Boussoit

Entité communale de La Louvière

Le territoire

Superficie: 175 ha

Altitude: de 54 m (niveau de la Haine) à une septantaine de mètres au sud

Situation géographique : Le village de Boussoit a été fondé sur le versant sud de la vallée de la Haine. Cette rivière passe au nord du noyau habité. Plus au nord se trouve le bois du Plantis qui se prolonge vers Maurage, où il s’appelle le bois de la Garenne.

Cours d’eau : la Haine et le ruisseau du Thiriau

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux aux abords de la rivière et boisé sur les versants

Nature du sol : alluvionnaire et limoneux

Nature du sous-sol : grès, houille

Préhistoire

Des objets du paléolithique et du néolithique auraient été ramassés. Sans précision.

Antiquité gallo-romaine

Non documentée.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documentée.

Une légende raconte que Waudru prit à Boussoit la résolution de se consacrer à la vie religieuse.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: Xème siècle

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Buxeide, Xème
  • Boussoit  (1171, 1211, 1305, 1400, 1730)
  • Bossetus (1201)
  • Buscerus (1211)
  • Bussoit (1118)
  • Bossoit (1222)
  • Boussoy  (1664).
  • Boussoit, depuis le XIIème

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Le nom viendrait de:

  • Buxum/Boxum (latin) qui signifie « buis »
  • Le suffixe –etum, passé au français –ois ou oit signifiant « lieu, endroit ».

Boussoit signifierait « endroit aux buis »

Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ou médiévale d’importance

sources d’eau ou cours d’eau: la Haine et le Thiriau

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial

Paroisse dédiée à Sainte-Madeleine, dépendante de celle de Thieu. Elle devint autonome en 1305.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche jusqu’en 1803, puis Le Roeulx.

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Le petit village de Boussoit, qui faisait partie des possessions des comtes de Hainaut, était composé de deux seigneuries importantes :

  • La seigneurie principale
  • Un fief appartenant à l’abbaye de Saint-Ghislain, cité en 1118 (bulles du pape Gélase)
  • Il existait aussi de petits fiefs (Marpineau, la Motte) qui passèrent vite dans la seigneurie principale.

La seigneurie principale

Il s’agissait d’un fief lige relevant directement des comtes de Hainaut, qui l’ont détaché de leurs possessions pour former une seigneurie particulière du temps de la comtesse Richilde. Ce fief consistait en une terre et seigneurie, avec un château, des droits seigneuriaux avec les trois justices. De nombreux seigneurs de Boussoit résidèrent dans leur château et furent inhumés dans l’église du village.

Famille de Boussoit

Robert I de Boussoit ( ?-1101) est connu comme le premier seigneur des lieux. Il alla à la première croisade avec « son » comte Baudouin II. Il mourut  à Jérusalem deux ans après la prise de celle-ci. Lui succédèrent:

  • Robert II de Boussoit ( ?-1123), fils du précédent. Il devint aussi par mariage seigneur de Bois d’Haine.
  • Odon de Boussoit (v1082- ?), fils aîné du précédent
  • Robert III de Boussoit (1112-1145), fils du précédent. Non marié, il légua ses biens à son cousin Wathier I de Boussoit (v1104- ?)
  • Hugues de Boussoit (1133- ?), fils du précédent
  • Wattier II de Boussoit (1156-apr1201), fils du précédent
  • Wattier III de Boussoit (1189- ?), fils aîné du précédent
  • Jean « le Gros » de Boussoit (1213-1294) fils du précédent
  • Jacques de Boussoit (1241-1294), fils du précédent
  • Jean « Saussé » de Boussoit (1279-1344), fils du précédent. Ni lui ni ses frères n’eurent d’héritier mâle. Il décida d’aliéner ses biens et d’en répartir le produit entre tous les héritiers présomptifs. Il céda Boussoit à son cousin Huon de Bois d’Haine en 1333 tout en gardant l’usufruit jusqu’à son décès. Cet héritage fut contesté et donna lieu à plus de dix années de procès.

Finalement la sentence arriva après le décès d’Huon et la seigneurie de Boussoit alla à son fils Wattier de Bois d’Haine ( ?-1343) qui n’en profita pas bien longtemps, car il mourut quelques mois plus tard, sans postérité. Ce fut finalement son neveu Louis de Bois d’Haine, maire de Braine-le-Comte, qui en hérita.

  • A sa mort, le fief lige de Boussoit revint dans les possessions du comte de Hainaut, Guillaume II d’Avesnes.
  • Il fut placé en 1345, à sa mort, dans le riche douaire de son épouse Jeanne de Brabant (1322-1406), fille héritière du duc de Brabant.
  • Au décès de celle-ci en 1406, Boussoit revint à Guillaume IV de Bavière, comte de Hainaut.

Maison de Warelles et d’Auxy

  • En 1412, Guillaume IV céda Boussoit à Lionnet de Warelles ( ?-apr1423). Il s’agit en fait d’un échange dans lequel ce dernier céda le bois de Naast en échange du château et de la seigneurie de Boussoit. Il fut chevalier et prévôt-le-comte à Valenciennes en 1418. De son mariage avec Béatrice de Sars, il eut trois fils qui eurent le malheur de mourir tous la même année en 1414.
  • Leur soeur N. de Warelles devint dame héritière de Boussoit et de Warelles. Elle avait épousé Jean d’Auxy (1425-1478), seigneur d’Auxy et chevalier.
  • Ils eurent un fils aussi nommé Jean d’Auxy (1448-1499). Ce dernier vendit Boussoit en 1473.

Famille le Boulengier (ou Boulenghier)

C’était une famille patricienne de Cambrai venue s’installer en Hainaut à Mons.

  • Jacques le Boulengier ( ?-1510),  après avoir acheté la seigneurie voisine de Strépy, il acquit celle de Boussoit en 1473. Il était un écuyer de Charles le Téméraire.
  • De son épouse Jossine Losschaert, il eut deux enfants dont Adrien le Boulengier ( ?-1528) qui hérita de Strépy et de Boussoit.

Famille Ruffault (ou Ruffaut)

  • Sa fille, Jeanne le Boulengier, dame héritière des deux domaines, épousa Jean Ruffaut vers 1530. Celui-ci fut maître ordinaire de la chambre des comptes de Flandre (1508) et trésorier général des domaines et finances de l’empereur Charles Quint en 1527.
  • Leur fils Charles Ruffault hérita des deux domaines. Sans postérité, il les légua en 1573 à sa sœur Jeanne Ruffault ( ?-1608 ou 1620)

Familles de Lannoy et de la Croix

  • Jeanne Ruffault  ( ?-1608 ?) épousa en 1579 Charles de Lannoy ( ?-1582) d’une branche cadette de cette famille. Il était veuf de Marguerite du Bois. Par son testament en 1608, elle institua pour son héritière universelle sa nièce, Jeanne de la Croix, fille de Jean de la Croix et de sa sœur Louise Ruffault.
  • Jeanne de la Croix (1586- ?) hérita ainsi de nombreux domaines, dont Boussoit et Strépy.

Famille du Chastel « de la Howarderie »

Robert Antoine Joseph du Chastel ( ?-1622), fils cadet de Nicolas du Chastel « de la Howarderie », il était chevalier et avait hérité de son père la seigneurie d’Inglinghem. Par son mariage avec Jeanne de la Croix en 1604, il devint aussi seigneur de Boussoit et de Strépy. Lui succédèrent :

  • François Robert du Chastel (1619- 1678), son fils
  • Robert François du Chastel (1658-1713), fils du précédent. Egalement par son mariage seigneur de Trivières et de Carnières.
  • Charles Léopold du Chastel de la Howarderie ( ?-1730), fils du précédent. Resté célibataire. Sa sœur Marie Catherine hérita de ses biens.

Maison de Rodoan

Antoine Adrien Joseph de Rodoan ( ?-1756), fils de Luc Camille de Rodoan. Baron de Rodoan et de Fontaine-l’Evêque, vicomte de Carnoy, seigneur d’Anderlues. Par mariage en 1726 avec Marie Catherine Louise du Chastel de la Howarderie ( ?-1751), il devint aussi seigneur de Boussoit, de Strépy, …. Député de la noblesse du Hainaut. Ils eurent quatre fils et quatre filles, dont :

  • Adrien François Isidore Joseph de Rodoan, qui hérita des biens de son père
  • Philippe Ferdinand Joseph, qui hérita des biens de sa mère

Les deux frères furent créés comtes en même temps en 1755 par l’impératrice Marie-Thérèse. La terre de Boussoit était donc érigée en comté.

Philippe Ferdinand Joseph de Rodoan. Il était comte de Boussoit depuis 1755 et seigneur de Strépy. Gentilhomme de l’état noble du Hainaut, chambellan, maréchal héréditaire de l’ordre teutonique. Il fut le dernier seigneur féodal de Boussoit. Le domaine avec son château fut vendu à plusieurs familles successives

Carte de Ferraris (XVIIIème)
La commune

On mentionne un échevinage dès le XIIIème siècle, qui suivait la coutume de Mons.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: La Louvière
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1185, les troupes du duc de Brabant et de l’évêque de Cologne firent des ravages dans la région et notamment dans le village de Boussoit.

