situation géographique : sur le plateau-crête (180 m) qui sépare les vallées de la Haine et de la Sambre. Le village est au pied de la crête.
Cours d’eau : le ruisseau d’Estinnes
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière). Vestiges actuels: les bois de Peissant, du Chêne Houdiez, del Ville.
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, calcaire
Préhistoire
Peu documentée dans les périodes initiales.
Ages du fer (période de la Tène): On aurait découvert un dépôt cultuel (sans précision), ainsi que des poteries et des monnaies gauloises.
Antiquité gallo-romaine
Une villa gallo-romaine aurait existé dans le bois Del Ville et le Bois de Pincemaille (Vellereille-les-Brayeux). On aurait trouvé à proximité des tombes à incinération du IIème siècle (avec urnes funéraires et mobilier domestique) et une nécropole du Ier siècle.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1150 (?)
Toponymie (anciennes orthographes) :
Peschant, 1150
Poissant, XIIème
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
On pense que ce nom provient de Pescentum, qui signifie en latin « pâturage ».
A moins qu’il ne vienne de Piscant, « village du pêcheur », car cette zone est riche en étangs.
Epoque de son apparition: vers le X-XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique ou médiévale d’importance
– sources d’eau ou cours d’eau: étangs et ruisseau d’Estinnes
– source de bois: nombreux dans la région
– proximité d’un lieu de pouvoir: indéterminée
Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Selon Th. Bernier, le village aurait été cédé en 1150 par l’évêque de Cambrai à l’abbaye de Lobbes en échange de celui de Maresches (Maurage). Près de l’église, se trouvait la ferme abbatiale. Deux tiers du bois appartenaient à l’abbaye. Il existe encore aujourd’hui une rue qui prend la direction de Lobbes.
Le même auteur signale aussi une seigneurie principale tenue par des familles successives, ainsi qu’un fief ayant appartenu à Jean de Goegnies en 1473.
La seigneurie principale
Elle appartint dès le XIIème siècle à une famille qui avait pris le nom de Peissant. On cite comme seigneurs de Peissant :
Amand de Peissant ( ?-apr1196), chevalier. L’histoire généalogique des Pays-Bas lui donne trois fils, dont aucun (Enguerrand, Siger ou Raoul) n’est cité comme seigneur de Peissant.
Wauthier de Peissant ( ?-apr1221) dont le lien familial avec un des personnages précédents n’est pas précisé (un autre fils d’Amand ?).
Il n’a qu’une fille, Fleurine/Flore de Peissant ( ?-1219), qui a épousé en 1212 Nicolas V de Rumigny.
C’est une famille très ancienne, descendant des comtes de Metz et de Juliers. Elle fut proche des comtes de Hainaut.
Nicolas V de Rumigny-Florennes (1194-1257) devint seigneur de Peissant en épousant Fleurine de Peissant. Lui succédèrent :
Hugues « l’aîné » de Rumigny-Peissant (1213- ?), son fils aîné
Gilles « Gillion » de Rumigny-Peissant (avt1270-apr1328), fils du précédent, aussi seigneur d’Hyon
Jean I de Rumigny-Peissant (v1328-1393), fils du précédent
Jean II de Rumigny-Peissant ( ?-avt1431), fils du précédent, qui revendit Hyon
Jacques « Jacquemart » de Rumigny-Peissant ( ?-1468, Ath)
Nicolas de Rumigny-Peissant (1431, Ath-1495, Mons)
Jean III de Rumigny-Peissant (1464-avt1554)
Lancelot de Rumigny-Peissant (v1520- ?)
Jean IV de Rumigny-Peissant (1555- ?), qui n’a qu’une fille
Jeanne « la Jeune » de Rumigny-Peissant ( ?- ?), fille de Jean III, qui épousa Jean de Hertaing ( ?-1608).
Famille de Hertaing
Nicolas de Hertaing ( ?-1626), fils de Jean de Hertaing et de Jeanne de Rumigny-Peissant. Ils n’eurent pas d’enfant. Une de ses sœurs hérita de lui.
Famille d’Argenteau
Jacques III d’Argenteau (1579-1624) devint seigneur de Peissant par son mariage avec Charlotte de Hertaing, fille de Jean de Hertaing.
Ils ont plusieurs enfants, dont Charles d’Argenteau ( ?-1695) qui hérita des domaines de son père (Ligny, Verlaine, Peissant, Tongrines, Walhain, … ).
Famille de Corswarem
Jean Hubert de Corswarem ( ?-1703) était baron de Longchamps. Il devint seigneur de Peissant par son mariage avec Marguerite Claire d’Argenteau ( ?-1698), fille de Charles d’Argenteau. Ils ont plusieurs enfants, dont Charles François de Corswarem ( ?- 1747), comte de Looz-Corswarem, qui, après une carrière militaire, se fit religieux.
Famille Cornet (d’Elzius)
En 1706, Charles de Corswarem vendit la seigneurie de Peissant et le bois de Saliermont à François Cornet (1670-1739), fils de Jacques Cornet. Il était conseiller du roi en Hainaut. En épousant Marie-Thérèse d’Elzius (1671-1747), comtesse d’Elzius, il devint aussi comte d’Elzius. Ils eurent onze enfants, dont :
Léonard François Charles Cornet (1697-1783). Comte d’Elzius, seigneur de Peissant, magistrat et échevin à Mons. De son épouse Anne-Rose Daneau, il eut trois enfants qui se succédèrent à la tête de Peisssant.
François Xavier Joseph Charles Cornet (1733-1792), l’aîné, qui n’eut pas d’enfant.
Le domaine revint au comte Gommar Ignace Antoine Cornet de Greez (1735-1811), son frère.
L’Ancien Régime se termina avec lui.
La propriété passa ensuite au frère cadet, Gabriel Cornet de Peissant. En 1844, au décès de la comtesse douairière de Peissant, le domaine échut à sa fille aînée. Elle avait épousé Théodore, marquis d’Yve de Bavay. Au décès du marquis, en 1844, le bien passa à son fils Félix, qui mourut à Peissant en 1904. La propriété fut partagée entre ses enfants : les 3/5 étaient possession de la comtesse Aline d’Yve de Bavay, les 2/5 restant la part de la comtesse Anne.
En 1932, Monsieur Fernand Wilmet, exploitant la ferme du château, acquit les 2/5 du domaine, par la comtesse Anne. Il restaura le château, continua l’exploitation agricole jusqu’en 1959 puis revendit le tout à monsieur Myle qui la céda, en 1983, au fermier actuel.
C’est au cours de l’année 1984 que le château, chargé d’ans et d’histoire, fut détruit et ses dépendances rasées.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Merbes-le-Château
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Merbes-le-Château
Entité communale depuis 1977: Estinnes
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1794, avant la bataille décisive de Fleurus, des combats entre les troupes impériales et les françaises se déroulèrent dans les environs et le village fut saccagé.
Economie
Elle fut basée sur l’agriculture (céréales, betteraves, …) et l’exploitation des bois. On y trouva une scierie.
Jadis, on procéda à l’extraction de minerai de fer près du bois.
Dans ces bois, on exploita aussi trois sablières.
Voies de communication
En 1857, fut aménagée la ligne n°108 Haine-St-Pierre-Erquelinnes qui s’arrêtait à Peissant. On y chargeait du sable et des betteraves. Les ouvriers allaient travailler dans les aciéries du Centre ou au nord de la France.
Patrimoine
Eglise Saint-Martin. Elle fut construite en 1616 par les moines de Lobbes. Il en reste le chœur. Le clocher fut refait en 1757, ainsi qu’une partie de l’édifice en style semi-classique. L’autel a été acheté à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1714. Tombeaux dans le chœur.
Le château seigneurial
Le premier aurait été construit au XIème siècle, du temps des premiers seigneurs. Il fut réaménagé à plusieurs reprises.
La dernière fois, ce fut en 1932 par son propriétaire, Mr Fernand Wilmet, qui exploitait la ferme. Il fut détruit en 1984.
Situation géographique : sur le versant sud de la vallée de la Haine
Cours d’eau : Le territoireest parcouru par deux ruisseaux, celui de la Bruille, qui traverse le village et celui de la Princesse. Celui-ci a creusé un vallon au nord-est du village. Il est canalisé en partie (et dévié) depuis 1984. Venant de Buvrinnes et de Binche, il traversait la voie antique, recevait les eaux de la Bruille, avant d’aller se jeter dans la Haine à Péronnes-lez-Binche. Les deux ruisseaux confluent au nord de la chaussée. On y passait autrefois à gué.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste
Préhistoire
Néolithique (Homo Sapiens) : En 1977, on a trouvé une hache de silex.
Antiquité gallo-romaine
Sur la chaussée romaine Bavay-Cologne, à 28-29km de Bavay, se trouvait une petite agglomération, le vicus Vogdoriacum ou vogo Dorgiacum. Il s’agissait d’un relais-étape sur cette voie stratégique qui acheminait vers la frontière du Rhin des troupes, des marchands qui apportaient aux garnisons de la frontière de la nourriture, des vêtements et du matériel de toutes sortes. Ce site était indiqué sur les cartes routières de l’époque (Tables de Peutinger et Itinéraire d’Antonin).
Ce type de relais comportait toujours des infrastructures hôtelières, des écuries, des forges, des ateliers artisanaux et des commerces. Un marché y était organisé, achalandé par les fermiers habitant les exploitations agricoles de la région. Le ruisseau de la Princesse à proximité apportait l’eau nécessaire à certains artisans (boucherie, tannerie). La forêt charbonnière que la chaussée traversait fournissait le bois nécessaire à la construction et au chauffage. Aucune découverte archéologique ne permet de dire qu’un habitat antérieur existait à cet endroit.
