Situation géographique : dans la vallée de la Haine, sur sa rive gauche (sud)
Cours d’eau : la Haine
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : zone marécageuse et prairies humides
Nature du sol : alluvionnaire et limoneux
Nature du sous-sol : grès, schistes, houille
Préhistoire
Découverte de silex des temps préhistoriques (sans précision)
Antiquité gallo-romaine
Vestiges romains (sans précision)
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1110
Toponymie (anciennes orthographes) :
Wamiols (1110, mention la plus ancienne)
Guamiolum (1118)
Wamiolum (1184)
Wamioel
Wamieul
Wanmioeul 1595)
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
On pense qu’il s’agit d’un diminutif de Wasmes, dont Wasmuel était une dépendance.
Epoque de son apparition: probablement fin du XIème ou début du XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: peu (un hypothétique chemin médiéval entre Mons et Saint-Ghislain)
– sources d’eau ou cours d’eau: la Haine
– source de bois: les pentes au sud étaient boisées
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à Notre-Dame, indépendante depuis 1803. Jusque là, les habitants de Wasmuel étaient paroissiens à Wasmes, où on les baptisait et où on organisait leurs funérailles. On les y conduisait par un « chemin des Morts » (actuelle rue de Wasmes).
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
Deux seigneuries se partagèrent le territoire jusqu’au milieu du XVIème siècle.
Le chapitre de Ste Waudru de Mons. Sans doute des terres proches de celles de Quaregnon et de Wasmes qui leur appartenaient.
Les Hennin-Liétard de Boussu
Il est possible que des terres de Wasmuel fussent liées à celles de Boussu et de Baudour, provenant peut-être des terres comtales, communes au XIIème siècle, qui entouraient Saint-Ghislain. Boussu appartint aux Gossuin de Mons et aux Fontaine, avant de passer aux Hennin-Liétard (hypothèse).
Jean de Hennin-Liétard donna en 1544 son fief de Wasmuel à la seigneurie des abbés de St Ghislain en échange du Bois que celle-ci détenait au sud de Boussu (Boussu-Bois).
Commune
Les paysans de Wasmuel avaient le droit de faire paître leurs animaux sur les prairies de Wasmuel et de Quaregnon sous la juridiction de Ste Waudru et de St Ghislain.
Ils reçurent un échevinage au XIIIème siècle et une charte en 1449.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Boussu
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Mons
Arrondissement judiciaire: Mons
Canton: Boussu
Entité communale depuis 1977: Quaregnon
Economie
L’agriculture et l’élevage sont les deux activités à l’origine du village.
On tenta bien, comme dans les villages voisins, d’y extraire de la houille, mais le résultat fut plutôt décevant.
Sa renommée, Wasmuel le doit à ses entreprises.
La faïencerie. Elle fut fondée 1834 par Isidore Paulus. Elle fut reprise en 1878 par Auguste Mouzin qui l’agrandit. Son beau-fils Eugène Meyer et son petit-fils Henry Meyer continuèrent l’affaire. En 1902, elle devient S.A. de Wasmuel. Elle fut mise en liquidation en 1951, puis démolie.
On mentionne encore pour le XIXème et le XXème :
la verrerie Dubail « de Saint-Antoine »
La Majolique
Une fonderie
Une usine à gaz
Une savonnerie
Il existe actuellement au nord du village une station d’épuration des eaux, installée par l’IDEA. C’est la plus grande de Wallonie (document en ligne de 2004). Les boues liquides résiduelles y sont traitées par bio-méthanisation, c’est-à-dire fermentées par des micro-organismes. Cela génère du biogaz, riche en méthane. Celui-ci est récupéré pour générer de l’électricité et de la chaleur, utilisées pour le site lui-même.
Voies de communication
Il n’y a pas de chaussée romaine proche de Wasmuel. C’est sans doute une raison – l’autre étant le terrain marécageux – de l’absence d’habitat gallo-romain et peut-être mérovingien. La Haine était navigable au Moyen-Age.
Après la fondation des abbayes de Mons et de Saint-Ghislain, un chemin reliait ces deux centres. C’est sans doute à proximité de celui-ci que le premier noyau villageois est né, en fait un hameau de Wasmes auquel il fut relié par un autre chemin (« chemin des mort »). Les paysans de Wasmuel dépendaient de la paroisse de Wasmes.
