Situation géographique : sur le versant sud de la vallée de la Haine et de l’Escaut-Moyen, en bordure du plateau de Bavay
Cours d’eau : l’Aunelle (limite de Fasnoy) et le ruisseau du Sart qui traverse le village
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : Forêt Charbonnière
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste
Préhistoire
Non documentée.
Antiquité gallo-romaine
Non documentée.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1163
Toponymie (anciennes orthographes) :
Pereus, 1163
Preus, 1186
Preux-lez-Wargny, 1349
Preu
Preux
Preux-au-Sart
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Sart : endroit né du défrichage de la forêt
Preux : du latin petra, signifiant « pierre » (terrain rocailleux)
Epoque de son apparition: probablement au cours du XIème ou du XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique ni médiévale d’importance
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau du Sart et l’Aunelle
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: Gommegnies
Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai
Les habitants d’Amfroipret et de Petit-Wargnies dépendaient de la paroisse de Preux-au-Sart, ce qui fait penser que la population y était plus importante que dans ces deux villages voisins.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): Prévôté du Quesnoy
Seigneuries et fiefs
En 1083, le domaine est cité comme propriété de l’abbaye d’Hautmont.
A partir d’un certain moment, les terres de Preux-au-Sart, ou une partie de celles-ci, dépendirent des seigneurs voisins de Gommegnies. Ce fut le cas jusqu’en 1617, soit jusqu’à Guillaume de Hamal, encore cité comme seigneur des lieux.
A partir de cette date, Gommegnies se trouva sous l’autorité de la famille de Franeau jusq’à la Révolution. Nous ne savons pas si ce fut aussi le cas de Preux-au-Sart. Les données sont alors fragmentaires.
Un certain André Joseph Boulé (1670, Valenciennes – 1727) est cité comme seigneur de Preux-au-Sart. Issu d’une famille de magistrats de Valenciennes, il fut receveur du duc d’Arenberg et préident du Conseil Provincial de Valenciennes en 1708. Il ne semble pas que son père ai été cité seigneur de Preux, ni sa fille, Marie Catherine Boulé (1710-1794), qui a épousé un Franeau d’une branche cadette. On peut donc imaginer qu’André Joseph Boulé ait acheté, puis revendu Preux-au-Sart, à des dates inconnues et à des personnages non moins connus.
Un peu plus tard, est citée pour avoir acheté le domaine Marie Anne Ignace Françoise de Sars (1726-1805), épouse de Benoit Dominique de Croeser. Quand ? A qui ? Nous n’avons pas l’information.
C’est avec eux que se termina le régime féodal dans le village.
Hormis ce dernier couple qui fit construire un château à la fin du XVIIIème, il ne semble pas qu’il y en ait eu d’autre (s) auparavant.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
Etat : le royaume de France, dès 1660 (Traité des Pyrénées)
Prévôté : Le Quesnoy
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Le village étant situé non loin du chemin allant du Quesnoy vers Bavay et les anciens Pays-Bas, le passage de troupes armées s’est souvent accompagné de gros dommages pendant diverses guerres : 1340, 1477, 1554, 1568, de 1636 à 1714.
Economie
Elle se basa uniquement sur l’agriculture, l’élevage et les activités annexes. On mentionne un moulin à eau sur l’Aunelle depuis le XIIIème (cascade de Quélipont), détruit en 1918. Une brasserie fonctionna aussi au XIXème siècle.
Patrimoine
Eglise Saint-Martin, 1878
Château, 1771, construit par Madame de Kroezer- de Sars.
Situation géographique : sur la pente sud de la vallée de la Haine et du Moyen-Escaut, là où elle rejoint le plateau de Bavay, à la limite de la Forêt de Mormal.
Cours d’eau : l’Aunelle (qui a sa source dans la Forêt à la Fontaine Pierrette) et ses affluents (ruisseaux des Bultaux, de l’Herpion, des prés Massin et de Carnoy)
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : l’ancienne Forêt Charbonnière, dont la Forêt de Mormal est un vestige important
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schistes
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Au sud-est du village, passait la chaussée romaine reliant Bavay (capitale de la cité des Nerviens) à Vermand, capitale de la cité des Vermandii.
En 1864, on trouva près de la chaussée des tombeaux romains contenant des objets funéraires et des monnaies des empereurs Gallien, Claude et Tetricus (IIIème siècle).
On aurait trouvé des vestiges (non précisés) de constructions, le long de la chaussée (« Locquignol »).
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 868
Toponymie (anciennes orthographes) :
Gomerim, 868
Gumenies, 1083
Gominis (XIIe siècle)
Gomingni, 1135
Gomeniis, 1169
Gommegnies, 1186
Goumegnies, 1192
Gomingnies, 1197
Gomegnies, 1201
Gominiis,
Gommignies, 1240
Gomegnyes, 1252
Goumignies, 1290
Gonmegnies, 1348
Gommegnies, 1348
Gomegnies, 1791
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Gomingni = habitation possible d’un certain Godeman ou Goudeman
Ou Gum-, endroit humide, traversé par des cours d’eau et –gnies, lieu habité, demeure. Ce qui parait plus plausible.
Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine antique, puis le chemin médiéval reliant Bavay au Quesnoy et à Cambrai.
– sources d’eau ou cours d’eau: les rivières et ruisseaux sus-mentionnés
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: le château seigneurial local
Paroisse dédiée à la Vierge
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes (ou du Quesnoy ?)
Seigneurie
Le domaine de Gommegnies devait appartenir à une famille locale dont on connait les seigneurs depuis le XIème siècle. Rapidement ils ont été élevés au rang de barons ou seigneurs bannerets, ayant pour mission d’assister le comte de Hainaut dans ses guerres. On les trouve également comme témoins de chartes. L’ancienneté plaide aussi pour un statut d’alleu, soit un domaine appartenant en propre à ses seigneurs et non un fief attribué par le comte dans le cadre de la féodalité. Plusieurs familles se sont succédé à la tête de Gommegnies.
Le premier personnage connu est Baudouin I de Gommegnies (v1045- ?)
On trouve ensuite Guillaume de Gommegnies, cité en 1001, peut-être son fils.
Aluflus/Adolf de Gommegnies (v1073- ?), fils de Baudouin et donc peut-être frère du précédent
Ibertus/Obert/Hubert de Gommegnies (v1095- ?), fils du précédent
Baudouin II de Gomegnies (v1120- ?), fils du précédent
Wilhelmus (Guillaume 1er) de Gomegnies dit « Nokes » (v1165-apr1206/1225), fils ou petit-fils du précédent. Il fut un proche compagnon d’armes des comtes Baudouin V et Baudouin VI de Hainaut. Il accompagna ce dernier lors de la quatrième croisade et participa au siège de Constantinople.
A sa mort, on ne sait si son frère Odon lui succéda.
Ce qui parait certain, c’est que leur sœur Mélissende de Gommegnies (v1203-1235) se trouva héritière du domaine après la mort de ses deux frères qui ne laissaient pas de postérité. Elle avait épousé vers 1220 Renier 1er de Jauche (?-?). Ce dernier était seigneur de Jauche (héritage paternel), de Baudour (par un premier mariage avec Alix de Mons), de Gommegnies (par son second mariage). Il était pair de Hainaut (par la terre de Baudour). Il fut aussi gouverneur de la ville de Cambrai, au service de l’évêque. Lui succédèrent :
Gérard I de Jauche (1155/1185-v1216), fils du premier mariage de Régnier. Il participa à la 5ème croisade et mourut en Palestine.
