Obourg

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 920ha

Altitude: de 42 à 90m

Situation géographique : le village est situé en grande partie sur le versant nord de la vallée de la Haine

Cours d’eau : la Haine et son affluent l’Aubrecheuil

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la partie méridionale était marécageuse et le versant était boisé, largement défriché au moyen-âge

Nature du sol : sablonneux

Nature du sous-sol : crayeux, avec des blocs de silex

Préhistoire

Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis) :

Sur le site du Bois du Gard, on a découvert en 1950 des traces laissées par des Homo Heidelbergensis (ou des Homo Neandertalensis archaïques) datant de 250.000 ans (500.000 selon Denuit). Il s’agissait d’outils en silex débités selon des techniques particulières, décrites à Clacton-on-Sea au Royaume Uni (dont le nom de technique clactonienne) et découverts aussi à Mesvin, ce qui l’a autrefois fait appeler technique du mesvinien.

Paléolithique moyen (Homo Neandertalensis) : non documenté

Paléolithique supérieur (Homo Sapiens) :

Au « Bois du Gard » et au « Bois Saint Macaire », des traces d’habitat en plein air ont été étudiées et rapportées au magdalénien final (encore appelé pour cette période creswellien) datant de 12.500-8500 avt JC), soit à une période où le climat se réchauffait après la dernière période glaciaire.

De la même période, on aurait trouvé dans le bois des vestiges se rapportant à une succession de cultures lithiques

  • Du Hambourgien (12.000-9000) – traces de huttes circulaires entourées de pierres
  • Du Creswello-Tjongérien (9000), près de la chapelle St-Macaire
  • du Ahrenbourgien (8200-6800)

Mésolithique (Homo Sapiens) :

Des témoignages de présence humaine, attribuée à des sous-cultures de cette période (Tarenoisien et Maglemosien) : harpons. Découverts lors de la construction du canal du Centre.

Néolithique (Homo Sapiens) :

Comme à Spiennes, le sol d’Obourg et son sous-sol, étaient riches en silex. Les agriculteurs-éleveurs sédentaires de la deuxième période néolithique (Culture de Michelsberg) ont exploité des mines d’extraction de silex (connues dès la fin XIXème).

Trois stations néolithiques ont été décrites. Des haches polies ont été trouvées en 1981 au « Bois Saint-Macaire », dont une de grande dimension. Des outils en bois de cerf, utilisés pour creuser le sol, furent mis à jour au « Village » à la fin du XIXème siècle et en 1993. Tous ces vestiges sont datés 4690-4450, ce qui est relativement plus ancien qu’à Spiennes. Ce qui remet un peu en cause l’absence supposée de traces d’activité humaine entre la première culture néolithique (du Rubané) et la pleine Culture du Michelsberg comme à Spiennes.

Antiquité gallo-romaine

Des premiers siècles de notre ère, des substructions de bâtisses, des débris de vases et de tuiles, une coupe en bronze, des monnaies et des ustensiles ont été découverts (pas de précision).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Huit tombes mérovingiennes, contenant des armes, furent mises à jour sur le versant nord de la Haine (1966). Elles dateraient de la seconde moitié du VIème à la fin du VIème.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?1119?

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Alburg, 1119 (bulle du pape Calixte II)
  • Alborghen, 1183
  • Obourgg, 1186 (manuscrit tournaisien)
  • Ausbourg, 1616

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ce sont des noms à composante germanique

  • Ald-burgou, old-burg signifierait en francique : « vieux bourg ».
  • Ou Adalo Burg, « bourg d’Adalo »
  • Ou du latin Albus Burgus, « bourg blanc ».

Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: il n’existait pas de grande voie de communication à proximité, mais au moyen-âge, quelques centres féodaux se sont développés au XIème siècle (Saint-Denis, Havré, Le Roeulx) qui étaient reliés à Mons par des chemins. Une communauté villageoise a choisi de s’installer à proximité de l’un d’entre eux

sources d’eau ou cours d’eau: là où passait le ruisseau d’Aubrecheuil

source de bois: dans une zone très boisée. Le village est né dans une clairière de la forêt de Broqueroie.

proximité d’un lieu de pouvoir: l’abbaye de Saint-Denis

Paroisse dédiée à Saint-Martin. Dépendance de celle de Saint-Denis. Des moines venaient célébrer les offices à Obourg.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis.

Cette abbaye fut fondée en 1081 sur des territoires appartenant à l’abbaye Saint-Pierre de Mons (voisine de Sainte-Waudru).

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Trois ans après la fondation de l’abbaye, la comtesse Richilde lui donna le village voisin d’Obourg, qui appartenait aussi à l’abbaye Saint-Pierre. Les abbés de Saint-Denis exercèrent leurs pouvoirs féodaux sur les villageois d’Obourg. Ils se firent représenter par un mayeur et des échevins dès 1295. Par contre, ils n’accordèrent une loi-charte qu’en 1399.

Adrien de Montigny (XVIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Mons

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1971: Mons (mais Saint-Denis et Obourg étaient fusionnés depuis 1964).
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Ce territoire fut témoin d’une bataille en 1072 entre la comtesse Richilde, alors comtesse de Hainaut et de Flandre, et Robert le Frison, son beau-frère flamand, qui revendiquait le comté de Flandre.

En 1194, on partagea la forêt de Broqueroie entre les divers villages voisins (Havré, Obourg, Saint-Denis, Maisières, Casteau).

En 1678, eut lieu une bataille entre l’armée de Louis XIV et une armée hollandaise, venue au secours de la ville de Mons assiégée (« combat de Saint-Denis »). Il fallut constater de gros dommages dans le village.

Le 23 août 1914, lors de la bataille de Mons, un combat eut lieu entre Allemands et Anglais, ces derniers devant tenir le pont sur le canal du Centre.

Economie

A l’époque néolithique, on exploita le silex. Il s’agissait d’une population de sédentaires, agriculteurs et éleveurs.

Le secteur agricole

Pendant toutes les périodes qui ont suivi, des exploitations agricoles ont existé sur le territoire d’Obourg. Les maraîchers allaient vendre leurs vivres sur le marché de Mons et furent exemptés de tonlieu (taxe d’entrée des marchandises dans la ville) dès le XIIIème siècle.

Depuis le Moyen-Age, on mentionne :

  • la ferme-château des Wartons (citée avant le XIVème), appartenant à l’abbaye de Saint-Denis
  • deux censes : du Tordoir, de la Cour des Dames (1348), des mêmes propriétaires

Il existait un moulin banal (déjà cité en 1395) pour les habitants des deux villages voisins d’Obourg et Saint-Denis. Vers 1830, il existait encore deux moulins à farine et un moulin à huile.

Outre les céréales, on cultiva aussi de la chicorée, du houblon et du tabac. Ce dernier fut une spécialité d’Obourg durant 250 ans jusqu’au début des années ‘1970.

Il y eut une brasserie, une fabrique de chicorée et une de chocolat.

On exploita aussi le bois de la forêt.

Exploitation du sous-sol:

  • carrières de grès
  • carrières de craie pour cimenterie dès le XIXème siècle

Un zoning industriel a été aménagé le long du canal du Centre. En 1911, fut créée la Société des Ciments artificiels d’Obourg (extraction de craie, fours de production de ciment). Les carrières furent creusées au nord du canal. On y extrayait la craie qui était amenée par un ruban transporteur vers la cimenterie. Elle était alors transformée en ciment dans quatre grands fours.

Par la suite, elle subit plusieurs changements de dénomination à l’occasion de fusions et d’acquisitions. Elle s’appelle Holcim depuis 2002 et Lafarge-Holcim depuis 2016. Depuis le début du siècle, l’entreprise n’a cessé de s’étendre.

Plusieurs carrières ont été inondées et forment des étangs artificiels.

Une « Maison des Sciences de la Vie et de la Terre » a vu le jour en 2001 et organise des expositions et des stages.

Voies de communication

Obourg était excentré des grandes voies de communication dans l’Antiquité et au Moyen-Age. Ce qui n’a pas empêché qu’il y eut un habitat dans le premier millénaire, même s’il fut peut-être périodique. Le noyau du village s’est constitué sur le chemin de Mons à l’abbaye de Saint-Denis.

La Haine n’était pas navigable ici.

L’industrialisation au XIXème siècle a bénéficié

  • de la ligne de chemin de fer de Mons à La Louvière (n°118) avec une gare mise en service en 1849
  • du Canal du Centre
Patrimoine

Eglise St Martin

Le clocher actuel, gothique, est de  1547 et sa flèche de 1590. Le reste fut reconstruit en 1841

Chapelle de St Macaire

Edifiée en 1616 et lieu de pèlerinages. L’année précédente, une épidémie ravagea Mons et la région. L’abbé de Saint-Denis fit venir de Gand dans son abbaye les reliques de Saint-Macaire qu’on implora pour faire cesser le fléau. Comme toute épidémie, elle se termina, mais on continua à prier le saint par la suite.

Cense de la Cour des Dames

C’était une dépendance de l’abbaye, construite en 1348. Elle fut incendiée en 1617. Elle aurait servi de logement aux chanoinesses de Sainte-Waudru lors de leurs visites à l’abbé de Saint-Denis. On constate aujourd’hui la subsistance de quelques bâtiments du XVIIIème (grange de 1787).

Mesvin

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 224 ha – Altitude: de 41m (au nord) jusqu’à 70m (au sud)

Situation géographique : Village situé dans la vallée de la Trouille, sur son versant sud en pente vers le plateau de Bavay (hauts-Pays), établi le long de son affluent le By.

Cours d’eau : le By et le ruisseau de Nouvelles

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : le bas était marécageux, le versant était couvert d’arbres appartenant à la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : crayeux, grès (pierre bleue)

Préhistoire
Hainosaurus Bernardi (Musée d’Histoire Naturelle de Bruxelles)

Lors de l’exploitation des carrières de craie phosphatée à la fin du XIXème siècle, on a découvert à Mesvin des ossements fossiles d’un grand saurien de l’époque des dinosaures. On l’a dénommé Hainosaurus Bernardi). Il faisait 12m de long et était muni de nageoires, car il vivait dans la mer.

Le grand intérêt de ce village est son passé préhistorique.

Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis) :

Au XIXème siècle, lors de la mise en place de la ligne de chemin de fer Mons-Chimay (1867), une tranchée fut creusée sur le territoire de Mesvin, sur le petit plateau entre le By et la Wampe, qui permit de mettre à jour des vestiges remontant à la jonction du paléolithique inférieur et du paléolithique moyen. Les archéologues plus récemment ont dénommé ce site « Mesvin IV » qu’ils ont daté de 250.000 ans (entre 350.000 et 225.000, selon Baudet). Cette période est intermédiaire entre la période interglaciaire Mindel-Riss (réchauffement humide du climat) et la période glaciaire Riss (refroidissement sec). C’est à ce moment que les Homo Erectus, du genre Homo Heidelbergensis, présents sur le sol ouest-européen, se sont progressivement transformés en Homo Neandertalensis.

Ce qui a intéressé les chercheurs, c’est la nature des silex taillés. Delvaux (1885) et Rutot (1914) les ont décrits et les ont même attribués à une technique nouvelle de taille, dénommée « mesvinienne ». En fait, celle-ci est à rattacher à une autre plus connue dans le milieu préhistorique, la « technique clactonienne », décrite à Clacton-on-Sea (Grande-Bretagne), et remontant à 500.000 ans. Les silex de Mesvin sont en fait le résultat d’une évolution de cette technique vers la « technique de débitage Levallois », propre aux Hommes de Neandertal. Cette technique permettait d’obtenir de grands éclats réguliers qui servaient à découper la viande, les peaux, …

Il semblerait qu’à cette époque, un groupe humain de culture commune nomadisait entre l’Angleterre et l’Elbe, dans le nord de la France (au nord de la crête de l’Artois), la Belgique et les Pays-Bas, directement au sud des grands glaciers. Ceux-ci avaient absorbé de grandes quantités d’eau, ce qui abaissait fortement le niveau des mers, notamment la Mer du Nord. On passait à sec le Pas-de-Calais. Ce groupe pratiquait ce type de débitage des blocs de silex pour fabriquer leurs outils quotidiens.

Au même moment, plus au sud, dans la Somme et le Bassin Parisien, un autre groupe humain pratiquait la technique « acheuléenne » de façonnage des silex, obtenant notamment des bifaces pouvant servir de racloirs et de couteaux. Certains d’entre eux sont remontés vers la Champagne et la vallée de la Sambre et se sont mêlés aux premiers.

Lors d’un réchauffement, le niveau des mers est remonté, ce qui a induit une « submersion maritime » du territoire, chassant les humains plus à l’est. Lorsqu’elle s’est retirée, avec la période glaciaire du Riss (Campinien), elle a laissé de grosses couches de sédiments sableux.

A nouveau, lors de la période suivante (Hesbayenne), la fonte des glaciers rissiens provoqua une grande crue qui a déposé une importante couche de limon sur le sol Campinien. Ce limon ne contient pas d’artéfacts humains, démontrant par-là que la région était inhabitée pendant la période glaciaire.

De nombreux artefacts lithiques ont été retrouvés à Mesvin: des éclats Levallois abondants à préparation centripète ou unipolaire, des nucleus de type discoïde après emploi qui ont servi à façonner des racloirs, des grattoirs, des silex à encoches, des denticulés et quelques bifaces à dos. Ces outils servaient au travail du bois et de la peau, ainsi qu’à la découpe de la viande.

Pour rappel, au paléolithique, les hommes se contentaient, dans leurs pérégrinations, de ramasser les silex qui convenaient à la confection de leurs outils. On en retrouve des témoignages dans les zones les plus riches et c’était le cas dans le bassin sud-est de Mons. Ils ne s’installaient pas alors pour creuser profondément.

Néolithique (Homo Sapiens) :

Comme à Spiennes, les hommes de cette période, qui a vu naître la sédentarisation, l’agriculture et l’élevage, ont également creusé le sol pour extraire du silex.

Dès 1957, on a retrouvé des structures d’extraction (cinq puits), datées entre 4250 et 3750, sur le site « Sans Pareil », près de la chaussée de Maubeuge, au sud du territoire. De nouvelles fouilles préventives réalisées en 2006 ont confirmé la présence d’une autre galerie. Elles furent l’œuvre d’Homo sapiens de la Civilisation de Michelsberg, qui dominait à cette époque la région. On y a découvert de belles haches de silex et des outils en bois de cerf (A. Lemonnier, XIXème). Les outils en bois de cerf et en os servaient à creuser les galeries et à détacher les blocs de silex.

Antiquité gallo-romaine

La chaussée romaine Bavay-Utrecht passait sur l’actuel territoire de Mesvin. On a trouvé à proximité des vestiges gallo-romains (non précisés).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Des tombes mérovingiennes ont été trouvées et fouillées en 1892 sur la rive gauche du ruisseau de Nouvelles (affluent de la Trouille) qui pourraient dater du la fin du VIème siècle.

Au VIIème siècle, Vincent Madelgaire, originaire (dit-on) de Strépy, y possédait des terres qu’il légua vers 650 à l’abbaye de Soignies qu’il venait de fonder. Ce qui fut confirmé en 965 par un diplôme du pape, alors que l’empereur Othon Ier et son frère Brunon, archevêque de Cologne et duc de Lotharingie, relevaient l’abbaye de Soignies, détruite lors des raids vikings du siècle précédent, et la transformaient en chapitre royal Saint-Vincent.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : ???