Il faut attendre le XVIIIème siècle pour qu’un axe routier plus important traverse le village, la chaussée actuelle de Mons à Valenciennes.
Le chemin de fer passe aussi au nord du village depuis 1842, mais les habitants de Wasmuel doivent prendre le train à la gare de Quaregnon.
La densification du bâti s’est réalisée au XIXème et au début du XXème siècle.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame. On sait qu’une ancienne chapelle fut bâtie en 1382 pour le petit nombre de paroissiens. Elle fut remplacée en 1826 par le bâtiment actuel, de style néoclassique.
Chapelle du Calvaire. Néo-gothique, 1861.
Ancienne barrière. Erigée dans le 2ème tiers du XVIIIème siècle après la construction de la chaussée pavée Mons-Valenciennes.
Altitude: de 25 (au niveau de la Haine) à 84 m (tout au sud du village)
Situation géographique : Le village est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine. Le noyau primitif se trouvait dans la partie basse. Puis il s’est étendu sur les pentes du plateau des Hauts-Pays.
Cours d’eau : le Rieu du Coeur (qui descend d’Eugies et de Pâturages), rejoint par l’Elwasmes (descendant de Blaugies par le bois de Colfontaine. Ce ruisseau afflue dans la Haine au nord du village. Il est actuellement couvert dans le centre de la commune. Le Richon fait la limite entre Quaregnon et Jemappes.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : marécageux dans sa partie basse, forestier sur son versant.
Nature du sol : limoneux et argileux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
On a découvert sur le sol de Quaregnon de nombreux objets en silex, témoignant d’une possible implantation préhistorique dans cette région riche en ruisseaux et en bois. Surtout sur les hauteurs du côté de Flénu. Nous n’avons que peu de précision sur ces découvertes, datant sans doute du XIXème siècle : des armes de pierre et des marteaux (selon Th. Bernier). Avant l’arrivée des Romains, les bois étaient directement au contact des marais.
Antiquité gallo-romaine
Caruslocus: Les Romains de Jules César (en fait son général Quintus Cicero), auraient installé ici un campement qui deviendra le berceau de la commune. Légende ou probabilité ?
On a trouvé des vestiges d’un cimetière gallo-romain (tumuli, vases, sépultures – sans armes !) et d’une villa près du bois de Colfontaine (Audin, Cambier).
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Des fouilles prospectives ont eu lieu en 2008 lors du réaménagement de la place communale (Marceline Denis). Elles permettent de penser que l’actuel centre du village fut l’objet d’une occupation quasi ininterrompue depuis le milieu du VIIème siècle, soit à l’époque des fondations d’abbayes. Il y aurait déjà eu ici des églises successives.
Epoque mérovingienne
On a trouvé un cimetière mérovingien. Il s’agissait d’abord de sépultures à inhumation du VIIème siècle. Une douzaine de tombes furent mises au jour, situées autour d’une sépulture privilégiée appartenant à une femme enterrée dans un cercueil qui contenait aussi des parures (fibules, objets en or, en argent, en pâte de verres et grenats). Cette nécropole se situait sur un léger promontoire dominant la plaine alluviale du Rieu du Cœur.
L’occupation continua au VIIIème siècle avec des tombes orientées, en caveaux maçonnés, sans dépôt funéraire. Il s’agit d’un nombre réduit d’inhumations correspondant à une petite unité rurale/familiale. On n’a pas trouvé d’indice d’un habitat contemporain à proximité. Par la suite, la fonction funéraire fut abandonnée à cet endroit au profit d’une zone habitable.
Une légende, reprise par Vinchant, raconte que Waudru et Ghislain se rencontraient à mi-chemin entre leurs monastères, à Quaregnon où ils firent ériger un petit oratoire dédié à Saint-Quentin, martyr.
Epoque carolingienne
Au IXème siècle, des structures d’habitat et de stockage se superposèrent à cette nécropole. Le site se développa avec une occupation dense de l’espace et une diversification des structures (fonds de cabanes, silos, fossés, fosses de rejets, …). On y a érigé un édifice rectangulaire plus grand, en bois, pouvant être un édifice de culte à l’origine de la paroisse. S’agissait-il de l’oratoire St Quentin, connu dans un document du Xème siècle? Un autre cimetière fut aménagé autour.