En 1554, Charles Quint rassembla son armée à Boussoit, puis alla camper à Tubize pour protéger Bruxelles des armées françaises qui s’avançaient en Hainaut.

En 1578, le château fut rasé par le duc d’Alençon, partisan des protestants.

En 1746 pendant le siège de Mons, le partisan Wischer envahit Boussoit à la tête de 250 cavaliers français. Il occupa le village pendant 15 jours et s’y livra à des exactions contre les habitants qui se réfugièrent dans l’ancien château. La ferme de la commune fut incendiée, et avec elle les archives.

Economie

L’agriculture et l’élevage furent longtemps les activités principales des villageois.

Un moulin à vent fut érigé en 1765. Il est probable que d’autres l’aient précédé.

Au XIXème et au XXème siècle, le charbonnage de Maurage exploita le sous-sol de Boussoit.

 Patrimoine

Eglise Sainte-Marie-Madeleine. L’actuel édifice date de 1863. Il est de style roman. Pierres tumulaires des anciens seigneurs

Chapelle Saint-Julien. Contigüe à l’ancienne ferme de l’hôpital, devenue école communale

Château de Nédonchel

La Belgique pittoresque. Les chateaux /Emile de Damseau
Bibliographie

Notice historique sur le village de Boussoit-sur-Haine – Th. Lejeune, Annales du Cercle archéologique de Mons, T. VIII, 1868-69

Vicq

Le territoire

Superficie: 392 ha

Altitude: 15-23 m

Situation géographique : dans la plaine de la vallée de l’Escaut Moyen

Cours d’eau : pas de ruisseaux

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : des marécages

Nature du sol : alluvionnaire

Nature du sous-sol : grès, schiste, houille

Préhistoire

On aurait découvert des outils en silex (pas de précision).

Antiquité gallo-romaine

Non documentée

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : selon des documents entre le XIVème et le XVIIème siècle

  • Vy
  • Vi
  • Vicus
  • Vij
  • Vii
  • Wic
  • Wicq

Etymologie : le nom viendrait du latin vicus qui signifie « village » ou « bourg ». Ce nom était en général attribué à de petites agglomérations qui sont apparues à l’époque gallo-romaine, quasi uniquement en bordure de chaussée romaine. Ce fut le cas à Escaupont (Ponte Scaldis). La chaussée romaine Bavai-Tournai-Boulogne passait plus au sud-ouest par rapport au territoire actuel. Nous n’avons pas trouvé mention de fouilles ou de découvertes de vestiges de cette époque. Le nom pourrait donc être plus tardif.

Epoque de son apparition:  ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine en dehors du territoire du village actuel

sources d’eau ou cours d’eau: régions de marécages

source de bois: petits bosquets

proximité d’un lieu de pouvoir: une ferme abbatiale

Paroisse dédiée à Saint-Nicolas

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes

Seigneurie

Au XIIIème siècle, la seigneurie de Vicq était confondue avec celle d’Escaupont. Les deux villages obéissaient à une loi commune de Vi et Escaupons.

Ces territoires appartenaient en 921 à l’abbaye de Saint-Amand. A la fin du XIIème siècle, ils passèrent sous l’autorité de l’abbaye de Mortagne.

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, auquel les villages de la prévôté de Valenciennes furent rattachés en 1678 par le traité de Nimègue.
  • Prévôté : de Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: La France sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Marly
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Ce serait dans les marais de Vicq que le comte de Hainaut Régnier Ier fut vaincu et fait prisonnier par les Vikings qu’il combattait. Vers 881. A cette époque, les Vikings s’étaient installés à Condé d’où ils menaient leurs raids ravageurs dans toute la région.

En 1793, Condé fut l’objet d’un blocus par les Autrichiens, qui chassaient les révolutionnaires français de leur territoire des Pays-Bas. Ceci s’accompagna d’inondations dans les alentours. Vicq en souffrit.

Economie

Longtemps l’agriculture et l’élevage furent les seules activités des habitants de Vicq.

Exploitation du sous-sol

On a extrait de la houille sous le sol de Vicq. On ne mentionne pas de puits à Vicq-même.

Patrimoine

Eglise St Nicolas

Chapelle St Roch

 

 

Thivencelle

Le territoire

Superficie: 4030 ha

Altitude: de 13 à 19 m

Situation géographique : la plaine de la basse vallée de la Haine

Cours d’eau : le Hogneau et de nombreux courants aménagés par l’homme pour drainer les marais. Les moines ont creusé  la Savernière (un petit cours d’eau qui sépare le territoire de Thivencelle de celui de Saint-Aybert). 

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux

Nature du sol : alluvionaire

Nature du sous-sol : grès, schiste, argileux, houille (en profondeur)

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Non documentée

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1213 ( ?)

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Tivencella, dans un cartulaire du chapitre de Notre-Dame de Condé, 1213.
  • Thievencelles, cité par Jacques de Guise
  • Thivencelle, dans un pouillé du xivesiècle.
  • Tivercelle, 1599
  • Thivencelles

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?

Epoque de son apparition: ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ni médiévale d’importance

sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et les marais

source de bois: quelques bosquets et rangées d’arbres isolés

proximité d’un lieu de pouvoir: Condé

Paroisse dédiée à Notre-Dame

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Chièvres

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Condé

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes

Seigneuries et fiefs

Le territoire de Thivencelle aurait été donné à l’abbaye Saint-Wasnon de Condé. Les droits seigneuriaux (cens, redevances diverses, corvées, justice) ont été exercés par le chapitre Notre-Dame de Condé. Nous ne savons quand le domaine a été attribué. A l’époque de la fondation de l’abbaye (VIIème siècle) ou plus tard de la part d’un roi ou d’un comte de Hainaut?

Les moines ont profité de la richesse des sols et de l’eau pour créer un lieu de vie. Deux, en fait : « la Capielle » (Saint-Aybert) et « la Tuchelle » (Thivencelle).

Il est aussi fait mention en 1474 d’un fief relevant directement des comtes de Hainaut.

De plus, il est dit qu’un duc de Croÿ fut haut-justicier. Probablement un de ceux qui furent seigneurs de Condé.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)

Les villages de la prévôté de Valenciennes ont été annexés au royaume de France par le Traité de Nimègue de 1678.

  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1790)
  • Etat: France sous es divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Marly
Economie

Longtemps, agriculture et élevage furent les seules activités des habitants de Thivencelle.

Exploitation du sous-sol

En 1837, on réalisa des sondages à la recherche de houille.

La Compagnie des Mines de Thivencelle fut créée en 1841 (par la fusion des sociétés de Thivencelle, de Fresnes-Midi et Condéenne) . Elle a disparu en 1946 lors de la nationalisation des puits et fut incorporée dans le Groupe de Valenciennes. Son siège social était situé à Fresnes-sur-Escaut.

On exploitait sous Fresnes, Escaupont, St-Aybert et Thivencelle. Huit 8 puits furent ouverts, dont :

  • Fosse Pureur (Thivencelle, près du canal Mons-Condé), 1838-1844
  • Fosse Soult n°1 (Fresnes), 1840-1947, sert ensuite de puits d’aérage
  • Fosse Soult n°2 (Fresnes), 1845-1947
  • Fosse St Pierre (Thivencelle), 1873-1989
  • Fosse St-Aybert (Thivencelle, près du canal, 1925-1956

Les Allemands, lors de leur recul en octobre et novembre 1918 causèrent de gros dommages. On restaura ensuite.

Le dernier puits ferma en 1989.

La fosse Saint-Pierre en 1949
Patrimoine

Eglise Notre-Dame de l’Assomption, construite en 1855-1859

 

 

Taisnières-sur-Hon

Le territoire

Superficie: 1622 ha

Altitude: 118 à 157 m

Situation géographique : sur le plateau de Bavay (Hauts-Pays)

Cours d’eau : le Hogneau et ses affluents (Ruisseaux de Goe, de l’Erelle, de Landrieux, du Louvion, de la Haute Lanière

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes, (pierre calcaire ?)

Hameaux : Malplaquet, La Carlotte

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Deux chaussées traversent le territoire, celle de Bavay à Utrecht (Batavie), celle de Bavay à Cologne.

Pas de vestiges documentés

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1186

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Tainnières, 1186, J. de G., Ann. du Hainaut
  • Tesnières, 1349, Pouillé de Cambrai
  • Taisnières, XIVe siècle
  • Tasnières, 1473
  • Taisnières-sur-Hon, XVIIIe siècle.

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

Taisnières – Le village tirerait son nom de l’ancien nom du blaireau, taisson en ancien français, issu du bas latin taxo(nem), suivi du suffixe -aria, qui indique une présence. Signification: Lieu où il y a des “blaireaux”, « retraite des blaireaux », mais aussi par extension : « repaire de bêtes fauves » ou « tanière »

Hon : Du nom de la rivière qui pourrait être issu du gaulois onna (« cours d’eau »).

Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: les deux chaussées romaines

sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et ses affluents

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: la ferme abbatiale et le château de La Longueville

Paroisse dédiée à l’abbaye de Lobbes

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Bavay (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay

Seigneuries et fiefs

L’abbaye Saint-Pierre de Lobbes, fondée vers 654 par Saint Landelin (comme pour celle de Crespin) y possédait des biens. Elle y exerça ses droits féodaux (cens, redevances, justice, corvées) sur les habitants du village et des hameaux, probablement par l’intermédiaire d’un maïeur et d’échevins, peut-être d’un bailli. Elle avait également la collation de la cure et percevait les bénéfices de trois chapelles : la chapelle Saint-Nicolas (après 1724: chapelle Sainte-Chatherine), la chapelle de Sainte-Marie et la chapelle Saint-Michel à Malplaquet, construite en 1600.

Il est possible qu’il existât à côté un domaine laïc, relevant directement des comtes de Hainaut et peut-être à certains moments des seigneurs de La Longueville, au moins à partir du XVIIème siècle. Le comte Philippe-Louis d’Egmont est cité comme seigneur de La Longueville, de Taisnières et dépendances.

L’abbaye Saint-Pierre d’Haumont semblait aussi détenir des terres sur Taisnières.

Un château aurait existé au hameau de Surhon mais il a disparu à une date inconnue bien avant la Révolution.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)

Tous les villages de la prévôté de Bavay ont été annexés au royaume de France par le Traité de Nimègue en 1678.

  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : de Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: la France sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries
  • Depuis 2012, Taisnières-sur-Hon fait partie de l’Agglomération de Maubeuge.
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1572, le duc d’Albe, gouverneur des Pays-Bas Espagnols, en lutte contre les huguenots, aurait logé à Taisnières, alors qu’il allait de Binche au Quesnoy.

L’événement le plus important sur le sol du village fut incontestablement la Bataille de Malplaquet qui se déroula le 11 septembre 1709. Pour rappel, à l’époque, le roi Louis XIV occupait une grande partie des Pays-Bas Espagnols. Il prenait de l’âge. Les finances du royaume étaient au plus bas, suite aux nombreuses guerres qu’il menait et à ses dépenses de prestige. De plus, une coalition s’était levée contre lui, comprenant l’Angleterre, les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) et l’Autriche, dont le but était de chasser les Français des Pays-Bas Espagnols.

Les deux armées se rencontrèrent dans une bataille mémorable au hameau de Malplaquet, mais aussi sur les territoires des villages alentours (Blaugies, Hon-Hergies, Sars-la-Bruyère et Blaregnies). L’armée française fut battue, mais les coalisés perdirent énormément de soldats. Cependant cette bataille fut décisive puisque par le Traité d’Utrecht qui suivit en 1713 Louis XIV dut abandonner les Pays-Bas qui passèrent sous l’autorité de l’Autriche, car les Espagnols, dirigés par le roi Philippe V, petit-fils de Louis XIV, étaient devenus les alliés de celui-ci.

Par Louis Laguerre

En 1815, après la bataille de Waterloo, le général anglais Wellington, poursuivant l’armée française en repli, campa à Taisnières.

Economie

Elle reposa essentiellement sur l’agriculture, l’élevage et les entreprises annexes : deux moulins, une brasserie et une distillerie.

Patrimoine

Eglise Notre-Dame de la Visitation, dont l’actuel bâtiment a été construit de 1900 à 1905. Elle est de style néo-gothique et comporte trois nefs, un chevet et une tour-clocher.

Eglise St Martin, à Malplaquet, XIXème

 

 

 

Saint-Saulve

Le territoire

Superficie: 1204 ha

Altitude: de 15 m (bord de l’Escaut) à 95 m (au sud du territoire)

Situation géographique : Dans la vallée du Moyen-Escaut. Le territoire de Saint-Saulve est bordé au nord par le fleuve.

Cours d’eau : l’Escaut, dont un bras (le Vieil Escaut) fait la limite nord-ouest de Saint-Saulve

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux (le marais d’Epaix est un vestige des époques anciennes).

Nature du sol : alluvionnaire, limoneux, tourbières

Nature du sous-sol : grès, schistes, houille

Préhistoire

Paléolithique supérieur (Homo Sapiens) : On aurait découvert un burin en silex de la fin de cette période.

Néolithique (Homo Sapiens) :

De cette époque, on a ramassé deux haches polies, des éclats de silex et d’autres fragments de poteries. On les attribue à la Civilisation de Seine-Oise-Marne (néolithique moyen, vers 3500).

On aurait découvert en 1980 sur les berges du canal de l’Escaut des fragments d’une poterie qui a appartenu à la Culture Campaniforme (Néolithique final, vers 2200).

Le catalogue du Musée de Valenciennes de 1865 mentionne des « monnaies gauloises » sans plus de précision. Celles-ci ont aujourd’hui disparu.

Antiquité gallo-romaine

On aurait ramassé quelques pièces de monnaies dans les champs de Saint-Saulve, mais on n’a pas trouvé de structures pouvant affirmer un habitat gallo-romain.

Moyen-Age – l’origine du village

Toponymie (anciennes orthographes) :

Monasterium Sanctus Salvius apparait dans le récit hagiographique concernant l’évêque Saulve et datant de la fin du VIIIème siècle. On retrouve la même appellation dans un récit d’Eginhard (770-840), historien de Charlemagne et dans le texte du Traité de Meersen de 870.

Brena apparait au XIVème siècle dans les Annales de l’Histoire du Hainaut de l’historien Jacques de Guyse. On sait que ce dernier n’était pas enclin à la critique historique et qu’il “compilait” tous les écrits qui existaient à son époque. Ce nom de Brena serait attribué à Brennus, un chef Gaulois sennon, dont on tenta de faire un fondateur du lieu. Ceci fut réfuté par les historiens modernes, d’autant plus que ce nom n’apparaît jamais dans les textes connus avant ses Annales.

Brenne-Libre fut réemployé pendant la Révolution, qui cherchait à dissimuler toute appellation à consonance religieuse.

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : nom d’un évêque martyr (infra)

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: une chaussée romaine (Bavay-Tournai-Boulogne) passait à Onnaing avant de franchir l’Escaut à Escaupont et un chemin médiéval reliait Valenciennes à Estinnes, par Estreux et Rombies, à l’époque mérovingienne.

sources d’eau ou cours d’eau: quelques ruisseaux aujourd’hui disparus qui se jetaient dans l’Escaut

source de bois: région mi-boisée, mi-marécageuse

proximité d’un lieu de pouvoir: Famars et Valenciennes

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Saulve

Les fouilles archéologiques, entreprises depuis 1979, et de nombreux documents ont permis d’établir l’histoire des premiers temps de Saint-Saulve.

Le contexte de l’époque

Pendant la période mérovingienne (v450 à 751), le paysage était composé de domaines fonciers appartenant aux rois (domaine fiscal ou royal) et dans une moindre mesure à des aristocrates de l’entourage royal. A Valenciennes, se trouvait un fisc royal (impérial à partir de Charlemagne), avec son palais (palatium) qui plus tard se développa, grâce à son port et au commerce, en une ville opulente. Aux alentours, devaient se trouver des grands domaines agricoles appelés « villas » ou « courtes ».

Des documents font état de deux domaines connus sur le territoire actuel de Saint-Saulve aux lieux-dits « la Rougeville » et « Roucou ». On pense que le premier était la « villa de Roger ». Il se situait au bord de l’Escaut. Le Roucou n’en était pas très éloigné. Ce nom s’écrivit parfois « Rocourt » ou « Roucourt », comme ce village belge qui fut autrefois appelé « Rotgeri Curtis », soit la « Courte de Roger ». S’agissait-il du même Roger ? Nul ne semble le savoir.

Vers 1990-1991, des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour un cimetière du VIIIème siècle.

La « légende » de Saint-Saulve

Celle-ci nous est racontée par la « Passio Sancti Salvii episcopi et martyri » écrite à la fin du VIIIème siècle.

Saulve était un évêque itinérant, originaire d’Auvergne et peut-être évêque d’Angoulême. Il vint en évangélisateur des populations païennes dans le nord du royaume franc. Il serait mort en 741, soit à l’époque où régnait Charles Martel, maire des palais de Neustrie et d’Austrasie, à la place de rois incapables.

Ce récit hagiographique ne rapporte en fait que les derniers jours du saint. Au cours de ses péréginations, Saulve fut invité dans la villa d’un seigneur nommé Génard et y reçut l’hospitalité. Le fils de ce dernier, Winegard, remarqua les riches ornements et les vases sacrés de l’évêque. Lorsque ce dernier repartit vers l’abbaye de Condé, ce Winegard lui tendit une embuscade, lui déroba ses biens et le fit prisonnier. En accord avec son père, il le fit décapiter. On enterra le martyr dans une étable qui se trouvait sur l’actuel territoire de Beuvrages.