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

Machtwinus fundus, terme germanique latinisé, signifierait la propriété de Machtwin.

Epoque de son apparition: ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine (actuelle rue Brunehaut)

sources d’eau ou cours d’eau: By

source de bois: toute la zone était boisée et fut défrichée. Il en reste de rares vestiges (sud-ouest)

proximité d’un lieu de pouvoir: ferme de l’abbaye de Soignies

Paroisse dédiée à Saint-Vincent (dépendance de celle de Ciply, dont le curé venait célébrer les offices à Mesvin). Avec le décret du 23 vendémiaire an XII (16 octobre 1803), sous Napoléon, le territoire du village fut placé sous la juridiction spirituelle du curé d’Hyon. Cela dura jusqu’en 1835, date à laquelle les habitants de Mesvin eurent une paroisse autonome.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes.

Abbaye de Bélian. D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Abbaye de Bélian (dit aussi de Monastère de Bethléem). Située le long de la chaussée romaine, elle fut fondée en 1244 par Wauthier Harduin, chanoine de la Collégiale Sainte-Waudru. Cet établissement fut destiné à des moniales qui suivaient la Règle de Saint-Augustin (vie contemplative). C’était une abbaye-fille de l’abbaye de Saint-Victor de Paris, dont certaines religieuses vinrent résider à Bélian. Elle fut supprimée par la Révolution.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Les droits fonciers et seigneuriaux (rentes, corvées) étaient détenus par le chapitre royal St-Vincent de Soignies, qui y détenait les trois justices et y entretenait une ferme abbatiale. Ceux-ci étaient vassaux des comtes de Hainaut, puis des souverains qui leur ont succédé.

Le village était administré par un maire héréditaire et des échevins, au nom de l’abbé de Soignies. Les comtes ont exempté les habitants de Mesvin du tonlieu de Mons, leur permettant de venir vendre leurs produits sur le marché de la ville.

La commune

La population étant insuffisante, il n’y eut pas d’institution communale.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)
Période française (1794-1814)

L’abbaye de Soignies perdit ses droits seigneuriaux sur les terres de Mesvin par le décret du 15 fructidor an IV (1 septembre 1796).

Département: Jemappes

Canton: Mons

Carte de Ferraris (XVIIIème)
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Le village souffrit, comme ses voisins (Cuesmes et Hyon) des sièges de la ville de Mons. Ce fut particulièrement le cas lors de celui de 1572 par le duc d’Albe.

Economie

Elle était essentiellement agricole (céréales, lin, colza, cultures maraîchères pour le marché de Mons). Les abbayes de Soignies et de Bélian y entretenaient des fermes.

Dans le but de rendre la Trouille navigable dans Mons, le comte Guillaume IV, au XIVème siècle, fit creuser à Mesvin et dans les environs de vastes viviers pour régulariser le débit de la rivière. Ces viviers ont disparu.

Exploitation du sous-sol

Du XVIIème au XIXème, on a extrait de la pierre bleue du sous-sol de Mesvin, qui a servi à renforcer les fortifications montoises. Cette activité a cessé en 1830.

On y aussi, comme à Ciply et Cuesmes, extrait de la chaux phosphatée entre 1879 et 1924.

Il exista à cette époque deux fabriques d’engrais chimiques.

La Société des Charbonnages de Ciply obtint la concession des mines sous Mesvin. Cependant il n’y eut jamais de puits dans le village. Des habitants de Ciply allèrent au XIXème siècle travailler dans les mines de Flénu.

Voies de communication

Par la route: Mesvin est née au bord de l’ancienne chaussée romaine. Dès le VIIIème siècle, le chemin qui reliait Mons à Maubeuge passait au sud du village. Il fut aménagé en chaussée pavée au XVIIIème siècle. D’autres chemins ou sentiers  reliaient Mesvin aux villages voisins (Ciply, Spiennes, Nouvelles).

Par le train: la ligne Mons-Chimay passait sur le territoire de Mesvin (je n’ai pas la notion d’une gare)

Par le tramway: le tram passait aussi, venant de Ciply et allant à Spiennes

Patrimoine

Eglise St Vincent

Une chapelle, secours de la paroisse de Ciply, exista avant d’être agrandie en 1895 pour donner l’église actuelle, de style néo-gothique.

 

 

 

 

 

Maisières

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 603 ha (dont 225 ha de bois)
Altitude:  de 37 à 89m
Situation géographique: Le village s’est constitué sur le versant nord de la vallée de la Haine.

Cours d’eau: le Rissouris traverse le village du nord-ouest vers le sud-est avant d’aller se jeter dans la Haine (aujourd’hui le canal du Centre). Il reçoit les eaux du ruisseau des Brognons. Tous deux descendent des bois.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): il devait être complètement boisé, faisant partie de la Forêt de Broqueroie, elle-même composante de la Forêt Charbonnière. Il en reste de grandes portions au nord et à l’ouest.

Nature du sol: sablonneux

Nature du sous-sol: grès, craie, silex

Préhistoire

Paléolithique supérieur

Cette période est particulièrement intéressante ici, car on y a découvert et soigneusement fouillé le site de Maisières-Canal (sur la berge nord-est du canal du Centre), lors de travaux effectués en 1966-68 (de Heinzelin, Haesaerts). Ces fouilles ont été reprises en 2000. Ce site est daté de 30-28.000. Il correspond à la Culture gravettienne (30.000-22.000) des Homo Sapiens.

Les derniers Néanderthaliens venaient de disparaître (sans doute plus au sud de l’Europe). La période était particulièrement rigoureuse. Il s’agit de la dernière période glaciaire dont l’apogée se situe entre 22.000 et 18.000. A cette époque, ces hommes préféraient des grottes et les abris-sous-roches (comme dans les vallées de la Meuse et de ses affluents). Le site de Maisières est un des deux sites gravettiens connus de plein air en Belgique.

L’homme était encore nomade, à la recherche des moyens de subsistance, végétaux rares en ces temps glaciaires, animaux de troupeaux (rennes, mammouths, bisons) et silex de qualité pour fabriquer ses outils. Et cela, ils le trouvaient dans le bassin crayeux de Mons où le silex affleurait sur les versants des vallées. Les archéologues ont mis en évidence deux zones :

  • « le champ de fouilles » : 34.000 artefacts lithiques (objets en pierre), objets en os, ivoire et bois de cervidés
  • « l’atelier de taille », dégagé en 1967 et mieux étudié entre 2000 et 2003 : ensemble de lames, déchets de taille, racloirs, burins, (en silex d’Obourg)

Une grande partie de ces vestiges dateraient même de la période précédente de la Culture aurignacienne (v.32-33.000), la première des cultures d’Homo Sapiens en Europe. Cette occupation est contemporaine de celles des grottes mosanes. Ceux de là-bas allaient chercher le matériel lithique en Hesbaye.

A Maisières, on travaillait le silex ramassé en bordure de Haine, on préparait des nucleus qui étaient soit exportés tels quels, soit débités pour en faire des outils de découpage de la viande et des peaux (burins, grattoirs).

De la période néolithique (4500-2000), contemporaine des mines de Spiennes et d’Obourg, on a dégagé de la terre des haches et des outils en silex.

Antiquité gallo-romaine

La chaussée romaine Bavay-Asse-Utrecht, qui contournait la colline de Mons (Castriclocus Mons) , remontait vers le nord à travers les actuels territoires de Nimy et Maisières.

On pense qu’un vicus s’est développé à proximité de la chaussée, sur le lieu-dit de « l’Espiniau », au départ probablement d’un relai (mansio), selon Leblois (2005). On y découvert des fragments de tuiles, des tessons de céramique sigillée importée d’Argonne et de céramique commune de Trèves et d’origines diverses, des objets en bronze, des clous, des clefs et des objets en fer. Ces vestiges de fouilles peuvent également correspondre à ceux d’une villa gallo-romaine, relativement aisée (capacité d’acheter des objets de luxe importés).

En d’autres endroits, on a également récolté lors de fouilles

  • Au « Mur des païens » : des monnaies romaines, des tuiles, des poteries, des urnes
  • Dans la Grand-rue : des tessons de récipients en céramique (sigillée, commune, répandu dans la seconde moitié IIème et IIIème).

En 2008, on a mis à jour une fosse-dépotoir, comblée au IIIème siècle, et qui recelait de poignées de meuble en alliage cuivreux (IIIème siècle), de céramique sigillée du centre de la Gaule et d’Argonne, de céramique commune. On en conclut à l’existence de deux niveaux d’occupation :

  • L’un antérieur à l’époque flavienne (céramiques), soit au Ier siècle après J.C.
  • Un plus tardif du IIème et IIIème siècle : des céramiques notamment d’origine italique, des objets en bronze.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Le territoire appartenait à la famille de Saint Aye, cousine de Sainte-Waudru, à qui elle a succédé à la tête de l’abbaye. Elle en fit don à son établissement.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1181
Toponymie (anciennes orthographes): ???

Etymologie (hypothèses d’origine du nom).

Maceria, qui en latin signifie « murs, bâtisses ». Cette appellation fait-elle référence au « Mur des Païens », vestige subsistant d’une villa gallo-romaine ?

Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence:
voies de communication: la chaussée romaine et le chemin de Mons à Soignies (reliant les deux abbayes)
sources d’eau ou cours d’eau: le Rissouris
source de bois: le territoire en était couvert et fut défriché pour permettre la constitution de la communauté villageoise
proximité d’un lieu de pouvoir: abbaye

Paroisse dédiée à: Saint-Martin. Elle fut longtemps un secours (dépendance de celle de Nimy).
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné:
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le village qui s’est constitué était donc un domaine appartenant à l’abbaye, puis au chapitre de Sainte Waudru de Mons. Celui-ci en assurait les droits seigneuriaux (justice, corvées, impôts). Il y entretenait une exploitation agricole, qui remontait peut-être à la période franque mérovingienne.

Il est mentionné pour la première fois en 1181 (confirmation par le pape Lucius III de l’appartenance du village au chapitre montois) et encore en 1194 (acte de partage de la Forêt de Broqueroye). Le duc Philippe le Bon confirma cette appartenance en 1458.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème siècle)

Ses habitants avaient un droit d’usage dans la forêt de Broqueroye qui couvrait alors tout le nord et l’est du village. Au XIIIème siècle, ses marchands maraîchers qui allaient vendre leurs produits sur le marché de Mons furent exemptés du droit de passage (tonlieu).

Commune

En fait, Maisières était considéré comme un hameau de Nimy et fut administré par le maire et les échevins de ce lieu, fait déjà évoqué à la fin du XIIème siècle par le chroniqueur Gislebert de Mons.

La commune obtint sa charte-loi en 1388, lui accordant des privilèges et la possibilité de se gérer. Cette charte fut développée en 1512.

Cependant Maisières et Nimy étaient considérés comme des fiefs distincts.

Les deux villages restèrent réunis jusqu’en 1868 (loi de démembrement). Maisières devint ensuite autonome, avant d’être réunie à Mons en 1971.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

Département: Jemappes
Canton: Mons

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1971: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1821, le prince Frédéric d’Orange, fils du roi Guillaume Ier, vint inspecter un polygone d’artillerie établi sur Maisières (« Camp de Casteau »), là où les garnisons de Mons venaient faire des exercices. On y réalisa aussi des grandes manœuvres en 1825.

Le 25 septembre 1831, on vit sur la plaine de Nimy-Maisières un grand rassemblement de troupes françaises, commandées par le maréchal Gérard, venues au secours des forces belges pour contrer l’invasion hollandaise.

Economie

Exploitation forestière (chênes). La forêt, sur les territoires de Nimy et de Maisières, fut presque totalement défrichée en 1827-1828.

Agriculture plutôt réduite, due à un sol relativement pauvre. On y trouvait plutôt des prairies consacrées à l’élevage.

Moulins à farine, déjà mentionnés en 1343, appartenant au chapitre (dont le Moulin des Dames, encore présent au XIXème).

Deux petites fabriques de chicorée (XIXème).

Exploitation du sous-sol

Carrières de grès pour production de pavés et de revêtements pour fours de cimenterie (jusqu’en 1960). Cette carrière était déjà exploitée par les chanoinesses en 1447, notamment pour la construction de l’église Saint-Germain.

Le silex fut exploité aussi tardivement pour fabriquer de la pierre à fusil.

Piperie (XIXème).

En 1967, le SHAPE s’est installé en partie (127ha) sur le territoire de Maisières.

Voies de communication

Par la route:

  • la chaussée antique romaine,
  • le chemin médiéval de Mons à Soignies, qui fut pavé au début du XVIIIème siècle
  • l’autoroute A7

Par le tramway: ligne 15 entre Mons et Soignies, arrêtée en 1859

Le canal du Centre

Patrimoine

Eglise St Martin. Un édifice roman fut démoli en 1851 au quartier de « La Fontaine », en bas du village et plutôt éloigné du centre de celui-ci. Le site fut déplacé et reconstruit en gothique dès 1852 à l’emplacement actuel au centre du village, près de la Grand-Route. Les briques ont été confectionnées avec de l’argile locale.

Un château médiéval exista sur le territoire de Maisières. Y habitaient sans doute les baillis représentant le chapitre. Au XVIème, ils appartenaient à la famille de Roisin. Il fut réaménagé au XIXème par les comtes Cornet d’Elzius.

Ghlin

Entité communale de Mons

Le territoire 

Superficie: 2146 ha – Altitude: de 28m (au sud) jusqu’à 89m (au nord du bois)

Situation géographique: le village de Ghlin est situé dans la plaine de la vallée de la Haine, au nord-ouest de Mons

Cours d’eau: la Haine, tout au sud, et son affluent, le ruisseau d’Erbisoeul, qui le traverse de part en part et qui joua sans doute un rôle dans l’économie du village. Les rus et fossés d’irrigation sont nombreux.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): le fond de vallée était très marécageux. De nombreux endroits aujourd’hui portent encore une appellation qui rappelle ces marais. En remontant vers le nord, on se trouvait dans une zone boisée, dont il reste encore une partie, reste de la Forêt de Broqueroie, elle-même vestige de la Forêt Charbonnière.

Nature du sol: alluvionnaire/marécageux au sud et sablonneux au nord (ce qui ne se prêtait pas bien à l’agriculture).
Nature du sous-sol: un peu de houille dans le massif de  grès et de schiste, déposé à l’ère primaire, recouvert par une couche crayeuse au secondaire.

Préhistoire

Nous sommes peu documentés à propos des découvertes archéologiques. Au XIXème et début du XXème, on aurait trouvé des objets en silex non précisés (outils).

Une « pierre celtique » y aurait existé (dénomination aujourd’hui désuète et donc difficile à classer, sans doute un vieux menhir de la période néolithique).

Plus récemment, lors de l’aménagement du site industriel Ghlin-Baudour, au nord du village, on a découvert:

  • Des éclats de silex du paléolithique moyen obtenus par débitage Levallois, pratiqué par l’homme de Néandertal
  • Des objets en silex plus nombreux de la période néolithique (éclats, talon de hache polie, percuteur) principalement de la première partie (culture danubienne du rubané ou de celle de Blicquy).