Rappelons qu’à la période carolingienne, plus christianisée que la précédente, il fut décrété d’abandonner les inhumations à l’extérieur des villages et de les rapprocher des églises paroissiales et seigneuriales.
On a aussi trouvé de nombreux fragments de céramique des IXème et Xème siècle, probablement de facture locale.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 965
Toponymie (anciennes orthographes) :
Quaterlesia (965, première mention)
Quaternio (1018), Villa quaternione
Quaringnon (1071)
Quaregio (1110, 1119)
Quareum (1195)
Quarinum,
Quarignon,
Karegnon,
Karegnum
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
De quaternio (latin) à quadrinio (latin vulgaire) : groupe de quatre. Pour la signification de cette appellation, on évoque un croisement de “quatre” chemins ou le rassemblement de quatre hameaux, de quatre lieux. Il est possible que Quaregnon était divisé en quatre parties (selon le site Quaregnon.be) :
Au nord : Sous la Ville ou Moriauville, villa de Moriau, Morel, Marion – hameau aussi appelé Mauvinage ou Malvinage au XVIème siècle, soit le lieu de vinage, octroi d’un certain Malus ou mauvais vinage
Au centre : Ainsunvilla (Assonchleville),villa d’Aisunus
Au sud : Summavilla, Montleville, villa des hauteurs, dont dérive Monsville
À l’extrême sud : les pâturages communs (futur village de Pâturages)
Epoque de son apparition: On sait que la majorité des villages sont apparus à partir de la fin du IXème siècle et surtout du Xème siècle. Il semble que celui de Quaregnon naquit bien plus tôt, selon les conclusions tirées des découvertes archéologiques susmentionnées.
Le village est déjà cité au Xème siècle. Il s’est constitué d’abord dans la plaine, à l’écart des marais, à proximité du Rieu du Cœur.
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: des chemins du premier moyen-âge (Mons-Saint-Ghislain et Famars (Valenciennes)- Estinnes (Binche) qui a disparu sur le territoire de Quaregnon, mais qui épouse plus ou moins le tracé de la N550 (axiale boraine)
– sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux sus-nommés, essentiellement le Rieu-du-Coeur
– source de bois: tout le versant sud boisé
– proximité d’un lieu de pouvoir: une villa carolingienne? ou plusieurs?
Paroisse dédiée à Saint-Quentin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain selon un acte de l’évêque Odon de Cambrai en 1110. Elle aurait été une dépendance de la paroisse d’Hornu jusqu’au XIIIème siècle
Deux autres paroisses sont apparues avec la période industrielle, une au Rivage et une autre au hameau de Monsville.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
Le territoire de Quaregnon (comme ceux de Jemappes, Cuesmes, Frameries, Pâturages) appartenait au chapitre de Sainte-Waudru de Mons. Peut-être faisait-il partie d’un des alleux de la sainte ou d’un membre proche de sa famille.
La seigneurie principale, la plus opulente, relevait directement du chapitre de Mons. Elle comprenait :
Le Val-au-Champ, soit le cœur du village médiéval, avec son château, son église, la ferme abbatiale et les fermes des manants. Le « Grand Lieu », soit la place publique, se serait trouvé au croisement de l’ancien chemin de Valenciennes à Binche (J’ai un doute. Il semble passer plus au sud. Peut-être s’agissait-il du chemin de Mons à Saint-Ghislain sur le versant sud de la vallée). Elle était traversée par le Rieu du Cœur qui servait d’abreuvoir. La « vieille margelle » en pierre bleue, aujourd’hui déplacée, se trouvait dans la cour de la ferme abbatiale (ancienne ferme Malengreau détruite en 1933 pour permettre la construction de l’église actuelle).
Au XIIIème, on y relevait aussi un béguinage et la maison d’un bailli (officier de police et de justice). Au nord, de part et d’autre de la Haine (« Rivage ») se trouvaient champs et surtout prairies humides. Sur la Haine, chaque bateau qui passait devait payer une taxe.