Le récit du crime arriva aux oreilles de Charles Martel (on parle plutôt d’un songe). Il fit rechercher les corps. On les enterra alors dans la « basilique Saint-Martin ». Les coupables furent vite retrouvés et châtiés. Sur la tombe du saint eurent lieu plusieurs miracles. Un oratoire fut érigé. On y organisa des pèlerinages. Un monastère y vit le jour.

Charles Martel dota cette institution de terres tirées du domaine royal  de Valenciennes et des revenus qu’elles procuraient. Il fut peut-être le fondateur de cette abbaye. Génard lui légua tous ses biens et Winegard termina ses jours à l’abbaye.

Les débuts du monastère

L’existence de la « basilique de Saint-Martin », sise « à la sortie du fisc de Valenciennes », n’apparaît que dans ce récit. Elle aurait été située en un lieu non précisé. Était-ce l’annexe d’une villa ? Une chapelle privée où Saulve dit la messe et prêcha avant d’être invité chez le maître des lieux ?

Le terme « basilique » pourrait faire croire qu’elle contenait une relique de Saint-Martin, personnage du IVème siècle, dont le culte fut important à la fin de la période mérovingienne. On en faisait une évangélisateur de la Gaule qui renversait les autels païens partout où il passait pour les remplacer par des églises. En réalité, il semble que ce personnage ait peu prêché en dehors de sa Touraine. Et que les très nombreuses paroisses qui furent dédiées l’ont été dans un contexte politico-religieux qui, entre le VIIIème et le XIIème siècle, vénérait particulièrement ce saint. On pense d’ailleurs que cette « Passio » fut écrite par un moine de Tours, car elle insiste beaucoup sur les mérites de Saint-Martin. En 914, dans un document, l’abbaye de Tours revendiqua la possession de celle de Saint-Saulve.

Cette « basilique Saint-Martin » n’a jamais été retrouvée lors des fouilles. Soit qu’elle était construite en matériaux périssables, soit qu’elle était située sur une zone encore couverte par des bâtiments « modernes ».

Les débuts du village

Comme ce fut souvent le cas, le monastère fut entouré d’un noyau d’habitations qui constitua progressivement le village primitif de Saint-Saulve. Les habitants s’organisèrent en communauté paroissiale et firent bâtir une église dédiée à Saint-Martin. Les droits féodaux (cens, redevances, justice, corvées) furent exercés par l’abbé.

Les fouilles de 1989-1992 ont permis de mettre à jour à proximité un cimetière mérovingien : des sépultures en pleine terre, ou tapissées de fragments de tuiles (tegulae), ou entourées d’un appareil de pierres calcaires, parfois des traces de cercueil, des urnes funéraires en céramique, des parures (fibules, perles). En réalité, il ne s’agit ici que d’une partie (une douzaine de tombes) d’un cimetière plus vaste qui s’étend sur l’actuelle propriété des Ursulines qui occupent une grande partie de l’ancien site abbatial.

Au lieu-dit « le Chêne », à la limite d’Onnaing, on a trouvé en 1979 les vestiges d’un habitat isolé de l’époque carolingienne. A proximité de la nécropole, on a aussi trouvé les traces de « fonds de cabanes » ayant pu correspondre à des ateliers, des fosses-dépotoirs, des latrines et un puits maçonné. Les fosses étaient emplies d’objets utilisés aux IXème et Xème siècles (perles, céramique, peignes, clés, …).

L’abbaye Saint-Saulve (Monsaterium Sancti Salvii)

L’institution, fondée au milieu du VIIIème siècle, s’organisa en communauté de moines, dirigée par un recteur. Elle dépendit dans les premiers temps du roi (Pépin le Bref, Charlemagne, Louis le Pieux, Lothaire I, Lothaire II). Il s’agissait donc d’un « fief royal ou impérial » concédé au recteur qui était nommé par le roi lui-même, l’obligeant à lui rendre un hommage vassalique.

Le monastère était situé dans le fisc de Valenciennes (vicus Valentiana), dans le comté de Famars (Pago Fanomartense). Avec le Traité de Verdun (843), il se trouva en Francie Médiane, puis en Lotharingie (partie nord de celle-là). Lors du Traité de Meersen (870), le comté revint dans le domaine du roi de France Charles le Chauve. Mais quelques années plus tard, il fut réintégré dans l’empire germanique, comme tout territoire à l’est de l’Escaut.

C’est dans ces années-là que les Vikings commencèrent à écumer la région. Ils dévastèrent l’abbaye de Saint-Saulve. Elle resta de longues années à l’abandon.

En 914, l’abbaye Saint-Martin de Tours avança un document prouvant qu’elle était propriétaire de Saint-Saulve. Des historiens pensent que c’est un  faux présenté pour tenter de récupérer l’abbaye qui se relevait difficilement de ses cendres. Le comportement des moines laissait aussi à dire, selon un écrit de Brunon, archevêque de Cologne et duc de Lotharingie.

D’autres documents font plutôt état d’une communauté de chanoines. C’était le cas au XIème siècle. Les fouilles archéologiques tendent à confirmer l’existence d’un important établissement religieux dès le Xème siècle.

En 1103, le monastère fut agrégé à l’Ordre de Cluny, le rendant indépendant du pouvoir temporel du comte, mais le rétrogradant au rang de prieuré. Les chanoines furent remplacés par des bénédictins de Saint-Géry de Valenciennes. Malgré cela, l’institution, encore parfois appelée abbaye dans les textes, conserva du prestige.

A la fin du siècle suivant et au début du XIVème siècle, la gestion ne fut pas des meilleures. Le bâtiment commençait à se dégrader. Pendant le XIVème siècle, quelques raids guerriers dans le cadre de la Guerre de Cent Ans continuèrent à ruiner les lieux. Les moines l’abandonnèrent quelques temps avant de le réintégrer vers 1360.

Les prieurs étaient nommés par les abbés de Cluny. A partir de 1375, on instaura le système de la « commende ». Il revenait au pape (à partir du XVIème siècle à l’empereur du Saint Empire Germanique) de nommer les prieurs. Ceux-ci, souvent des laïcs, se contentaient le plus souvent de toucher les bénéfices et n’étaient pas toujours présents dans l’institution, qui en paya les conséquences.

En 1478, à court d’argent, le prieur fut obligé de renvoyer les moines dans leur famille, le temps que l’archiduc Maximilien lui améliore ses finances. On est aussi à l’époque où le roi Louis XI s’attaquait aux places fortes et institutions hennuyères. Les bâtiments de Saint-Saulve furent été incendiés en 1477.

Quelques prieurs fortunés y allèrent de leur bourse pour réparer les dégâts, ainsi avec Antoine de Lalaing (1520-1541).

Pourtant les guerres religieuses du troisième quart du siècle vinrent encore endommager les lieux. Ils furent dévastés en 1556 par des huguenots, ce qui obligea les moines à se réfugier au Quesnoy. Le même scénario se présenta en 1576, mais c’étaient ici des troupes royales françaises qui commirent les dégâts.

Le prieuré était au bord de la faillite. Le prieur Georges d’Autriche le releva.

Un de ses successeurs, Philippe d’Oignies, obtint du pape d’ériger le prieuré en abbaye indépendante, dont il devint le premier abbé en 1629. On reconstruisit.

Ce fut alors au troupes de Louis XIV, en guerre contre l’Espagne, sur le territoire de leurs Pays-Bas. Le premier siège de Valenciennes en 1656 endommagea la nouvelle abbaye. Quelques abbés, Alexandre Le Roy (1659-1670), Jacques Tordreau (1671-1702),  Jean-Baptiste Wéry (1702-1704) et Benoit Dehault (1742-1761) la restaurèrent. L’église paroissiale Saint-Martin fut aussi reconstruite à l’écart de l’église abbatiale.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Et puis vinrent les révolutionnaires. Les moines abandonnèrent leur abbaye en 1790. Celle-ci fut vendue en 1792 comme Bien National. On y installa dans un premier temps une fonderie de bronze. Quelques belles cloches disparurent ainsi pour battre monnaie.

Un hôpital fut aménagé pendant une épidémie de scorbut.

Le dernier propriétaire abandonna les bâtiments, se contentant de cultiver les terres. Les pierres furent « récupérées » pour de nouvelles constructions. Le terrain fut racheté en 1845 par les Ursulines qui construisirent un couvent et un pensionnat pour jeunes filles, Notre-Dame de la Garde. Des bâtiments abbatiaux, il persiste le porche d’entrée (XVIIème, remanié vers 1860), une partie du mur d’enceinte (XVIIème), dit « mur de Charlemagne » sur la Grand-Place, ainsi que le mur du jardin (XVIIème), dit « mur de l’abbaye » au long du Vieil Escaut.

Il est à noter que l’Abbaye des Dames de Beaumont déclara en 1620 posséder des terres sur le territoire de Saint-Saulve.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut (jusqu’en 1678), puis royaume de France

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes

Les droits seigneuriaux étaient aux mains des abbés ou prieurs de Saint-Saulve.