Gérard II de Jauche (v1215 ???-1260/1280), fils du précédent
Peut-être Guillaume I ( ?- ?), fils cadet du précédent, pas d’enfant. Il existe un Guillaume de Jauche, seigneur de Gommegnies, cité en 1314. Probablement lui.
Gérard IIIde Jauche (1210/1235- 1293), fils aîné de Gérard II. Croisé avec Saint- Louis à Tunis en 1270. Il en revint lépreux.
Gérard IV, seigneur de Jauche (v1280 ?-apr1329), fils du précédent (il n’est pas sûr qu’il fut seigneur de Gommegnies)
Gérard V ( ?-1357), fils du précédent, célibataire.
Guillaume II de Jauche ( ?-1374), frère cadet du précédent
Guillaume III ( ?-1388), fils du précédent
Jean 1er de Jauche ( ?-1398), fils du précédent
Famille d’Esne
Anne (ou Marie) de Jauche ( ?-1410), fille unique de Jean Ier, hérita du domaine de Gommegnies qu’elle transmit à son époux Jean d’Esne « le Borgne » ( ?-1424). Leur succédèrent :
Jean « Mansart » d’Esne ( ?-v1431), fils du précédent
Aimé « Mansart » d’Esne ( ?-1480). Chevalier. Il vendit la seigneurie de Gommegnies.
Jean II de Croÿ « à la Housette » (1380/1395 – 1473, Valenciennes) acheta la seigneurie de Gommegnies. Il était comte de Chimay, baron de Quiévrain et seigneur d’Ecaussinnes.
Philippe Ierde Croÿ-Chimay (1436-1482, Bruges), fils du précédent
Charles Ier de Croÿ-Chimay (1455-1527, Beaumont), fils de Philippe I de Croÿ-Chimay.
En 1506, Charles de Croÿ vendit Gommegnies à Claude de Bonnard ( ?-1521 ?) gouverneur de Béthune, grand écuyer de l’archiduc Philippe le Beau. Il semble que de deux mariages, celui-ci n’eut pas d’enfant.
La seigneurie passa ensuite dans la famille des comtes de Helfenstein, dont nous savons peu de choses. Les seuls mentionnés comme barons de Gommegnies furent Schweikhard (1539-1599), comte de Helfenstein, fils de Georg von Helfenstein, ainsi que Froybem, comte de Helfenstein, cité en 1606 comme seigneur de Gommegnies. Peut-être le fils du premier.
Il est probable que ce Froybem von Helfenstein vendit en 1613 la baronnie de Gommegnies à Guillaume « bâtard » de Hamal (avt1596- ?), fils de Guillaume de Hamal et de Cornille de Lalaing. Il était aussi baron de Monceau-sur-Sambre (Monchaux).
En 1614, Gommegnies fut érigé en comté par l’archiduc Albert. Ce fait demande cependant des précisions qui ne sont pas à notre disposition.
Il semble que le domaine ne resta pas dans les propriétés des Hamal. On trouve même mention d’un acte de vente en 1647 par le comte Vladislas de Furstenberg, tuteur de la descendante de Marie de Bonard (lien de parenté avec Claude ?), au profit de Philippe de la Barre.
De plus, le titre de comte de Gommegnies, sans la propriété du lieu, continua dans descendance de la famille Hamal, au moins chez Rasse François de Gavere, petit-fils de Guillaume de Hamal qui n’eut que deux filles, et chez Charles Emmanuel Joseph de Gavere.
Philippe de la Barre (1614-1670) était seigneur de Maurage, d’Erquelinnes et de Quevaucamps. Très vite (la même année ?), il revendit le domaine de Gommegnies à Philippe Franeau.
Philippe François de Franeau-Hyon (1596 – ?), seigneur d’Hyon, de Blaregnies et d’Ath, fit relief de la baronnie de Gommegnies dès 1647. Il était au service de l’archiduchesse Isabelle.
Philippe François de Franeau-Hyon (1634, Cateau-Cambrésis -1681), fils du précédent
Albert Michel Joseph de Franeau-Hyon (1669-1725), frère du précédent. Il fut élevé comte de Gommegnies, par Louis XIV en 1709 (Gommegnies faisait partie des territoires hennuyers qui furent annexés à la France en 1678)
François Philippe Joseph de Franeau-Hyon (1702- 1755), fils du précédent
François Ferdinand Joseph (1738-1792, Attre) perdit ses pouvoirs seigneuriaux en 1789 pour ses possessions françaises (dont Gommegnies), mais les conserva encore jusqu’en 1794 en ce qui concerne ses domaines belges (Hyon, Blaregnies, Attre, …)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Etat : le royaume de France, dans lequel furent annexées les prévôts de Valenciennes, de Bavay et de Maubeuge en 1678 par le Traité de Nimègue.
Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1340, au début de la Guerre de Cent Ans, le village fut brûlé par le duc de Normandie. Il s’agissait du futur roi Jean II « le Bon » qui commandait une armée au service de son père, Philippe VI de Valois. Celui-ci cherchait à se venger du comte de Hainaut qui avait pris parti pour le roi d’Angleterre.
Marguerite de Bourgogne, fille de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et comte de Flandre, comtesse douairière de Hainaut (veuve du comte Guillaume IV), fit bâtir une chapelle en 1440 à Gommegnies.
Economie
Elle reposa de tout temps sur l’agriculture (céréales), l’élevage et l’exploitation du bois.
On mentionne onze moulins (à eau et à vent) sur le territoire de Gommegnies, dont le Moulin au Cheval Blanc.
Gommegnies était réputé pour ses sabotiers.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame de l’Assomption. Pour l’église actuelle, il reste quelques parties de l’édifice de 1658, notamment le porche gothique flamboyant. Par la suite, il y eut de nombreux réaménagements et de nombreuses restaurations.
Eglise Saint-Joseph, au hameau de Carnoy, 1864-1877
Chapelle Notre-Dame des Affligés, 1756.
Château de Carnoy, XVIIIème, à proximité des ruines de l’ancien médiéval
Situation géographique : sur le plateau de Bavay, au sud-est de cette ville
Cours d’eau : les ruisseaux des Prés et d’Audignies qui prennent leur source sur le territoire de la commune, se rejoignent au nord-ouest pour former le ruisseau de Bavay, affluent plus loin de l’Aunelle.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Des tombes romaines ont été découvertes à Audignies, contenant divers objets : urne funéraire en bronze, lampe sépulcrale, … Les Romains enterraient leurs défunts à la sortie des villes, ce qui explique la découverte ici.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté
Deuxième Moyen-Age – le village
Audignies ne fut pas une commune à part entière. Il s’agissait d’un domaine (fief) donné par les comtes de Hainaut à diverses familles qui y exercèrent les droits féodaux jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
Mention la plus ancienne : 1436 (cartulaire)
Toponymie (anciennes orthographes) :
Aldinia-cas
Audegnies
Audegny, XVIème
Audignies-lez-Bavay, 1740
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Aldinia- et –gnies pourraient signifier la « résidence d’Aldo », personnage qui a peut-être eu une résidence ici dans l’antiquité ou après les invasions.
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: en bordure de l’ancienne chaussée romaine Bavay-Reims
– sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux évoqués plus haut
– source de bois: région boisée. Il existe encore quelques vestiges au sud du village.
– proximité d’un lieu de pouvoir: Bavay
Paroisse. Il semble que les habitants du domaine d’Audegnies n’avaient pas de paroisse propre dans les temps anciens, ni même d’église, hormis une chapelle dédiée à Sainte-Catherine. Ils dépendaient de la paroisse de Bavay. Ce qui est toujours le cas aujourd’hui.