On sait aujourd’hui que dans cette région, depuis Villerot et Baudour jusqu’à Ghlin, on extrayait du sol du silex que l’on taillait et qu’on appelait « silex de Ghlin ». Lors de la période suivante (culture de Michelsberg), ce silex fut supplanté par celui de Spiennes et d’Obourg, de meilleure qualité ou plus probablement plus facile à exploiter sur ces plateaux crayeux, plutôt que dans les terrains marécageux ghlinois.

On aurait au XIXème siècle (Duvivier) découvert des objets de l’âge du bronze dans des tombelles: javelot de bronze, une hachette en bronze.

Ainsi que des anneaux de fer de l’âge du fer (sans précision de période, plus probablement de celle de la Tène, car les objets en fer dans la région étaient rares lors de la période de Hallstatt).

Antiquité gallo-romaine

Un dépôt monétaire a été découvert en 1954 à 3km de la chaussée Bavay-Asse (à l’est du village). Il aurait été enfoui en 313 et était composé de 230 pièces : Dioclétien, Maximien Hercule, Constance Chlore, Maximien Galère, Sévère, Maximin (296-305 pour les plus anciennes) – frappées dans les ateliers trévire, lyonnais et londonien.

Nous n’avons pas trouvé mention d’une structure d’habitat romain sur le territoire de Ghlin. Mais l’historien Vinchant du XVIIème signale la découverte de tombes gallo-romaines contenant des monnaies et des céramiques.

Mr Houdart évoque des objets divers d’époque gallo-romaine découverts çà et là dans des champs, ainsi que des tumuli.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Il exista une petite nécropole mérovingienne, ce qui pourrait évoquer un habitat à cette époque qui n’aurait pas laissé d’autre trace. Il en existait de plus importantes à Cuesmes et Ciply.

Deuxième Moyen-Age – origine du village

Première mention: 974

Toponymie (anciennes orthographes)

  • Gelliniacum (974, infra)
  • Geslin (± 1175 ; 1185)
  • Gellin ou Ghellin (1179-80 ; 1180 ; ±1191 ; 1220 ; 1243)
  • Gelin (1189 ?)
  • Gerlin (1220)
  • Gellyn (1220)

Etymologie (hypothèses d’origine du nom)

  • Gelliniacum (bas latin) : « basse-cour » (de gallina « poule ») signifierait donc « à la basse-cour »
  • Gelliniacum  du nom gallo-romain Gallinius,  signifierait « propriété des Gallinius ».
  • Glyn ou Gwlin (celtique) : vallée boisée

Epoque de son apparition: probablement le Xème siècle. Le village existait en 974, cité dans un acte de l’empereur Othon (don à l’abbaye de Crespin de cinq manses de terres agricoles, avec ses bois, ses fermes et ses serfs)

Facteurs ayant favorisé son émergence

voies de communication: il existait sur le territoire un chemin qui reliait Mons à Tournai et qui pourrait dater de la fin de la période franque

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau d’Erbisoeul et plusieurs petits rus

source de bois: tout le bois au nord du village

proximité d’un lieu de pouvoir: Mons

Paroisse dédiée à: Saint-Martin

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal Saint-Géry de Cambrai au XIIème siècle

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le vaste territoire de Ghlin faisait partie jadis du fisc royal (ou impérial) franc. Les comtes Régnier se l’approprièrent à la fin du IXème siècle. De ce grand domaine furent détachés plusieurs fiefs:

  • une seigneurie principale, décrite un peu plus loin
  • le fief de la Motte, qui comprenait des terres et un château, appelé parfois à tort “château de Milfort”, car situé dans la conscription du fief de Milfort, sans en faire partie
  • la seigneurie de Milfort (à l’ouest de l’église), fief lige relevant directement du comte. Il s’agissait de terres non bâties. Lors de la suppression de la féodalité, elle était la propriété de Pierre-Félix Maure, comte de Vinchant de Milfort, seigneur de la Haye, qui, à cette époue, possédait aussi le fief de la Motte. Il était de la famille de l’historien Vinchant. Le domaine passa ensuite dans les mains de plusieurs propriétaires successifs, avant de devenir un hôtel-restaurant.
  • un fief, attribué à l’abbaye de Crespin en 974
  • un fief, attribué à l’abbaye d’Anchin
  • des fiefs secondaires: celui du Moulineau, celui de la Picenière, celui du bois d’Arras

La seigneurie principale

Dans ses Annales, Vinchant mentionne un seigneur Jean (sans précision sur le nom) qui a donné la dîme de Ghlin au chapitre de Cambrai, avant 1180, année de la confirmation par le pape Alexandre III.

Maison de Condé

Il semble que la seigneurie principale fut attribuée par un comte à la famille de Condé au début du XIIIème siècle, peut-être déjà à la fin du siècle précédent, sous Baudouin V ou VI. Les circonstances paraissent difficiles à définir.

  • Isabeau de Bailleul (ancienne écriture de Beloeil) et de Morialmé avait épousé en 1220 en premières noces Nicolas I de Condé (1171-1230). C’est sans doute à cette époque que Ghlin entra dans les possessions de la famille de Condé, peut-être via cette Isabeau. Ces Condé étaient des fidèles du comte.
  • On sait qu’en 1243, Robert de Béthune, avoué d’Arras, et sa femme (secondes noces) Isabeau de Beloeil-Condé (1190-1260), abornèrent par charte la douzième partie du bois de Ghlin. Ils firent donation à la commune de Ghlin de tous les waressais (terrains vagues) et pâturages sur lesquels s’exerçait un droit d’usage (un chapon à payer au seigneur et une rente de 11 livres aux pauvres).
  • Jacques I (Jakèmes) de Condé ( ?-1259), leur fils, semble avoir aussi porté le titre de seigneur de Ghlin.
  • Son fils, Nicolas II de Condé (v1230-v1293) fit donation à la commune de Ghlin de terres sur lesquelles elle exerçait un droit d’usage, moyennant une redevance. Se succédèrent ensuite :
  • Guillaume I de Condé (1275-1302), fils du précédent
  • Jean de Condé (avt1302-1339/1353), fils du précédent, mort sans postérité.
  • Son frère cadet, Robert de Condé (1300-1359) lui succéda.
  • Jean II de Condé (1349-1391/1396 ?), fils du précédent. Comme il n’avait pas encore dix ans à la mort de son père, c’est son beau-frère Siger/Sohier II, seigneur d’Enghien, qui fut chargé de sa tutelle. Il mourut sans héritier direct.
  • Ce sont les descendants de sa tante Jeanne de Condé (1289-1325) qui entrèrent en possession de ses biens. Elle avait épousé Fastré III de Ligne (1280-1337) dont les descendants héritèrent notamment de Ghlin.

Maison de Ligne

Michel II de Ligne ( ?v1387) revendit Ghlin aux seigneurs de Havré en 1385. Les familles qui possédèrent ce titre le conservèrent, ainsi que Ghlin, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime féodal en 1793.

Maison d’Enghien

  • Gérard II d’Enghien (v1320-1385). Ce serait lui qui aurait acheté la seigneurie de Ghlin en 1385. Une autre version (Houdart) explique que Catherine de Ligne, dernière héritière, donna Ghlin à son neveu, Gérard d’Enghien. A la mort de son père, il dirigea la seigneurie de Havré sous la tutelle de sa sœur aînée, Jeanne d’Enghien ( ?-1425). Celle-ci avait épousé  Jacques III de Werchin, puis Jacques d’Harcourt.
  • Gérard II légua ensuite la seigneurie à son fils Jacques d’Enghien ( ?-1427) qui la légua à son tour à Christophe de Harcourt, fils de Jeanne.

Maison de Harcourt

  • Christophe de Harcourt ( ?-1427). Fils de Jeanne d’Enghien et de Jacques de Harcourt, il bénéficia peu du legs de son cousin Gérard II, puisqu’il décéda rapidement sans postérité.
  • La seigneurie passa alors à son frère Jean de Harcourt ( ?-1452), alors évêque d’Amiens.
  • Finalement, elle échoua en 1439 dans les mains de sa nièce Marie de Harcourt ( ?-1464) qui avait épousé Jean d’Orléans.

Maison d’Orléans

  • Jean, bâtard d’Orléans (1402-1468). C’était un fils illégitime que Louis I d’Orléans (frère du roi de France Charles VI) a eu de Mariette « Yolande » d’Enghien, fille de Jacques d’Enghien qui légua Havré à sa cousine Marie de Harcourt. Il était déjà comte de divers domaines dont Porcien, Dunois, Châteaudun et Longueville. Il devint seigneur d’Havré et de Ghlin en épousant Marie de Harcourt en 1439.
  • François d’Orléans-Longueville (1447-1491), fils du précédent. Comte de Dunois, de Tancarville, de Montgomery, vicomte de Melun, duc de Longueville, grand chambellan de France, gouverneur de Normandie et du Dauphiné. Il épousa en 1466 Agnès de Savoie
  • François II d’Orléans-Longueville (v1480-1512), fils du précédent, duc de Longueville, comte de Dunois, de Tancarville et de Montgomery. Il épousa en 1505 Françoise de Valois. Leur fils Jean, décédant jeune, les domaines passèrent à son oncle Louis d’Orléans qui en revendit une partie, dont Havré et Ghlin.

Maison de Croÿ

  • Philippe II de Croÿ (1496-1549), fils d’Henri de Croÿ, il hérita de son père et de son oncle Guillaume de nombreux domaines (Beaumont, Porcien, Chièvres, Heverlee, Aerschot, Chimay, Quiévrain, Avesnes, Landrecies). En 1518, il acheta Havré et Ghlin à Louis d’Orléans. Par la suite, Charles Quint lui accorda encore Quevaucamps et Granglise.
  • Il donna Havré et Ghlin à son fils Charles Philippe de Croÿ (1549-1613), issu de son second mariage, qui fut à la base de la lignée Croÿ-Havré. Ce dernier vit la terre d’Havré érigée en marquisat en 1574 par le roi d’Espagne, Philippe II.
Ghlin, d’après Adrien de Montigny (fin XVIème siècle)

Suivirent :

  • Charles Alexandre de Croÿ (1581-1624), fils du précédent
  • Sa fille Marie-Claire de Croÿ (1605-1664) épousa successivement deux cousins.
  • C’est avec le second, Philippe François de Croÿ qu’elle eut Ferdinand François Joseph de Croÿ (1644-1694) qui continua la lignée Havré, érigée alors en duché par le roi Philippe IV d’Espagne.
  • Charles Antoine Joseph de Croÿ (1683-1710), fils du précédent – pas de postérité
  • Jean Baptiste François Joseph de Croÿ (1686-1737), son frère
  • Louis Joseph Ferdinand de Croÿ (1713-1761), fils du précédent
  • Joseph Anne Maximilien de Croÿ (1744-1839), fils du précédent. C’est avec lui que se termina l’Ancien Régime féodal en 1794. Auparavant il avait été député de la noblesse aux Etats Généraux en 1789. Hostile à toute réforme de la monarchie française, aux droits de l’Homme, il émigra dès 1791 en Allemagne, puis en Espagne. Il restera à Madrid comme représentant du roi Louis XVIII. Il accompagnera celui-ci lors de son retour en France en 1814. Fervent aristocrate, il refusera le serment au roi Louis Philippe en 1830. Il se retira dans son domaine d’Havré, où il mourut en 1839.
Carte de Ferraris (XVIIème siècle)

Période française (1794-1814)

  • Département: Jemappes
  • Canton: Mons

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)

  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Commune: Ghlin fusionna avec Mons dès 1971.

Commune

Ghlin fut un des huit villages exemptés du tonlieu de Mons, dès le XIIIème siècle, selon une charte de 1252 de Marguerite de Hainaut. Ce qui donna le doit aux paysans d’aller vendre leurs produits sur le marché de Mons dans devoir de taxe d’entrée.

Ses habitants eurent droit de pâture sur les prairies de Ste Waudru à Nimy-Maisières jusqu’en 1296.

Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1566, pendant les guerres religieuses, il y eut à Ghlin, comme à Baudour et à Cuesmes, des prêches protestantes.

Economie

Le sol étant peu fertile (sol sablonneux et marécageux), le bois, abondant dans les premiers siècles du village, fut la principale ressource.

Parmi les industries annexes de ce secteur, citons:

  • des brasseries
  • un moulin, celui à eau du Mouligneau (rue d’Herchies, à l’orée du bois). Il fut établi sur le ruisseau d’Erbisoeul (qui descend du plateau à travers les bois), via une dérivation. Il était déjà attesté en 1265. C’était le moulin banal, dont les revenus allaient au comte et au seigneur de Ghlin.
  • un autre moulin, celui d’Epinlieu, existait sur un bief de la Haine, à proximité de l’abbaye
  • des scieries et commerces du bois

Exploitation de la pierre

On a extrait du grès, qui fut utilisé pour les fortifications de Mons et ses pavés, ainsi que du calcaire crayeux destiné à la fabrication de la chaux.

Exploitation de la houille

La Société du Charbonnage du Nord de Flénu créa ici un site minier qui fonctionna de 1875 à 1921. On connait un puits, dit n°1. Sa productivité resta faible, car le terrain marécageux inondait régulièrement les galeries. On construisit à proximité la Cité du Petit Paris.

En 1967, une partie des terrains fut utilisée pour construire des immeubles sociaux (SORELOBO), détruits depuis lors. L’autre partie fut couverte de surfaces commerçantes. Le terril est devenu une zone boisée abritant de nombreuses espèces animales.

La verrerie du Moulineau  fut fondée en 1750 par Antoine-Lancelot Delobel, de Mons, grâce à un octroi de l’impératrice Marie-Thérèse. On y produisait du verre à vitre, du verre à bouteille et de la gobeleterie (à partir de 1769) : cristal fin et commun, compotiers, dame-jeannes, … Cela se faisait avec du sable local et de Grandrieu, des agents fondants et de la terre à creuset d’Hautrage. Elle fut reprise en location par Bonaventure de Bousies et Charles Demarbaix en 1806 (période française qui favorisait l’exportation), puis par Charles-Joseph Dubois. Elle ferma ses portes en 1860.

Il y eut aussi des bonneteries.

Fondée en 1885, l’institution « les Amis des Aveugles » a développé de nombreuses activités pour les malvoyants et les non-voyants : services d’assistance, centre de dressage pour chiens-guides, services médicaux, aide et guidance, école (Institut provincial pour aveugles), ateliers protégés (vannerie, conditionnement et manutention), centre de transcription en Braille, informatique adaptée avec clavier en braille.

En 1960, on aménagea la zone industrielle de Ghlin-Baudour-Tertre, située aux abords de l’autoroute Bruxelles-Mons et du canal Nimy-Blaton (Google, Verlica, Aleurope,  …)

Voies de communication

La route

Il est possible que le village soit né au bord du chemin médiéval qui allait de Mons à Tournai. Un autre chemin, qui allait de Mons à Condé, passait par Ghlin en direction d’Hautrage, probablement sur le même tracé.

En 1753, les Ghlinois obtinrent de l’impératrice Marie-Thérèse de paver le tronçon qui reliait le village au Fort-la-Haine, une citadelle de défense qui fut construite au XVIIème siècle devant la porte du Parc de Mons, qui avait remplacé l’abbaye d’Epinlieu. On y établit une barrière de péage (actuelle rue de Mons).

