Chimay

Le territoire

Superficie: 5171 ha

Altitude: entre 220 et 275 m (240 en moyenne)

Situation géographique : entre les forêts de Fagne et de Thiérache

Cours d’eau : L’Eau Blanche (qui rejoint l’Eau Noire pour former le Viroin, affluent de la Meuse) prend sa source dans un étang à cheval sur Chimay et Momignies. Le ruisseau de Bardompré est un affluent de l’Eau Blanche. Il passe au sud et à l’ouest de l’agglomération.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : Il y aurait ici eu une clairière de la grande Forêt Ardennaise

Nature du sol : La bande calcaire de la Calestienne (sous-région de la Fagne-Famenne) expliquerait pourquoi ce lieu était moins planté d’arbres.

Nature du sous-sol : pierre calcaire (dévonien moyen)

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) :

La préhistoire en général est peu documentée. Une hache en silex aurait été ramassée au XIXème siècle.

Ages du fer :

Le Pays de Chimay était aux frontières des territoires Nervien, Attuatique et Rème. On y aurait trouvé des systèmes défensifs gaulois (sans précision).

Antiquité gallo-romaine

Il n’y avait pas de chaussée antique à proximité, mais probablement des diverticulums.

On aurait trouvé au XIXème siècle une nécropole (Campagne de Verdria) avec des urnes cinéraires, des armes et des disques de terre cuite. Il n’est pas fait mention d’un habitat à proximité.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Le pays de Chimay appartenait au pagus de Lomme (Namur), peut-être dès la fin de l’antiquité romaine et plus sûrement lors de la période franque. On est peu documenté sur cette période.

Il semblerait qu’au VIIème siècle, un certain Wibert, beau-frère de Pépin de Landen, possédait de grands domaines dans la contrée. Il aurait fait bâtir une résidence fortifiée à Cousolre (ce personnage pourrait correspondre au père de Waudru et d’Aldegonde).

Il semble qu’à Salles, village voisin, il existait un domaine royal (fiscal) et que le centre de pouvoir fut déplacé dans le dernier quart du IXème siècle vers Chimay. Le site castral, sur un éperon rocheux, était mieux défendu, surtout en cette période d’insécurité due aux raids vikings, puis hongrois. De plus, au pied du rocher passait l’Eau Blanche et un chemin qui allait de Saint-Quentin (Vermandois) à Givet.

Un homme issu de la haute aristocratie lotharingienne, Erlebold, semblait détenir le pouvoir  dans la région. Ce même Erlebold ( ?-921) et sa femme Alpaïde, fondèrent un monastère bénédictin dans leur villa de Salles en 887. Gérard de Brogne vint le « réformer » (c’est-à-dire améliorer la gestion du lieu qui était tenue par le seigneur laïc). Mais pour des raisons inconnues, l’institution fut dissoute avant 940.

Dans la première moitié du Xème siècle, l’abbaye bénédictine de Sainte Monégonde fut fondée, après qu’on y ait amené les reliques de la sainte. On pense que c’est le même Gérard de Brogne qui s’en chargea. Cette sainte était tourangelle, mais Gérard de Brogne s’était rendu au chapitre Saint-Martin de Tours peu avant. Une telle institution apportait de la légitimité à celui qui la fondait et lui assurait aussi des revenus grâce aux pèlerinages qui étaient organisés. De plus, les habitants du bourg voisin pouvaient aussi profiter des retombées grâce au commerce local.