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay
Allard « Lion » de Sars (1335/1352, Valenciennes-avt1409, Beaumont), fils de Guillaume de Baraf de Sars, acheta Audignies vers 1394. A qui ? Existait-il déjà une famille seigneuriale à l’époque? Peut-être une famille qui portait le nom du domaine. Le domaine faisait-il partie des possessions de Bavay, régies par le Prévôt-Vicomte ? On verra que souvent le seigneur d’Audignies était aussi prévôt de Bavay.
Ce chevalier était important et donc riche. Il était aussi seigneur de Rampemont. Il fut gouverneur de Beaumont, prévôt du Quesnoy (1381-82) et prévôt de Maubeuge (à plusieurs reprises entre 1382 et 1394).
Son fils Guillaume de Sars (1370-1438) lui succéda et fit construire le château. Il cumula lui aussi les hautes fonctions : prévôt du Quesnoy, grand bailli de Hainaut, gouverneur de Cambrai, conseiller du dauphin de France, puis du duc Philippe de Bourgogne.
Son troisième fils, Jean de Sars (v.1418-1448), hérita d’Audignies. N’ayant pas d’enfant, le domaine revint à son frère cadet Georges de Sars (1420-1481), prévôt du chapitre Notre-Dame de Condé.
Son fils Nicolas de Sars (1460-1494) lui succéda. Il n’eut pas d’enfant. On ne connait pas, semble-t-il le devenir d’Audignies.
La seigneurie passa un peu plus tard dans la famille de Chasteler. Pas de liens entre les deux familles. Achat ?
Jean de Chasteler ( ?-1568) en fut le premier titulaire. Il était vicomte de Bavay (titre hérité en 1518 de sa mère Jeanne de Proissy). Il fut aussi seigneur de Bellignies (par mariage avec Gillette de Harchies). La seigneurie d’Audignies était tenue en fief de la seigneurie de Moulbaix. Elle avait été achetée par les mambours du contrat de mariage de Jean et de Gillette.
Son deuxième fils, Philippe du Chasteler ( ?-1565) lui succéda. Il n’est pas sûr qu’il ait eu une descendance. C’est le frère aîné, Jean de Chasteler ( ?-1599), vicomte de Bavay, qui devint seigneur d’Audignies. Sans postérité non plus, il légua ses titres et bien à son deuxième frère Gabriel du Chasteler ( ?-1619), aussi vicomte de Bavay 1594), puis grand bailli du Hainaut.
Il est probable que celui-ci vendit Audignies vers 1600.
Famille du Mont
L’acquéreur fut Guillaume II du Mont, bailli de Chimay et de Beaumont, conseiller souverain de Hainaut.
Ce dernier eut une fille unique : Marie du Mont ( ?-1662) qui épousa en 1628 Charles de Boussu (1604-1639), premier conseiller à Mons en 1623. Ils eurent une fille Marie-Agnès de Boussu, dame héritière d’Audignies.
Famille van Dam (Damme)
Florent van Dam (1600-1690, Berlaimont) devint seigneur d’Audignies en épousa Marie Agnès de Boussu.
Joseph van Dam (1651, Berlaimont-1720), fils du précédent, érigé baron d’Audignies
Jean Florent Thomas van Dam (1673, Mons-1755), fils du précédent
Jean Charles Adrien Van Damme (Van Dam) (1713-1781), fils aîné du précédent. Colonel au service des Etats Généraux du Hainaut. Il n’eut pas d’enfant de son épouse Josèphe, comtesse de Maulde.
Eugène Jean Joseph van Dam (1714, Gand-1798, Audignies), frère du précédent. Chevalier, prévôt de Bavay, baron d’Audignies
Il fut le dernier seigneur féodal. Sa filles Marie Mathilde van Dam épousa Omer Achille Hennet. Le château et leur propriété passa dans cette famille.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Etat : le royaume de France
Prévôté : Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Aulnoye-Aymeries
Economie
Agriculture (céréales)
Patrimoine
Pas d’église
Le château féodal fut construit par Guillaume de Sars (1370-1438). Avec les siècles, il subit de nombreuses réparations et aménagements entre le XVIIème et le XIXème siècle pour le rendre plus confortable. Il est toujours debout à ce jour et possède encore son aspect de forteresse médiévale, entourée de douves.
Situation géographique : sur le plateau de Bavay (crête entre les vallées de la Haine et de la Sambre)
Cours d’eau : ruisseaux (noms ?)
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la forêt Charbonnière
Nature du sol : limoneux, argileux
Nature du sous-sol : grès, schistes
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Non documentée. Bettignies n’est pas éloignée de la chaussée romaine Bavay-Tongres-Cologne.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Il est possible que les abbayes de Mons et de Maubeuge étaient reliées par un chemin dès leur fondation. Mais nous ne sommes pas documentés sur d’éventuelles découvertes archéologiques en rapport avec cette époque.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1181
Toponymie (anciennes orthographes) :
Bethignies, 1181 (bulle du pape Lucius III)
Betegnies, 1181 (jugement rendu à Bavay)
Betenies
Biétignies, 1186
Betigny
Bettignies
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Le nom viendrait de « beten » (faire des prières) ou « bethaus » (maison de prières). La terminaison –gnies correspond à « lieu, habitation, demeure ».
D’après ces hypothèses, le nom de Bettignies viendrait d’un site ancien (époque franque probable) où il existait un sanctuaire ou une institution où l’on priait ou l’on organisait un culte.
Epoque de son apparition: probablement au XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine proche et le chemin de Mons à Maubeuge
– sources d’eau ou cours d’eau: un ruisseau (nom?) qui passe par le centre du village
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à Saint-Nicolas, mentionnée dès le XIIème siècle
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Maubeuge (1186)
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre Saint-Germain de Mons. Ce qui fut confirmé par le pape Lucius III en 1181.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Maubeuge
Seigneuries et fiefs
Le village dépendait en grande partie de la seigneurie-pairie de Quévy. Il est possible que les seigneurs de Quévy en aient fait un arrière-fief affermé à certains personnages à certaines époques. On trouve mention au XVIème siècle de membres de la famille Villain et de la famille Bernard.
Le fief de Pierre-Fontaine ou de Parfontaine (sud-ouest du territoire) a été tenu par des hommes de fief du comte de Hainaut. On cite :
Guillaume de Parfontaine
Nicaise de Pierre-Fontaine
Jean de Betegnies, cité en 1181
Baudouin de Parfontaine, chevalier, cité en 1288
Gilles de Parfontaine
Jean de Parfontaine, chevalier, grand bailli du Hainaut en 1345
Ils résidaient dans un château-ferme, dont il ne reste que la ferme actuellement. Le château aurait été détruit pendant les guerres de Louis XIV.
Les habitants des deux fiefs dépendaient du maïeur et des échevins de Quévy.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Le Traité de Nimègue en 1678 fit passer les villages des prévôtés de Maubeuge et de Bavay dans le royaume de France, suite aux premières guerres de conquête des Pays-Bas Espagnols de Louis XIV.
Etat : le royaume de France
Prévôté : Maubeuge
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Maubeuge
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Le chemin (puis la chaussée) de Maubeuge à Mons vit passer à plusieurs reprises des armées de conquête ou de reconquêtes.
En 1184, le comte de Hainaut Baudouin V se trouva confronté à une coalition comprenant la Flandre, le Brabant et l’archevêché de Cologne. Les trois armées se seraient rassemblées dans le bois du Gars (aujourd’hui disparu) avant d’affronter les hennuyers.