Le Mont, ou « Monsville » du nom d’une ancienne villa, plutôt carolingienne que gallo-romaine
Les Pâturages, au sud, inhabités, et partagés par les manants de Jemappes-Flénu, de Frameries-La Bouverie et d’Eugies qui y faisaient paître leurs troupeaux. Ce territoire deviendra le village de Pâturages.
Si on se réfère à ce qui est écrit dans le paragraphe étymologique, on pourrait penser que les divisions du village pouvaient correspondre à quelques grands domaines (villas carolingiennes), qui auraient été réunis en une seigneurie sous l’autorité du chapitre montois. Le chapitre, par la voix de son avoué (abbé laïc), le comte de Hainaut lui-même, y exerçait tous les droits seigneuriaux (justice, impôts, corvées).
Une portion de ce domaine fut donnée par Waudru aux abbés de St Ghislain, près du « Château du Diable », s’étirant vers Wasmes et Wasmuel. Ce territoire comprenait l’oratoire Saint-Quentin. L’abbaye saint-ghislainoise y entretenait une ferme et une infirmerie. Il y eut un Pierre de Quaregnon, abbé de Saint-Ghislain en 1280.
Le comte de Hainaut avait quant à lui deux fiefs qui relevaient de lui.
L’un relevait directement de sa juridiction
L’autre fut cédé en fief au seigneur de Montignies. Il était situé entre la rue du Castillon et l’ancien chemin de Valenciennes (sous l’actuel terril du Rieu du Coeur).
Il existait aussi un fief de Briançon.
La commune
Les habitants de Quaregnon reçurent leur charte-loi au XIVème siècle. Mais déjà auparavant, ils avaient un maire héréditaire et des échevins. On connait un Jehan de Havrech en 1248 et on sait que la famille de Carnières exerça le poste de maire au XIVème, avant de le vendre au chapitre en 1321.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Boussu
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
Etat: Belgique
Province: Hainaut
Arrondissement administratif: Mons
Arrondissement judiciaire: Mons
Canton: Boussu
Entité communale depuis 1977: Mons
Economie
Longtemps, elle reposa sur l’agriculture (céréales, légumes, fruits), l’élevage (porcs, bovins) et l’exploitation forestière. Les produits en surplus étaient écoulés vers le chapitre montois. Il y aurait eu de nombreuses vignes.
Il existait au moins un moulin sur la Haine.
Les houillères
Sous la houlette des chanoinesses de Sainte-Waudru, on commença à exploiter le charbon en surface ou dans des puits peu profonds vers 1248 (premier acte trouvé). Les premières concessions se situaient au sud du village, où l’on commença à défricher. Rentables, elles se multiplièrent. Une fosse inondée était abandonnée pour en creuser une autre. On comptait 25 puits en activité en 1560, 34 le siècle suivant.
L’exploitation se ralentit au XVIIIème siècle (8 concessions en activité). L’emploi de la machine à feu permit de creuser plus profond et d’augmenter la rentabilité qui devait suivre l’accroissement des besoins lors de la révolution industrielle qui débuta à la fin du XVIIIème siècle.
Au XIXème, les concessions fusionnèrent en sociétés plus grandes :
Les Houillères réunies à Quaregnon, 1854
SA Charbonnage du Nord du Rieu du Cœur avec le puits n°1 « le Renard », rue du Coron
SA Charbonnage du Couchant de Mons
le puits n°4 « Sans calotte », rue du Castillon
le puits n°5 « Sans calotte », rue J. Guesde, fermé en 1931
SA Les charbonnages du Rieu du Cœur et de la Boule réunis
Puits n°1 de la Brûle, près du « carrefour Salik », transformé en zoning industriel (« Zoning de Brûle »)
Puits n°2 de l’Epette-d’en-Bas, rue A. Delattre, le plus profond du Borinage (1376m), fermé en 1951
Puits n°4 de la Boule, rue de la Boule
Puits Sainte-Julie, fermé en 1931
Puits du Renard, fermé en 1961
SA Midi de Flénu
Puits n°4 St Placide, rue du Bout-de-là-Haut – rue St Félix, rue L. Blanqui
Puits n°3 Sainte-Thérèse
Puits n°5 Saint-Florent, rue de Picquery
Puits n°6 Saint-Jean-Baptiste
SA des Charbonnages du Hainaut
Puits n°2 l’Espérance, dans le quartier Rivage qui est né autour (coincé aujourd’hui entre la E19 et la Haine), avec sa Cité Cosmopolite et son ancienne centrale électrique U.C.E.H (1926-1985)
SA des Produits – puits n°20, rue du Campiau
SA Charbonnage du Fief de Lambrechies
Puits du Fief/Bonne Veine, rue de Lambrechies, à la imite de Frameries, La Bouverie et Pâturages. Il connut un incendie en 1934 ayant fait 57 morts. Les accidents y furent aussi nombreux: le premier répertorié en 1532, mais beaucoup survinrent dans la seconde moitié du XIXème (1850, 1863, 1872, 1883, 1884, 1941, 1953, 1956).