Le site archéologique de Waudrez occupe une surface de 70 ha. On y a découvert depuis 1838, mais plus particulièrement depuis 1952 :
une grande habitation romaine, avec installation de bains (villa gallo-romaine)
d’autres vestiges d’habitat avec des détritus de boucherie (cornes de bœufs, ossements) et de forge (scories)
un puits de 3 mètres de diamètre et 14 m de profondeur (1983), construit en pierres de grès local dans le premier tiers du Ier siècle.
des céramiques en terre sigillée, témoignages d’une certaine opulence (car importées)
des monnaies romaines et celtiques, qui indiquent souvent les périodes d’occupation.
des milliers de fragments de poteries (« Champ du Canis », « chou crotté », rond-point du Prince d’Orange) :
des vases en terre sigillée (officines de la Graufesenque, Lezoux),
des assiettes en terra nigra de Champagne,
des cruches, dolia, amphores – nombreuses d’importation méditerranéenne (Bétique/Andalousie II-III),
des mortiers (Bavay),
de la céramique commune
des fragments de meules
des objets en fer, en bronze : épingles à cheveux, bracelets, fibules, clous, armes
une nécropole extérieure au site avec des tombes à incinération (urnes, vases, monnaies, fibules) près de la chaussée
un fragment d’une statuette de Vénus
des vestiges d’un moulin ou d’un barrage
des fours de potier
des traces d’activité de fours à chaux
On y aurait vécu entre le Ier siècle et la moitié du IIIème siècle. Le développement majeur eut lieu de la fin du Ier siècle au début du IIIème. Après Septime-Sévère (193-211), les monnaies à l’effigie des empereurs suivants sont rares : quelques unes de Constant (347-348).
Une vague de destruction a lieu vers 255-260, due aux premiers raids des Francs. Une grande partie du site fut alors abandonnée. On n’a pas trouvé trace à ce jour d’éléments fortifiés comme ce fut le cas à divers endroits de la chaussée romaine, notamment à Bavay, à Givry et Morlanwelz.
Une borne milliaire de l’époque d’Antonin, découverte à Péronnes-lez-Binche indique que l’on se trouve à XXII milles romains de Bavay.
Ce premier village antique est né au départ d’une petite agglomération gallo-romaine, point relais sur la chaussée stratégique Bavay-Cologne. Celui-ci devait se trouver au confluent de la Samme et de la Bruille.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Il est possible qu’après la destruction du site antique vers 250-260, un petit habitat se soit déplacé plus au sud, le long de la Bruille, sur une situation plus élevée, du nom de Walderiego. Mais il est impossible de le préciser.
Le village de Waudrez est sans doute né beaucoup plus tard. Seules quelques fermes gallo-romaines ont persisté ou ont été remplacées par des fermes franques, dispersées dans la région et fonctionnant en autarcie. Des tombes mérovingiennes (1952, 1999, 2010) ont été trouvées au sud de l’église actuelle : une quarantaine et sans mobilier funéraire. A la limite nord du cimetière, on a mis à jour une sépulture sous la fondation d’un petit bâtiment (avec des tessons céramique XIV-XV). A la limite sud, on a retrouvé une fosse antérieure au cimetière et déterré une arme-outil.
Deuxième Moyen-Age – le village
Le centre du village médiéval s’est déplacé un peu vers le sud de la chaussée.
Quelques hameaux y sont attachés : Bruille, Tout-Vent, La Commune, Champ Perdu, Mont-de-la-Justice et Waudriselle.
Au sud-ouest, un bois a échappé aux défrichements (« le Menu Bois »).
Première mention: 779
Toponymie (anciennes orthographes) :
A l’époque romaine, l’agglomération s’appelait Vogdoriacum. Ecrit Vogo Dorgiaco sur la Table de Peutinger au IVème siècle
Walderiego, 779
Waldriaco, 844
Waldreium, 868-9
Waldrecho, 1124
Gualdrei, 1150
Wadret, 1238
Wadre
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Deux explications sont avancées.
Le nom serait la contraction de “Vogo Dorgiacum“, venant lui-même de “Vicus Dorgiacum“. On reconnaît:
le mot “vicus” : village
le suffixe “-acum” : propriété de…
mais pas le nom central “Dorgi”
Waudrez signifierait alors “Le village qui est la propriété de … ?”.
Une autre tentative d’étymologie se base sur la langue tudesque et décompose le mot latinisé en « vogdo » (princesse) et « acum » (ruisseau) pour justifier la présence de ce cours d’eau dans le village. Vogdoricum signifierait dans ce cas “Le ruisseau de la Princesse”.
Epoque de son apparition: le village médiéval est probablement plus tardif (entre le Xème et le XIIème siècle)
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine
– sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux évoqués plus haut
– source de bois: région boisée, sans doute déjà largement défrichée à l’époque romaine
– proximité d’un lieu de pouvoir médiéval: ? (Binche?)
Paroisse dédiée à Saint-Remy
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai en 1124 par son évêque Burchard.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
On distingue deux seigneuries :
la principale qui fut le centre administratif de l’alleu de Binche sous l’autorité des comtes de Hainaut. Faisaient partie de cet alleu : Waudrez, Buvrinnes, les hameaux de Waudrelle, Bruille, Matée, Mont-Ste-Geneviève. Les représentants des comtes (prévôts) exerçaient les trois justices. Il existait un Mont de Justice où l’on pendait les condamnés.
Un fief « du Bruille » en fut détaché dès le XIIème siècle, toujours dépendant de la cour comtale, mais administré par plusieurs familles successives (fief ample):
Famille de Bruille – XII-XIII
Beaufort
De Sars
De Harchies
De Croix de Clerfayt – 1686 – élevée en comté de Clerfayt par Charles II d’Espagne
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
Waudrez eut à souffrir des guerres, ne fut-ce que par proximité avec la ville-citadelle de Binche. Ce fut déjà le cas en 1572 de la part des troupes françaises d’Henri II.
Economie
Elle fut agricole.
« Le moulinpar-dessous le mont », au bas du Mont de Justice, sur le ruisseau de la Princesse. Moulin banal appartenant aux comtes de Hainaut. Mentionné dès 1265. En 1705, il accueillit les installations d’une foulerie à draps. En 1797, on y installa un tordoir à huile et peu de temps après une savonnerie. Un incendie détruisit le moulin en 1863.
La savonnerie fut convertie en bâtiment rural. Toute l’exploitation devint une ferme (« ferme du Tordoir », devenue en 1980 « ferme de la Princesse »).
Fours à chaux, mentionnés dès 1413-1414
Fabrique de sel ammoniac (1766 par L.J. Lemerel)
Patrimoine
Eglise Saint-Remy. L’actuel édifice fut construit en 1780. Chaire de Vérité du couvent des Récollets de Binche
L’église de Waudrez fut au Moyen-Age une étape du pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, sur la via gallia Belgica. Celle-ci rejoignait la via Turonensis (étape précédente : Seneffe ou Roeulx – suivante : Estinnes)
Château de la seigneurie de Bruille. Il s’agissait d’une ferme au XIVème siècle. François Sébastien Charles Joseph de Croix, comte de Clerfayt fit construire un nouveau château en 1770. Il fut par la suite vendu à des propriétaires successifs: barons de Spangen, baron Coppens, comtes de Robiano, Looz-Corswrem
Situation géographique : Le territoire est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine.
Cours d’eau : Le noyau primitif du village s’est installé sur le versant oriental du vallon créé par le ruisseau de la Princesse, affluent de la Haine qui passe au nord à Trivières.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Ages du fer : Du deuxième âge du fer, on pense avoir retrouvé trois fosses sur un plateau légèrement vallonné en rive gauche de la Haine. L’une d’elles, quadrangulaire, contenait un couteau en fer et des tessons de céramique de la période La Tène 3B.
Antiquité gallo-romaine
La chaussée romaine Bavay-Cologne passe au sud du village. On y a trouvé une borne milliaire, érigée sous l’empereur Antonin-le-Pieux (138-161). Il s’agit d’une des rares rescapées de l’antiquité. On en trouvait alors tous les milles romains (1481m). Elle est conservée au Musée Royal de Mariemont.
Un site romain été fouillé à proximité. Il s’agit en fait de trois fosses qui contenaient du matériel des trois premiers siècles de notre ère : de la céramique sombre commune d’Arras, de la céramique sigillée de Lezoux et d’Argonne, des tessons à vernis rouge pompéien, un rivet en alliage de cuivre, des clous de fer, des objets en fer, des tuiles romaines, des tessons de terra nigra (40-80 apr.JC), une perle en verre, une fibule en alliage de cuivre. Tout ceci peut-être lié à une villa romaine.
D’autant plus qu’une nécropole à incinération a été mise à jour en 1911, à 2km au nord de la chaussée.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: ?
Toponymie (anciennes orthographes) : Nous n’avons pas trouvé les anciennes orthographes du nom du village.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Ce nom proviendrait du roman Perona, qui est la partie de la charrue à laquelle on attache les chevaux.
Ou plutôt du roman Pirons, perons, qui signifie « oie ». Ce palmipède était-il en nombre ici ? A Péronnes-lez-Antoing, on y pense.
Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine antique Bavay-Cologne
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau de la Princesse
– source de bois: région boisée à l’origine
– proximité d’un lieu de pouvoir: fermes abbatiales
Paroisse dédiée à Sainte-Marie
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à à l’abbaye St-Feuillien du Roeulx en 1133.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Sur ce territoire relativement grand, on a trouvé plusieurs fiefs et seigneuries :
Une seigneurie, dite principale (infra)
Un alleu de l’abbaye de St-Denis, donné par Godescalk de Gottignies, confirmé en 1119 par l’évêque de Cambrai
Un fief avec ferme de l’abbaye de St-Feuillien depuis 1133
Un fief de l’abbaye de Lobbes – nous n’avons pas trouvé mention que le domaine de Péronnes entrait dans les attributions de cette abbaye, comme beaucoup le sont aux alentours
Le fief Cochet
Le fief de Fontenich
La plus grande partie de ces domaines, et notamment la seigneurie principale du village appartenaient aux comtes de Hainaut au début de la féodalité.
La seigneurie principale
Dans leur politique de développement et de défense du comté, les comtes attribuèrent la seigneurie de Péronnes à un membre de la famille de Trazegnies, en l’occurrence Anselme de Trazegnies qui la reçut en 1148. Ce personnage, fils d’Othon Ier de Trazegnies, était chanoine et trésorier à Soignies. Puis il fut le fondateur de l’abbaye de Cambron en 1148. Il n’eut pas de descendance. Les alleux de Péronnes-lez-Binche furent alors adjugés en 1162 au service perpétuel de l’abbaye.
Pour la suite, il est difficile d’apprécier l’évolution de la seigneurie. Il est probable que, comme pour Waudrez et Binche, elle revint dans le giron des comtes de Hainaut et des souverains qui leur succédèrent.