Le village de Bettignies (et son château) eurent à souffrir à d’autres reprises du passage des armées. Ainsi en 1694, cherchant à repousser les armées françaises de Louis XIV et d‘investir Maubeuge, les troupes des Pays-Bas, commandées par Guillaume d’Orange, créèrent des dommages dans le village.
Les guerres révolutionnaires de 1792 à 1794 furent aussi marquées par des destructions. Les armées françaises ou autrichiennes campèrent à plusieurs reprises à Bettignies, Grand-Reng et Villers-Sire-Nicole. En 1792, les habitants durent abandonner le village pendant quelques semaines.
En novembre 1918, les Allemands en déroute incendièrent l’église, la mairie, des fermes et des habitations.
En septembre 1944, le général américain Rose installa son QG à Bettignies, près du poste douanier, alors que des combats avaient lieu à Gognies-Chaussée.
Economie
Elle repose essentiellement sur l’agriculture (céréales, colza, lin) et l’élevage.
Patrimoine
Eglise Saint-Nicolas, 1879. Elle remplace un ou plusieurs édifices anciens, mentionnés depuis au moins le XIIème siècle.
Situation géographique : au sud du plateau de Bavay
Cours d’eau : le ruisseau du Sart
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : région boisée
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
La chaussée romaine Bavay-Saint-Quentin passe au sud-ouest du village.
Nous ne sommes pas documentés sur d’éventuelles découvertes archéologiques.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Nom documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1147
Toponymie (anciennes orthographes) :
Ansfridi pratum, 1147
Anfroipret, 1163, charte de l’évêque de Cambrai Nicolas
Aufroipret, 1173
Anfroipreut, 1181, cart. de l’église de Cambrai
Aufroipret, 1186, J. de G., Ann. du Hain., XII, 339. –
Austoit-Preit, Chron. de Gislebert, p. 175. –
Amfropreit, 1297, cart. du Hainaut.
Anfroipres, Pouillé du diocèse de Cambrai.
Amfroprè, document topographique.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
« Ansfridi pratum » signifierait « pré d’Ansfroi », personnage dont le nom est à consonance franque.
Epoque de son apparition: XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: chaussée romaine
– sources d’eau ou cours d’eau: ruisseau du Sart
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir:
Paroisse dédiée à Saint-Nicolas
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes (1186)
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut (jusqu’en 1678)
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay
Seigneuries et fiefs
En 1163, Amfroipret était une dépendance de Preux-au-Sart. Il semble que le domaine ait reçu son autonomie sous la seigneurie de personnages qui prirent le nom du village.
Famille d’Amfroipret
Galgan d’Amfroipret ( ?- ?). Ecuyer, premier personnage connu de cette famille. Il a vécu au XIIème siècle.
Walgand d’Amfroipret (v1195-aprs1235), fils du précédent. Chevalier. D’une épouse inconnue, il a eu une fille, Marie d’Amfroipret (v1235-apr1260), héritière du domaine, qui épousa Jean Ier, seigneur de Hainin (en Belgique).
Jean I de Haynin « Brogniart » (avt1235- ?), seigneur d’Haynin. Il devint seigneur d’Amfroipret par mariage avec Marie d’Amfroipret
Gossuin II « Brognard » de Haynin (v.1230- ?), frère du précédent
Wauthier II « Brognard » de Haynin (v.1260-1319), fils du précédent
Jean/Jehan II Brognart de Haynin (v.1310- ?), fils du précédent
Jean/Jehan III « Brognart » de Haynin (v.1340-1402, Haynin), fils du précédent
Pierre I « Brougnart » de Haynin (v.1360-1431), fils du précédent. Il construisit le château d’Amfroipret. Grand bailli de Hainaut.
Collard/Nicolas de Haynin (avt1418-1471, Liège), fils cadet du précédent
Philippe de Haynin, (1451-1517), fils du précédent. Resté célibataire, il céda ses domaines à son neveu François
François I de Haynin (1464, Louvignies-1537, Lille), petit-neveu du précédent
François de Haynin (1510, Lille– ?), fils du précédent
Claude de Haynin (v1540-?), fils du précédent
Jacques de Haynin (?-?), fils du précédent
Hélène de Haynin ( ?-1643), dame d’Amfroipret, ép. Pierre Philippe de Chasteler, seigneur de Relegem, vicomte de Bavay. Pas d’enfant.
Charles de Haynin (1567- ?) fils de Claude et frère de Jacques, seigneur de Gussignies et Bettrechies, qui épousa Louise de Ruelin, dame d’Eth
Antoine de Haynin. Fortement endetté, ses biens furent saisis. Amfroipret passa à sa cousine Anne de Haynin.
Jacques de Haynin, seigneur du Cornet, épousa en 1626 Anne de Haynin, fille de Charles de Haynin.
Ils eurent une fille, Louise Anne Françoise de Haynin, dame d’Amfroipret et d’Eth, qui épousa son cousin.
François Philippe de Haynin (?-1709). Baron d’Amelincourt, qui épousa en 1659 Louise Anne Françoise de Haynin, dame d’Amfroipret et d’Eth.
Philippe Charles de Haynin ( ?-1709, Lille), fils du précédent. Baron de Haynin. Non marié et sans postérité. Son oncle Henri Joseph hérita.
(Henri) Joseph de Haynin (avt1666-1711, Maubeuge). Chevalier, Seigneur de Haynin, de Wambrechies, d’Amfroiprez. Vicomte du Breucq. Baron d’Amblincourt (Hamelincourt). Bourgeois de Lille (1687), Maire de Saint-Amand, Rewart de Lille.
Louis François de Haynin (1700, Lille- 1781, Seclin). Fils du précédent. Baron de Hainin. Chevalier. Seigneur de Ransart et d’Amfroipret.
Il n’eut qu’une fille, Marie Louise Bonne de Haynin, (1741-1786, Seclin), héritière des biens de son père. Elle épousa en 1773 Louis-François de Tenremonde (1736-1795), dit « seigneur de Ransart et d’Amfroipret au décès de son épouse. En 1792, il perdit ces titres et ses droits féodaux sur la population de ces villages. Hainin était passé entre-temps dans les propriétés des Le Duc.
En 1678, tous les villages de la prévôté de Bavay furent annexés au royaume de France, par le traité de Nimègue.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Etat : royaume de France
Généralité : Douai
Prévôté : Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Les pouvoirs féodaux furent abolis en 1790. La seigneurie fut transformée en municipalité.
Etat: France sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1340, au début de la guerre de Cent Ans, les Français brûlèrent le village.
Economie
L’agriculture et l’élevage
Voies de communication
Depuis l’Antiquité, une chaussée romaine (Bavay-Vermand/Saint-Quentin) passait au sud-est du village. Au Moyen-Age, Bavay (siège de prévôté) fut relié au Quesnoy (château résidentiel comtal).
Patrimoine
Eglise Saint Nicolas, 1860, dessert les paroisses d’Amfroipret et de Bermeries
Fonts baptismaux de 1514
L’ancien château médiéval fut bâti par le seigneur de Bermeries, Pierre de Haynin, au début du XVème siècle. Il semble qu’au XVIIIème il était à l’abandon et en ruines, malgré une restauration en 1690 pour cause de gros dommages en 1651 par les armées de Louis XIV.
Etymologie : le nom viendrait du latin vicus qui signifie « village » ou « bourg ». Ce nom était en général attribué à de petites agglomérations qui sont apparues à l’époque gallo-romaine, quasi uniquement en bordure de chaussée romaine. Ce fut le cas à Escaupont (Ponte Scaldis). La chaussée romaine Bavai-Tournai-Boulogne passait plus au sud-ouest par rapport au territoire actuel. Nous n’avons pas trouvé mention de fouilles ou de découvertes de vestiges de cette époque. Le nom pourrait donc être plus tardif.