On construisit l’autoroute E19-E42 au début des années 1970.

La ligne de chemin de fer Bruxelles-Mons, avec arrêt à Ghlin (très excentré au nord-est du village), fut inaugurée en 1841. La gare a été mise en service en 1865.

La ligne vicinale Mons-Ghlin fut inaugurée en 1889. Elle partait de la Grand-Place de Ghlin jusqu’à la gare de Mons. Le dernier tram circula le 30 mai 1959.

On creusa le canal Nimy-Blaton-Péronnes en 1955 pour joindre l’Escaut à la Meuse via le Canal du Centre et le canal Bruxelles-Charleroi. Il remplaça le canal Mons-Condé, qui était de gabarit insuffisant.

Patrimoine ancien

Abbaye d’Epinlieu

Elle fut fondée en 1216 par Béatrix de Lens, avec l’appui de la comtesse Jeanne de Constantinople.

C’était une abbaye cistercienne pour moniales, dont la fondatrice devint la première abbesse. Elle fut bâtie au lieu-dit « Epinlieu » aux limites de Mons et de Nimy, en bordure de la Haine, à proximité des murailles de Mons et de la Porte du Parc. Plus tard, n’y entrèrent que des filles de la noblesse.

Dessin de l’abbaye d’Epinlieu

Cette proximité avec la ville lui ft du tort, car elle eut à subir aussi les différents sièges de Mons et fut à maintes reprises ruinée. Des prêches protestantes y eurent lieu en 1566. Les guerres de Louis XIV la ruinèrent définitivement. On la démolit en 1677 et les moniales se retirèrent dans leur refuge montois (hôtel des Croÿ, seigneurs de Ghlin à cette époque, rue des Cinq Visages).

On y implanta à la place le Fort-de-Haine, qui fut transformé en quartier d’habitations au XIXème siècle.

Fort-de-Haine (carte de 1709)

Eglise St Martin

Située sur la place du village, elle fut plusieurs fois rebâtie. L’actuel édifice date de 1870-1878. Il est de style gothique. Le plan est en croix latine avec une tour-porche, trois nefs de quatre travées, transept, chœur avec chevet. Le choeur date de 1750. Les fonts baptismaux sont ceux du XV-XVIème siècle.

Chapelle Notre-Dame du Moulineau (route de Ghlin à Jurbise)

Elle fut édifiée au XVIème siècle en style gothique. On y voit une « Mise au Tombeau », bas-relief en albâtre du XVème, provenant de Nottingham.

Chapelle Notre-Dame du Mouligneau

A cet endroit, près du bois, vivait un ermite au XVème siècle qui y avait aménagé une cellule et un petit oratoire dédié à la Vierge. Un ruisseau passait à proximité, sur lequel se trouvait le moulin banal (supra) qui prit le nom de Notre-Dame du Moulineau. On vint souvent prier Celle-ci,  qui aurait, selon la légende, guéri de nombreux cas de peste en 1615. Depuis lors, une procession annuelle, très fleurie, s’y déroule le 15 août.

Temple protestant, inauguré en 1933

Le Parc du Joncquoy

Il abritait un château, qui fut démoli en 1992. Ce Parc est géré aujourd’hui par la ville de Mons. Depuis 1990, une association se charge de sa valorisation. Son arboretum présente plus de quatre-vingt types d’arbres.

Hippodrome de Wallonie

Complexe hippique multidisciplinaire créé en 1994 avec des subsides européens, sur le site du « Bois Brûlé »

Les anciennes grosses résidences

Au XIXème siècle, Ghlin devint le lieu de seconde résidence des familles montoises nobles et bourgeoises. Ceci explique la profusion de « châteaux » qui furent construits dans la région.

Le château de Milfort en est un exemple.

Bibliographie

Outre les livres et sites généraux (voir Sources documentaires), il faut signaler:

Les mémoires de Ghlin, de 974 à nos jours – Jean Houdart, 1968

Harmignies

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 1100 ha – Altitude:  de 50 mètres (à proximité de la Trouille) jusqu’à 85m (plateau au nord du village)

Situation géographique: Village situé sur le versant est en pente de la vallée de la Trouille

Cours d’eau: la Trouille

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): cette région était englobée dans la Forêt Charbonnière, traversée par le vallon de la Trouille

Nature du sol: argileux

Nature du sous-sol: crayeux (dépôt du crétacé). Cette craie est présente en plusieurs couches: la plus superficielle contient 97% de carbonate de calcium et la sous-jacente contient une craie blanche plus pure.

Préhistoire

Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis): apparemment non documenté sur Harmignies (contrairement à Spiennes et à Mesvin)

Paléolithique moyen (Homo Neandertalensis): Quelques silex vieux de 200.000 ans, semblables à ceux découverts dans la carrière Hélin de Spiennes, attribués à des Néandertaliens encore achaïques

Paléolithique supérieur (Homo Sapiens): non documenté

Néolithique:

Comme à Spiennes, les vestiges les plus nombreux datent du néolithique moyen et appartiennent à la Culture de Michelsberg. C’est dans la carrière CBR, dans le prolongement du Camp à Cayaux de Spiennes, sur le même type de sol, qu’on a trouvé en 2003-2004 des témoignages d’exploitation minière du silex :

  • Des structures d’extraction souterraine de silex,
  • Des déchets de taille pour le façonnage de haches
  • Des outils en bois de cerf, des ébauches de haches

Age du bronze:

L’homme a continué à habiter les lieux aux âges des Métaux. Des fosses ont été détectées, appartenant à un habitat probable, où ont été déterrées des fragments de céramiques, du matériel lithique et des petits éléments en bronze. Ils appartenaient à la période du Bronze Final. Ce fut le cas dans le « Champ des Montagnes » déjà en 1960/1961.

Ages du fer :

Des deux âges du fer (Halstatt et La Tène), on a retrouvé des fragments de tasses. Au lieu-dit « Monts-de-Presles », entre Spiennes et Harmignies, on a retrouvé un vase de la période de La Tène I, typique du “Groupe Laténien de la Haine”.

Antiquité gallo-romaine:

Des tumulus romains, ainsi qu’une statuette ont été découverts (selon Ch. Bernier – pas de précision). Pas d’habitat décrit. Ce lieu n’est pas très éloigné de la villa de Nouvelles ni de la chaussée Bavay-Cologne.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Toujours au « Mont-de-Presles », on a mis à jour sur le versant sud de la Trouille une assez vaste nécropole mérovingienne de plus de 350 tombes. Une est datée du Vème siècle, la plupart sont des VIème et VIIème siècles. Ceci est à mettre en rapport avec les nécropoles de même époque à Ghlin, Cuesmes, Ciply et Spiennes.

Deuxième Moyen-Age – origines du village

Première mention: 673 (soit à l’époque de la fondation des abbayes mérovingiennes)

Toponymie (anciennes orthographes):

  • Harmegiacum, 673,
  • Harminium, 806
  • Harmignium, 869
  • Harminicum, 1018
  • Harmegni, 1186

Etymologie (hypothèses d’origine du nom): ?

Epoque de son apparition:  un domaine franc d’une certaine importance devait se trouver ici, au moins au VIIème siècle. Il est à mettre en parallèle avec l’importante nécropole découverte sur le territoire.

Facteurs ayant favorisé son émergence
voies de communication: l’ancien “vieux chemin de Binche” devait passer au sud de l’agglomération actuelle. Ce chemin reliait en fait au premier moyen-âge Famars/Valenciennes à Estinnes, en traversant les villages au sud de Mons où d’importantes nécropoles mérovingiennes ont également été découvertes. Il devait donc desservir des communautés franques d’une certaine importance.
sources d’eau ou cours d’eau: la Trouille
source de bois: la Forêt Charbonnière sur les deux versants et le plateau crayeux
proximité d’un lieu de pouvoir: inconnu, ou peut-être une des fermes abbatiales, qui pouvaient protéger les habitants en cas de danger

Paroisse dédiée à: Saint-Ghislain – cette paroisse était une dépendance de celle de Villers-Saint-Ghislain, ce qui fait penser qu’à l’époque de sa constitution (IX-Xème siècle), les paroissiens n’étaient pas nombreux

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le territoire d’Harmignies appartenait, semble-t-il, à Sainte-Aldegonde, sœur de Sainte-Waudru, qui le légua à l’abbaye qu’elle avait fondée au milieu du VIIème siècle à Maubeuge. Il est probable que le document de 673 évoqué plus haut concerne ce don et qu’une ferme abbatiale ait existé sur ce domaine (pas de preuve).

Plus tard, après la constitution du village, au moins quatre seigneuries ecclésiastiques y ont existé, attestées pour certaines depuis au moins 931 (diplôme de l’empereur Henri I l’Oiseleur):

  • Chapitre de Ste Waudru
  • Chapitre de Ste Aldegonde de Maubeuge, domaine avec moulin banal. Ce domaine fut probablement le plus important dans le village. Sur le plan des droits féodaux, il est probable que l’abbesse de Maubeuge les ait exercés sur les habitants de ce domaine villageois.
  • Abbaye de St Ghislain, donné par l’empereur Othon Ier en 958, à la requête du comte Godefroid. Cette institution percevait aussi la dîme, dans la mesure où les paroissiens d’Harmignies dépendaient de la paroisse voisine de Villers-Saint-Ghislain.
  • Abbaye Saint-Landelin de Crespin, avec ferme, terres et moulin. Ceci est confirmé en 1142 par le pape Innocent II et en 1146 par l’empereur Conrad III
  • Vers 1300, Bruant de Beugnies (ou Beuvignies) possédait, au sud du village, une seigneurie qui était un fief de la pairie de Barbençon (près de Beaumont). Elle fut le siège d’un château et d’une ferme. Le 10 avril 1629, la terre et la seigneurie furent engagées par le souverain au chevalier Charles Resteau.

Ces domaines possédaient chacun un maire et des échevins, qui géraient les fiefs au nom de leurs propriétaires. Les droits seigneuriaux y étaient en fait exercés par le comte de Hainaut, avoué (ou abbé laïc) des chapitres de Mons et de Maubeuge. Le village allait de chef de cens devant les échevins de Mons, c’est-à-dire que les villageois devaient un cens à ces personnages, représentants du chapitre de Mons (et donc du comte).

Un tel nombre de propriétaires importants entraîna de nombreux conflits juridiques, quant aux limites des domaines entre autres.

En 1082, Petit-Harvengt (au sud-ouest du village), détaché d’Harvengt, fut rattaché à Harmignies, sans doute au profit du domaine de Saint-Ghislain, car cela donna lieu à un conflit entre l’abbé de Saint-Ghislain et le curé d’Harvengt qui dépendait de l’abbaye de Lobbes.

En 1182, par contrat entre l’abbesse Chrétienne et Robert d’Harmignies, abbé de Bonne-Espérance, les frères Renier et Isaac, du dît lien, se préparant à aller en Terre Sainte, remirent à Robert la moitié du moulin d’Harmignies qu’ils tenaient en cens de l’abbaye de Maubeuge.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

Département: Jemappes
Canton: Mons (ou Pâturages?)

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1185, les troupes du comte Baudouin V combattirent celles du duc de Brabant sur le territoire d’Harmignies.

En 1572, lors du siège de Mons, ville tenue par les calvinistes de Louis de Nassau, Harmignies fut le théâtre d’une bataille (« camisade ») entre les troupes du duc d’Albe et les troupes de Guillaume d’Orange, venues aux secours des assiégés, mais qui durent se retirer.

Lors du siège de Mons de 1691 par le roi Louis XIV, celui-ci plaça des troupes sur toutes les communes au sud et au sud-est de Mons. Ce fut donc le cas à Harmignies.

Gouache d’Adrien de Montingy (fin XVIème siècle)
Economie

Au néolithique, on creuse des mines pour trouver des silex dans le sud-ouest du territoire actuel. Ces mêmes habitants cultivaient des champs et faisaient de l’élevage.

Aux âges des métaux, pendant l’antiquité gallo-romaine, le moyen-âge et la période moderne, l’économie reposait uniquement sur l’agriculture, essentiellement maraîchère pour le marché de Mons.

Les activités dérivées jusqu’au milieu du XIXème siècle :

  • Trois moulins à eau sur la Trouille
    • dès le XIème siècle, pour les domaines seigneuriaux de Crespin et de Maubeuge
    • en 1754, par le meunier Adrien Gautier

A proximité de ces moulins à grains, on forgeait, on sciait le bois, on foulait les draps, …

  • un moulin à vent, érigé avant 1644, cédé par le comte de Hainaut au sieur de la Catoire. Ce moulin a disparu au début du XIXème siècle.
  • Une tannerie
  • Une distillerie
  • Une brasserie

Exploitation de la pierre

Au XIXème et au XXème, on a exploité, à ciel ouvert ou dans des mines, la craie locale pour des fours à chaux. On vendait ici de la chaux et de la craie naturelle.

Dès 1898, on mit en route une industrie cimentière produisant du ciment Portland artificiel et des ciments dérivés. Création en 1906 de la “société C.C.C.” par Omer Pourbaix, qui fut relayée par la “société C.B.R.” qui arrêta ici ses activités en 2014.

Exploitation de la houille

Les charbonnages du Levant de Mons sondèrent le terrain pour trouver de la houille, qu’on exploita  peu entre 1860 et 1870.

Voies de communication

Par la route

Comme évoqué plus haut, l’agglomération initiale d’Harmignies se développa  au nord du “vieux chemin de Binche” qu’on devrait appeler “chemin de Famars ou Valenciennes à Estinnes” dans sa première fonction vers le VIIème-VIIIème siècle. Binche ne devint une ville qu’au XIIème siècle. Beaumont aussi. Le chemin de Mons à Beaumont a sans doute été aménagé à cette période. On sait qu’il a été pavé au XVIIIème siècle sous le règne de l’impératrice Marie-Thérèse. Harmignies se relia aussi aux villages voisins, Villers-Saint-Ghislain, dont ses paroissiens dépendaient, et Harveng.

Par le train

En 1867, on construisit la ligne ferroviaire n°109, entre Mons et Chimay. Elle cessa de fonctionner en 1962 pour les voyageurs (un ligne de bus la relaya). Le tronçon entre Cuesmes et Harmignies (carrières) persista pour le transport des produits jusqu’en 2004.

Patrimoine

Eglise St Ghislain, de style semi-classique, bâtie en 1840.

Le moulin d’Harmignies, érigé en 1754 sur la Trouille par Adrien Gautier, meunier à Saint-Vaast. En fait, il avait été précédé au même endroit par d’anciens moulins (supra).

Ferme de l’ancienne seigneurie de Beugnies, au sud du village. Le bâtiment actuel date du dernier tiers du XVIIIème siècle. Le château a disparu. Il a appartenu au comte de Glymes.

 

Hyon

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 367 ha
Altitude: de 35 m à 50m
Situation géographique: le village s’est constitué sur le versant sud de la vallée de la Trouille, au sud-ouest de Mons

Cours d’eau: la Trouille au nord fait la limite avec le territoire de Mons. Elle y reçoit peu avant deux affluents: le By et la Wampe

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): il était surtout fait de marécages dans la partie nord et d’espaces boisés en remontant vers le sud.