On sait qu’elle passa à un certain moment dans la famille de Dessus-le-Moustier. Nous n’avons pas trouvé d’indication permettant de dire à partir de quel moment et pour quel personnage. Ils exerçaient des fonctions d’échevin ou de magistrat à Mons ou à Valenciennes. Ils détenaient la seigneurie de Noirchain. Cette famille, par le mariage d’Agnès de Dessus-le-Moustier ( ?-1696) avec Jacques Albert d’Apchon ( ?-1703) transmit Noirchain et Péronnes à cette dernière famille. On sait qu’elle céda Noirchain en 1758 aux de la Barre.
Nous n’avons pas trouvé d’indication pour Péronnes.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Soignies
Arrondissement judiciaire: Mons
Canton: Le Roeulx
Entité communale depuis 1977: Binche
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
C’est à Péronnes qu’en 974, les frères Régnier et Lambert de Hainaut, dans leur guerre de reconquête des terres qui avaient été confisquées à leur père Régnier III, exilé, livrèrent bataille aux comtes Garnier et Renaud, nommés par l’empereur. Ils l’emportèrent. Un peu plus tard, Régnier (IV) retrouvera son comté.
Economie
Agriculture et élevage furent les activités essentielles pendant des siècles.
Au XIXème siècle, l’exploitation de la houille prit de l’ampleur dans la commune et provoqua une forte extension de l’habitat. La « Société des Charbonnages de Péronnes » vit le jour en 1856 et exploita les puits Richebé, Saint-Albert, St-Vaast, Sainte-Barbe, Sainte-Marie. Elle s’associa avec la « Société de Ressaix », fondée en 1857. Evence Coppé les acquit en 1886. Au XXème siècle, on y installa un triage-lavoir.
La Centrale électrique, située entre Péronnes et Ressaix, fut construite en 1934 par la société houillère des « Charbonnages de Péronnes-Ressaix ». Elle fut bombardée par les alliés le 2 mai 1944. Sans dommages irréparables. La direction se sépara des charbonnages en 1947, ce qui lui permit de survivre à la fermeture des houillères.
Avec l’industrialisation, deux autres quartiers sont nés :
Eglise Sainte-Marie. Une partie est encore d’époque romane, du XIIème siècle. Elle fut cependant très remaniée aux XVI, XVII, XVIIIème siècles. Le style est essentiellement gothique.
Situation géographique : le territoire se situe sur le versant sud de la vallée de la Haine.
Cours d’eau : A l’est de l’agglomération, passent deux ruisseaux dont celui des Estinnes, dans une zone de marécages et de prairies humides.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux et forestier
Nature du sol : limoneux, sablonneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Néolithique (Homo Sapiens) :
Pas de découverte mentionnée sur les différentes périodes, hormis le menhir, appelé « Pierre druidique », situé autrefois au sud du village, qui fut détruit en 1753 par un habitant d’Estinnes. Le grès qui le composait servit à des travaux locaux (bief du moulin Saint-Jacques à Binche).
Antiquité gallo-romaine
Des urnes cinéraires, au XIXème siècle, ont été découvertes, témoignant d’un petit cimetière, peut-être en rapport avec les villas d’Estinnes ou le vicus de Waudrez.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non mentionnée.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: Le nom du village apparaît dans des annales du XIIème, ainsi que dans des actes de vente (1243, 1247).
Toponymie (anciennes orthographes) : Pas de mention des anciennes orthographes.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Le nom dériverait du roman brai ou du celtique brago, qui signifie lieu boueux, fangeux, subissant régulièrement des inondations. Ce qui correspond bien à la partie orientale du village.
Epoque de son apparition:
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique importante, hormis la chaussée romaine à Estinnes-au-Mont. Le chemin médiéval de Mons à Binche passait à proximité.
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau des Estinnes
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à la Sainte-Vierge, dépendante de celle d’Estinnes. Elle devint autonome en 1846.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche jusqu’en 1801, puis celui du Roeulx.
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Cambrai en 1175.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneurie principale
Elle comportait le village à clocher (avec son église), des prairies, des champs, les trois justices, le cens, les droits d’afforage, de mainmorte, de douzaine, de sizaine, de fourmorture, de corvée, d’ost. Elle fut longtemps administrée par les comtes de Hainaut eux-mêmes (comme à Binche et aux Estinnes).
Cependant, au XVIIème siècle, la partie qui correspondait au village de Bray fut attribuée ou vendue à la famille Malapert, bourgeois de Mons. C’est ainsi que les villageois de Bray eurent comme seigneurs, résidant au château de Bray :
Jean Malapert (avt1586- ?), échevin à Mons
Claude « de Hervilly » Malapert (avt1623-avat1660), fils du précédent, bailli de Chièvres
Jacques Philippe de Malapert (v1670- ?), fils du précédent
Robert Joseph de Malapert « Demotte » (1702, Bray – 1758, Bray), fils du précédent, célibataire
Marie-Ursule de Malapert (v1706, Bray-apr1750, Chimay), sœur et héritière du précédent.
Elle avait épousé Jean Octave Desmanet (v1698-1775, Chimay), un maître de l’artillerie de la ville de Mons, aussi seigneur d’Erquennes.
Un de leurs fils, Eugène Joseph Desmanet « Demotte » (1737-1804) lui succéda. C’est avec lui que l’ancien régime féodal se termina à Bray. Ce dernier seigneur déménagea de Bray et vendit son château à la famille Desburges.
Fiefs et seigneuries secondaires
De leur domaine, sur l’actuel territoire de Bray, les comtes détachèrent un arrière-fief dès le XIIIème siècle. Il fut tenu notamment par Philippron de Bray (cité en 1294), Philippres de Bray (cité en 1470). Lorsque la seigneurie principale de Bray fut vendue aux Malapert, ce fief leur fut aussi attribué.
Un fief de l’abbaye de Bonne-Espérance, avec une ferme
Un fief tenu par les de Bray, baillis du duc d’Havré (cité au XVIIIème siècle)
Un fief tenu par la famille de Waziers (idem)
La commune
Une même commune, avec maire et échevins, réunissait les habitants de Bray et des deux Estinnes. Elle était connue en 1265 et dura ainsi jusqu’à la Révolution en 1792.
En 1290, Jean d’Avesnes affranchit les habitants du droit de mortemain, qui fut remplacé par celui de prélever le meilleur catel (animal ou meuble).
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Soignies
Arrondissement judiciaire: Mons
Canton: Le Roeulx
Entité communale depuis 1977: Estinnes
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1185, les campagnes à l’ouest de Binche eurent à souffrir des hostilités faites au comte de Hainaut par le duc de Brabant et l’archevêque de Cologne. Ils brûlèrent et ruinèrent tout ce qu’ils rencontraient entre le Roeulx et Binche jusqu’à Maubeuge (Gislebert de Hainaut, J. de Guyse).
Economie
Elle fut longtemps uniquement dominée par l’agriculture et l’élevage.
On trouvait à Bray un moulin à vent banal, donc propriété comtale, attesté en 1265-1286. Il était utilisé par les manants de Bray et d’Estinnes-au-Val.
Jadis, une carrière de grès fut creusée, qui servit à la construction des remparts de Binche et de la chapelle Ste-Calixte de Mons.
On exploita aussi des carrières de sable.
A la fin du XIXème siècle, on commença à extraire du charbon du sous-sol. Deux charbonnages furent ouverts qui furent à l’origine de deux hameaux :
Au hameau du Levant de Mons, fut exploité un charbonnage qui appartint à la Société Charbonnière du Levant de Mons. Il fonctionna de 1857 à 1935.
Au hameau de Bray Cité, existait une concession houillère qui appartint successivement à la SA des Charbonnages de Maurage et Boussoit, et qui fut revendue en 1899 à la Société Ougrée-Marihaye et Hauts-Fourneaux de la Chiers. Le siège fut installé à Bray. Et on creusa deux puits dès 1911. A proximité, furent exploités des fours à coke et une petite centrale électrique. Le tout ferma en 1949.
Voies de communication
Bray est traversé par la route de Mons à Binche, qui prit de l’importance au Moyen-Age (XIIème siècle). Il est relié par des chemins aux villages voisins de Maurage et d’Estinnes-au-Val.
En 1769, on pava la chaussée Bray-Nivelles, qui quitte la route de Binche juste avant Waudrez.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame. La précédente fut brûlée par les gueux en 1578. Celle-ci a été reconstruite en 1776 en style semi-classique.
Bibliographie
Notices sur Bray, Th. Lejeune, Annales du cercle d’archéologie de Mons, T.II, 1859
Altitude: de 90 m (centre du village) à 125 m au sud
Situation géographique : sur le versant sud-ouest de la vallée de la Haine
Cours d’eau : les ruisseaux du Bois du Hoyau et le Petit Fossé
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis) ou moyen (Homo Neandertalensis) :
On aurait trouvé un gisement de silex au lieu-dit « Mont-du-Berger » utilisé au paléolithique inférieur. Les pierres étaient taillées selon la méthode Levallois.
Au lieu-dit « Trieu », des silex auraient été taillés selon la méthode moustérienne par des Néandertaliens du paléolithique moyen.
Antiquité gallo-romaine
La chaussée romaine Bavay-Cologne traverse la cité d’ouest en est au centre du territoire, mais on n’a pas découvert jusqu’ici de témoignages de cette époque.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté, si ce n’est qu’en 868 le territoire (ou une partie de celui-ci) appartenait à l’abbaye de Lobbes.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 868
Toponymie (anciennes orthographes) :
Resai ; 868, dans le polyptyque de l’abbaye de Lobbes
Resacium, 868
Resatium, 973
Resais, 1159-1181
Ressais, 1177
Ressay, 1186, 1297, 1473
Ressars, 1186
Ressai, 1265
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Les étymologistes pensent que cela pourrait venir de « la propriété de Radso ».
Ou que le nom proviendrait de Ressay, Ressars, « endroit au bord d’un cours d’eau »
Ou de Ress, « habitation » et de –ay, « rivière »
Ou lié aux essarts, sarts : « terres défrichées »
Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Tongre-Cologne à la limite nord du territoire
– sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux mentionnés plus haut
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: diverses résidences seigneuriales et peut-être à l’origine une ferme abbatiale de Lobbes
Paroisse dédiée à Saint-Etienne
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Bonne-Espérance en 1177 par Allard, évêque de Cambrai. Ce qui fut confirmé par le pape Alexandre III.