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, à partir du Traité de Nimègue de 1678.
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Valenciennes
Economie

Saint-Saulve a surtout connu l’agriculture et l’élevage (mouton, bœuf, porc, cheval) pendant des siècles, ses paysans allant vendre leurs produits sur le marché de Valenciennes. Les Saint-Saulviens ont longtemps étaient surnommés « Chou Rouge ». Ils cultivaient essentiellement des céréales.

A partir du XIXème, on cultiva également la chicorée et la betterave sucrière.

Trois sucreries fonctionnèrent sur le territoire de Saint-Saulve, ainsi que deux fabriques de  chicorée. Et trois fabriques de graisse.

On mentionné également trois brasseries et une distillerie.

On tenta d’exploiter le charbon de houille, mais l’entreprise n’était pas rentable et on n’insista pas.

En marge des activités métallurgiques de la région, l’entreprise Serbat vit le jour en 1839 pour fabriquer des mastics métalliques qui servaient à l’assemblage des joints des machines à vapeur.

Voies de communication

Par la route : la route Valenciennes – Mons fut l’axe principal pendant de nombreux siècles jusqu’à la construction de l’autoroute Paris-Bruxelles.

Par le train : une ligne de chemin de fer Valenciennes – Quiévrain – Bruxelles fut aménagée en 1842, prenant son point de départ à Saint-Saulve (la muraille de Valenciennes était encore débout et faisait obstacle). Quelques années plus tard, elle partit de la gare de Valenciennes. Elle cessa de fonctionner à la fin des années ‘1960.

Par le tramway à vapeur à partir de la fin du XIXème siècle le long de la chaussée vers Quiévrain. La ligne fut électrifiée en 1914.

Patrimoine

Eglise paroissiale Saint-Martin

L’église précédente, démolie en 1879, avait été construite au XVIIème siècle et réaménagée à plusieurs reprises. Elle avait encore été agrandie en 1838. Elle était entourée d’un cimetière.

De 1989 à 1992, des fouilles ont été réalisées. Elles ont permis de retrouver des vestiges de l’ancienne église médiévale et du cimetière. Sont aussi apparues des fondations et des structures souterraines de l’abbaye, datées du XIème au XVIIème siècle. Et sous celles-ci, des « fonds de cabanes » des IXème et Xème siècles, traces du village primitif ou du monastère.

Bibliographie

http://www.ville-saint-saulve.fr/culture/patrimoine/saint-saulve-a-son-histoire

 

Saint-Aybert

Le territoire

Superficie: 419 ha

Altitude: de 15 à 20 m

Situation géographique : dans la vallée de la Haine

Cours d’eau : la Haine,  aujourd’hui confondue avec le canal Hensies-Condé

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : des marécages

Nature du sol : alluvionnaire

Nature du sous-sol : grès, schistes, houille

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine
Non documentée
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté. Au milieu du VIIème siècle, Saint-Landelin, avec l’appui de l’évêque Aubert de Cambrai et des rois mérovingiens, fonda l’abbaye de Crespin. Les moines obtinrent alors tout un territoire qui correspond aujourd’hui à peu près à celui de Saint-Aybert et à une grande partie de celui de Crespin.

Deuxième Moyen-Age – le village

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : le nom du saint

Epoque de son apparition:

Aybert (1060-1140) naquit à Espain (Bléharies), entre Saint-Amand et Tournai. Très tôt élevé dans un christianisme strict, il s’adonnait à des prières, des privations, des jeûnes et des mortifications. Jeune homme, il quitta la résidence familiale pour aller vivre une solitude empreinte de pénitence. Il rejoignit un ermite qui s’était isolé du monastère de Crespin.

L’abbé Renier de Crespin leur offrit de les accompagner dans son voyage à Rome. Sa mission était d’obtenir du pape Urbain II la confirmation des droits féodaux et des privilèges de l’abbaye, qui venait de se reconstituer, près de deux siècles après avoir été détruite par les Vikings.

Aybert, au retour, demanda à entrer au monastère. Il avait alors 30 ans. Il y passa 25 ans à s’occuper des malades. Ensuite, il obtint de l’abbé d’aller à nouveau vivre seul dans cette zone mi-boisée, mi-marécageuse au bord de la Haine. Il s’y construisit une cabane de branchages et érigea une chapelle dédiée à la Vierge.

Pendant 25 ans encore, il partagea son existence entre la pénitence et la prière, apportant à ceux qui le consultaient des conseils et des confessions. On lui faisait l’aumône, qu’il restituait à l’abbaye. Godefroid, seigneur de Bouchain, lui fit même don de terres près d’Aniche. Gossuin  de Mons lui donna en 1122 une partie de son domaine de Scopignies (l’actuel village de Saint-Aybert). Entretemps, il avait été ordonné prêtre par l’évêque et pouvait dire la messe.

Sa réputation fut telle dans la région que des foules entières venaient le voir. On lui attribua des miracles. Il aurait ainsi guéri le frère du comte Baudouin avec l’eau bénie de son puits. Puits qui devint célèbre par la suite.

A sa mort, à l’âge de 80 ans, on rassembla tout ce qui pouvait servir de reliques qu’on plaça dans des monastères et des lieux de culte (Hautmont, Valenciennes, Mons, Cambrai, Condé, Tournai, Espain, …) afin d’y organiser des pèlerinages rémunérateurs. A Crespin, on instaura un culte en son hommage.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: une chaussée romaine passait non loin de là, sur le territoire d’Hensies

sources d’eau ou cours d’eau: zones très humides

source de bois: quelques bosquets, des saules et des peupliers

proximité d’un lieu de pouvoir: l’abbaye de Crespin

Paroisse de Crespin. Paroisse propre dédiée à Saint-Aybert à partir du XIXème siècle.

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneurie

Là où a vécu Saint-Aybert s’est constitué un petit hameau, qui resta sous la dépendance de l’abbaye de Crespin. Les abbés y exercèrent leurs droits féodaux (cens, redevances, corvées, justice). Ceux-ci furent abolis en 1789.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème siècle)

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)

  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Marly
  • Le hameau de Saint-Aybert fut détaché de Crespin pour devenir une commune autonome en 1837.
Economie

Saint-Aybert, à l’écart des grands axes de communication, vécut essentiellement d’un peu d’agriculture et d’élevage.

Patrimoine

Eglise Saint-Aybert, 1838

Bibliographie

St Aybert, par l’abbé Emile Trelcat – 1929, Desclée, de Brouwer, Lille

 

Saint-Waast-la-Vallée

Le territoire

Superficie:  591 ha

Altitude: 85 à 142 m

Situation géographique : sur le versant sud du plateau de Bavay

Cours d’eau : le Hogneau et ses affluents (les ruisseaux de Bavay, de Cambron et des Enviots)

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes, pierre calcaire

Hameaux et lieux dits : La Ferme de la Tour, le Château de Ramez, le Pissotiau, les Roquettes, le Merz, le Bois de Roisin.

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Le villages est traversé par la chaussée romaine Bavay-Tournai-Boulogne. 

En 1857, on découvrit des sépultures romaines dans le bois de Roisin, à l’ouest du village : des tombeaux renfermant des armes, des vases en terre, en verre et en bronze, une lampe, des soucoupes, un fragment de miroir, des bijoux et des médailles en bronze.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: XIIème siècle

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Saint-Waast, J. de G., Ann. du Hainaut
  • Sanctus-Vedastus, 1199, Arch. de Saint-Martin
  • Sanctus-Vedastus, 1349, Pouillé de Cambrai
  • Saint-Waast-lez-Bavay, XVe siècle
  • Saint-Wast, 1740
  • Saint Waast la Vallée
  • Saint-Waast-lez-Bavai.

En 1801, la commune changea de nom en faveur de Saint-Waast ou Saint-Vaast.

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : du nom d’un des premiers évêques d’Arras et de Cambrai au VIème siècle

Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Tournai-Boulogne qui traverse le village d’est en ouest

sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et ses ruisseaux affluents

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: Bavay

Paroisse dédiée à St-Vaast/Waast

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Bavay

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay

Seigneuries et fiefs

Il semble qu’au XIVème siècle, le territoire appartenait encore aux comtes de Hainaut, puisqu’il est probable que la « Tour del’ Cense » (Tour au Bois) aurait été édifiée vers 1170 par le comte Baudouin V, toujours en lutte contre les turbulents seigneurs d’Avesnes.

Le village comprenait plusieurs fiefs, peut-être à des époques différentes, probablement à l’origine des hameaux actuels. Nous n’avons pas de renseignements à leur propos. Il s’agissait probablement d’arrières-fiefs dépendant directement des comtes de Hainaut.  Ceux-ci administraient sans doute le village par l’intermédiaire d’un bailli.