Nature du sol: alluvionnaire et limoneux

Nature du sous-sol: crayeux (ère secondaire) et houiller (ère primaire)

Préhistoire

Les premières traces d’activité humaine sur le territoire datent la fin du paléolithique supérieur. Nous n’avons pas de précisions, si ce n’est qu’on aurait trouvé des vestiges des cultures Ahrenbourgienne (8200-6800) et Tardenoisienne (6800-5500) de l’épipaléolithique (sans précision).

De la période néolithique, au « Trou au sable », en 1993, Mrs Leblois et Pacyna ont retrouvé quelques objets: herminette en silex poli, grattoirs, outil en os pour décoration de vases.

Pas de document archéologique à notre connaissance sur l’âge du fer, mais il existe des légendes qui font mention d’un culte druidique sur le mont Panisel.

Antiquité gallo-romaine

Hyon était traversé dans sa partie nord-est par la chaussée romaine Bavay-Utrecht qui passait au pied du Mont Panisel venant de Ciply. Elle n’est pas conservée sur la plus grande partie de son tracé. Un diverticule s’en détachait avant Ciply pour passer au pied de la colline de Mons via l’actuel quartier de Bertaimont.

Au lieu-dit « Trou au sable », à l’ouest d’Hyon, au pied du versant sud du Mont Heribus, à 150m à l’est du chemin de Bavay, qui est un diverticule de la chaussée romaine, s’est trouvé un établissement gallo-romain (fouillé à la fin du XIXème siècle). Il s’agissait peut-être d’une  villa (du nom de Hido ou Odo) qui abritait entre autre un atelier de potier. On y a retrouvé un anneau, des boucles de harnais, des fibules, un fragment de tuile, de nombreux tessons de poterie datant du milieu du Ier siècle au milieu du IIIème, en partie de la sigillée, en partie commune.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne):

Non documenté. A Cuesmes, à la limite sud-ouest du territoire d’Hyon, on a trouvé des vestiges d’une nécropole mérovingienne.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 889 (polyptyque de l’abbaye de Lobbes).

Toponymie (anciennes orthographes): ???

Etymologie (hypothèses d’origine du nom)

Hido viendrait du nom d’une villa gallo-romaine

Epoque de son apparition: entre le IXème et le XIème
Facteurs ayant favorisé son émergence
voies de communication: la chaussée romaine et son diverticulum vers Mons; probable chemin médiéval de Mons à Maubeuge
sources d’eau ou cours d’eau: la Trouille
source de bois: sur le hauteurs au sud
proximité d’un lieu de pouvoir: Mons

Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes. Il semblerait que les abbayes de Cambron, de Bélian (Mesvin), de l’Olive (Morlanwelz) et le chapitre St Germain (Mons) y touchaient également des dîmes.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs: le territoire d’Hyon était partagé entre au moins trois fiefs:

  • la seigneurie principale (infra)
  • la seigneurie du Bosquillon (infra)
  • l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédait une ferme au hameau Favarte

La seigneurie principale

La mention d’Hyon dans le polyptyque de Lobbes de 889 peut signifier que ce territoire appartenait à cette abbaye. On sait que la plupart des domaines que Lobbes possédait dans le Hainaut furent réinvestis par les premiers comtes Régnier (IXème ou Xème siècle). Au début de la féodalité et lorsqu’une communauté rurale s’est constituée sur le territoire d’Hyon, le domaine dépendait directement des comtes. Ce sont sans doute eux qui l’ont partagé en plusieurs parties, attribuées à des familles particulières et des institutions. La seigneurie principale l’aurait été à une famille qui prit le nom de Hyon, mais dont on ne connait aucun membre. Il est possible que les comtes aient continué à exercer les droits féodaux, tout en se faisant représenter par un membre local de la communauté villageoise.

Famille de « Rumigny »-Peissant

Gilles « Gillion » de Rumigny-Peissant (avt1270-apr1328). Il est le descendant d’une branche de la famille des Rumigny qui avait acquis Peissant, d’où le nom. On ne sait apparemment pas comment ce Gillion est devenu seigneur d’Hyon. En a-t-il été fieffé par un comte ou est-ce par achat?  Lui ont succédé:

Jean I de Rumigny-Peissant (aopr1328, Mons – 1393, Hyon), fils du précédent

Jean II de Rumigny-Peissant ( ?-1422/1441, Mons), fils du précédent, qui a probablement vendu Hyon en 1397.

Maison de Bailleul (Beloeil)

Elle est parfois citée comme propriétaire de Hyon. Si l’on s’en tient aux dates, cela parait assez difficile.

Maison de la Hamaide

Cependant, il est certain que les Hamaide en devinrent propriétaires en 1397. Or ceux-ci étaient liés à la famille de Condé-Ligne-Bailleul. Thierry III de la Hamaide hérita en 1397 Condé (fief de Bailleul) de sa tante Catherine de Ligne. Lui-même décéda sans héritier et Condé alla à son neveu Jean IV de la Hamaide (1364-1415).

Il est donc possible, vu l’absence de relation entre les Peissant et les La Hamaide, que Thierry III ou Jean IV de la Hamaide aient acheté la seigneurie principale de Hyon en 1397 à Jean de Peissant, qui, au contraire de son père et de son grand-père n’est pas inhumé dans l’église d’Hyon.

Jean IV de la Hamaide (1364-1415), seigneur de La Hamaide, de Condé, de Renaix, d’Hyon, … Il fut partisan de Jean sans Peur dans sa lutte contre les Armagnac. Ce qui lui valut d’en devenir son chambellan. Il décéda à la bataille d’Azincourt en 1415.

Arnould IV de La Hamaide (1367-1426), frère du précédent

Jacques I de La Hamaide ( ?-v1484), fils du précédent qui fut au service du duc Philippe le Bon. Il mourut célibataire. Sa sœur Isabelle de La Hamaide hérita de ses biens, mais les transmit à son neveu, Arnould VI de La Hamaide ( ?-1484), fils d’Arnould V, mort avant Jacques. Il n’eut pas non plus de descendance. Son frère Michel Ier de La Hamaide ( ?-v1485) lui succéda, mais lui aussi mourut célibataire. Sa sœur Isabeau de La Hamaide (1469-1518) hérita de lui et entre autres de Hyon. Elle était l’épouse de Jean d’Oettingen, seigneur de Flobecq. Elle abandonna l’usufruit de sa terre d’Hyon à sa belle-sœur, Jeanne de Lille, dame de Fresnes-sur-Escaut, veuve de son frère Arnould VI de la Hamaide. A la mort de celle-ci, en 1510, Hyon revint de nouveau aux Oetingen.

Selon certaines sources, Hyon appartint aussi peu de temps en 1493 aux Rochefort (pas de précision).

Maison d’Oetingen

Jean d’Oettingen (1457-1515/1519). Il était originaire de Schwaben en Prusse. Comte d’Oettingen et de Flobecq. Il devint seigneur de Condé, puis d’Hyon, par son mariage avec Isabeau de la Hamaide (1469-1518), sœur d’Arnould et de Michel. Ils eurent Jean, qui continua la lignée comtale d’Oettingen, et Isabeau qui fut dotée d’Hyon et de Condé.

Maison de Roghendorf

Guillaume de Roggendorf (1481-1541). Il était déjà titulaire de la seigneurie de Condé-Château. Son mariage en 1526 avec Elisabeth d’Oetingen ( ?-1518), héritière de Condé-Bailleul, lui permit de réunir les deux seigneuries de Condé. Hyon y était lié. Leur fils Christian/Christophe de Roggendorf ( ?- ?), leur succéda. Il était capitaine de la garde allemande de Charles Quint. En 1544, il vendit Hyon à Julien Godin.

Julien Godin ( ?-1576). Fils de Jean Godin, bourgeois de Valenciennes. Echevin de Mons. Bailli d’Havré, de Ghlin, de Chimay. Il devint seigneur de Hyon par achat en 1544, avant de revendre, lui ou ses héritiers, ce domaine en 1576.

Charles Philippe de Croÿ (1560-1612). Ce marquis d’Havré était un militaire et un diplomate au service des rois d’Espagne. Il acheta Hyon à son ancien bailli. Il revendit cette seigneurie quelques mois plus tard à Philippe Franeau.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème): le petit village d’Hyon à côté de Mons

Maison de Franeau (1577-1794), qui a donné son blason au village.

Philippe Franeau (1539, Mons-1586) fut l’acheteur. D’origine montoise, il se distingua aux côtés des Espagnols lors des guerres religieuses. Il fut prévôt, puis échevin de Mons. Lui succédèrent:

Séverin de Franeau-Hyon (1564, Mons- ?), fils du précédent

Philippe François de Franeau-Hyon (1596 – ?), fils du précédent

Philippe François de Franeau-Hyon (1634, Cateau-Cambrésis -1681), fils du précédent

Michel François Joseph de Franeau-Hyon (1668-1706), fils aîné du précédent

Albert Michel Joseph de Franeau-Hyon (1669-1725), frère du précédent

François Philippe Joseph de Franeau-Hyon (1702- 1755), fils du précédent

François Ferdinand Joseph (1738-1792, Attre). Décédé sans descendance. Son frère hérita de ses biens.

François de Franeau (1739-1802), frère du précédent. Il fut dépourvu de ses droits de seigneurie en 1794 par les Révolutionnaires français. Ses biens à Hyon furent vendus comme bien privé.

Carte de Ferraris (XVIIIème)

La seigneurie du Bosquillon, située en partie sur Hyon, Cuesmes et Frameries. C’était un fief lige de la seigneurie d’Hyon, consistant en une exploitation agricole de 50 ha. Elle semble déjà exister au XIVème siècle. Elle occupait le site où fut découverte une nécropole mérovingienne. Le domaine aurait appartenu au XVème à la famille Le Merchier, drapiers et échevins à Ath. La ferme aurait été détruite lors du siège de Mons de 1691.

Commune

Hyon possédait un maire et des échevins depuis le XIIIème siècle, mais n’obtint du comte une charte loi qu’en 1416 ou 1410. En fait, les habitants étaient soumis aux les lois-chartes de Mons.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

Département: Jemappes
Canton: Mons

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)

Etat: Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Mons
Arrondissement judiciaire: Mons
Canton: Mons
Entité communale depuis 1977: Mons

Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Le siège de Mons de 1691

Les hauteurs d’Hyon furent utilisées par l’artillerie française à chaque fois que Mons fut assiégé au XVIIème siècle.

Le 23 août 1914, des combats eurent lieu sur le territoire de la commune, entre Allemands et Anglais lors de la bataille de Mons.

Les 2 et 3 septembre 1944, les troupes américaines sont entrées dans Mons par Hyon et Ciply.

Economie

L’agriculture domina jusqu’au XXème siècle. Elle était surtout maraîchère à destination du marché de Mons.

Les trois cours d’eau furent mis à profit pour y ériger des moulins au Moyen-Age.

  • Le Moulin du By
  • Le Moulin-au-Bois

D’autres activités y étaient concentrées : tordoir à huile, foulerie pour les drapiers montois, chamoiserie, tannerie

Il existait aussi un moulin Saint Pierre, mentionné au XIIIème siècle.

On trouva aussi sur le sol d’Hyon :

  • Une genièvrerie, installée par les Etats de Hainaut, supprimée en 1788
  • Une fabrique de gélatine
  • une sucrerie jusqu’à la fin du XIXème

Il n’y eut pas directement d’exploitation du sous-sol à Hyon, mais on y trouvait des galeries liées

  • aux houillères de Cache-Après (Cuesmes, Ciply)
  • aux carrières souterraines de la Malogne (Cuesmes, Ciply) pour extraire la craie phosphatée
Voies de communication

Les voies d’eau n’étaient pas navigables au niveau d’Hyon. Lorsque le village est apparu, il se trouvait entre la chaussée romaine Bavay-Utrecht (à l’est) et son diverticulum vers Mons (à l’ouest). Un chemin allant de Mons à Maubeuge a sans doute existé lors de la fondation des abbayes. Il fut transformé plus tard en chaussée. Puis le village s’est relié à ses voisins (Cuesmes, Ciply, Frameries).

Hyon fut desservi par la ligne de chemin de fer vers Chimay (n°109), aménagée en 1865 et fermée en 1962. Il existait une gare de Hyon-Ciply, construite au début du XXème.

Patrimoine

Eglise St Martin

Il existait un édifice déjà à la fin du IXème siècle. Il fut reconstruit à plusieurs reprises, notamment en 1527. L’actuel bâtiment date de 1874-1876 et fut érigé en style néogothique. Le porche et la base du clocher sont des vestiges du bâtiment du XVIème. On y trouve la chapelle sépulcrale de la famille Chalon, ainsi que quelques dalles funéraires des premiers seigneurs d’Hyon.

Chapelle St Pierre, citée au XIIème, démolie en 1572 lors du siège de Mons. Elle jouxtait le moulin de St Pierre.

Chapelle Notre-Dame de Frasnes, elle aussi démolie

Le Moulin-au-Bois (cascade)

Le Moulin-au-Bois. C’était l’ancien moulin banal, déjà attesté en 1192. Il se situait au pied du Mont Panisel, au confluent de la Trouille et de la Wampe. En 1750, il était constitué de trois roues tournantes, dont deux pour la farine et un pour la foulerie. Le pont fut élargi en 1792. Le moulin fut vendu par la ville de Mons en 1823. Il fut converti en tannerie après 1918. Il reste aujourd’hui un pont-barrage (« cascade ») muni de 12 vannes.

Château

Construit au XIXème, sur un édifice datant de 1753. C’est aujourd’hui une résidence privée.

Bibliographie

Notice sur le village de Hyon, C. Rousselle, Annales du Cercle archéologique de Mons

Havré

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 1794 ha
Altitude: de 50 à 40 m le long de la Haine, elle se situe entre 70 et 80m dans les deux bois du village

Situation géographique: le village d’Havré s’est constitué le long de la Haine. Son territoire déborde largement sur le versant sud.

Cours d’eau: la Haine au nord du territoire et quelques affluents (la Wanze, ruisseau du Brûle, ruisseau de la Dordogne, ruisseau du Bois de Mons)

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): le fond de vallée était marécageux et les deux versants étaient couverts de bois (Forêt Charbonnière)

Nature du sol: alluvionnaire et limoneux

Nature du sous-sol: grès, schistes et houille (déposés pendant l’ère primaire), sable et craie (ère secondaire)

Préhistoire

Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis): non documenté
Paléolithique moyen (Homo Neandertalensis): On aurait trouvé (au XIXème ?) des vestiges de la culture moustérienne des Hommes de Neandertal dans le Bois d’Havré (selon Denuit, sans plus de précision).
Paléolithique supérieur (Homo Sapiens): non documenté

Néolithique: Des indices de cette période ont été trouvés: quelques haches de silex (XIXème, début XXème), ainsi que plus récemment une pointe de flèche en silex du néolithique moyen/final dans le Bois d’Havré (2011, Leblois, Parent, CAW).

Ages du fer: Au lieu-dit « Taille des Vignes » (nord du territoire), des tombelles datant du premier âge du fer (période de Hallstatt) ont été fouillées et recelaient d’épées, d’urnes et de rasoirs. Ceci correspond à des tombes de chefs celtiques de cette période.