Epoque de son apparition: ?
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine en dehors du territoire du village actuel
– sources d’eau ou cours d’eau: régions de marécages
– source de bois: petits bosquets
– proximité d’un lieu de pouvoir: une ferme abbatiale
Paroisse dédiée à Saint-Nicolas
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes
Seigneurie
Au XIIIème siècle, la seigneurie de Vicq était confondue avec celle d’Escaupont. Les deux villages obéissaient à une loi commune de Vi et Escaupons.
Ces territoires appartenaient en 921 à l’abbaye de Saint-Amand. A la fin du XIIème siècle, ils passèrent sous l’autorité de l’abbaye de Mortagne.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
Etat : le royaume de France, auquel les villages de la prévôté de Valenciennes furent rattachés en 1678 par le traité de Nimègue.
Prévôté : de Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: La France sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Valenciennes
Canton: Marly
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Ce serait dans les marais de Vicq que le comte de Hainaut Régnier Ier fut vaincu et fait prisonnier par les Vikings qu’il combattait. Vers 881. A cette époque, les Vikings s’étaient installés à Condé d’où ils menaient leurs raids ravageurs dans toute la région.
En 1793, Condé fut l’objet d’un blocus par les Autrichiens, qui chassaient les révolutionnaires français de leur territoire des Pays-Bas. Ceci s’accompagna d’inondations dans les alentours. Vicq en souffrit.
Economie
Longtemps l’agriculture et l’élevage furent les seules activités des habitants de Vicq.
Exploitation du sous-sol
On a extrait de la houille sous le sol de Vicq. On ne mentionne pas de puits à Vicq-même.
Situation géographique : la plaine de la basse vallée de la Haine
Cours d’eau : le Hogneau et de nombreux courants aménagés par l’homme pour drainer les marais. Les moines ont creusé la Savernière (un petit cours d’eau qui sépare le territoire de Thivencelle de celui de Saint-Aybert).
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux
Nature du sol : alluvionaire
Nature du sous-sol : grès, schiste, argileux, houille (en profondeur)
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Non documentée
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1213 ( ?)
Toponymie (anciennes orthographes) :
Tivencella, dans un cartulaire du chapitre de Notre-Dame de Condé, 1213.
Thievencelles, cité par Jacques de Guise
Thivencelle, dans un pouillé du xivesiècle.
Tivercelle, 1599
Thivencelles
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?
Epoque de son apparition: ?
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique ni médiévale d’importance
– sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et les marais
– source de bois: quelques bosquets et rangées d’arbres isolés
– proximité d’un lieu de pouvoir: Condé
Paroisse dédiée à Notre-Dame
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Chièvres
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Condé
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes
Seigneuries et fiefs
Le territoire de Thivencelle aurait été donné à l’abbaye Saint-Wasnon de Condé. Les droits seigneuriaux (cens, redevances diverses, corvées, justice) ont été exercés par le chapitre Notre-Dame de Condé. Nous ne savons quand le domaine a été attribué. A l’époque de la fondation de l’abbaye (VIIème siècle) ou plus tard de la part d’un roi ou d’un comte de Hainaut?
Les moines ont profité de la richesse des sols et de l’eau pour créer un lieu de vie. Deux, en fait : « la Capielle » (Saint-Aybert) et « la Tuchelle » (Thivencelle).
Il est aussi fait mention en 1474 d’un fief relevant directement des comtes de Hainaut.
De plus, il est dit qu’un duc de Croÿ fut haut-justicier. Probablement un de ceux qui furent seigneurs de Condé.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
Les villages de la prévôté de Valenciennes ont été annexés au royaume de France par le Traité de Nimègue de 1678.
Etat : le royaume de France
Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1790)
Etat: France sous es divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Valenciennes
Canton: Marly
Economie
Longtemps, agriculture et élevage furent les seules activités des habitants de Thivencelle.
Exploitation du sous-sol
En 1837, on réalisa des sondages à la recherche de houille.
La Compagnie des Mines de Thivencelle fut créée en 1841 (par la fusion des sociétés de Thivencelle, de Fresnes-Midi et Condéenne) . Elle a disparu en 1946 lors de la nationalisation des puits et fut incorporée dans le Groupe de Valenciennes. Son siège social était situé à Fresnes-sur-Escaut.
On exploitait sous Fresnes, Escaupont, St-Aybert et Thivencelle. Huit 8 puits furent ouverts, dont :
Fosse Pureur (Thivencelle, près du canal Mons-Condé), 1838-1844
Fosse Soult n°1 (Fresnes), 1840-1947, sert ensuite de puits d’aérage
Fosse Soult n°2 (Fresnes), 1845-1947
Fosse St Pierre (Thivencelle), 1873-1989
Fosse St-Aybert (Thivencelle, près du canal, 1925-1956
Les Allemands, lors de leur recul en octobre et novembre 1918 causèrent de gros dommages. On restaura ensuite.
Le dernier puits ferma en 1989.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame de l’Assomption, construite en 1855-1859
Situation géographique : sur le plateau de Bavay (Hauts-Pays)
Cours d’eau : le Hogneau et ses affluents (Ruisseaux de Goe, de l’Erelle, de Landrieux, du Louvion, de la Haute Lanière
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, schistes, (pierre calcaire ?)
Hameaux : Malplaquet, La Carlotte
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Deux chaussées traversent le territoire, celle de Bavay à Utrecht (Batavie), celle de Bavay à Cologne.
Pas de vestiges documentés
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1186
Toponymie (anciennes orthographes) :
Tainnières, 1186, J. de G., Ann. du Hainaut
Tesnières, 1349, Pouillé de Cambrai
Taisnières, XIVe siècle
Tasnières, 1473
Taisnières-sur-Hon, XVIIIe siècle.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Taisnières – Le village tirerait son nom de l’ancien nom du blaireau, taisson en ancien français, issu du bas latin taxo(nem), suivi du suffixe -aria, qui indique une présence. Signification: Lieu où il y a des “blaireaux”, « retraite des blaireaux », mais aussi par extension : « repaire de bêtes fauves » ou « tanière »
Hon : Du nom de la rivière qui pourrait être issu du gaulois onna (« cours d’eau »).
Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: les deux chaussées romaines
– sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et ses affluents
– source de bois: région boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: la ferme abbatiale et le château de La Longueville
Paroisse dédiée à l’abbaye de Lobbes
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Bavay (1186)
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay
Seigneuries et fiefs
L’abbaye Saint-Pierre de Lobbes, fondée vers 654 par Saint Landelin (comme pour celle de Crespin) y possédait des biens. Elle y exerça ses droits féodaux (cens, redevances, justice, corvées) sur les habitants du village et des hameaux, probablement par l’intermédiaire d’un maïeur et d’échevins, peut-être d’un bailli. Elle avait également la collation de la cure et percevait les bénéfices de trois chapelles : la chapelle Saint-Nicolas (après 1724: chapelle Sainte-Chatherine), la chapelle de Sainte-Marie et la chapelle Saint-Michel à Malplaquet, construite en 1600.
Il est possible qu’il existât à côté un domaine laïc, relevant directement des comtes de Hainaut et peut-être à certains moments des seigneurs de La Longueville, au moins à partir du XVIIème siècle. Le comte Philippe-Louis d’Egmont est cité comme seigneur de La Longueville, de Taisnières et dépendances.
L’abbaye Saint-Pierre d’Haumont semblait aussi détenir des terres sur Taisnières.