  • Une seigneurie principale, avec le centre du village et son église
  • Celui de La Tour au Bois, à l’ouest du village
  • Celui du château de Rametz, construit au XIIIème siècle, à l’est
  • Le fief de Criauleux

A un certain moment non déterminé, peut-être tardivement, le village fut sous la juridiction d’une famille vassale. On cite au XVIIIème siècle la famille d’Yve. On cite aussi en 1710 Monseigneur Ganten, seigneur de Rametz et de Saint-Waast.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France, depuis le Traité de Nimègue de 1678
  • Canton : de Bavay
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
  • Etat: La France, sous divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Le bandit Moneuse avait sa résidence au moulin de Saint-Waast. Il opéra dans la région sous le Directoire.

Economie

Elle fut essentiellement agricole.

Il existe en cette commune une carrière et une scierie de marbre.

Y ont fonctionné une brasserie, 4 moulins à farine et 2 fabriques de sabots.

Patrimoine

Eglise St Pierre, 1747

Le Château de Rametz (Ramez), édifié à l’origine à la fin du XIIIème et remanié à plusieurs reprises, dont la dernière fois au XIXème. Apparence d’un château médiéval entouré de douves.

La Tour au Bois « del Cense » (entre Saint-Waast et Bettrechies), du XIIème, à proximité de la Ferme de la Tour.

 

 

Quarouble

Le territoire

Superficie: 1202 ha

Altitude: de 16 m (tout au nord du territoire) à 51 m (début de la pente vers le plateau de Bavay

Situation géographique : la plaine de la vallée du Moyen-Escaut au confluent avec la Haine

Cours d’eau : pas de ruisseau mentionné

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : zone marécageuse, encore présente tout au nord du village, à proximité de l’ancien cours de la Haine. Zone plus boisée en terrain sec vers le plateau. Il persiste quelques bosquets (Bois du Chapitre, bois de la Fontaine).

Nature du sol : alluvionnaire, argileux, sablonneux à l’est et légèrement tourbeux au nord

Nature du sous-sol : grès, schistes, houille

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Une voie romaine antique (« Chemin des Postes ») reliant les deux chaussées romaines (Bavay-Tournai-Boulogne et Bavay-Blicquy-Mer du Nord) passait par Quarouble. Nous n’avons cependant pas trouvé mention de découverte de vestiges gallo-romains sur le sol de Quarouble.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Le roi mérovingien Dagobert, ou un de ses descendants, aurait attribué les domaines d’Onnaing et de Quarouble, à l’évêque de Cambrai. Donc à peu près à la même époque que fut fondée l’abbaye de Crespin.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1134

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Caroube
  • Karoube
  • Quaroube
  • Quarouble

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Ce nom viendrait du latin populaire “Karubium” (utilisé au moyen-âge à la place de quadrivium). Il signifie « carrefour, quatre chemins ».

Epoque de son apparition: Il est probable que sur le domaine de Quarouble, comme sur celui d’Onnaing, le chapitre épiscopal de Cambrai fit construire une ou des fermes abbatiales. Peut-être existaient-elles déjà sous le statut fiscal (royal) précédent.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: le chemin antique reliant les deux chaussées romaines (supra), les chemins médiévaux reliant Crespin (et peut-être Condé) à Famars et Cambrai, puis celui qui relia Valenciennes à Quiévrain.

sources d’eau ou cours d’eau: pas de ruisseau à proprement parler mais des courants de drainage dans les zones marécageuses au nord du territoire

source de bois: des bosquets et des bois en terrains plus secs

proximité d’un lieu de pouvoir: les fermes abbatiales

Paroisse dédiée à Saint-Antoine

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Cambrai

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes

Seigneuries et fiefs

Onnaing et Quarouble formaient une seigneurie dépendant du chapitre épiscopal de Cambrai, sous le même pouvoir et les mêmes lois, selon un diplôme de Dagobert. Ce qui fut confirmé en 911 par Charles le Simple, alors roi de France et de Lotharingie, puis par les papes Eugène III (1148, 1153),  Alexandre III (1179) et Lucius III (1181).

En réalité, ce document de Dagobert se révéla être un faux ou du moins une copie (falsifiée ?) d’un document original disparu pendant les raids vikings sur la région. Ceci était assez courant à l’époque. On connait des scénarios identiques à propos de l’abbaye de Saint-Ghislain et de ses domaines.

Les évêques  exerçaient leurs droits féodaux par l’intermédiaire d’un maire héréditaire et d’échevins.

Cette situation engendra de nombreux conflits avec les comtes de Hainaut qui revendiquèrent à plusieurs reprises ces domaines et leurs bénéfices.

C’est ainsi que le comte Baudouin VI (fin du XIIème siècle) prétendit toucher les mortemains des serfs (impôts sur l’héritage) et obligea ceux qui le pouvaient à rejoindre l’ost (son armée) en cas de conflit.

Au début du XIIIème siècle, la situation s’envenima lorsque le marquis de Namur, Philippe le Noble, par ailleurs frère du comte Baudouin VI parti à la croisade, devint régent du comté de Hainaut. Il semble que ce personnage tenta de s’approprier quelques seigneuries. Ceci est certain pour le grand domaine de Blaton. En ce qui concerne Onnaing et Quarouble, on sait qu’un problème s’est posé entre ses héritiers, le comte Ferrand et le chapitre. Ils tentèrent de s’approprier les lieux au détriment des chanoines de Cambrai qui lancèrent des excommunications et des interdits de cultes sur les possessions comtales dans le diocèse (qui comprenait le Cambrésis, le Hainaut et le Brabant). Il fallut près de trente ans pour que la situation s’apaisât par un accord entre les deux partis.

On n’en resta pas là, car à la fin du siècle, le comte Jean d’Avesnes, et au milieu du XIVème siècle, le régent Aubert de Bavière, tentèrent à nouveau de reprendre pied dans ces domaines épiscopaux.

La commune

Le chapitre de Cambrai mit par écrit des règlements de justice qui relevaient jusque-là des coutumes judiciaires dans les villages. Ce furent les « lois » de 1236 et de 1248. Avec celles-ci, le rôle des maïeurs perdait de l’importance au profit d’un bailli, représentant le chapitre, installé à Onnaing.

 L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Marly

La première municipalité de Quarouble fut élue en février 1790.

Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Il n’y eut pas de grand fait marquant sur le territoire de Quarouble. Cependant, le village se trouvait sur un axe de communication qui prit de l’importance au moyen-âge, le chemin de Valenciennes à Mons, qui passait par Quiévrain.

On vit donc à de nombreuses reprises des troupes armées ou de véritables régiments passer par Quarouble (comme dans tous les villages le long de cette route) en y laissant leurs habituelles traces de saccages, de pillages et d’humiliations pour les populations.

A peu de distance de villes fortes et de châteaux (Valenciennes, Condé, Quiévrain, Boussu, Saint-Ghislain et Mons), on vit à maintes reprises des troupes séjourner dans le village et les environs, ce qui donnait lieu très souvent à des réquisitions et des exactions. La situation s’amplifia après que le roi Louis XIV eut obtenu par le traité de Nimègue (1678) que la frontière de son royaume soit portée plus au nord (actuelle frontière).

Que ce fut pour Quarouble ou pour les autres villages de la région, on mentionne les exactions des troupes du roi Louis XI quand il vint tenter de s’emparer de Condé et de Saint-Ghislain. Celles très nombreuses des armées du roi Louis XIV qui parvint finalement à annexer le territoire. Et plus tard, celles de Louis XV et des révolutionnaires français. Et enfin les armées allemandes à deux reprises au XXème siècle.

Toute action entraînant des réactions, aux armées françaises qui tentaient d’envahir l’actuelle Belgique (autrefois les Etats Bourguignons, les Pays-Bas Espagnols et les Pays-Bas Autrichiens), répondaient les armées d’en face, tout aussi délétères pour les populations (les mercenaires allemands de Maximilien contre Louis XI, les troupes espagnoles et la coalition Angleterre-Autriche contre Louis XIV, les troupes autrichiennes contre les révolutionnaires français en 1793).

A cela, on peut encore ajouter les exactions de la soldatesque espagnole pendant les guerres de religion du XVIème siècle alors que s’affrontaient les huguenots (qui s’étaient emparé de Mons et de Valenciennes) et les troupes des gouverneurs espagnols, dont le célèbre (et triste) duc d’Albe. Le bailli d’Onnaing et de Quarouble se battit à ses côtés.

Cette route vit aussi passer des personnages célèbres, soit à la tête de leurs armées, soit à la tête d’importantes délégations (le roi Edouard III d’Angleterre au début de la Guerre de Cent Ans, le roi Louis XIV au XVIIème siècle, le général Dumouriez en 1792, Napoléon pendant son règne, le roi Louis XVIII et le tsar de Russie après Waterloo, le roi Louis-Philippe un peu plus tard).

Economie

Quarouble a essentiellement vécu de l’agriculture (blé, orge, houblon, colza, lin).

Au XIXème siècle, comme à Onnaing, à Angre et dans les Hauts-Pays, on développa la culture de la chicorée qu’on traitait ensuite dans des “fabriques à chicorée”.

On mentionne aussi celles de la betterave sucrière et des plantes médicinales.