Ceci fut ensuite contesté en 1222 et la collation de la cure fut transférée au chapitre épiscopal de Cambrai.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Lors de la période franque, le territoire de Ressaix faisait partie des possessions de l’abbaye de Lobbes (selon un cartulaire de 868), objet d’un don de Pépin de Landen, au VIIème siècle. Ce dernier était maire du palais du royaume franc d’Austrasie. Sa famille (les Pippinides) possédait de très grands domaines dans ce royaume. Un diplôme de l’empereur Otton II de 975 confirme qu’elle y possédait encore des biens.
Il semble que les comtes de Hainaut s’approprièrent au IXème siècle, la plus grande partie du territoire, ne laissant qu’une seigneurie au chapitre de l’abbaye. Les comtes administraient les domaines par l’intermédiaire de la prévôté de Binche.
L’histoire des seigneuries de Ressaix est complexe, d’autant plus qu’il existe des contradictions selon les sources. Suit ce qui apparaît le plus probable, avec des questionnements par moments et des hypothèses.
On distinguait à Ressaix plusieurs domaines seigneuriaux. Chaque domaine avait son bailli (représentant du comte ou du seigneur), son mayeur (représentant des villageois), ses échevins et son sergent.
La seigneurie principale, appelée « seigneurie à clocher », c’est-à-dire comprenant surtout le village autour de l’église. En 1452, elle fut démembrée en quatre fiefs (infra) dont certains se regroupèrent par la suite.
Un fief du chapitre St-Ursmer de Binche (celui de Lobbes déplacé à Binche). C’était une possession ancienne d’une seigneurie foncière avec haute et basse justice. Elle couvrait un quart de l’ensemble du village.
Le fief de Saint-Etienne, appartenant au chapitre Notre-Dame de Cambrai. Elle s’étendait sur Ressaix, Leval et Mont-Sainte-Aldegonde.
La seigneurie de la Hutte. Il s’agit d’un domaine qui relevait de la seigneurie de La Longueville, liée à une branche bâtarde des comtes de Hainaut.
Le fief de Montai. Cité en 1389 comme appartenant à Henri de Montai, dont il se déshérite au profit de Marie de Mauriaumes.
Le fief de « trois bonniers et demi », situé entre Péronnes et Ressaix. Il est signalé en 1410-1411 comme appartenant à Jacques d’Abcoude de Gaesbeeck, seigneur d’Houdeng (Aymeries). Il fut, comme cette dernière seigneurie, acheté par Nicolas Rolin et transmis ensuite à ses héritiers.
La seigneurie principale dite « seigneurie à clocher de Ressaix »
Cette seigneurie fut dans un premier temps attribuée à une famille de personnages ayant pris le nom du lieu. On connait :
Jean de Ressaix, chevalier, cité à de nombreuses reprises dans des actes entre 1265 et 1308. Il serait intervenu en Angleterre auprès de Philippine de Hainaut, fille du comte de Guillaume I.
Jacques de Ressaix, peut-être fils du précédent, cité plusieurs fois entre 1276 et 1308
Guillaume de Ressaix, frère du précédent
Après la mort deux derniers, la seigneurie passa à la famille de Montigny. Comme il ne semble pas exister de lien familial, il est possible que ses membres en furent fieffés par un comte de Hainaut vers 1350 (hypothèse), soit à :
Jean V de Montigny (1325/1328-1361), fils de Rasse I de Montigny, baron de Montignies-Saint-Christophe.
Rasse II de Montigny ( ?- ?), frère du précédent. Connu comme chevalier et seigneur de Montignies, Lissereux, Ressaix). Ce qui signifierait que lui et son frère Jean étaient co-seigneurs de ces lieux. De son mariage avec Marie de Beaufort d’Angre, il n’eut pas d’enfant.
Abraham de Montigny (1353- ?), fils de Jean V, qui épousa en 1373 Marguerite de Quarouble, fille d’Evrard, seigneur de Quarouble. Il est souvent dit qu’elle fut « dame de Ressaix », mais sa famille n’est pas liée à ce domaine. Soit elle fut l’épouse héritière d’un des seigneurs de Ressaix cités ci-dessus, soit ce nom lui fut attribué de par son mariage.
Henri/Baudouin « Bridoul » de Montigny (1373-1415), leur fils, qui épousa Marie Galois (ou Galon ou Galoys) de Mons
La seigneurie passa ensuite aux Solesmes (parfois appelés Colem) et cités comme seigneurs d’Angre. Pour quelle raison ? Héritage ou achat ? Le trouble vient du fait que Marie de Beaufort, citée plus haut, était d’Angre, où il existait un fief de Beaufort, à côté de la seigneurie principale. Pour Ressaix, on cite :
Olivier de Solesmes ( ?-1415), chevalier, sire d’Angre, cité en 1410
Puis Marguerite de Solesmes, sa sœur, veuve d’Obert de Ciply, qui vendit le domaine en 1415 soit à Gérard de Sars, soit selon d’autres sources à Jean de Quiévrain. Peut-être s’agissait-il aussi de co-seigneuries.
Probablement en la personne de Gérard de Sars (v1385- apr1415), époux de Marie de Beaufort, veuve de Rasse de Montigny (1330-1403), chevalier, cité en 1372 et 1403 comme seigneur de la Courte et de Lissereux (à Fauroeulx), titres que l’on retrouve chez Gérard de Sars.
Leur fils, Jacques de Sars (1420-1478) leur succéda.
On cite également Lion de Sars ( ?- ?), qui épousa Marie de Galon/Galoys, veuve d’Henri « Bridoul » de Montigny, cité plus haut (autre coïncidence).
C’est alors que fut effectué un remembrement du domaine de Ressaix en 1452, selon une charte du 29 mars 1452. Il fut partagé en quatre fiefs :
la seigneurie à clocher de Ressaix,
la seigneurie de la Courte,
la seigneurie dite de Peissant
la seigneurie dite de Clerfayt.
Il est possible que ces fiefs existaient déjà avant cette date, mais que leurs limites furent redessinées. On en discutera plus loin. Chaque partie était administrée au quotidien par un bailli, un maïeur, des échevins, un greffier et un sergent.
Ce même Jacques de Sars se retrouva à la tête de la seigneurie à clocher, de celle de la Courte, de Peissant et de Clerfayt. A noter qu’à l’époque ces deux derniers domaines devaient être nommés autrement, car ces appellations relèvent de familles seigneuriales ultérieures.
La seigneurie à clocher semble avoir été cédée après ce démembrement à la famille de Quiévrain, soit :
Jean de Quiévrain ( ?- ?), seigneur de Monceau, cité dans de nombreux actes entre 1452 et 1500 ?), aussi mentionné parfois comme acheteur de Ressaix à Marguerite de Solesmes.
Antoine de Quiévrain ( ?-1526), son fils, chambellan de Philippe le Beau
Charlotte de Quiévrain (1450- ?), fille héritière du précédent, qui épousa Jacques de Rosimbos (1480-1530).
Jeanne Anne de Rosimbos ( ?-1592), leur seule fille héritière, qui épousa Adrien d’Ongnies ( ?-1550)
C’est alors cette famille d’Ongnies qui détint la seigneurie principale de Ressaix :
Adrien d’Ongnies ( ?-1550), chevalier, gouverneur de Lille, grand bailli des bois du Hainaut, seigneur de Ressaix par mariage avec Jeanne de Rosimbos. Lui et ses fils achetèrent aussi les domaines voisins de La Hutte, Peissant et de Clerfayt.
Robert d’Ongnies (1542- ?), fils du précédent
Jean d’Ongnies (1585-1618), fils du précédent, sans enfant
Eléonore d’Ongnies (1587-apr1618), sœur du précédent, héritière, qui épousa son cousin :
Charles Philippe d’Ongnies (1570-1632), qui, fort endetté, après avoir hypothéqué ses domaines, vendit en 1628.
Les quatre domaines furent rachetés par Louis de Mahieu ( ?-1651). Il les réunit en un seul fief comprenant la justice haute, moyenne et basse, le cens, des rentes, des corvées, les lois, les amendes et les forfaitures (1641-1647). A sa mort, il laissa le domaine de Ressaix à son épouse Anne-Françoise de Wasier ( ?-1652). La terre de Ressaix passa par indivis à ses trois fils, mais fut ensuite attribuée à l’aîné de ceux-ci, soit :
Charles Louis de Mahieu ( ?-1668), pas de postérité.
Puis Antoine de Mahieu ( ?-1669), son frère, sans postérité aussi
Puis Anne de Masnuy (1571-1670), leur nièce, qui épousa Jacques de Latre.
Ernest-François de Latre ( ?-1677), en indivis avec son frère François de Latre, resté célibataire.
Pierre Ernest de Latre (1633-1722), fils du précédent, échevin à Mons
La seigneurie fut confisquée provisoirement par le roi de France Louis XIV qui avait conquis les Pays-Bas Espagnols et la citadelle de Binche.
Philippe Charles de Latre (1678-1755), fils du précédent
Lamoral Philippe de Latre (1716-1776), fils du précédent, échevin à Mons, conseiller au Conseil Souverain de Hainaut
La suite paraît obscure, car d’autres personnages sont cités comme seigneurs, sans lien généalogique retrouvé (des éclaircissements sont nécessaires à ce sujet).
Marie Ernestine de Latre (citée en 1760), fille du précédent, citée comme dame de Ressaix
Adrien Joseph de Latre (cité en 1799, comme seigneur de Ressaix)
Marie-Thérèse-Françoise de Latre a épousé Jean-François de Wolf, chevalier du Saint-Empire, qui aurait fait relief de Ressaix en 1765.
Charles Philippe Maximilien Joseph de Latre ( ?-1793), dernier seigneur féodal
La seigneurie de La Courte-à-Ressaix (ou Cour-de-Ressaix).
Située entre le village de Ressaix et le hameau de Trahegnies. Il s’agissait aussi d’un domaine comtal, géré directement par les comtes eux-mêmes. Il y existait une cense fortifiée avec murailles et pont-levis, avec autour des terres et des bois.
Il semblerait qu’ils l’aient fieffé à Rasse de Montigny (1330-1403), cité en 1372 et 1403. Après son décès, sa veuve, Marie de Beaufort, a épousé Gérard de Sars (v1385- ?), déjà cité plus haut comme seigneur de Ressaix.