Antiquité gallo-romaine

Par le passé, on y a ramassé des monnaies romaines. En 1950 et 1993 (Leblois, CAW), au lieu-dit « Chapelle St-Antoine » (nord du bois), on a mis à jour des traces de sépultures gallo-romaines comprenant du mobilier funéraire (vases, fibules, bracelet, urnes, céramiques fines du milieu du Ier siècle), ce qui évoque un habitat à proximité dont on n’a pas trouvé, semble-t-il d’indice.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Un habitat franc existait vraisemblablement, puisque des tombes mérovingiennes furent découvertes dans une nécropole au lieu-dit « Tries » (?) au sud de la Haine (fouilles de tombes en 1887 et en 1958). Elles contenaient des armes). En 1925 et en 1949, furent découverts à proximité des vases, des fers de lance et trois scramasaxes. On daterait ces éléments de la fin du VIème siècle.

Deuxième Moyen-Age – le village

A lire les paragraphes précédents, on pourrait émettre l’hypothèse que le territoire d’Havré fut déjà occupé avant la constitution du village, que ce soit à la période celtique, à la période gallo-romaine et sous les Francs Mérovingiens. Ces époques étaient marquées par un habitat dispersé (fermes). Il n’est d’ailleurs pas certain qu’il y ait eu une réelle continuité entre eux.

Première mention: 1186 (attribution de la paroisse à l’abbaye de Saint-Denis)
Toponymie (anciennes orthographes): Haverech, les autres me sont inconnues

Etymologie (hypothèses d’origine du nom): l’origine du nom pourrait provenir de Haverec dont la signification n’est pas claire. « Pays du houblon », pour certains, terre nouvellement défrichée pour d’autres, ce qui correspondrait à la réalité du paysage. Les  germanistes évoquent encore « frêne sauvage ». D’autres hypothèses encore :

  • Hafr-akja, ancien germanique dérivé de hafra signifiant « chevreau »
  • Hwririci mansus signifiant « habitation de Hawirich »

Epoque de son apparition: XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence
voies de communication: le chemin de Mons au Roeulx
sources d’eau ou cours d’eau: la Haine et les ruisseaux affluents (supra)
source de bois: le territoire était recouvert de bois
proximité d’un lieu de pouvoir: le château des seigneurs d’Havré (antérieur ou postérieur au village?)

Paroisse dédiée à: Saint-Martin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie par l’évêque de Cambrai en 1181/1186.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Il y en eut plusieurs:

  • la seigneurie principale (infra)
  • le fief de Beaulieu (sud-est du village) (date?)
  • le Foyau (date?)
  • le fief de Saint-Antoine en Barbefosse (fondé au XIVème siècle) – infra

La seigneurie principale

Les terres dans cette région, ancien fisc impérial carolingien, appartenaient aux comtes de Hainaut. Ceux-ci y établirent une seigneurie avec un château qu’ils attribuèrent à la famille des châtelains héréditaires de Mons. Ce fut (Gossuin) Isaac de Mons qui en fut doté vers 1140. Plusieurs familles se succédèrent au cours des siècles.

Maison de Mons

Il s’agissait d’une famille, liée à celle des comtes de Hainaut, dont ils étaient les proches conseillers au XIème et XIIème siècle. Ses membres, le plus souvent appelés Gossuin, furent dotés de grands domaines dans la région.  Du temps de la comtesse Richilde ou de son fils Baudouin II, ils commencèrent à exercer la fonction héréditaire de châtelain de Mons.

L’un d’eux, Gossuin II Isaac de Mons (v1075/1090-v1142) obtint en 1140 du comte Baudouin IV « le Bâtisseur » la seigneurie de Havré et le droit d’y construire un château, sans doute dans le contexte de la politique de fortifications et de développement de son comté. Lui succédèrent :

Gossuin III de Mons (1116/1120-1177), son fils

Gossuin IV de Mons (1140/1142- ?), fils du précédent

Henri de Mons (v1165/1173—apr1218), fils du précédent

La fille de ce dernier, Juliane/Ide de Mons (1206-avt1295), épousa en troisièmes noces Englebert IV d’Enghien (1202-1271), qui devint en 1267 cotitulaire des châteaux de Mons et d’Havré avec les descendants suivants des Mons : Gossuin V et Guy (sous réserve pour cette dernière mention).

Il existe une contestation en ce qui concerne cette famille, à qui certains généalogistes attribuent aussi les seigneuries de Baudour, Boussu et Dour entre autres. D’autres pensent que ce sont deux familles différentes portant le nom de Mons (voir chapitre généalogique consacré aux Maisons de Mons).

Maison d’Enghien

  • Englebert IV d’Enghien (1202-1271). Il devint seigneur d’Havré et châtelain de Mons en épousant Juliane/Ide de Mons. Il était le frère de Sohier/Siger, seigneur d’Enghien. Après lui, vinrent:
  • Sohier d’Enghien ( ?-apr.1318), fils du précédent
  • Gérard I d’Enghien ( ?-1361), fils du précédent
  • Gérard II d’Enghien (v1320-1385). A la mort de son père, il dirigea la seigneurie de Havré sous la tutelle de sa sœur aînée, Jeanne d’Enghien ( ?-1425). Celle-ci avait épousé  Jacques III de Werchin, puis Jacques d’Harcourt. Il avait aussi acquis la seigneurie de Ghlin. Gérard II légua ensuite ses seigneuries à son fils Jacques d’Enghien ( ?-1427) qui le légua, à sa mort, à son tour à Christophe de Harcourt, fils de Jeanne.

Maison de Harcourt

  • Christophe de Harcourt ( ?-1427). Fils de Jeanne d’Enghien et de Jacques de Harcourt, il bénéficia peu du legs de son cousin Gérard II, puisqu’il décéda rapidement sans postérité.
  • La seigneurie passa alors à son frère Jean de Harcourt ( ?-1452), évêque d’Amiens.
  • Finalement, elle échoua en 1439 dans les mains de sa nièce Marie de Harcourt ( ?-1464) qui avait épousé Jean d’Orléans.

Maison d’Orléans

  • Jean, bâtard d’Orléans (1402-1468). C’était un fils illégitime que Louis I d’Orléans eut de Mariette « Yolande » d’Enghien, fille de Jacques d’Enghien qui légua Havré à sa cousine Marie de Harcourt. Il était déjà comte de divers domaines dont Porcien, Dunois, Châteaudun et Longueville. Il devint seigneur d’Havré en épousant Marie de Harcourt en 1439.
  • François d’Orléans-Longueville (1447-1491), fils du précédent.
  • François II d’Orléans-Longueville (v1480-1512), fils du précédent. Il eut deux enfants. Un fils mort jeune et une fille qui hérita de ses possessions françaises. Celles du Hainaut passèrent à son oncle Louis d’Orléans. Celui-ci ou sa veuve revendirent Havré (ou l’échangèrent).

Maison de Croÿ

  • Philippe II de Croÿ (1496-1549). Fils d’Henri de Croÿ, il hérita de lui et son oncle Guillaume de nombreux domaines (Beaumont, Porcien, Chièvres, Heverlee, Aerschot, Chimay, Quiévrain, Avesnes, Landrecies). En 1518, il acheta Havré aux Orléans. Par la suite, Charles Quint lui accorda encore Quevaucamps et Granglise.
Gravure du château
  • Il donna Havré à son fils Charles Philippe de Croÿ (1549-1613), issu de son second mariage, qui est à la base de la lignée Croÿ-Havré. Ce dernier vit la terre d’Havré érigée en marquisat en 1574 par le roi d’Espagne Philippe II. Suivirent :
  • Charles Alexandre de Croÿ (1581-1624), fils du précédent
  • Sa fille Marie-Claire de Croÿ (1605-1664) épousa successivement deux cousins.
  • C’est avec le second, Philippe François de Croÿ qu’elle eut Ferdinand François Joseph de Croÿ (1644-1694) qui continua la lignée Havré, érigée en duché d’Havré en 1627 par Philippe IV d’Espagne.
  • Charles Antoine Joseph de Croÿ (1683-1710), fils du précédent – pas de postérité
  • Jean Baptiste François Joseph de Croÿ (1686-1737), son frère
  • Louis Joseph Ferdinand de Croÿ (1713-1761), fils du précédent
D’après Adrien de Montigny
  • Joseph Anne Maximilien de Croÿ (1744-1839), fils du précédent. C’est avec lui que se termina l’Ancien Régime féodal en 1794. Auparavant il avait été député de la noblesse aux Etats Généraux en 1789. Hostile à toute réforme de la monarchie française, aux droits de l’Homme, il émigra dès 1791 en Allemagne, puis en Espagne. Il resta à Madrid comme représentant du roi Louis XVIII. Il accompagnait celui-ci lors de son retour en France en 1814. Fervent aristocrate, il refusa le serment au roi Louis Philippe en 1830. Il se retira dans son domaine d’Havré, où il mourut en 1839. Ses enfants ne résidèrent pas au château qui fut abandonné par la suite. D’autres sources rapportent qu’il n’eut pas de descendance.

St-Antoine-en-Barbefosse (dans le Bois d’Havré, au nord de la chaussée du Roeulx).

Ce fief est situé dans un hameau aux abords de la chapelle de l’ordre de St Antoine. Selon un manuscrit de 1598, des chevaliers hennuyers en route vers Jérusalem en 1352 promirent de se mettre au service des Antonins, s’ils échappaient aux Turcs qui les assiégeaient à Rhodes. Rentrés sains et saufs, ils fondèrent l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Antoine, plus chevaleresque que religieux. En 1362, le connétable de l’Ordre, après avoir essuyé un refus à Mons, choisit une clairière du Bois d’Havré où, avec l’aide du seigneur d’Havré, Gérard d’Enghien, ils construisirent une chapelle et un petit ermitage. C’était une sorte de monastère de moines-soldats, qui dépendait de la commanderie de Bailleul. En 1385, les chevaliers s’engagèrent au secours de l’Ordre teutonique en Prusse.

Saint-Antoine-en-Barbefosse (Adrien de Montigny, fin XVIème)

Une autre source évoque plutôt la fondation en 1382 par Aubert de Bavière, comte de Hainaut, après l’épidémie du « feu sacré de Saint-Antoine » (maladie due à l’intoxication du pain par l’ergot du seigle, qui provoquait une atteinte sévère des artères des membres inférieurs).

En 1409, la chapelle fut reconstruite par le seigneur Gérard d’Enghien, propriétaire des lieux. En 1415, des moines Antonins vinrent y fonder un prieuré. Celui-ci fut repris par les Jésuites en 1584.

« Barbefosse » viendrait de la « fosse » (la chapelle est située dans une cuvette) de « Barbe », surnom de Gérard d’Enghien.

La commune

Havré reçut ses privilèges communaux au début du XIIIème siècle. La première mention d’un échevinage date de 1209.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

Département: Jemappes
Canton: Mons

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1072, dans son conflit avec Robert le Frison, les troupes de la comtesse Richilde rencontrèrent ici et dans quelques villages voisins les milices flamandes, lors de la bataille dite des « mortes haies ».

En 1365, le village et le château furent fortement endommagés par des troupes flamandes, lors du conflit entre le seigneur Sohier d’Enghien, allié au comte de Flandre, et le comte de Hainaut, Aubert de Bavière..

En 1425 les Brabançons vinrent faire le siège du château lors du conflit entre la comtesse Jacqueline de Bavière avec son premier mari, Jean, duc de Brabant.

Les troupes du gouverneur Don Juan d’Autriche vinrent assiéger le château en mars 1578. Quelques mois plus tard, en juillet, celles du duc d’Anjou en firent autant, y déclenchant un grave incendie.

En 1709, lors du siège de Mons, alors aux mains des Français, par les alliés, Eugène de Savoie prit son quartier général à Havré.

L’armée allemande entra dans Havré le 23 août 1914. Les Canadiens le firent le 11 novembre 1918.

De nouveau les Allemands s’installèrent le 19 mai 1940. Les troupes américaines de libération entrèrent dans Havré le 4 septembre 1944.

Economie

Elle fut essentiellement agricole (céréales, tabac) et forestière (chênes, hêtres) depuis le moyen âge.

Un moulin était situé sur la Haine.

Exploitation charbonnière

Une première concession fut exploitée dès 1784, bien que peu rentable. Il fallut attendre 1882, avec la concession du Bois-du-Luc à Havré-Ville, qu’on explora dès 1865, pour connaître une véritable activité qui fit la richesse de la commune jusqu’au milieu du XXème siècle. Le dernier charbonnage ferma en 1961.

La population doubla au XIXème siècle.

Autres exploitations du sous-sol

A Havré, sous le Bois du Rapois, on a extrait du sable en carrières souterraines, à 20m de profondeur et sous plusieurs hectares, entre 1885 et 1910. On aurait également extrait de la craie phosphatée au sud du Bois d’Havré.

D’autres entreprises participèrent à cette apogée économique du XIXème et début du XXème:

  • Des brasseries
  • Une raffinerie de sel
  • Une tannerie
  • Une fabrique de tabac
  • Une fabrique de poudre à cartouches et d’explosifs pour les charbonnages locaux (depuis 1925 jusqu’aux années ‘1960)
  • Une verrerie-cristallerie, créée en 1908

Avec la disparition de toutes ces entreprises, le village devint essentiellement résidentiel.

Entreprises actuelles:

  • ITRADEC: centre de tri de déchets ménagers
Voies de communication

La Haine à  Havré n’était pas navigable. Les chaussées romaines n’étaient pas toute proches.

Le village s’est constitué le long d’un chemin qui menait de Mons au Roeulx. Il fut pavé seulement en 1842.

La ligne de chemin de fer entre Mons et La Louvière fut établie en 1850. On construisit une gare au nord-est du village, là où elle croisait la chaussée du Roeulx, à la limite de Ville-sur-Haine.

Le canal du Centre, reliant celui de Mons-Condé à la Sambre, fut creusé en 1883.

En 1911, un tram à vapeur relia Mons à Havré. (Date de disparition ?)

Patrimoine

Le Château d’Havré

Il est attesté dès 1226, mais pourrait avoir été construit dès 1140, date de prise en charge de la seigneurie sur le domaine d’Havré. Depuis lors, il y eut plusieurs aménagements et reconstructions. Il s’agissait d’un classique quadrilatère entouré de douves avec un châtelet d’entrée et quatre tours d’angle.

Il fut acquis, avec la seigneurie, en 1518 par Philippe II de Croÿ. Il le légua à son fils Charles-Philippe. Ce dernier fut blessé à la bataille de Moncontour en 1569, où il était au service du roi de France Charles IX, qui combattait les huguenots de l’amiral de Coligny. Il fut soigné par le chirurgien du roi, Ambroise Paré, envoyé à Havré pour l’occasion.

D’autres personnalités ont séjourné dans ce château. Marie de Hongrie, sœur de Charles-Quint, en 1537. Marie de Medicis, épouse du roi Henri IV de France. Le peintre Antoine van Dijck et son maître Pierre Paul Rubens, familiers de la famille. Les généraux des armées alliées, le duc de Marlborough et le prince de Savoie, après la bataille de Malplaquet en 1709. Le général Dumouriez, après la bataille de Jemappes, en novembre 1792.

Le château eut à subir des dégâts de guerre, dont le siège du duc d’Anjou en 1578 avec incendie. Il fut reconstruit en 1603 par Charles Alexandre de Croÿ en un château résidentiel opulent.