Il existait un moulin à  Onnaing pour les deux villages, moulin banal où le manant était obligé de moudre le grain contre une redevance. Il faut attendre 1634 pour voir construire un moulin aussi à Quarouble. Il ne fonctionna que jusqu’à 1680. Plus tard, à la fin du XVIIIème siècle, on en construisit deux.

Au XVIIIème siècle, on trouve aussi une tannerie, une corroierie et des tisserands de toile. Trois brasseries existèrent au XVIIIème. Deux sucreries aussi, successivement, de 1833 à 1837 pour la première, de 1864 à 1902 pour la seconde.

Patrimoine

Eglise Saint-Antoine (l’ermite), construite en 1757

Chapelles Notre-Dame l’Auxiliatrice (récente), Notre-Dame de Liesse (1865), Saint-Roch (1868)

Bibliographie

Histoire de Quarouble, Abbé Jules Desilve, Impr. Gouy-Druon, 1909

 

La Longueville

Le territoire

Superficie: 1764 ha (544 ha de bois)

Altitude: de 134 à 161 m

Situation géographique : sur le plateau de Bavay à la limite des deux bassins hydrographiques de la Haine (affluent de l’Escaut) et de la Sambre (affluent de la Meuse)

Cours d’eau : Le Hogneau, qui est un affluent de la Haine, prend sa source dans le bois Delhaye au sud de la localité. Le ruisseau de l’Airette se jette dans le Hogneau au nord-ouest. Le ruisseau de Sainte-Aldegonde s’y jette au niveau du Pont Poirette.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière, dont il reste des vestiges au sud et à l’est du territoire

Nature du sol : limoneux, argileux,  sables landéniens (ère tertiaire)

Nature du sous-sol : grès, schistes (ère primaire)

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Longueville est située sur l’ancienne chaussée romaine allant de Bavay (cité des Nerviens) à Trêves (cité des Trévires). Le site était occupé à l’époque romaine  (pas de précision).

L’aqueduc qui alimentait Bavay passait par La Longueville.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté (il est probable que l’abbaye Sainte-Aldegonde de Maubeuge y avait des terres – pas mentionné)

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1186

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Longuéville, 1186
  • Longua Villa, 1221 (cartulaire de l’abbaye d’Aulne), 1295 (cartulaire de l’évêché de Cambrai), 1349
  • Longueville, XVIIIème
  • La Longueville

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

La villa dont il est question peut être d’époque romaine ou d’époque carolingienne, faisant allusion à un grand domaine agricole.

Epoque de son apparition: au XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Trèves

sources d’eau ou cours d’eau: le Hogneau et ses ruisseaux affluents

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: le château local

Paroisse dédiée à Sainte-Aldegonde

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Bavay (1186)

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Maubeuge

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Bavay

Seigneuries et fiefs

La seigneurie faisait partie des pairies du comté de Hainaut. Le seigneur de Longueville était, à partir du XIème siècle, un proche conseiller du comte et participait à l’organisation du pouvoir central.

S’il est vrai que La Longueville fut élevée au rang de pairie à l’époque de Richilde et de Baudouin I ou II, il est probable que ce le fut au profit d’une famille qui porta le nom du domaine. Nous n’avons pas trouvé de documentation à ce propos.

Famille de Werchin

Ce qu’on sait, c’est que vers 1155-1160 une certaine Helvise de la Longueville (1140- ?), héritière du domaine, épousa Wallerand III de Werchin (1136- ?), seigneur entre autres de Werchin (aujourd’hui Verchain-Maugré au sud de Valenciennes). Succédèrent à celui-ci :

  • Hugues « Hugon » de Werchin (1157-1208, en Thessalonique, lors de la quatrième croisade), leur fils. L’empereur Baudouin de Constantinople (en réalité le comte de Hainaut Baudouin VI qu’il accompagnait) le nomma Grand-Sénéchal
  • Gérard II de Werchin (1186-1211), fils du précédent. Il mourut célibataire et céda ses domaines à sa sœur :
  • Elkine de Werchain (1182- ?) qui épousa Gérard de Hainaut, petit-fils du comte Baudouin IV, par un fils bâtard de celui-ci, Guillaume « l’Oncle » de Hainaut. Il prit le nom de Gérard III de Werchin ( ?-v1246), devint seigneur de Werchin et de La Longueville.
  • Jean de Werchin ( ?-1250), leur fils aîné, mort célibataire
  • Jacques Ier de Werchin ( ?-avt1274), leur fils cadet qui aurait acheté le titre de sénéchal héréditaire qui se trouvait jusque-là dans la famille éteinte de Saint-Aubert. Ce titre restera attaché au domaine pendant plusieurs siècles.
  • Jacques II de Werchin (v1250-1323), fils du précédent
  • Gérard IV de Werchin ( ?-1340, Mons, grièvement blessé dans un tournoi), fils du précédent
  • Jean « le goutteux » de Werchin ( ?-1375), fils du précédent
  • Jacques III de Werchin ( ?-1383), fils du précédent
  • Jean II de Werchin ( ?-1415), fils du précédent, mort à la bataille d’Azincourt, sans postérité
  • Jeanne de Werchin( ?-1442), sa sœur aînée, qui mourut aussi sans enfant
  • Philippotte de Werchin, sœur cadette des deux précédents

Famille de Barbençon

  • Jean III de Barbençon-Jeumont (1354-1415), déjà seigneur de Roubaix, de Jeumont, d’Erquelinnes, pair de Hainaut. Il devint seigneur de Werchain, de la Longueville et sénéchal de Hainaut par son mariage en secondes noces avec Philippotte de Werchain. Il mourut aussi à Azincourt.
  • Jean IV de Barbençon-Jeumont (1402, Verchain-1470), leur fils. Chambellan du duc Philippe le Bon
  • Jean V de Barbençon ( ?-1472), fils du précédent. Mort célibataire
  • Jeanne de Barbençon (1400- ?), sœur de Jean IV, citée dame de La Longueville, qui épousa en 1432 Jacques de Ghistelles (1395-1452).
  • Jacques III de Barbençon ( ?-1478), frère du précédent
  • Nicolas de Barbençon (v1470-1513), fils du précédent
  • Pierre de Barbençon (v1497-1556/1557, Tournai), fils du précédent. Il eut trois filles.
  • Yolande de Barbençon (1521-1593) hérita des nombreux domaines de son père, dont Werchin et La Longueville

Parallèlement à ces quatre derniers Barbençon, on cite aussi comme seigneurs de La Longueville des descendants de Jacques de Ghistelles, époux de Jeanne de Barbençon (supra). S’agissait-il d’une co-seigneurie ? Nous ne sommes pas documentés à ce propos. Sont cités :

  • Leur fils, Jacques de Ghistelles ( ?-1488), cité somme seigneur des lieux en 1473. Conseiller et chambellan de Maximilien. Il épousa Catherine de Stavele.
  • Jean de Ghistelles, fils du précédent
  • Antoine de Ghistelles ( ?-1537), fils du précédent, échanson de Charles-Quint, grand bailli de Furnes
  • Robert de Ghistelles, fils du précédent, toujours seigneur de Longueville
  • Puis sa sœur, Marguerite de Ghistelles, citée comme baronne de Longueville. Elle épousa Robert de Canteleu «  de Douvrin ». Ils eurent une fille, Léonore de Douvrin, mariée à Gilles de Lens. Il semble qu’ici s’arrête la fonction de seigneur de La Longueville pour cette branche.

Maison de Melun-Antoing

  • Hugues de Melun-Antoing (1520-1553), prince d’Epinoy, connétable de Flandre. Il épousa en 1545 Yolande de Barbençon.
  • C’est cependant leur fille Anne-Marie de Melun (1552-1634) qui hérita de sa mère en 1593 les domaines et titres de celle-ci.
D’Adrien de Montigny, fin XVIème siècle

Maison de Ligne et Maison de Croÿ

  • Lamoral Ier (1563, Beloeil-1624, Bruxelles), prince de Ligne, seigneur de très nombreux domaines. Par son mariage avec Anne-Marie de Melun (1552-1634), il devint aussi prince d’Epinoy, seigneur de Werchin et de La Longueville, ainsi que sénéchal de Hainaut.
  • Yolande de Ligne (1585-1611), leur fille, qui épousa en 1600 Charles Alexandre de Croÿ, prince de Croÿ, marquis d’Havré
  • Marie-Claire de Croÿ (1605-1664), leur fille qui épousa en 1627 Charles Philippe Alexandre de Croÿ (1600-1640), de la branche des marquis de Renty
  • Marie Ferdinande de Croÿ (1636-1683), leur fille

Familles diverses

  • Philippe Louis d’Egmont (1623-1682), comte d’Egmont, prince de Gavre, marquis de Renty, seigneur de Chièvres. Officier et ambassadeur au service du roi d’Espagne. Il devint seigneur de La Longueville par son mariage en 1659 avec Marie Ferdinande de Croÿ (1636-1683)
  • Sa fille Marie-Claire-Angélique d’Egmont (1661-1714) hérita de certains biens et titres, dont La Longueville, qu’elle transmit à son mari Nicola Pignatelli Bisaccia (1658-1719, Paris)
  • Procopio Pignatelli d’Egmont (1703, Bruxelles – 1743), leur fils
  • Henriette Nicole Pignatelli (1719-1782), sa fille aînée, héritière de La Longueville, dame d’honneur de la reine, qui épousa en 1738 Marie Charles Louis d’Albert de Luynes (1717-1771), duc de Luynes et de Chevreuse, militaire au service du roi de France.
  • Ils eurent un fils Louis Joseph Charles Aimable d’Albert de Luynes (1748-1807). On ne sait s’il hérita de La Longueville. Aristocrate, il représente les Etats de Touraine en 1789 et se rallie au Tiers-Etats. Deux ans plus tard, il se retire à Dampierre où il resta à l’écart de la politique.