Leur fils Jacques de Sars (1420-1478) leur succéda. C’est avec lui qu’eut lieu le remembrement du domaine comtal de Ressaix en 1452. Au contraire du premier domaine, il transmit celui-ci à sa descendance :
Michel I de Sars (1440-1515), son fils
Michel II de Sars ( ?-1520), fils du précédent
Barbe de Sars (1505-1574), sa fille aînée, qui épousa Jean de Wignacourt ( ?-1546/1558)
Ils eurent un fils, Philippe de Wignacourt (1523-1573) qui vendit le domaine de la Courte-à-Ressaix à :
Charles I d’Ardembourg ( ?-1617), aussi seigneur de Vellereille-le-Sec, à qui succéda
Son fils Charles II d’Ardembourg ( ?-1630), qui n’eut que deux filles, décédées jeunes. La succession alla à leur tante, Anne d’Ardembourg, qui semble avoir revendu la Courte-à- Ressaix et Vellereille-le-Sec à :
François Van der Burch (1567-1644), écuyer, chanoine à Cambrai, puis évêque de Gand et enfin archevêque de Cambrai. Il vendit La Courte-à-Ressaix en 1366 à :
Jérôme François ( ?-1684), conseiller de la Cour Souveraine de Hainaut. Il n’eut qu’une fille :
Jeanne-Philippine François ( ?-1701), qui épousa en 1679:
Louis Alexandre II Schockaert (1633-1708), chevalier, comte de Thirimont, seigneur de Gaesbeek, premier secrétaire du roi Philippe V d’Espagne, prévôt de Bastogne et de Marche, à qui succédèrent :
Alexandre Louis Schockaert ( ?-1718), fils du précédent,
Philippe Pierre Schockaert (1708-1775), fils du précédent, resté célibataire.
Augustin Juste Schockaert (apr1708-1778), frère du précédent, qui n’eut qu’une fille :
Brigitte Josèphe Schockaert (1713-1796), qui épousa Charles Louis Demaisières, grand prévôt de Tournai, avec qui se termina la période féodale.
A la mort de Brigitte, dame de la Croix étoilée, le bien passa au marquis Paul Arconati-Visconti, fils de sa sœur Henriette et de Galeazzo Arconati-Visconti, marquis de Busto.
La seigneurie « de Peissant »
Le domaine faisait aussi partie des possessions comtales. Cette dénomination est tardive, comme on le verra plus loin. Il n’est pas mentionné s’il fut géré à l’origine par les comtes eux-mêmes ou par des seigneurs fieffés comme pour la seigneurie principale.
Ce qui est particulier, c’est qu’Olivier de Solesmes est cité en 1410 comme seigneur de ce domaine (comme il l’était pour le domaine principal), qu’il le transféra à sa sœur Marguerite de Solesmes en 1415 et que celle-ci le vendit à Gilles d’Esclaibes, seigneur d’Epinois, la même année. Celui-ci le transmit en 1430 à son neveu Gilles II d’Esclaibes ( ?-apr1491).
Cependant ce domaine fit partie du remembrement de 1452 et Jacques de Sars s’en trouva à la tête, comme pour la seigneurie principale, celle de Clerfayt et celle de la Courte. Il devint « commun seigneur de Ressaix ».
S’il semble avoir vendu la seigneurie principale à Jean de Quiévrain (supra), il transmit les autres domaines à son fils:
Nicolas de Rumigny-Peissant (1431-1495), son époux, devint seigneur de Ressaix-Peissant, d’où le nom du domaine.
Jean III de Peissant (1464-1554), fils des précédents
Pierre de Peissant (1564-1600), fils du précédent
François de Peissant ( ?- ?), fils du précédent, qui vendit le domaine en 1601 à Robert d’Ongnies, déjà propriétaire de la seigneurie principale et de celle de la Courte.
A partir de ce moment, cette seigneurie fut administrée par les titulaires de la seigneurie principale (supra).
La seigneurie « de Clerfayt »
Il est mentionné qu’elle avait été attribuée par les comtes aux seigneurs du Roeulx. Aucun nom n’est cependant mentionné. On dit aussi qu’elle était tenue en fief de l’abbaye de Lobbes.
Il n’est donc pas impossible qu’elle corresponde au domaine que cette abbaye (puis son chapitre établi à Binche) conserva sur le territoire de Ressaix (supra). Elle comprenait le quart de la justice de Ressaix, s’étendait à des biens situés à Péronnes, à Leval et à Trahegnies. Le fief consistait en 48 immeubles ou parcelles, parmi lesquelles 6 maisons et 6 courtils, le tout faisant environ 40 bonniers, dont 12 bonniers, terre de quartier.
Le « changement de propriétaire » s’est peut-être effectué lors du démembrement de 1452, car aucun nom de titulaire n’apparaît avant cette date. De plus l’appellation « Clerfayt » n’est pas explicable.
Ce domaine fut aussi attribué à Jacques de Sars, déjà titulaire de la seigneurie principale (village), de la Courte et de Ressaix-Peissant. Il la transmit à :
Michel I de Sars (1440-1515), son fils
Michel II de Sars ( ?-1520), fils du précédent, qui eut deux filles :
Barbe de Sars, l’aînée, qui épousa Jean de Wignacourt, gouverneur du Quesnoy, prévôt de Mons. Il est possible que ce personnage (ou leur fils) endetté vis-à-vis de sa belle-mère, recéda Clerfayt à celle-ci qui la légua à Isabeau de Sars, sœur cadette de Barbe, soit à au fils de ce dernier, Godefroid de Wasservas ( ?-1587), signalé comme titulaire du domaine. Ses biens furent confisqués lors des guerres religieuses. La seigneurie fut vendue et achetée par :
Charles Philippe d’Ongnies, déjà propriétaire de la seigneurie principale et de la seigneurie de Peissant.
La suite est identique à celle de la seigneurie principale (supra).
Nous ne savons pas d’où provient le nom de Clerfayt, car il ne semble pas qu’un membre de cette famille ait détenu cette seigneurie à un moment quelconque.
La seigneurie de la Hutte-à-Ressaix
Elle ne relevait pas directement des comtes, mais de la seigneurie de La Longueville, qui descendait d’une branche cadette (bâtarde) de la famille comtale. Elle y aurait fait construire un château fortifié avec donjon où elle installa quelques familles pour administrer les lieux, bien avant le remembrement de 1452 qui ne la concerne pas. Et d’abord une famille qui prit le nom du lieu et dont on connait :
Florimond de la Hutte (1280- ?), chevalier et homme de fief du Hainaut
Nicolas de la Hutte (v1304- ?), fils du précédent, chevalier et homme de fief
Eustache de la Hutte (1335- ?), fils du précédent, chevalier et homme de fief, qui n’eut qu’une fille :
Berthe de la Hutte (1356- ?) qui épousa Robert de Carnières et fit passer le domaine dans cette famille.
Robert de Carnières (v1350- ?), déjà seigneur de Carnières et de Mont-Sainte-Aldegonde, devenu seigneur de la Hutte-à-Ressaix par son mariage avec Berthe de la Hutte en 1372
Wauthier de Carnières (1374- ?), fils du précédent
Jean de Carnières (1399-1459), fils du précédent
Baudouin II de Carnières (1430- ?), fils du précédent
Jacques I de Carnières (1451-1491), fils du précédent
Warnier de Carnières (1472-1513), fils cadet du précédent, qui vendit la propriété en 1505.
A ce moment, il existe une zone d’ombre. L’acheteur cité est parfois Nicolas de la Croix, licencié en droit et bourgeois anobli de Mons, parfois Nicolas II de Pottes.
La suite n’est pas plus claire.
On cite Jeanne de Rosimbos ( ?-1592), ce qui pourrait signifier que l’acheteur précité revendit un peu plus tard à un membre de la famille de Quiévrain (voir seigneurie principale). Jeanne de Rosimbos épousa Adrien d’Ongnies et c’est la famille de ce dernier qui continua à administrer la Hutte-à-Ressaix, suivie par les mêmes seigneurs que la seigneurie principale, celles de Peissant et de Clerfayt.
Au XIXe siècle, le vicomte Benoît Maximilien Lambert de Lattre de la Hutte, décédé en 1875, est le plus gros propriétaire, et donc le plus gros contribuable, de Ressaix bien loin devant le marquis Arconati Visconti, propriétaire du domaine de la Courte et de charbonnages. Suite à son décès, le notaire Léon Fontaine acheya le château en 1867, en même temps que le parc, d’une étendue de 12 hectares 65 ares. Après la mort du notaire Constant Fontaine, fils du précédent, le domaine passa, en 1915, dans les mains du baron Evence Coppée, propriétaire des charbonnages de Ressaix. La décoration de la demeure fut à nouveau refaite à neuf. Il en fit apport à la société anonyme des charbonnages de Ressaix.
Pendant la guerre, un pensionnat fut aménagé dans le château pour les enfants de mineurs. En 1958, le domaine, amputé d’une bonne part des terres et du parc, fut racheté par la paroisse. Une école technique pour jeunes filles s’y installa. Celle-ci fusionna avec le collège Notre-Dame de Bon Secours. Les bâtiments accueillirent banquets et fêtes durant un certain temps.
Finalement, le château fut racheté par Monsieur Tesse au début des années 1990 pour servir de restaurant et de salle de mariage. Depuis lors, il est restauré petit à petit.
La Commune
On suivait à Ressaix la “coutume de Mons”, ce qui apparaît normal sur un territoire relevant essentiellement des comtes.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1185, le village fut détruit par les Brabançons et les soldats de l’évêque de Cologne, en guerre contre le comte Baudouin V.
En 1568 et 1572, pendant les guerres religieuses, le village eut à subir des incendies par les “gueux” (protestants).
En 1622, comme dans toute la région, on constata de gros dégâts effectués par l’armée de Mansfeld.
Les guerres de Louis XIV, qui s’est particulièrement acharné sur la place forte de Binche, se sont résumées en pillages et réquisitions (fourrage) à Ressaix et dans les villages environnants.
En 1745-46, les armées de Louis XV ont installé ici des campements militaires.
Economie
Elle fut de tout temps consacrée à l’agriculture.