Le quartier de Monsville fut un coron ouvrier, construit de façon anarchique, avec un dédale impressionnant de ruelles et d’impasses. Une grande partie a été détruite et une autre rénovée, mais là on trouvait jadis toute la misère du monde pour 10.000 habitants qui vivaient l’un sur l’autre dans des taudis.
D’autres cités, mieux organisées, furent construites au XXème : cité Doublet, Clos Day en Champagne, Résidence Plumat.
Autres entreprises
Porcelaine : Heremans, Laurent
Faïenceries : Hubert Becquet, Colin, Lebrun, De l’Abeille
Céramique : SA des Céramiques du Hainaut
Briqueteries
Brasseries
Imprimeries: Ruelle, Cocu-Mairesse
Fonderie : Duval, Castiaux, Baise
Métallurgie
Autrefois (quand ?), une entreprise installée le long de l’Elwasmes, au quartier de la Flache, façonnait des clous et des outils de charpentiers, de forgerons et de charrons. A côté se trouvait un moulin à eau qui actionnait un soufflet pour activer le feu. Il fut transformé plus tard ( ?) en moulin à grains.
Comme évoqué plus haut, Quaregnon est apparu dans le bas du village, là où devait passer un chemin allant de Mons à Saint-Ghislain (VIIème ou VIIIème siècle). Un autre de la même époque, parfois appelé “Vieux Chemin de Binche”, allait de Famars, chef-lieu du comté de Hainaut mérovingien, au domaine fiscal royal d’Estinnes. Avec le temps, ce chemin relia Valenciennes à Binche.
Puis d’autres chemins ont relié Quaregnon avec les villages voisins.
L’actuelle N51, Mons-Valenciennes, a été aménagée en chaussée pavée au XVIIIème siècle. Elle fut rejointe par une chaussée descendant du versant industriel.
Le chemin de fer Mons-Quiévrain a été créé en 1842. A la fin de ce siècle, les tramways apparurent, reliant Mons à Boussu, et Quaregnon à Pâturages. Une autre ligne ferrée a aussi été aménagée tout au sud du village, à la limite de Pâturages, reliant Mons à Dour, via les villages houillers du Borinage.
Simultanément, des lignes de chemin de fer industriel ont été créées par des sociétés privées pour relier les charbonnages (Flénu, Quaregnon, Hornu, Pâturages, La Bouverie, Wasmes) aux lignes publiques :
La ligne Saint-Ghislain – Hornu Route – Quaregnon/gare de Monsville – Frameries (1867) desservant les charbonnages de Flénu, Quaregnon et Hornu
Jemappes-Flénu Central – Monsville
D’autres entreprises purent en profiter également.
Cette ligne, ainsi que les trams ont disparu dans la seconde moitié du XXème siècle au profit de lignes d’autobus.
De nouveaux axes routiers sont apparus à cette période: l’autoroute A7, les routes N545 (Ghlin-La Bouverie) et N550 (Boussu-Cuesmes).
Luttes sociales de l’ère industrielle
Le XIXème siècle fut marqué par les luttes sociales en vue d’améliorer la condition des mineurs, de combattre les diminutions de salaire et d’obtenir le suffrage universel. Une première grève eut lieu en 1836.