Il est mentionné qu’en 1789 un sire Bady, comte de Normond, était seigneur de La Longueville.

L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)

Etat : le royaume de France

Prévôté : Bavay

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1790)

Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)

Département: Nord

Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe

Canton: Aulnoye-Aymeries

Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En novembre 1918, eurent lieu ici des combats lors de la libération. Six soldats britanniques sont enterrés au cimetière communal.

En mai 1940, La Longueville souffrit des bombardements.

Un avion américain s’est écrasé en janvier 1945

Economie

L’agriculture, l’élevage et la sylviculture furent les activités dominantes. On note encore aujourd’hui de nombreuses fermes (dont quelques unes du XVIIIème)

Il fut signaler deux fabriques de chicorée au XIXème siècle.

Sur le sol de la commune, on trouva par le passé deux moulins à eau et une brasserie, deux briqueteries et quatre carrières de sable.

Patrimoine

Eglise Sainte-Aldegonde : le chœur est du XVème et le reste a été réamnéagé entre le XVème et le XVIIIème.

Château médiéval, démoli au cours du XVIIIème

Moulin en bois du XVIIIème, reconstruit en 1846

 

 

La Flamengrie

Le territoire

Superficie: 203 ha

Altitude: de 108 à 132 m

Situation géographique : sur le plateau de Bavay

Cours d’eau : le ruisseau de la Flamengrie

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

La chaussée romaine Bavay-Tournai-Boulogne y passe. Nous ne sommes pas documentés sur d’éventuels vestiges de cette époque sur l’actuel territoire de La Flamengrie.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1186

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Flamengrie, 1186 (Annales du Hainaut)
  • Flamengheria, 1197 (Cartulaire du Hainaut)
  • Flamengries, 1199 (Archives du Mont-Saint-Martin
  • Flamigeria, v1200 (cartulaire de l’abbaye d’Aulne)
  • Flammigeria, 1174
  • Flamingeria, 1208
  • La Flamengherie, 1308
  • Flamengry, XVIIème
  • Flamengries, XVIIIème
  • La Flamengrie
  • La Flamengrie-lez-Bavai

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

Elle évoque le mot « flamand », ce qui fait penser à certains que le village aurait été fondé par des Flamands à l’époque (Xème-XIème siècle), où le comte de Flandre cherchait à s’imposer en Hainaut et occupa Valenciennes.

Epoque de son apparition:

Un autre domaine, appelé Roubais, ayant appartenu à l’abbaye de Saint-Denis (près de Paris). Où un village fut créé à l’initiative de colons flamands et brabançons en 1156 (selon M.A. Arnould, citée par Dereck (1)). Ce qui donne une signification plausible au nom du village. La Flamengrie (départ du Nord) porte la même appellation.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: chaussée romaine

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau de la Flamengrie

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: Roisin ?

Paroisse dédiée à Saint-Gilles

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Bavay (1186)

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): la prévôté de Bavay

La seigneurie principale

Nous sommes mal documentés sur les seigneurs de La Flamengrie. D’autant plus qu’il existe un autre village du même nom en Thiérache, au sud d’Avesnes.

Des membres des familles d’Avesnes, de Berlaimont et d’Esclaibes sont cités comme seigneurs de La Flamengrie. Nous pensons, sans preuve, et nous ne pouvons donc l’affirmer avec certitude, que ces familles sont plutôt liées à la Flamengrie en Thiérache.

Par contre, nous trouvons au XVème siècle que les seigneurs de Roisin le sont aussi pour La Flamengrie. La proximité des deux villages plaiderait même pour que cette situation perdure depuis que le domaine et le village de La Flamengrie existent.  Il n’est pas impossible non plus que le domaine resta longtemps la possession des comtes de Hainaut et qu’il fut attribué au XVème aux Roisin (ou même acheté).

La liste seigneuriale est donc la même que celle de Roisin, au moins à partir du XVème jusqu’à la fin de l’Ancien Régime féodal.

Toute documentation serait bienvenue à ce propos. J’ai reçu de la part de Monsieur Jean-Louis Renteux cet e-mail dont la copie suit:

Ce ne serait qu’au 14e siècle que La Flamengrie serait entrée en possession des seigneurs de Roisin: Baudry XIII l’aurait héritée de sa mère Jeanne de Sars. J’ai lu la même information dans des généalogies de la famille de Sars.

Mais, cette information est en contradiction avec les chartes de franchise accordées dès le 13e siècle (si pas le 12e) par Baudry IX.

Le regretté Paul FRANÇOIS (érudit et historien d’Angre) avait transcrit et traduit en français contemporain un document exceptionnel conservé aux Archives Départementales du Nord, à Lille (cote : 1H/20/469), une charte de franchise de 1293. Cette charte commence par: “Moi Baudry, seigneur de Roisin et de la Flamengrie” et fait référence à une charte antérieure accordée par son père (Baudry!).

Pour moi, il ne fait pas  de doute que La Flamengrie a appartenu aux seigneurs de Roisin dès l’origine (12e siècle).

Mon hypothèse est même que les Flamands à l’origine de La Flamengrie seraient issus de ceux “donnés” à l’abbaye de Crespin en 1094 par Baudouin II, comte de Hainaut. Le seigneur de Roisin, qui faisait partie des protecteurs de l’abbaye, aurait pu faire venir ces Flamands de Crespin pour défricher la forêt au sud de son château.

La Maison des Templiers (Cense de la Commanderie) ou Domus de Flamengeria, releva de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem (plus tard Ordre de Malte). Les sources les plus anciennes datent du XIVème siècle.

Il existe cependant une charte (abîmée) de la fin du XIIème (analysée par Dereck) par laquelle Gérard, seigneur de Saint-Aubert, fait savoir que son vassal, Gérard de Saint-Python, a donné à l’Hôpital de Jérusalem deux muids de froment (un fief) à cet ordre. Selon l’analyse du texte (latin), l’institution daterait du milieu du XIIème, époque où d’autres institutions semblables se sont installées en Hainaut (Chiply, Ecuelin, Saint-Symphorien, Ville-sur-Haine, Chièvres). Elle se situait sur la voie romaine antique. L’actuel bâtiment fut construit en 1681 au lieu-dit « le Calotin ». Cet ordre des Templiers protégeait les pèlerins qui allaient de Bavay à Sebourg sur le tombeau de Saint-Druon.

Le royaume de France

En 1678, par le Traité de Nimègue, toute la Prévôté de Bavay, à laquelle appartenait le domaine seigneurial de La Flamengrie, fut détachée du comté de Hainaut pour être annexée au royaume de France du roi Louis XIV. Pendant les guerres que ce dernier menait, on déplora le pillage de la chapelle de la cense de la Commanderie.

En 1709, eut lieu à proximité la bataille de Malplaquet.

En 1779 et 1781, avec le deuxième Traité des Limites, on redessina les frontières en posant 65 bornes sculptées (dont il en reste une vingtaine). Les délimitations géographiques particulières de ce village frontalier, enclavé en territoire belge, sont le résultat d’échanges nombreux de parcelles entre le Royaume de France et les Pays Bas Espagnols, puis Autrichiens.

La chaussée romaine, depuis 1678 comprenait des tronçons français et des Pays-Bas à travers de grandes zones boisées infestées de contrebandiers. Les chemins transfrontaliers resteront longtemps le domaine de la contrebande (café, sucre, tabac de Roisin, alcool).

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: France – Divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Avesnes-sur-Helpe
  • Canton: Aulnoye-Aymeries

La Flamengrie souffrit des guerres révolutionnaires entre France et Autriche.

En 1888, lors de la tentative de coup d’Etat du général Boulanger, le village de La Flamengrie fut le seul à voter 100% pour la république… après avoir enfermé les deux seuls boulengistes.  L’Etat leur offrit une statue dorée de Marianne.

Economie

Elle resta dominée par l’agriculture et l’élevage.

La route Maubeuge – Bavay – Valenciennes a été pavée en 1746.

Patrimoine

Eglise Saint-Gilles, 1859. L’église précédente a peut-être servi de chapelle à la Maison des Templiers.

Les anciennes bornes frontières qui séparaient France et Pays-Bas.

Chapelle des Français, en mémoire des réfugiés français de la guerre de 1870.

 Bibliographie