On commença à exploiter le charbon au XIXème siècle. Les seigneurs du lieu octroyèrent une concession sous Ressaix et Péronnes-lez-Binche.
La « Société des Charbonnages de Ressaix » fut fondée. Au XIXème siècle, elle absorba les Charbonnages du Trieu, de Leval et de Mont-Sainte-Aldegonde, pour devenir une de plus puissantes compagnies charbonnières du Centre.
La crise survint déjà après la première Guerre Mondiale. On commença à fermer des puits. Après la Seconde Guerre Mondiale, deux puits majeurs survécurent, Saint-Albert et Sainte-Marguerite, qui avaient été modernisés. On construisit encore un lavoir complètement automatisé à Péronnes-lez-Binche qui fut mis en service en 1954. Charbonnages et lavoir durent cependant fermer en 1969.
Il exista aussi une Société du Centre, qui fut reprise par la Société Evence Coppée. Elle ferma en 1973.
Patrimoine
Eglise de St-Etienne. Le premier édifice en pierre date du XIIème siècle. Quelques parties de cette époque sont encore visibles, malgré les nombreuses restaurations. Pierres tombales et monuments funéraires
Château de la Hutte. Il fut dévasté lors des guerres de religion et celles de Louis XIV. Il fut rasé et rebâti, transformé en résidence confortable. Il reste deux tourelles de 1682.
Situation géographique : le territoire est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine, en bordure du plateau séparant les vallées de la Haine et de la Sambre.
Cours d’eau : des petits rus, dont celui du Plat Fossé, le Riau, le Petit Fossé
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Néolithique (Homo Sapiens) :
On aurait trouvé au lieu-dit « la Courte » un gisement de silex néolithique.
Ages du fer :
Des fouilles, entre 1905 et 1914, au lieu-dit « la Courte », ont permis de découvrir des tombes celtes de la période de la Tène (groupe de la Haine, IIIème siècle) avec une goupille d’essieu, trois anneaux de rênes, des céramiques. Ce qui évoque l’inhumation d’un seigneur guerrier sur un char.
Antiquité gallo-romaine
La chaussée romaine Bavay-Cologne passe au nord-ouest du village. Mais cette période n’est pas documentée quant à des vestiges.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Selon le Polyptique de Lobbes de 868, cette abbaye possédait le domaine. Saint-Ursmer en aurait obtenu la propriété du roi lui-même, soit au VIIème siècle.
Deuxième Moyen-Age – le village
Nous sommes mal documentés sur l’origine du village. Deux noyaux villageois se sont constitués, Leval et Trahgenies, de part et d’autre du « Riau ».
Première mention: 868
Toponymie (anciennes orthographes) :
Traignies, 868 (Polyptique de l’abbaye de Lobbes)
Vallis, 1159-1181
Leval, 1265, Trahegnies, 1265
Trasneias, XIIème
Vallis, Traygnies, 1444
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Leval est en rapport avec la situation géographique de cette partie du village.
Trahegnies pourrait dériver de Trajectum, en latin : « pont, passage ».
Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine
– sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux mentionnés ci-dessus
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial
Paroisses dédiées à:
Saint-Pierre à Leval – dont la collation de la cure fut attribuée au chapitre de Lobbes/Binche. Burchard, évêque de Cambrai confirma en 1126 la cession faite à l’église Notre-Dame et à St-Ursmer à Lobbes par son prédécesseur Gérard de l’autel de Leval
Saint-Martin à Trahegnies – qui relevait du chapitre Notre-Dame de Cambrai
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Comme pour beaucoup de villages des environs, qui entraient dans les possessions de l’abbaye de Lobbes, ces deux villages seraient passés par la suite dans les domaines des comtes de Hainaut et plus particulièrement dans la prévôté de Binche.
Selon un cartulaire de 1265, les comtes y exerçaient les droits seigneuriaux par l’intermédiaire d’un maire, d’un sergent et d’échevins. Nous ne savons pas s’ils relevaient chacun d’une seigneurie ou si une même seigneurie couvrait les deux villages. Il en est de même pour l’administration communale. Trahegnies était-il simplement un hameau de Leval ?
Quelques personnages apparaissent, détenant les droits seigneuriaux, à partir du XIVème siècle. Fieffés ou acheteurs?
Le premier seigneur connu fut Mahieus, sire de Leval, cité en 1304.
En 1486, la seigneurie était partagée entre Simon Prévôt et Gilles d’Esclaibes, seigneur d’Epinois.
(De nouveau, plusieurs questions se posent. Les Esclaibes étaient-ils seigneurs depuis plus longtemps, comme à Epinois ? Quelle était la nature du partage entre ces deux familles ? Co-seigneurie ou séparation de Leval et Trahegnies. Plus de documentation serait utile.)
Les membres de la famille Prévôt qui furent seigneurs de Leval :
Guillaume Prévôt, bailli des fiefs de la prévôté de Binche (1554-1557)
Jean Prévôt, son fils
Jacques Prévôt, comte de Leval, 1626
Gabriel-François Prévôt, son petit-fils, relief en 1689
Joseph François Prévôt, relief en 1699
A partir d’une date non précisée, dans la première moitié du XVIème, apparaissent à la tête de la seigneurie de Leval des membres de la famille le Boucq, conseillers à la Cour de Mons:
Jean le Boucq, écuyer, chevalier de l’Ordre du Saint-Sépulcre, mort de retour de Terre Sainte
Jean le Boucq (avt1505-1557), fils du précédent
Jean le Boucq ( ?-1564), fils du précédent
Gilles le Boucq ( ?- ?), fils du précédent
Jean le Boucq ( ?-1643), fils du précédent, sans postérité
Charles Jacques le Boucq (avt1629-1652), frère du précédent
Philippe Louis le Boucq (1649-1720), fils du précédent. Il acheta en 1700 Mont-Sainte-Aldegonde et en 1689 Epinois, qui fut érigée en comté.
François Joseph Théodore le Boucq ( ?-1763), fils du précédent, sans postérité
Philippe Albert Léopold le Boucq (1699, Epinois – 1777, Epinois), frère du précédent
Dominique Alexandre Albert le Boucq ( ?-1789), fils du précédent
Charles Léopold le Boucq « d’Espinois » ( ?- ?), fils du précédent. Il perdit ses droits seigneuriaux en 1794.
Il existait à côté de la seigneurie principale d’autres fiefs :
Un fief foncier tenu par l’abbaye de Lobbes
Des arrière-fiefs dépendant de la seigneurie principale : Hersies ou Herchies, Trieu de Leval,
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Le village eut à subir les dommages des nombreuses guerres au cours desquelles la place forte de Binche était attaquée.
Economie
Agriculture
Moulin Stoclet, construit en 1795, qui fonctionna jusqu’au début d XXème
Charbonnages de la Société de Leval-Trahegnies
Patrimoine
Eglise St-Pierre (Leval). Elle fut reconstruite en 1776, par les chanoines du chapitre de St-Ursmer de Binche.
Eglise Saint-Martin (Trahegnies). Construite en 1892-1894. Endommagée par une tornade en 1966 et effondrement du clocher en 1985. Elle fut désaffectée, puis abattue.
Chapelle de la Sainte-Vierge, au hameau de Trahegnies
Situation géographique : Le territoire est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine. Le village s’est établi au bord d’un petit vallon créé par la Samme.
Cours d’eau : le ruisseau du bois de Hoyau et la Samme
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé et marécageux – quelques étangs
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, houille
Préhistoire
Au lieu-dit « Ferme Wauthier » et dans le bois, auraient été trouvés des silex, taillés selon la méthode acheuléenne récente, au paléolithique inférieur.
Antiquité gallo-romaine
La même source évoque aussi des vestiges gallo-romains sans précision.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Le polyptique de l’abbaye de Lobbes de 886 mentionne le domaine d’Epinois dans ses possessions.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 868
Toponymie (anciennes orthographes) :
Spinetum, 868 (polyptique de l’abbaye de Lobbes)
Spinethum, 1124
Espinoit, 1181, 1299
Spinoit, 1265
Espinoit, 1347, 1355, 1357
Espinois, 1372
Espinoy
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
On pense que le nom vient du latin Spinetum, « endroit couvert de ronces et de broussailles épineuses ».
Epoque de son apparition: XI ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: en dehors des voies antiques et médiévales
– sources d’eau ou cours d’eau: la Samme
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial
Paroisse dédiée à Sainte-Marie-Madeleine, dépendant à l’origine avec Binche de la paroisse de Waudrez. Lorsque Binche devint autonome, Epinois resta lié à Waudrez, avant d’être reliée à la paroisse de Buvrinnes en 1785.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai par l’évêque Burchard, ce qui fut confirmé en 1179 par le pape Alexandre.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Le village appartenait au IXème siècle à l’abbaye de Lobbes. Un premier castrum aurait existé dès le Xème siècle à Spinetum sur les terres de l’abbaye de Lobbes.
Seigneurie principale
Elle était constituée d’un village à clocher, d’un château, de terres. Le seigneur y exerçait toute justice et ses droits seigneuriaux par l’intermédiaire d’un bailli, d’un maïeur et d’échevins.
Sur des terres devenues propriété comtale, cette seigneurie apparaît au XIIème siècle. Il est assez difficile d’établir une liste des seigneurs, tant les questions sont nombreuses quant à sa cohérence. D’autant plus qu’il existe d’autres Epinois…
Les premières données connues font apparaître une certaine Marie d’Epinois qui serait aussi une Marie d’Esclaibes.
Eclaibes est aujourd’hui un village situé au sud de Maubeuge, donc en Hainaut.
Cette Marie serait la fille héritière d’un seigneur des deux lieux. On pourrait avancer l’hypothèse selon laquelle il existait dans la deuxième moitié du XIIème siècle une famille d’Eclaibes, sur laquelle les comtes pouvaient compter à une époque où ils mettaient en place des structures urbaines et défensives. Baudouin IV ou Baudouin V auraient pu donner le village d’Epinois à un membre de cette famille, dont Marie, indistinctement appelée d’Esclaibes ou d’Epinois, était l’héritière.
On cite parfois par la suite comme titulaires de la seigneurie d’Epinois des seigneurs de Houdeng. Selon Vander Elst, ils pourraient avoir été seigneurs d’Epinois-lez-Clerfayt et n’auraient rien à voir avec Epinois-lez-Binche. Cela paraît cohérent avec la suite.