Mais c’est surtout à partir de 1861 qu’elles se multiplièrent et prirent un tour plus dramatique, alors que le code pénal les interdisait. Le droit de grève fut obtenu en 1866. La grève de 1861 fut sévèrement réprimée. Deux morts à Quaregnon.
En 1867-68, les grèves ont été initiées dans le Bassin de Charleroi et se sont étendues au Couchant de Mons. Les meetings politiques (pourtant interdits) se multiplièrent.
Les mineurs de Quaregnon réclamèrent en 1874 une hausse des salaires. Un coup de grisou ravageur à Frameries (132 morts) relança le mouvement, mais cette fois, outre une hausse de salaire, on revendiqua également le suffrage universel.
En 1884-85, l’hiver rigoureux entraîna du chômage. Une hausse des prix provoqua une grève importante.
En avril 1894, un Congrès du parti ouvrier à Quaregnon prépara les premières élections au suffrage universel en adoptant une « Charte » dite de « Quaregnon ». Il s’agit d’une déclaration de principes, inspirés des Lumières et de la Révolution : transformation d’un régime capitaliste en système socialiste (répartition des richesses et des moyens de production). Le principal rédacteur en fut Emile Vandervelde.
Patrimoine ancien
Le “château du diable”(« Castiau du diâbe »). Il tire peut-être son origine de l’époque mérovingienne. Il se situait près des Quatre-Pavés actuels. Il en reste quelques vestiges (rue de l’Abbé): il s’agissait d’un bâtiment aux murailles de grès houiller, de forme polygonale, reposant sur un tertre. On pense qu’il s’agissait d’un sanctuaire chrétien primitif qui aurait remplacé un sanctuaire plus ancien ou un tumulus funéraire païen, celtique ou romain. Son nom est tiré d’événements horribles qui s’y seraient déroulé à l’époque du roi Sigisbert et de la reine Brunehaut (VIème siècle). Selon d’autres sources, il aurait été érigé par le comte Régnier III (Xème siècle).
Chapelle Saint-Quentin. La légende veut qu’elle servît de point de rencontre à Waudru et Ghislain au VIIème siècle. En fait, les fouilles archéologiques plaident pour un bâtiment datant du IXème-Xème siècle. Cet oratoire se trouvait à l’emplacement actuel du château du diable. Il servit peut-être de première église paroissiale pour les paysans locaux, desservie par les abbés de St Ghislain. Puis il aurait été transformé en léproserie ou maladrerie. On dit aussi que les Normands l’auraient détruit en 891.
Un château-donjon. Il fut peut-être construit par les Comtes de Hainaut qui y rendaient justice (“Haute-Cour”).
Ces trois bâtiments, pour lesquels on rapporte beaucoup de récits légendaires et dont on n’a qu’un fragment de murailles, ont conduit les habitants de Quaregnon et les historiens à ne retenir que des hypothèses et aucun fait certain.
Patrimoine actuel
Eglise Saint-Quentin. Erigée sur l’ancien oratoire en bois du IX ou Xème siècle. Il y eut en fait une deuxième construction en moellons de grès et en style roman au X ou XIème siècle (une nef unique de trois travées, avec un chœur à chevet plat). On y ajouta une tour au XIIème siècle, toujours debout aujourd’hui. Tout fut réaménagé en style gothique au XVème.
Une nouvelle église a été reconstruite entre 1726 et 1734 à peu de distance de l’ancien édifice, qui subissait des dégâts, dus à des effondrements miniers. Abandonnée au profit de l’actuelle plus récente (1930), elle fut démolie, sauf la tour.
Eglise St Joseph. De la paroisse de Quaregnon-Rivage, au nord de la commune.
Eglise Notre-Dame de Lourdes. Au sud du village (Quaregnon-Lourdes), au hameau de Monsville. La paroisse créée en 1901 fut d’abord abritée dans une église en bois. Une grotte, imitant celle de Lourdes, date de 1903. Chaque année, y est organisé un pèlerinage le 15 août. L’église en pierre date de 1904, néogothique. A proximité, un terril est surmonté d’une grande croix en pierre depuis 1939 (« terril de la Croix »).
Maison du Peuple de Monsville, 1913
Temple protestant, 1896
Bibliographie
Quaregnon, Passé…présent, André Auguier, 1986, édité par l’auteur