Un château aurait existé au hameau de Surhon mais il a disparu à une date inconnue bien avant la Révolution.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
Tous les villages de la prévôté de Bavay ont été annexés au royaume de France par le Traité de Nimègue en 1678.
Etat : le royaume de France
Prévôté : de Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: la France sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
Canton: Aulnoye-Aymeries
Depuis 2012, Taisnières-sur-Hon fait partie de l’Agglomération de Maubeuge.
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1572, le duc d’Albe, gouverneur des Pays-Bas Espagnols, en lutte contre les huguenots, aurait logé à Taisnières, alors qu’il allait de Binche au Quesnoy.
L’événement le plus important sur le sol du village fut incontestablement la Bataille de Malplaquet qui se déroula le 11 septembre 1709. Pour rappel, à l’époque, le roi Louis XIV occupait une grande partie des Pays-Bas Espagnols. Il prenait de l’âge. Les finances du royaume étaient au plus bas, suite aux nombreuses guerres qu’il menait et à ses dépenses de prestige. De plus, une coalition s’était levée contre lui, comprenant l’Angleterre, les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) et l’Autriche, dont le but était de chasser les Français des Pays-Bas Espagnols.
Les deux armées se rencontrèrent dans une bataille mémorable au hameau de Malplaquet, mais aussi sur les territoires des villages alentours (Blaugies, Hon-Hergies, Sars-la-Bruyère et Blaregnies). L’armée française fut battue, mais les coalisés perdirent énormément de soldats. Cependant cette bataille fut décisive puisque par le Traité d’Utrecht qui suivit en 1713 Louis XIV dut abandonner les Pays-Bas qui passèrent sous l’autorité de l’Autriche, car les Espagnols, dirigés par le roi Philippe V, petit-fils de Louis XIV, étaient devenus les alliés de celui-ci.
En 1815, après la bataille de Waterloo, le général anglais Wellington, poursuivant l’armée française en repli, campa à Taisnières.
Economie
Elle reposa essentiellement sur l’agriculture, l’élevage et les entreprises annexes : deux moulins, une brasserie et une distillerie.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame de la Visitation, dont l’actuel bâtiment a été construit de 1900 à 1905. Elle est de style néo-gothique et comporte trois nefs, un chevet et une tour-clocher.
Altitude: de 15 m (bord de l’Escaut) à 95 m (au sud du territoire)
Situation géographique : Dans la vallée du Moyen-Escaut. Le territoire de Saint-Saulve est bordé au nord par le fleuve.
Cours d’eau : l’Escaut, dont un bras (le Vieil Escaut) fait la limite nord-ouest de Saint-Saulve
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux (le marais d’Epaix est un vestige des époques anciennes).
Nature du sol : alluvionnaire, limoneux, tourbières
Nature du sous-sol : grès, schistes, houille
Préhistoire
Paléolithique supérieur (Homo Sapiens) : On aurait découvert un burin en silex de la fin de cette période.
Néolithique (Homo Sapiens) :
De cette époque, on a ramassé deux haches polies, des éclats de silex et d’autres fragments de poteries. On les attribue à la Civilisation de Seine-Oise-Marne (néolithique moyen, vers 3500).
On aurait découvert en 1980 sur les berges du canal de l’Escaut des fragments d’une poterie qui a appartenu à la Culture Campaniforme (Néolithique final, vers 2200).
Le catalogue du Musée de Valenciennes de 1865 mentionne des « monnaies gauloises » sans plus de précision. Celles-ci ont aujourd’hui disparu.
Antiquité gallo-romaine
On aurait ramassé quelques pièces de monnaies dans les champs de Saint-Saulve, mais on n’a pas trouvé de structures pouvant affirmer un habitat gallo-romain.
Moyen-Age – l’origine du village
Toponymie (anciennes orthographes) :
Monasterium Sanctus Salvius apparait dans le récit hagiographique concernant l’évêque Saulve et datant de la fin du VIIIème siècle. On retrouve la même appellation dans un récit d’Eginhard (770-840), historien de Charlemagne et dans le texte du Traité de Meersen de 870.
Brena apparait au XIVème siècle dans les Annales de l’Histoire du Hainaut de l’historien Jacques de Guyse. On sait que ce dernier n’était pas enclin à la critique historique et qu’il “compilait” tous les écrits qui existaient à son époque. Ce nom de Brena serait attribué à Brennus, un chef Gaulois sennon, dont on tenta de faire un fondateur du lieu. Ceci fut réfuté par les historiens modernes, d’autant plus que ce nom n’apparaît jamais dans les textes connus avant ses Annales.
Brenne-Libre fut réemployé pendant la Révolution, qui cherchait à dissimuler toute appellation à consonance religieuse.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : nom d’un évêque martyr (infra)
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: une chaussée romaine (Bavay-Tournai-Boulogne) passait à Onnaing avant de franchir l’Escaut à Escaupont et un chemin médiéval reliait Valenciennes à Estinnes, par Estreux et Rombies, à l’époque mérovingienne.
– sources d’eau ou cours d’eau: quelques ruisseaux aujourd’hui disparus qui se jetaient dans l’Escaut
– source de bois: région mi-boisée, mi-marécageuse
– proximité d’un lieu de pouvoir: Famars et Valenciennes
Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Saulve
Les fouilles archéologiques, entreprises depuis 1979, et de nombreux documents ont permis d’établir l’histoire des premiers temps de Saint-Saulve.
Le contexte de l’époque
Pendant la période mérovingienne (v450 à 751), le paysage était composé de domaines fonciers appartenant aux rois (domaine fiscal ou royal) et dans une moindre mesure à des aristocrates de l’entourage royal. A Valenciennes, se trouvait un fisc royal (impérial à partir de Charlemagne), avec son palais (palatium) qui plus tard se développa, grâce à son port et au commerce, en une ville opulente. Aux alentours, devaient se trouver des grands domaines agricoles appelés « villas » ou « courtes ».
Des documents font état de deux domaines connus sur le territoire actuel de Saint-Saulve aux lieux-dits « la Rougeville » et « Roucou ». On pense que le premier était la « villa de Roger ». Il se situait au bord de l’Escaut. Le Roucou n’en était pas très éloigné. Ce nom s’écrivit parfois « Rocourt » ou « Roucourt », comme ce village belge qui fut autrefois appelé « Rotgeri Curtis », soit la « Courte de Roger ». S’agissait-il du même Roger ? Nul ne semble le savoir.
Vers 1990-1991, des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour un cimetière du VIIIème siècle.
La « légende » de Saint-Saulve
Celle-ci nous est racontée par la « Passio Sancti Salvii episcopi et martyri » écrite à la fin du VIIIème siècle.
Saulve était un évêque itinérant, originaire d’Auvergne et peut-être évêque d’Angoulême. Il vint en évangélisateur des populations païennes dans le nord du royaume franc. Il serait mort en 741, soit à l’époque où régnait Charles Martel, maire des palais de Neustrie et d’Austrasie, à la place de rois incapables.
Ce récit hagiographique ne rapporte en fait que les derniers jours du saint. Au cours de ses péréginations, Saulve fut invité dans la villa d’un seigneur nommé Génard et y reçut l’hospitalité. Le fils de ce dernier, Winegard, remarqua les riches ornements et les vases sacrés de l’évêque. Lorsque ce dernier repartit vers l’abbaye de Condé, ce Winegard lui tendit une embuscade, lui déroba ses biens et le fit prisonnier. En accord avec son père, il le fit décapiter. On enterra le martyr dans une étable qui se trouvait sur l’actuel territoire de Beuvrages.