Après la mort du dernier des ducs de Croÿ en 1832, le château fut laissé à l’abandon. Une grande partie s’écroula en 1930. Le site fut racheté par la Province de Hainaut après 1918. Le chanoine Puissant tenta de le sauver. Situé au milieu d’un parc, il fut classé en 1936. On a tenté depuis de le restaurer, notamment le Havrésien Emile Poumon et l’ASBL « Les Amis du Château des ducs d’Havré ». Aujourd’hui, le bâtiment comporte encore une grande salle d’armes, une chapelle, un donjon (tour d’Enghien). Diverses activités y sont organisées. Les douves sont exploitées par des pêcheurs. Le parc est aménagé en roseraie.

Le Bois d’Havré

Il faisait partie du domaine des seigneurs d’Havré. Il baignait jadis dans une zone marécageuse, d’où sa richesse en fougères.

Eglise St Martin

Le chœur actuel date de 1569, en style gothique. Le reste fut remanié et agrandi en 1603-1604,  puis au XVIIIème siècle. On y trouve des pierres tumulaires des seigneurs de Croÿ-Havré.

Le seigneur Sohier d’Enghien fit construire la chapelle Notre-Dame en 1305.

Chapelle de l’ancien prieuré de St Antoine-en-Barbefosse. La chapelle est en style gothique et contient quelques pierres tumulaires.

Chapelle de Notre-Dame du Bon-Vouloir, construite en 1625 en style Renaissance, à l’orée du Bois d’Havré, à l’occasion d’épidémies dévastatrices. La première pierre fut posée par la duchesse de Croÿ. Elle reçut la visite de l’infante Isabelle en 1631, ainsi que celle de la reine de France, Marie de Medicis. Elle est l’objet de pèlerinages et d’une procession annuelle le 15 août, car s’y trouve depuis des siècles une statue de la Vierge qu’on venait vénérer pour obtenir la guérison de ses maux.

Chapelle de St Jacques, fondée vers 1212 par Baudouin de Lobbes à l’endroit dit « Beaulieu », ancien fief et hameau du « Petit-Havré ». Le bénéfice allait à l’abbaye de St Denis en 1664.

Eglise du hameau de Ghislage, construite en 1732. Elle était un secours de l’église principale.

Le sanatorium Warocqué

En 1899, des médecins installèrent dans le bois d’Havré un sanatorium pour les tuberculeux. Ils logeaient à l’hôpital de Mons et venaient passer les journées « au bon air » des lieux. La situation financière de l’établissement était désastreuse. Il fallut des dons de particulier (Solvay, R. Warocqué) et de la Province pour le sauver. En 1960, un nouveau bâtiment fut construit. L’établissement ferma en 1975, mais fut remplacé par un service de gériatrie et un home pour personnes âgées, gérés par l’Hôpital A. Paré de Mons.

Le sanatorium Edith Cavell

Il fut fondé en 1919 par la section provinciale de la Ligue Nationale Belge contre la tuberculose.  On y aménagea le château de Saint-Antoine dans le Bois, dès 1920. Une institution plus moderne remplaça l’édifice précédent en 1934.

Ciply

Entité communale de Mons

Blason de Ciply

Le territoire

Superficie:  238ha – Altitude: 60 à 81m

Situation géographique: au sud de Mons dans la vallée de la Trouille. Il s’élève du nord vers le sud (frange méridionale du plateau des Hauts-Pays)

Cours d’eau:

  • le ruisseau du By (affluent de la Trouille), autrefois appelé le ruisseau de Bélian (d’après un plan Ferraris)
  • le ruisseau des Rogneaux (venant de Noirchain) et celui du Temple (venant de Frameries) viennent par l’ouest se jeter dans le By au nord du village

Paysage préhistorique: probablement boisé (Grande Forêt Charbonnière)


Nature du sol: limoneux

Nature du sous-sol: couche épaisse de calcaire crayeux, déposé au Crétacé (ère secondaire), sur le socle houiller sédimenté au Carbonifère (ère primaire). Ces craies comportent beaucoup de phosphates de chaux en dessous de la craie blanche.

Lors de l’exploitation des carrières de craie, dans une couche de l’étage Maastrichtien (72 à 66 millions d’années), on y a découvert un fossile de mosasaure (Hainosaurus Bernadi), une carapace de tortue, des belemnites, … Le mosasaure était un reptile géant, comme un gros lézard,qui vivait au crétacé inférieur, apparu entre 145 et 100 millions d’années et disparu vers 66 millions d’années avec les dinosaures.

Hainosaurus bernardi (Musée d’Histoire Naturelle de Bruxelles)
Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens)

Site d’extraction de silex (de la culture de Michelsberg, comme à Spiennes) dans des carrières et des mines souterraines, dont une qui fut appelée au milieu du XIXème siècle « trou des Sarrazins » ou « grotte de Ciply ».

Age du fer (Culture de la Tène – Groupe de la Haine)

Au lieu-dit « Champ des Agaises » (situation?): découverte de tombes à incinération, sous un cimetière plus tardif – objets funéraires : couteaux

Antiquité gallo-romaine

L’actuel village est traversé par l’ancienne chaussée romaine de Bavay à Utrecht. Il ne semble pas qu’on y ait découvert des traces d’habitat, mais dans le village voisin de Nouvelles, se trouvait une villa romaine très opulente.

Premier Moyen-Age
Squelette trouvé dans la nécropole mérovingienne

Un habitat d’une certaine importance (palais fiscal ?) exista entre le Vème et le VIIème siècle (période des rois mérovingiens). En témoigne une importante nécropole qui recelait d’objets de richesse moyenne (par rapport aux nécropoles proches du palais d’Estinnes) : peu d’armes, des vases. Mais une grande partie des tombes avait été pillée. On estime le nombre de tombes à 1200. Certaines remontent même au IVème et au début du Vème, ce qui pourrait (comme à Elouges) évoquer une continuité de l’habitat depuis le Bas-Empire romain jusqu’au début de la période carolingienne, encore qu’on ne trouve pas mention d’un habitat gallo-romain sur Ciply.

La question est posée de savoir quelle était l’importance de Mons Castrilocus (Mons ) à la fin de la période gallo-romaine et à l’époque mérovingienne. Un probable castrum (camp militaire), mais peut-être un centre de pouvoir régional.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 974 (acte de l’empereur Othon Ier)

Toponymie (anciennes orthographes):

  • Cipliacum (974, acte de l’empereur Othon Ier)
  • Cipleium (1083, charte de Gérard II, évêque de Cambrai)
  • Ciplis (1119, bref du pape Calixte II)
  • Cypli (1186)
  • Cipelhei (1232)
  • Aussi : Chipli, Ciply

Etymologie (hypothèses d’origine du nom)

  • Cippi-li viendrait de Cippus (cippe, colonne)
  • Clipiacum viendrait de Clip, clep qui en celtique signifierait la pierraie, la roche (référence aux anciennes carrières de pierre blanche ?) – cette hypothèse parait plutôt convaincante
  • Sipeliocum dériverait d’un personnage nommé Sipel ou Siebel ?

Epoque de son apparition: probablement dans le courant du Xème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence:

voies de communication:

  • la chaussée romaine qui traverse le territoire du sud-ouest au nord-est avant d’aller contourner Mons;
  • le vieux chemin de Binche (qui reliait Valenciennes à Estinnes et Binche en passant au sud de Mons)
  • la chaussée de Maubeuge est mentionnée comme ayant été aménagée au XVIème siècle, mais l’importance de l’abbaye Sainte-Aldegonde et son lien familial avec celle de Sainte-Waudru à Mons peut laisser importer qu’il exista peut-être un chemin qui reliait les deux sites

sources d’eau ou cours d’eau: le By (le long duquel s’est formé le noyau originel du village) et ses affluents

source de bois: la Forêt Charbonnière. Il existe encore aujourd’hui plusieurs zones boisées autour du village

proximité d’un lieu de pouvoir: au IXème siècle, Mons était déjà chef-lieu du comté

 

Paroisse dédiée à Sainte-Waudru, succursale (dépendance) de la paroisse de Mesvin.

Evêché: Cambrai jusqu’en 1804, puis Tournai

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants sous l’Ancien Régime) donné à diverses abbayes : Ste Waudru, Crespin (qui obtint l’autel par un acte d’Othon Ier en 974), Soignies et Lobbes. Partage des revenus ou succession dans le temps des propriétaires ? Il semble probable que Crespin en était le principal bénéficiaire. Confirmation du pape Innocent II et de l’empereur Conrad III.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comte de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): la prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs – le territoire village comportait plusieurs domaines seigneuriaux :

  • Le principal, dépendait des comtes de Hainaut, appelé seigneurie de Ciply 
  • Un château y aurait été construit, abritant un châtelain régissant le domaine au nom du comte.
  • Une seigneurie de Montroeul, fief des seigneurs de Roisin, au sud-est de la commune
  • Un modeste oratoire, à proximité de la chaussée romaine, semble avoir été à l’origine du nom de Montroeul  (monasteriolum ?) donné à une ferme située à proximité en direction d’Asquillies. Ce domaine comporait une cense (ferme de Montreu) et des terres.
  • Ces deux seigneuries étaient séparées par la chaussée romaine.
  • Un fief des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, cité dès 1177, peut-être lié à la seigneurie du Temple de Frameries
  • Un fief de l’abbaye de Crespin, don de l’empereur Othon en 974, sur lequel se serait trouvée l’église paroissiale et un moulin à eau
Ciply à la fin du XVIème (Adrien de Montigny)

Nous manquons des éléments pouvant retracer l’histoire des deux seigneuries. En 1374, chacune des deux seigneuries avait son maïeur et ses échevins.

Au XIVème siècle, la première seigneurie appartenait en fief à la famille le Poure ou le Povre, dont des membres étaient magistrats à Mons. (Je n’ai trouvé aucun renseignement à propos de cette famille, pourtant présente à Valenciennes.)

Les deux seigneuries appartenaient en 1592 à Marie-Catherine de Rosne.

Celle de Ciply appartint ensuite à la famille Despretz (de Quiévrain ?).

Au XIXème siècle, Hugues-Joseph, seigneur de Montignies-sur-Roc, acheta la seigneurie (???).

La commune

Jacques de Hon, écuyer et échevin de Mons, accorda une loi-charte en 1418 à la seigneurie de Ciply-Roisin.

Carte Ferraris XVIIIème

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

Période française (1794-1814)
  • Département: Jemappes
  • Canton: Mons

En 1805, il fallut refixer les limites entre Ciply et Noirchain, qui étaient contestées.

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Non documentés

Economie

Le sol limoneux était favorable à l’agriculture et à l’élevage. On y récoltait des céréales, du lin et des betteraves. Au XIXème, on mentionne un élevage de moutons.

Un moulin à eau exista, semble-t-il sur le ruisseau du Temple, à l’ouest, propriété de l’abbaye de Crespin.

Des distilleries existèrent au XIXème.

Exploitation des roches

Le sous-sol calcareux fut largement exploité.

Pour sa pierre blanche (tuffeau), au moins dès le Xème siècle, si l’on en croit l’historien Vinchant, selon qui ces pierres auraient servi à agrandir le château de Mons et à y bâtir les murailles.

Les Hollandais, installés à Mons entre 1815 et 1830, les auraient encore utilisées pour leurs fortifications (parements intérieurs), selon J. Cornet.

Pour sa craie phosphatée (carrières souterraines de la Malogne) qui entrait dans la fabrication d’engrais et qu’on extraya surtout entre 1877 et 1925, puis qu’on abandonna, malgré une vaine reprise en 1934. Ce site fut découvert en 1858 par le professeur des mines Charles le Hardy de Beaulieu. Ces carrières couvraient une surface de 67ha sous Ciply, Cuesmes et Hyon. Plusieurs usines se chargèrent de l’exploitation (Rolland dès 1877, Bernard, Colette).

Vue d’une galerie de la Malogne

Exploitation houillère

Sous la grosse couche de craie, on découvrit des veines de charbon, de constitution plus ancienne (ère primaire). Deux sociétés mentionnées :

  • Successivement: Charbonnages du Levant de Flénu, Charbonnages du Levant-Produits à Cuesmes, Charbonnages du Borinage: le site minier du Cache-Après, sous Ciply, Hyon et Mesvin
  • Successivement: Charbonnage de Ciply, Charbonnage du Midi de Mons, Charbonnages de Hyon-Ciply, SA Métallurgique de Sambre et Moselle, John Cockerill (dès 1947, exploité par les sites Crachet et Agrappe-Escouffiaux de Frameries): le site du Charbonnage de Ciply (1859-1928)

Plusieurs coups de grisou interrompirent l’extraction entre 1896 et 1902.

Il existait deux puits et un terril à côté, aujourd’hui aplati car il a servi entre autre à combler les puits. Quelques ruines émaillent encore le site.

Voies de communication principales

Les routes :

  • La plus ancienne est la chaussée romaine entre Bavay et Utrecht (rue Brunehaut). Au moyen âge, elle reliait le village à Mons. Actuellement interrompue sur le territoire de Noirchain.
  • Le Vieux Chemin de Binche (au sud du territoire) date du Moyen-Age (rue Goispenne et rue des Robiniers), interrompu à l’entrée du village en venant de Frameries
  • Ce n’est qu’en 1518 qu’un chemin fut tracé depuis Mons jusqu’à Maubeuge (aux frais de la ville) et qu’il fut pavé en 1771 (aux frais des Etats de Hainaut).

Le rail :

  • Train Mons-Chimay (ligne 109), en service de 1868 à 1882 – elle ne passe pas sur le territoire de Ciply, mais juste au nord où se situe la gare commune à Ciply et Hyon

Il fut financé par la Compagnie des chemins de fer des Bassins houillers du Hainaut jusqu’en 1871, puis par l’Etat Belge. Le premier tronçon fut construit en 1868 entre Cuesmes et Bonne-Espérance (Vellereille-les-Brayeux.

Le site de la Malogne fut desservi par une ligne de chemin de fer. Il existait aussi un train industriel entre le « Camp à Cayaux » et les carrières Bernard de Mesvin-Ciply.

  • Tramway Mons-Frameries, de 1907 à 1973, qui desservait les carrières
  • Tramway Mons-Quévy, qui chargeait aussi les betteraves vers la sucrerie de Quévy

Toutes ces lignes ont disparu pour être remplacées par des autobus.

Patrimoine

Eglise Sainte Waudru

Eglise Sainte-Waudru (dessin ancien)

Située sur un tertre proche de la place communale, elle fut érigée en style gothique en 1565. Elle laissa la place à une nouvelle construction, néo-gothique, en 1854. On y trouve, dans les murs extérieurs,  des dalles funéraires en pierre des XVI, XVII, XVIII et XIXème siècles. Le mobilier comprend principalement :

  • Une statue de Ste Waudru et ses filles, en bois polychromé du XVIIème
  • Une statue de Sainte Barbe, en bois peint, du XIXème

 

Le château de Zomberg

Le château

Construction du XVIIIème siècle en style classique Louis XVI.

 

Jemappes

Entité communale de  Mons

Le territoire

Superficie: 672 ha – Altitude: 30 m (centre)

Situation géographique: Jemappes est situé essentiellement dans la plaine de la vallée de la Haine. La Trouille y trouve son confluent à l’extrême nord-est du territoire.