Cette Marie d’Esclaibes épousa Raoul de Saultain/Saultaing, seigneur d’un village situé au sud-est de Valenciennes. Ce personnage est cité seigneur d’Esclaibes et d’Epinois.
Ils eurent une fille, parfois appelée Claire, parfois appelée Ide de Saultaing, dame héritière des deux seigneuries. Elle épousa Philippe de Gavere, fils cadet de Rasse V de Gavere, seigneur de Chièvres. Ce chevalier aurait choisi de reprendre le nom, les armes et le cri de guerre des Esclaibes. Lui succédèrent, comme seigneur d’Eclaibes et d’Epinois :
Raoul I d’Esclaibes ( ?-1253, bataille de West-Capelle), leur fils
Raoul II d’Esclaibes ( ?- ?), fils du précédent
Raoul III d’Esclaibes ( ?- ?), fils du précédent
Raoul IV d’Esclaibes ( ?- ?), fils du précédent
Jean d’Esclaibes (v1271- ?), fils du précédent
Gérard d’Esclaibes ( ?- ?), fils du précédent
Fastré d’Esclaibes (v1360-v1415), fils du précédent, prévôt du Quesnoy
Jean II d’Esclaibes ( ?-1415, bataille d’Azincourt), fils du précédent
Gilles II d’Esclaibes (-apr1491), fils du précédent
Prévôt de Maubeuge, il n’est plus cité comme seigneur d’Esclaibes.
Gilles III d’Esclaibes ( ?- ?), fils du précédent
Gilles IV d’Esclaibes ( ?-1532), fils du précédent, favori de Charles-Quint. Il semble correspondre à Jacques d’Esclaibes, écuyer, dont on dit qu’il tenait la terre d’Epinois en fief lige de la pairie de Beloeil (relief en 1503). Ce détail est assez troublant, car il est à priori difficile de comprendre le pourquoi de cette dépendance. Mais elle est réelle, car elle prend de l’importance par la suite. Ce personnage n’avait pas de postérité.
Son frère Jean d’Esclaibes ( ?- ?) lui succéda.
Une généalogie mentionne comme successeur ensuite son fils Elie d’Esclaibes
Puis le fils de celui-ci, Pierre d’Esclaibes qui ne semble pas avoir eu d’enfant.
La seigneurie serait alors revenue à Charles d’Esclaibes, un fils naturel de Jean d’Esclaibes. Il en fit relief (attesta de la propriété) en 1581, mais ceci donna lieu à des contestations familiales. Finalement le bien fut attribué vers 1591 à la famille de Ligne, détenant la pairie de Beloeil, suzeraine d’Epinois.
Lamoral Ier (1563, Beloeil-1624, Bruxelles) fut le bénéficiaire de cette décision. Il était prince de Ligne et du Saint-Empire, aussi prince d’Epinois, mais ce titre lui venait de son épouse et concerne un autre Epinois (département du Nord). Il était seigneur d’un très grand nombre de domaines.
Florent de Ligne (1588-1622), fils du précédent
Albert-Henri (1615-1641), fils du précédent
Claude-Lamoral I (1618, Beloeil-1679, Madrid), fils du précédent
Henri-Louis-Ernest de Ligne (1644-1702), fils du précédent
Le domaine d’Epinois fut éclissé de la pairie de Beloeil et vendu à la famille le Boucq.
Famille le Boucq
Philippe-Louis le Boucq ( ?-1721) acheta Epinois en 1689. Deux ans plus tard, il achètera Mont-Sainte-Aldegonde. Cette famille possédait déjà Leval-Trahegnies depuis le début de ce siècle. Lui succédèrent :
François Joseph le Boucq ( ?-1763), fils du précédent
Philippe Albert Léopold le Boucq ( ?-1777), fils du précédent. La terre d’Epinois fut érigée en comté.
Dominique Alexandre Albert le Boucq ( ?-1789)
Charles Léopold le Boucq. C’est avec ce dernier qu’en 1794 l’Ancien régime se termina.
Il existait aussi un Fief du bois de la Houssière, fief lige des comtes de Hainaut, tenu par des seigneurs qui dépendaient directement de ceux-ci.
La commune
On y suivait la coutume de Mons.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Ce village, proche de Binche, a connu les affres des différentes guerres et sièges, à l’image du chef-lieu de la prévôté.
Economie
Longtemps elle reposa sur l’agriculture et l’élevage.
On exploita la houille au puits Saint-Georges, propriété des charbonnages de Leval-Trahegnies, puis de Ressaix.
Patrimoine
Eglise Sainte-Marie Madeleine. Elle est du XVème siècle en style gothique. Monuments funéraires des seigneurs du village.
Château du comte d’Espinoy. Quatre tourelles octogonales. Une vue de 1590 (ci-dessus) démontre une forteresse imposante avec un donjon-porche, des tours, des douves et une basse-cour. Il fut transformé par les Le Boucq en château de plaisance. Une grande partie de l’édifice actuel date de 1708. En 1796, Charles Léopold le Boucq le céda à Joseph Antoine George, son métayer. Ses descendants gardèrent le château jusqu’en 1914. Plusieurs d’entre eux furent bourgmestres d’Epinois. Pendant la Première Guerre Mondiale, Léopold Alfred George partit pour l’Angleterre et vendit le château à un entrepreneur qui dépeça le bâtiment. Ce qui en reste fut acheté par Armand Bizet qui le restaura. Puis il passa à la famille Bogaerts.
Situation géographique : le territoire est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine. La cité s’est développée sur un escarpement rocheux, jadis entouré d’un bras de la Samme.
Cours d’eau : la Samme qui prend sa source à Buvrinnes et qui prend le nom de “Ruisseau de la Princesse” à la sortie de la ville.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
On pense qu’il existait sur la colline un camp romain à l’époque de la conquête de la Gaule et du Pays des Nerviens. C’est là que Quintus Cicero fut assiégé en -52. Il aurait été abandonné ensuite pendant plusieurs siècles.
On a trouvé dans un endroit non précisé au XIXème siècle un Bronze d’Alexandre Sévère (début du IIIème siècle).
Il existerait à la « Cité Vandervelde » un ancien site gallo-romain (1km à l’ouest de la chaussée). Sans précision.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documentée
Deuxième Moyen-Age – le village
A l’origine, Binche et Epinois faisaient partie du grand domaine seigneurial de Waudrez, appartenant aux comtes. Sans doute un ancien domaine fiscal royal de l’époque franque.
Première mention: 1124
Toponymie (anciennes orthographes) :
Bincium, 1124 (charte de Burchard, évêque de Cambrai), 1182, 1193, 1200, 1229, 1248
Binzium, 1159, 1204, 1206, 1209
Bins, 1162, 1197, 1460
Binc, 1167, 1179, 1181, 1239, …
Binchium, 1177, 1246, 1258
Bince, 1179
Bains, XVIème
Beins, XVI, XVIIème
Binch, 1232, 1256, …., 1790
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
On pense que le nom latin Binchium dérive de Bincium, signifiant « colonie »
Epoque de son apparition: XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine proche
– sources d’eau ou cours d’eau: la Samme autour d’un éperon rocheux
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: Binche s’est constituée à l’origine en citadelle
Paroisse dédiée à Saint-Ursmer. Les premiers paroissiens dépendaient de la paroisse de Waudrez. Il est possible qu’une petite communauté villageoise se développa à l’écart de Waudrez.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche (dès le XIIème siècle).
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants): A la demande de la comtesse Yolende de Gueldre, l’autel de Waudrez et de ses dépendances (Binche et Epinois) fut donné en 1124 par l’évêque Burchard de Cambrai à son chapitre cathédral. Ce qui fut confirmé par le pape Alexandre III en 1180 et par le pape Lucius III en 1181.
A la fin du XIIème siècle, on vit naître deux autres paroisses, dépendant aussi du chapitre de Cambrai. En 1409, le chapitre des chanoines de Lobbes vint s’installer à Binche.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneurie – la ville
Ce sont des terres qui appartenaient au comte de Hainaut qui y firent de fréquents séjours, car les environs étaient propices à la chasse. Elles servaient de dot aux filles aînées des comtes.
XIIème siècle
Binche fut détachée de Waudrez entre 1120 et 1127, sous la régence de Yolande de Gueldre, veuve du comte Baudouin III.
Binche se structura progressivement au début du XIIème, à partir d’une population de paysans et d’artisans. En 1147, Yolande de Gueldre, mère de Baudouin IV, y fit installer une ville neuve et la fit entourer d’une première enceinte fortifiée (selon Gislebert de Mons).
La croissance de Binche fut rapide. L’enceinte sera encore prolongée vers le nord par son fils Baudouin IV « le Bâtisseur ». L’enceinte définitive fut longue de 2,5km et comporta 30 tours et 6 portes, dont il reste encore aujourd’hui la majorité, récemment restaurées à la fin du XXème siècle.
La cité reçut ainsi un statut de place forte qui va lui permettre de jouer un rôle militaire à l’avenir. Une garnison y fut installée. Les comtes y firent construire un château à l’extrémité méridionale, le “château de la Salle” qui devint leur résidence favorite (Castrum quod nominant Bins). Un châtelain remplaçait les comtes en leur absence. C’était un officier militaire, dont les pouvoirs s’étendaient sur les villages des environs regroupés en une châtellenie. A ses côtés, un prévôt avait un pouvoir civil.
A partir de 1221, un seul personnage, appelé prévôt, exerça les deux pouvoirs. La châtellenie devint « Prévôté de Binche ». Elle était constituée de 6 terres franches et abbayes, 44 villages, 20 hameaux et seigneuries, les villes de Binche et de Fontaine-l’Evêque, ainsi que du bourg de Merbes-le-Château.
La ville de Binche fut gouvernée par un conseil composé d’un prévôt, de sept jurés et de six conseillers (« consaux »). Le prévôt était chargé par le comte de Hainaut des affaires civiles, militaires et judiciaires de la Prévôté. Les Jurés étaient choisis parmi les notables bourgeois, artisans, commerçants ou membres de professions libérales. Les Consaux représentaient les métiers.
On y vit en 1148 passer Saint Bernard de Clairvaux qui prêchait la croisade.
Dès 1167, la commune reçut des franchises communales. Des magistrats ou juges furent mis en place pour exercer la justice au nom du comte et de son prévôt.