Le récit du crime arriva aux oreilles de Charles Martel (on parle plutôt d’un songe). Il fit rechercher les corps. On les enterra alors dans la « basilique Saint-Martin ». Les coupables furent vite retrouvés et châtiés. Sur la tombe du saint eurent lieu plusieurs miracles. Un oratoire fut érigé. On y organisa des pèlerinages. Un monastère y vit le jour.
Charles Martel dota cette institution de terres tirées du domaine royal de Valenciennes et des revenus qu’elles procuraient. Il fut peut-être le fondateur de cette abbaye. Génard lui légua tous ses biens et Winegard termina ses jours à l’abbaye.
Les débuts du monastère
L’existence de la « basilique de Saint-Martin », sise « à la sortie du fisc de Valenciennes », n’apparaît que dans ce récit. Elle aurait été située en un lieu non précisé. Était-ce l’annexe d’une villa ? Une chapelle privée où Saulve dit la messe et prêcha avant d’être invité chez le maître des lieux ?
Le terme « basilique » pourrait faire croire qu’elle contenait une relique de Saint-Martin, personnage du IVème siècle, dont le culte fut important à la fin de la période mérovingienne. On en faisait une évangélisateur de la Gaule qui renversait les autels païens partout où il passait pour les remplacer par des églises. En réalité, il semble que ce personnage ait peu prêché en dehors de sa Touraine. Et que les très nombreuses paroisses qui furent dédiées l’ont été dans un contexte politico-religieux qui, entre le VIIIème et le XIIème siècle, vénérait particulièrement ce saint. On pense d’ailleurs que cette « Passio » fut écrite par un moine de Tours, car elle insiste beaucoup sur les mérites de Saint-Martin. En 914, dans un document, l’abbaye de Tours revendiqua la possession de celle de Saint-Saulve.
Cette « basilique Saint-Martin » n’a jamais été retrouvée lors des fouilles. Soit qu’elle était construite en matériaux périssables, soit qu’elle était située sur une zone encore couverte par des bâtiments « modernes ».
Les débuts du village
Comme ce fut souvent le cas, le monastère fut entouré d’un noyau d’habitations qui constitua progressivement le village primitif de Saint-Saulve. Les habitants s’organisèrent en communauté paroissiale et firent bâtir une église dédiée à Saint-Martin. Les droits féodaux (cens, redevances, justice, corvées) furent exercés par l’abbé.
Les fouilles de 1989-1992 ont permis de mettre à jour à proximité un cimetière mérovingien : des sépultures en pleine terre, ou tapissées de fragments de tuiles (tegulae), ou entourées d’un appareil de pierres calcaires, parfois des traces de cercueil, des urnes funéraires en céramique, des parures (fibules, perles). En réalité, il ne s’agit ici que d’une partie (une douzaine de tombes) d’un cimetière plus vaste qui s’étend sur l’actuelle propriété des Ursulines qui occupent une grande partie de l’ancien site abbatial.
Au lieu-dit « le Chêne », à la limite d’Onnaing, on a trouvé en 1979 les vestiges d’un habitat isolé de l’époque carolingienne. A proximité de la nécropole, on a aussi trouvé les traces de « fonds de cabanes » ayant pu correspondre à des ateliers, des fosses-dépotoirs, des latrines et un puits maçonné. Les fosses étaient emplies d’objets utilisés aux IXème et Xème siècles (perles, céramique, peignes, clés, …).
L’abbaye Saint-Saulve (Monsaterium Sancti Salvii)
L’institution, fondée au milieu du VIIIème siècle, s’organisa en communauté de moines, dirigée par un recteur. Elle dépendit dans les premiers temps du roi (Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Pieux, Lothaire I, Lothaire II). Il s’agissait donc d’un « fief royal ou impérial » concédé au recteur qui était nommé par le roi lui-même, l’obligeant à lui rendre un hommage vassalique.
Le monastère était situé dans le fisc de Valenciennes (vicus Valentiana), dans le comté de Famars (Pago Fanomartense). Avec le Traité de Verdun (843), il se trouva en Francie Médiane, puis en Lotharingie (partie nord de celle-là). Lors du Traité de Meersen (870), le comté revint dans le domaine du roi de France Charles le Chauve. Mais quelques années plus tard, il fut réintégré dans l’empire germanique, comme tout territoire à l’est de l’Escaut.
C’est dans ces années-là que les Vikings commencèrent à écumer la région. Ils dévastèrent l’abbaye de Saint-Saulve. Elle resta de longues années à l’abandon.
En 914, l’abbaye Saint-Martin de Tours avança un document prouvant qu’elle était propriétaire de Saint-Saulve. Des historiens pensent que c’est un faux présenté pour tenter de récupérer l’abbaye qui se relevait difficilement de ses cendres. Le comportement des moines laissait aussi à dire, selon un écrit de Brunon, archevêque de Cologne et duc de Lotharingie.
D’autres documents font plutôt état d’une communauté de chanoines. C’était le cas au XIème siècle. Les fouilles archéologiques tendent à confirmer l’existence d’un important établissement religieux dès le Xème siècle.
En 1103, le monastère fut agrégé à l’Ordre de Cluny, le rendant indépendant du pouvoir temporel du comte, mais le rétrogradant au rang de prieuré. Les chanoines furent remplacés par des bénédictins de Saint-Géry de Valenciennes. Malgré cela, l’institution, encore parfois appelée abbaye dans les textes, conserva du prestige.
A la fin du siècle suivant et au début du XIVème siècle, la gestion ne fut pas des meilleures. Le bâtiment commençait à se dégrader. Pendant le XIVème siècle, quelques raids guerriers dans le cadre de la Guerre de Cent Ans continuèrent à ruiner les lieux. Les moines l’abandonnèrent quelques temps avant de le réintégrer vers 1360.
Les prieurs étaient nommés par les abbés de Cluny. A partir de 1375, on instaura le système de la « commende ». Il revenait au pape (à partir du XVIème siècle à l’empereur du Saint Empire Germanique) de nommer les prieurs. Ceux-ci, souvent des laïcs, se contentaient le plus souvent de toucher les bénéfices et n’étaient pas toujours présents dans l’institution, qui en paya les conséquences.
En 1478, à court d’argent, le prieur fut obligé de renvoyer les moines dans leur famille, le temps que l’archiduc Maximilien lui améliore ses finances. On est aussi à l’époque où le roi Louis XI s’attaquait aux places fortes et institutions hennuyères. Les bâtiments de Saint-Saulve furent été incendiés en 1477.
Quelques prieurs fortunés y allèrent de leur bourse pour réparer les dégâts, ainsi avec Antoine de Lalaing (1520-1541).
Pourtant les guerres religieuses du troisième quart du siècle vinrent encore endommager les lieux. Ils furent dévastés en 1556 par des huguenots, ce qui obligea les moines à se réfugier au Quesnoy. Le même scénario se présenta en 1576, mais c’étaient ici des troupes royales françaises qui commirent les dégâts.
Le prieuré était au bord de la faillite. Le prieur Georges d’Autriche le releva.
Un de ses successeurs, Philippe d’Oignies, obtint du pape d’ériger le prieuré en abbaye indépendante, dont il devint le premier abbé en 1629. On reconstruisit.
Ce fut alors au troupes de Louis XIV, en guerre contre l’Espagne, sur le territoire de leurs Pays-Bas. Le premier siège de Valenciennes en 1656 endommagea la nouvelle abbaye. Quelques abbés, Alexandre Le Roy (1659-1670), Jacques Tordreau (1671-1702), Jean-Baptiste Wéry (1702-1704) et Benoit Dehault (1742-1761) la restaurèrent. L’église paroissiale Saint-Martin fut aussi reconstruite à l’écart de l’église abbatiale.