Cours d’eau : La Haine au nord et la Trouille qui y trouve son confluent au nord-est.

Paysage antique: Autrefois, toute cette zone était marécageuse. Il en reste des prairies humides. Au sud, le village monte en pente. Les hauteurs jadis étaient boisées, comme toute la crête qui s’étend de Cuesmes et Frameries jusqu’au-delà de Bavay (bois d’Eugies, de Colfontaine, de Dour, …).

Nature du sol: alluvionnaire, sablonneux

Nature du sous-sol: craie – houille

Préhistoire

A notre connaissance, on n’aurait pas trouvé beaucoup d’indices de passages ou d’habitat humain pendant cette période, peut-être à cause de la nature marécageuse des lieux.

Néolithique (Homo Sapiens)

Des silex, attestant un possible atelier, furent retrouvés entre Flénu et Quaregnon (grattoirs, pointes de javelot et de flèches) par Mr Isaac. Il est difficile de préciser la période (mésolithique, néolithique ?). Ce serait le cas aussi aux lieux-dits « Campiau », « Mont Genestroit » et « la Morette » (sans précision).

Age du bronze

Des vestiges de l’âge du bronze ancien ont été découverts: une hache plate en cuivre, une hache polie en jadéite et une perle en bronze.

Antiquité gallo-romaine

Des vestiges gallo-romains furent trouvés : débris d’amphores, de poteries, dont certaines sigillées, une médaille en bronze à l’effigie de Commode, … (Selon Th. Bernier). Il est difficile de préciser quel type d’habitat il y ait pu avoir et où.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté

Le village

Première mention: 1065

Toponymie (anciennes orthographes)

  • Gamappium (1065)
  • Gamapium (1122)
  • Gamapia (1150)
  • Gemapia
  • Jummappes
  • Gemappes (1295)
  • Jemmapes (1792)

Etymologie (hypothèses d’origine du nom)

  • Eppe, en germanique = pomme (endroit où l’on trouve les pommes en abondance)
  • Geminius, un éventuel légionnaire romain
  • Gem/Jem = jumeaux (rencontre de deux rivières)
  • Gemapia = confluent (gam = marier ; apia = eau) en « vieil européen » – cette hypothèse parait la plus probable au vu de la situation géographique

Epoque de son apparition: probablement au Xème ou XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence

voies de communication: un chemin qui, au sud de la Haine, joignait l’abbaye de Mons à celle de Saint-Ghislain

sources d’eau ou cours d’eau: Haine et Trouille (d’autres ruisseaux?)

source de bois: sur la pente vers Flénu (actuellement défriché)

proximité d’un lieu de pouvoir: Mons (abbaye et le château comtal)

Structuration du village

Le noyau village s’est constitué au centre du territoire sous forme de petites fermes agglomérées. D’autres plus grandes se sont éparpillées aux alentours.

Plus tard les ouvriers miniers s’installèrent dans les quartiers proches de Cuesmes et de Flénu, qui était à l’origine un hameau de Jemappes.

Paroisse dédiée à: Saint Martin

Evêché: Cambrai jusqu’en 1803, puis Tournai

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1122.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le territoire de Jemappes faisait partie dès le VIIème siècle de possessions de l’abbaye Sainte-Waudru, soit par un don royal, soit comme domaine appartenant à Waudru elle-même. Le chapitre Sainte-Waudru (en fait le comte lui-même en tant qu’abbé laïc) y exerça les droits seigneuriaux.

A côté de la seigneurie de Sainte-Waudru, d’autres domaines (fiefs) existaient sur le territoire de Jemappes :

  • la seigneurie de Jéricho: fief “ample” (il ne devait que certaines taxes, mais pas l’ost ni la chevauchée), vassale directe du comte. Le comte y était représenté par des maires héréditaires, dont certaines familles sont mentionnées (les Masnuy dès 1314, les Fourneau dès 1617, et enfin les Le Louchier d’Ath jusqu’à la fin de l’Ancien régime. Le dernier d’entre eux, Rodolphe-François le Louchier, qui a sa pierre tombale dans l’église de Baudour, fit carrière dans l’armée wallonne (régiment d’Arberg) attachée à celles des Autrichiens, dont il finit général-major en 1789.
  • la seigneurie de la Motte (ou de l’Avouerie). C’était une ancienne cense (ou courte), tenu de Ste Waudru, sous forme de fief lige d’abord (XVème), puis de fief ample (XVIème). Le premier feudataire aurait été le seigneur d’Havré et de Ghlin, qui l’avait acquis en 1374 d’Henri de Jemappes. Un fils bâtard, Jacques de la Motte, le reçut en 1410. D’autres familles sont mentionnées ensuite :
    • de la Croix
    • de Hellefaut
    • de Dessus le Moustier

Un pont traversait la Trouille sur le chemin de Ghlin.

  • Le fief Pouillart. Il s’agissait d’une enclave à l’intérieur du fief de Jéricho (probablement par cession de père à fils). En fait, elle n’était composée que de terres labourables. Ce fief fut acquis par Piérart Cloquette en 1385 de Guillaume de Masnuy.
  • En furent ensuite propriétaires : les Pouillart, et en 1780, Alexis de Sales de Vinchant, seigneur d’Orpignies.

D’autres fiefs existaient au sein du fief de Jéricho :

  • le fief de Le Cout
  • le fief de Le Leup
  • le fief de Dormon
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Mons
La commune

Jemappes eut son mayeur héréditaire et ses échevins dès le XIIème siècle. Les habitants obtinrent du comte des franchises communales en 1328.

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Pays-Bas (de 1814 à 1830), puis Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

On raconte que le comte Régnier IV (998-1013), seigneur cruel, eut à réprimer durement une révolte des Jemappiens, emmenés par leur seigneur (mayeur?) Masnuy, ainsi que des villages attenants (Cuesmes, Flénu, Ghlin).

En 1379, le comte Aubert de Bavière, en cherchant à améliorer la navigation sur la Haine, fit aménager les berges et la zone de confluence avec la Trouille pour pouvoir amener les marchandises au « Rivage » de la ville de Mons, ce qui alla de pair avec un assèchement de la zone marécageuse et inondable entre Jemappes et Ghlin.

Lors du siège de Mons en 1572, ville occupée par les Calvinistes de Louis de Nassau, le duc d’Albe, gouverneur des Pays-Bas Espagnols, plaça ses troupes à Jemappes, à Cuesmes et dans les autres villages autour de Mons.

D’après Adrien de Montigny (fin XVIème)

Lors du siège de Mons en 1691 par les armées françaises de Louis XIV, celles-ci furent disséminées dans les villages autour de la ville, et notamment à Jemappes. Ils détournèrent le cours de la Trouille pour éviter que les assiégés n’inondent l’accès à la ville.

Carte de Ferraris (XVIIIème)

La Bataille de « Jemmappes »

Célèbre, elle eut lieu le 6 novembre 1792.

L’armée du général Dumouriez, dont le quartier général se trouvait à Onnaing, envoya ses troupes par Quarouble, Quiévrain, Thulin, Hainin et Boussu. L’avant garde, emmenée par de Beurnonville, comprenait de nombreux Belges, dont des Borains et des Jemappiens, déjà acquis aux idées de la Révolution. Une partie fut repoussée par les Autrichiens sur les hauteurs de Boussu-Bois. Mais les Français tinrent bon et s’avancèrent vers les Autrichiens dont le gros de la troupe se trouvait à Mons, dirigé par le gouverneur lui-même, le duc de Saxe-Teschen, alors que Cuesmes et Jemappes étaient tenus par Clerfayt, Baulieu et Berthaimont, sur des positions hautes et boisées, apparemment imprenables.

C’est pourtant grâce aux conseils de Jemappiens que les Francais purent prendre les Autrichiens par revers et décimèrent leurs armées. Ils les avaient aidés à franchir la Haine pour surprendre les Autrichiens par le Nord. Ces derniers abandonnèrent Mons où Dumouriez pénétra en libérateur. On lui fit remit les clés de la ville et on lui fit la fête.

Lors du retour des Français en 1795, ils partagèrent la Belgique en neuf départements, dont celui de « Jemmappes », qui correspondait plus ou moins à l’ancien comté de Hainaut (on y ajouta le Tournaisis).

En 1830, on trouva à Jemappes de nombreux partisans du rattachement à la France. Cependant, la cité légua au Congrès National quelques-uns de ses habitants: Goffin, Sigart, Lecrep.

La cité connut des révoltes sociales au XIXème siècle.

  • le 25 octobre 1836 (à propos d’un règlement contesté des houillères),
  • en avril 1848 : grève des mineurs pendant deux semaines (contre une réduction des salaires et la suppression des cabarets)
  • en 1857 : émeute très violente contre la « loi des couvents »
  • en décembre 1868 et en juin 1872.

Après avoir été un bastion du rattachement à la France, Jemappes devint un bastion de l’Internationale socialiste.

Première guerre mondiale

En août 1914, lors de la bataille de Mons, le quartier Jéricho eut à subir des bombardements. Les Ecossais y avaient pris position le 22 août. Deux corps d’armée anglais attendaient les Allemands, l’un sur une ligne Mons-Condé et l’autre entre Binche et Mons. En face se présentèrent trois corps d’armée allemands et un quatrième tenta de les contourner vers Tournai. Les Anglais firent retraite.

L’occupation fut pénible à Jemappes, car les Allemands y avaient placé une zone d’étape. De nombreuses réquisitions eurent lieu.

Deuxième guerre mondiale

Lors de la libération, les 2 et 3 septembre 1944, on eut à déplorer de nombreuses victimes parmi les Jemappiens par le fait de soldats allemands en retraite et effrayés. Ils passaient sur la route de Valenciennes à Mons en un flot ininterrompu. Les Américains débouchèrent de Flénu vers 18h00 et firent feu, relayant des mitraillades aériennes et provoquant une débandade chez les fuyards. Les résistants jemappiens passèrent aussi à l’action. La Gestapo était présente et des exactions (exécutions sommaires, pillages) furent très nombreuses (une soixantaine de personnes) dans la population, avant qu’ils ne prennent définitivement la direction de Ghlin.

Lors de la libération en septembre 1944
Economie

Agriculture et élevage furent les activités essentielles des Jemappiens, dans les fermes seigneuriales et dans les petites exploitations.

Entreprises annexes:

Moulin (s): il existait un moulin sur la Trouille (avec une ferme du “Moulin” ou de la “Marmite”), situé à cheval sur Cuesmes et Jemappes. Un écluse sur la Haine se trouvait à proximité. Cette ferme et son moulin disparurent lors du détournement du lit de la Trouille au début du XXème siècle.

Ferme du Moulin (sur la Trouille)

Brasserie (s): plusieurs sont répertoriées au XIXème siècle d’après le site web: http://jemappespasse-present.skynetblogs.be/archive/2015/11/13/les-brasseries-8554115.html#more

Exploitation du sous-sol

Extraction de la houille

Elle est mentionnée à Jemappes dès la fin du XIIème siècle. Les houillères étaient des concessions accordées à des exploitants par le chapitre de Ste Waudru et les comtes de Hainaut, qui en percevaient de belles redevances (le cinquième de la production). Avec le temps, elles devinrent très nombreuses, ce qui aboutit à de nombreux conflits entre les exploitants.

Les puits relevés au XIXème siècle (certains à Flénu):

  • Ostennes, 1820
  • Auflette, 1812
  • Produits, 1813
  • Horiau, 1811
  • Bonnet Roi, 1812
  • Grand Buisson, 1811

Au XXème :

  • Puits 27
  • Puits 28 (La Nouvelle Fosse), 1906 des Produits de Levant de Flénu

Avec le développement des charbonnages de Cuesmes et Flénu, une grande partie des villageois, au XIXème et au XXème, travaillaient dans ces entreprises (extraction au fond des mines, transport vers la Haine, puis vers le canal). Jemappes connut aussi ses drames au fonds des puits (1793, 1860, 1865, 1872, 1908).

Extraction de craie

On note deux carrières de calcaire crayeux et un four à chaux.

Autres types d’entreprises

  • des forges
  • les ateliers mécaniques du Borinage
  • une verrerie (quartier Jéricho)
  • une faïencerie (idem)
  • le Tissage des Flandres
  • raffinerie de sel
  • savonnerie
  • tannerie

En 1869, Victor Demerbe, maître des forges, fonda les “Laminoirs, forges et fonderies de Jemappes”. Les progrès furent rapides, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies en matière de laminage du fer et d’aciers divers. Six ans plus tard, six cent personnes y travaillaient.

En 1873, eut lieu une explosion qui fit quatorze morts. Entre 1950 et 1960, on abandonna certains produits concurrencés pour fabriquer de l’acier de qualité. Il fallut la crise sidérurgique des années soixante et septante pour que les Laminoirs ferment leurs portes (1977). De plus, beaucoup de produits étaient liés à l’exploitation du charbon. Laissé à l’abandon, le site fut rasé, hormis quelques bâtiments, dont l’infirmerie et la demeure directoriale.

Voies de communication

Le village est né au sud de la Haine, qui était navigable, probablement dès l’Antiquité avec des barques à fond plat.

Les routes

Un chemin médiéval  reliant Mons à Saint-Ghislain devait passer dès la période mérovingienne par l’actuel centre du village.

Un autre, situé un peu plus au sud, à Flénu, allait de Valenciennes vers Estinnes (puis Binche), sans doute apparu vers le VIIIème siècle.

La route actuelle de Mons à Quiévrain date de 1752.

Le canal de Mons-Condé, achevé en 1818, permit un développement maximal des activités, grâce à une exportation importante, notamment vers la France, vers la Flandre, Anvers et les Pays-Bas.

Il laissa la place au début des années ‘1970 à l’autoroute E19/E42.

La ligne de chemin de fer Mons-Saint-Ghislain-Quiévrain fut inaugurée en 1842. La gare actuelle date de 1898. Elle servit beaucoup au transport de la houille. Elle fut bombardée en 1914 et en 1944.

Une ligne de tramway (ligne 7) fonctionna entre Mons et Quiévrain, via Dour et Wihéries) passant par Jemappes (je n’ai pas de précision sur les dates de mise en fonction et d’arrêt. Y avait-il aussi des trams vers d’autres directions: Ghlin, Flénu?)

Patrimoine

Eglise St Martin

Elle fut reconstruite en 1863, mais subit des destructions au début de la première guerre mondiale. Les réparations eurent lieu en 1920.

Château de la Motte

Sur le fief du même nom, au sud de la Haine, il fut rebâti vers 1785 par un banquier montois, Mr Guillochin. Son grand parc (20ha) est actuellement celui de la commune, comprenant un arboretum, des étangs et des aménagements sportifs.

Le Coq

Monument sur la butte du Campiau, érigé à l’initiative de Jules Destrée. Il commémore la victoire française de 1792 et fut inauguré en 1911. C’est un obélisque en pierre bleue, avec à son sommet un coq gaulois métallique, dû au sculpteur Jean Gaspar. Il fut détruit lors de l’arrivée des Allemands en août 1914 et fut reconstruit en 1922. Au pied, se trouve un canon, vestige de la bataille de 1792, retrouvé en 1934 à Wasmes.

Pavillon Tabuteau. Dans le quartier du Marais, il vit passer Victor Hugo.