Une guerre en 1185 entre le comte de Hainaut, Baudouin V, et le comte de Brabant, allié au prince-évêque de Liège, endommagea les lieux, mais la cité résista. On répara et on augmenta encore les moyens de défense.
Binche, avec Mons, Valenciennes et Le Quesnoy confirmèrent le traité de paix de 1194 entre Baudouin V et Henri I de Brabant.
Afin de faire prospérer la ville, Baudouin VI de Hainaut donne à Binche sa charte de privilèges communaux en 1198. Le commerce et l’artisanat vont alors prendre de l’ampleur, particulièrement l’industrie drapière et le commerce des grains.
XIIIème siècle
Les comtes gardèrent une forte mainmise sur la ville. Ils y résidèrent souvent, d’autant plus que les environs étaient propices à la chasse.
Une halle est construite en 1229. La grande enceinte semble avoir été construite en plusieurs chantiers (1289, 1308, 1321).
En 1225, on y vit passer le « faux Baudouin », un personnage qui se faisait passer pour le comte Baudouin VI, pourtant donné mort à la croisade en 1206.
XIVème siècle
La ville était suffisamment prospère pour que des banquiers lombards s’y installent en 1304.
Un premier déclin fut provoqué par l’épidémie de peste qui traversa l’Europe en 1348-49, puis en 1398. La démographie chuta. Il fallut que le comte Aubert de Bavière et son fils Guillaume IV favorisent le repeuplement. Ils exemptèrent en 1399 les habitants du droit de morte-main et d’autre charges pour attirer la population servile des campagnes.
La ville servit de douaire (dot) aux filles aînées des comtes de Hainaut.
XVème siècle
En 1408, Binche reçut encore des privilèges exceptionnels du Comte Guillaume IV de Bavière.
En 1409, le chapitre des chanoines de St Ursmer fut transféré de Lobbes à Binche par l’évêque de Liège, Jean de Bavière. Ce qui fut approuvé en 1410 par le pape Jean.
En 1477, le douaire (dot de veuve) de Marguerite d’York, veuve de Charles le Téméraire, y fut entreposé.
A cette époque, la ville avait souffert des guerres engagées par le roi Louis XI de France. La misère était présente.
XVIème siècle
Les remparts devinrent obsolètes face aux nouvelles techniques de bombardement, mais la cité les conserva.
Lorsque Charles Quint nomma sa soeur, Marie de Hongrie, gouvernante des Pays Bas, il lui donna le domaine de Binche en fief. Elle y fit construire un palais en 1548, sur les fondations du précédent (XIIIème, déjà remanié aux XIV et XVème, qui sera rasé ici pour la circonstance), faisant appel à l’architecte montois Jacques Dubreucq, fleuron de l’architecture Renaissance en Hainaut. De grandes fêtes en l’honneur de l’Empereur et de son fils Philippe furent organisées l’année suivante (“les Triomphes”), ainsi qu’à l’occasion de la visite de la Reine de France. Ce fut l’apogée culturelle de Binche.
En 1550, on y signa un traité de paix entre Charles-Quint et Marie Stuart, reine d’Ecosse (et catholique en ces temps d’anglicanisme triomphant en Angleterre).
Malheureusement, ce château ne dura pas longtemps. En 1554, les troupes du roi Henri II de Franceen firent le siège et y boutèrent le feu. En 1578, celles du duc d’Alençon et d’Anjou, ayant pris le parti des Calvinistes, achevèrent le travail de destruction.
On tenta bien d’en reconstruire une partie. Lors de ces sacs, les chartes de libertés de la ville disparurent. Le roi Philippe II les renouvela en 1589 (« Chartes et coutumes de la ville de Binche », ensemble de lois pour les habitants de Binche).
XVIIème siècle
Les archiducs Albert et Isabelle y firent leur joyeuse entrée en 1600, alors que le château était toujours en reconstruction.
En 1622, les troupes de Mansfeld, qui passaient et ravageaient la région, épargnèrent Binche où les populations des alentours venaient se réfugier. La population déclina une nouvelle fois avec des épidémies en 1626 et 1636.
La ville eut alors trop à subir des guerres entre France et Pays-Bas pour que la prospérité se maintienne. En 1674, après la bataille de Seneffe, les troupes du maréchal de Luxembourg traversèrent la plaine de Binche et s’y livrèrent aux exactions de guerre.
Binche fut assiégée en 1675 par les troupes françaises de Louis XIV. Elle fut occupée, ce qui entraîna de lourdes réquisitions. Une partie des fortifications fut détruite. Le roi de France s’était emparé de toute la prévôté de Binche. En 1667, elle l’annexa au royaume de France, ce qui fut confirmé lors de la Paix d’Aix-la-Chapelle de 1668. Cependant le Traité de Nimègues de 1678 ramena la prévôté dans les Pays-Bas Espagnols.
Nouvelle occupation dès 1691. Les Français remirent partiellement en état les fortifications entre 1691 et 1697. Cependant, après leur départ, l’entretien devint trop coûteux et on décida de les démolir en 1704. Les pierres furent réutilisées ailleurs, notamment pour la construction de l’hôpital militaire royal de Mons. Aujourd’hui un parc de plaisance y est aménagé, mais des fouilles sont toujours en cours.
XVIIIème siècle
Les Français revinrent à nouveau. La garnison fut déplacée à Gosselies. En 1709, les troupes alliées se déployèrent non sans malheurs dans toute la région.
En 1746, de nouveaux assauts français, lancés par le roi Louis XV, vinrent saccager Binche et les environs.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Binche
A partir de 1794 et de l’occupation française révolutionnaire, des troupes furent souvent cantonnées dans la ville. Binche devint en 1793 chef-lieu de district, ensemble de 12 cantons. Puis elle devint chef-lieu d’un des 28 cantons du département de Jemappes.
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Thuin
Arrondissement judiciaire: Charleroi
Canton: Binche
Entité communale depuis 1977: Binche
Ce fut la reprise économique. Extension de l’industrie de la confection.
Mais ce fut aussi la période où l’on démantela les remparts qui servirent de carrières de pierres pour d’autres constructions. Les six portes ont été détruites.
Economie
Binche, étant une ville, eut une économie urbaine, basée sur l’artisanat et le commerce.
Les productions agricoles venaient essentiellement de la campagne environnante. Les agriculteurs, maraîchers et éleveurs venaient écouler leurs produits sur le marché.
On y vit se développer les habituels métiers des villes :
De la meunerie, dans des moulins à eau
De « Jean le Meunier » ou « Moulin de la Samme » à Buvrinnes
Moulin de Parchegnies, sur l’ancien territoire de Battignies, attesté au XIIIème
Moulin de Seluelle ou « moulin St-Paul », cité en 1256, jusqu’à 1856
Moulin de David, dès 1265 jusqu’au début XXème
Moulin de Dessous le Mont, Waudrez
Des tanneries
Des corroieries
Des brasseries
Mais c’est la draperie, très florissante aux XIII et XIVème siècles, et plus tard la dentelle qui firent la prospérité de la ville. Il existe aujourd’hui un Centre de la dentelle et des métiers d’art, au Fuseau.
Les remparts. Il reste aujourd’hui plus de 2km de fortifications datant du XII-XIVème siècle, ainsi que les 27 tours, restaurées. C’est en Belgique la seule enceinte fortifiée encore complète. On fouille actuellement le site des châteaux successifs.
Hôtel de ville. Il est du XIVème siècle, de style gothique (trois arcades). Il fut restauré au XVIème par Dubreucq, au XVIIIème par Dewez (1774), au XIXème par Langerock.
Beffroi à bulbe accolé à l’hôtel de ville.
Gare néogothique (1910, de Pierre Langerock; époque de grande prospérité dans la région)
Square Eugène Derbaix: statues des principales personnalités de la ville.
Collégiale St Ursmer (anciennement église Saint-Martin). Elles est du XIIème siècle et était voisine de l’ancien château. Elle fut bâtie à l’initiative du comte Baudouin IV, à l’origine sur le moutier Sainte Marie. Elle était à cette époque dédiée à la Vierge.
Elle fut agrandie vers 1409, après son érection en collégiale par le prince-évêque de Liège, qui y transféra le chapitre de l’abbaye St Ursmer de Lobbes. On y a apporté les reliques de St Ursmer, un évangéliste du VIIème, fondateur de l’abbaye de Lobbes. Elle allie de l’architecture romane et gothique, celle-ci à partir des travaux de 1409.
Elle fut endommagée pendant le siège de 1554 et en partie reconstruite. La tour porte les millésimes de 1583 et 1671 (dates de restauration). On y entre par un grand portail roman. Jubé Renaissance (1592, de Thierry Bidart). Chaire de vérité, avec le Christ et la Samaritaine. Mise au Tombeau, XVème. Trésor : reliquaires du XI et XIIème.
Il exista jadis d’autres paroisses autour des églises Sainte-Croix et Sainte-Elisabeth. Elles furent rattachées à celle de Saint-Ursmer.
Chapelle St André, 1537, dans le vieux cimetière. De style gothique, avec ses stalles. Impressionnante voûte en berceau en bois de châtaigner. Peintures Danse Macabre.
Il existait un béguinage depuis 1020, dont les bâtiments furent cédés en 1598 aux Récollets. Une école d’éducation pour les filles y fut installée en 1822 par les religieuses du Sacré-Cœur.
On y trouvait aussi le Couvent des Sœurs Noires, fondé par Marguerite d’York en 1498.
Un collège fut créé en 1577 par des Prémontrés de Bonne-espérance. En 1727, les Augustins en prirent la direction.
Il existait plusieurs hôpitaux à Binche ;
St Pierre, bâti on ne sait quand (XIVème ?), endommagé par Henri II en 1554, reconstruit en 1567
St Jacques, fondé en 1450 et supprimé en 1703 par le roi Philippe V d’Espagne
Une maladrerie
Un hospice des orphelins
Musée du carnaval et du masque, dans l’ancien collège des Augustins datant du XIIIème. Collections régionales et internationales – ethnologie et traditions populaires
Les caves Bette. Bette est le nom du dernier occupant, négociant en produits coloniaux. Ce bâtiment servit par le passé de refuge pour les Moines de l’abbaye de Bonne Espérance. On y a aménagé aujourd’hui un Centre d’interprétation de l’histoire de la ville de Binche.