Et puis vinrent les révolutionnaires. Les moines abandonnèrent leur abbaye en 1790. Celle-ci fut vendue en 1792 comme Bien National. On y installa dans un premier temps une fonderie de bronze. Quelques belles cloches disparurent ainsi pour battre monnaie.
Un hôpital fut aménagé pendant une épidémie de scorbut.
Le dernier propriétaire abandonna les bâtiments, se contentant de cultiver les terres. Les pierres furent « récupérées » pour de nouvelles constructions. Le terrain fut racheté en 1845 par les Ursulines qui construisirent un couvent et un pensionnat pour jeunes filles, Notre-Dame de la Garde. Des bâtiments abbatiaux, il persiste le porche d’entrée (XVIIème, remanié vers 1860), une partie du mur d’enceinte (XVIIème), dit « mur de Charlemagne » sur la Grand-Place, ainsi que le mur du jardin (XVIIème), dit « mur de l’abbaye » au long du Vieil Escaut.
Il est à noter que l’Abbaye des Dames de Beaumont déclara en 1620 posséder des terres sur le territoire de Saint-Saulve.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut (jusqu’en 1678), puis royaume de France
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes
Les droits seigneuriaux étaient aux mains des abbés ou prieurs de Saint-Saulve.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
Etat : le royaume de France, à partir du Traité de Nimègue de 1678.
Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Valenciennes
Canton: Valenciennes
Economie
Saint-Saulve a surtout connu l’agriculture et l’élevage (mouton, bœuf, porc, cheval) pendant des siècles, ses paysans allant vendre leurs produits sur le marché de Valenciennes. Les Saint-Saulviens ont longtemps étaient surnommés « Chou Rouge ». Ils cultivaient essentiellement des céréales.
A partir du XIXème, on cultiva également la chicorée et la betterave sucrière.
Trois sucreries fonctionnèrent sur le territoire de Saint-Saulve, ainsi que deux fabriques de chicorée. Et trois fabriques de graisse.
On mentionné également trois brasseries et une distillerie.
On tenta d’exploiter le charbon de houille, mais l’entreprise n’était pas rentable et on n’insista pas.
En marge des activités métallurgiques de la région, l’entreprise Serbat vit le jour en 1839 pour fabriquer des mastics métalliques qui servaient à l’assemblage des joints des machines à vapeur.
Voies de communication
Par la route : la route Valenciennes – Mons fut l’axe principal pendant de nombreux siècles jusqu’à la construction de l’autoroute Paris-Bruxelles.
Par le train : une ligne de chemin de fer Valenciennes – Quiévrain – Bruxelles fut aménagée en 1842, prenant son point de départ à Saint-Saulve (la muraille de Valenciennes était encore débout et faisait obstacle). Quelques années plus tard, elle partit de la gare de Valenciennes. Elle cessa de fonctionner à la fin des années ‘1960.
Par le tramway à vapeur à partir de la fin du XIXème siècle le long de la chaussée vers Quiévrain. La ligne fut électrifiée en 1914.
Patrimoine
Eglise paroissiale Saint-Martin
L’église précédente, démolie en 1879, avait été construite au XVIIème siècle et réaménagée à plusieurs reprises. Elle avait encore été agrandie en 1838. Elle était entourée d’un cimetière.
De 1989 à 1992, des fouilles ont été réalisées. Elles ont permis de retrouver des vestiges de l’ancienne église médiévale et du cimetière. Sont aussi apparues des fondations et des structures souterraines de l’abbaye, datées du XIème au XVIIème siècle. Et sous celles-ci, des « fonds de cabanes » des IXème et Xème siècles, traces du village primitif ou du monastère.
Situation géographique : dans la vallée de la Haine
Cours d’eau : la Haine, aujourd’hui confondue avec le canal Hensies-Condé
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : des marécages
Nature du sol : alluvionnaire
Nature du sous-sol : grès, schistes, houille
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Non documentée
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté. Au milieu du VIIème siècle, Saint-Landelin, avec l’appui de l’évêque Aubert de Cambrai et des rois mérovingiens, fonda l’abbaye de Crespin. Les moines obtinrent alors tout un territoire qui correspond aujourd’hui à peu près à celui de Saint-Aybert et à une grande partie de celui de Crespin.
Deuxième Moyen-Age – le village
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : le nom du saint
Epoque de son apparition:
Aybert (1060-1140) naquit à Espain (Bléharies), entre Saint-Amand et Tournai. Très tôt élevé dans un christianisme strict, il s’adonnait à des prières, des privations, des jeûnes et des mortifications. Jeune homme, il quitta la résidence familiale pour aller vivre une solitude empreinte de pénitence. Il rejoignit un ermite qui s’était isolé du monastère de Crespin.
L’abbé Renier de Crespin leur offrit de les accompagner dans son voyage à Rome. Sa mission était d’obtenir du pape Urbain II la confirmation des droits féodaux et des privilèges de l’abbaye, qui venait de se reconstituer, près de deux siècles après avoir été détruite par les Vikings.
Aybert, au retour, demanda à entrer au monastère. Il avait alors 30 ans. Il y passa 25 ans à s’occuper des malades. Ensuite, il obtint de l’abbé d’aller à nouveau vivre seul dans cette zone mi-boisée, mi-marécageuse au bord de la Haine. Il s’y construisit une cabane de branchages et érigea une chapelle dédiée à la Vierge.
Pendant 25 ans encore, il partagea son existence entre la pénitence et la prière, apportant à ceux qui le consultaient des conseils et des confessions. On lui faisait l’aumône, qu’il restituait à l’abbaye. Godefroid, seigneur de Bouchain, lui fit même don de terres près d’Aniche. Gossuin de Mons lui donna en 1122 une partie de son domaine de Scopignies (l’actuel village de Saint-Aybert). Entretemps, il avait été ordonné prêtre par l’évêque et pouvait dire la messe.
Sa réputation fut telle dans la région que des foules entières venaient le voir. On lui attribua des miracles. Il aurait ainsi guéri le frère du comte Baudouin avec l’eau bénie de son puits. Puits qui devint célèbre par la suite.
A sa mort, à l’âge de 80 ans, on rassembla tout ce qui pouvait servir de reliques qu’on plaça dans des monastères et des lieux de culte (Hautmont, Valenciennes, Mons, Cambrai, Condé, Tournai, Espain, …) afin d’y organiser des pèlerinages rémunérateurs. A Crespin, on instaura un culte en son hommage.
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: une chaussée romaine passait non loin de là, sur le territoire d’Hensies
– sources d’eau ou cours d’eau: zones très humides
– source de bois: quelques bosquets, des saules et des peupliers
– proximité d’un lieu de pouvoir: l’abbaye de Crespin
Paroisse de Crespin. Paroisse propre dédiée à Saint-Aybert à partir du XIXème siècle.
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneurie
Là où a vécu Saint-Aybert s’est constitué un petit hameau, qui resta sous la dépendance de l’abbaye de Crespin. Les abbés y exercèrent leurs droits féodaux (cens, redevances, corvées, justice). Ceux-ci furent abolis en 1789.
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Etat : le royaume de France
Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
Département: Nord
Arrondissement : Valenciennes
Canton: Marly
Le hameau de Saint-Aybert fut détaché de Crespin pour devenir une commune autonome en 1837.
Economie
Saint-Aybert, à l’écart des grands axes de communication, vécut essentiellement d’un peu d’agriculture et d’élevage.
Patrimoine
Eglise Saint-Aybert, 1838
Bibliographie
St Aybert, par l’abbé Emile Trelcat – 1929, Desclée, de Brouwer, Lille