En 910 ou en 944, l’abbaye fut transformée en chapitre de chanoines par Albert, comte de Vermandois, qui avait épousé Horsinde, fille du seigneur de Chimay (d’Erlebold ?). L’église fut transformée en collégiale dédiée à Saint-Pierre-et-Paul. Un problème: à cette époque en Vermandois, il s’agissait d’Herbert II qui avait épousé Adèle de France

Vers 976, l’empereur Otton II restitua à Régnier IV (dont le père Régnier III avait été destitué du comté de Hainaut et de ses possessions) quelques possessions, mais pas le titre de comte. Parmi ces domaines, figuraient Beaumont et Chimay , pris aux dépens du Pagus (comté) de Lomme (Namur). Il n’est pas impossible que le même Régnier ait forcé la main de son empereur en s’emparant au préalable de certains domaines. Alors que l’abbaye bénédictine dépendait de la principauté de Liège, il semble que le chapitre de Sainte-Ménégonde fut mis sous l’autorité de l’évêque de Cambrai.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 887

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Cimacum, en 887
  • Cimay, Cymai (1065)
  • Chimai (1248, 1258, 1276)
  • Chimay (XXème)

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

  • Cimacum (gallo-romain) viendrait de Cimus, un hypothétique chef gaulois local, et de ­-acum, domaine ou lieu (H. Gröhler, J. Herbillon)
  • Cimacon (gaulois) convient pour une même hypothèse : domaine de Cimos (X. Delamarre)
  • Cymacum (gallo-romain) de Coimos et –acum, domaine de Coimos (A. Carnoy). Le mot « coimos) en celtique peut également signifier « joli, aimable »
Epoque de l’apparition d’une communauté rurale: entre le IXème et le XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie majeure antique.

sources d’eau ou cours d’eau: l’Eau Blanche

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir:  le château seigneurial

Paroisse dédiée à Saint-Pierre-et-Paul

Evêché: de Cambrai, puis de Tournai (en 1803)

Décanat/doyenné: Chimay

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à ?

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1792/1794)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire):  le comte Baudouin IV créa une prévôté dont Chimay fut le siège. Elle administrait la ville et 17 villages autour.

La seigneurie principale.

Ce fut une des douze pairies du comté de Hainaut. Au cours des siècles, la seigneurie passa dans diverses familles successives :

  • Chimay
  • Nesle-Soissons
  • Châtillon
  • Croÿ
  • Arenberg
  • Hennin-Liétard

Famille de Chimay (début du XIème siècle -1226)

Elle serait issue de l’aristocratie champenoise (nous n’avons aucune précision à ce sujet). Pour certains, elle aurait pu prendre la place de la famille d’Erlebold dont il est question plus haut.

Le premier seigneur connu fut Alard I de Chimay (cité dans des actes de 1029 et de 1031, soit à l’époque de Régnier V). Vers 1029, son domaine appartenait aux avoués du chapitre de Sainte Monégonde. Il était vassal des comtes du Hainaut et sa seigneurie se composait aussi des terres de Saint-Rémy, de Spolt (actuel Forges), de Salles et une partie de Gonrieux. Lui succédèrent:

  • Wautier de Chimay (cité en 1065, 1070, 1071), peut-être le fils du précédent
  • Macaire de Chimay (cité en 1088), fils du précédent
  • Allard II de Chimay (cité en 1111, 1114, 1117, 1119), fils du précédent
  • Allard III « Pollière » de Chimay (v1090- apr.1119), fils du précédent. Il épousa Ide de Hainaut, fille de Baudouin II et de Richilde
  • Gilles de Chimay ( ?-1189), fils du précédent, de la famille comtale par sa mère
  • Allard IV de Chimay (1160 -1220), fils du précédent
  • Roger I de Chimay (1190-1226), fils du précédent.
  • A sa mort, seule sa fille Marie de Chimay ( ?-1241) lui survécut et devint l’héritière des terres de Chimay. Elle avait épousé Jean II de Nesle, comte de Soissons.

Chimay connut une organisation urbaine dès la fin du XIIème siècle. On ne semble pas mentionner un artisanat particulier. Un donjon y fut élevé au XIIème siècle sur l’escarpement dominant l’Eau Blanche (emplacement du château actuel).

Maison de Nesle-Soissons (1226-1317), aussi comtes de Soissons

  • Jehan II « le Bon » de Nesle-Soissons (avt 1213-1270) épousa Marie de Chimay. En 1258, il accorda à Chimay une charte qui supprimait le servage et détermina le mode d’élection des maïeurs et des échevins de Chimay.
  • Jehan III de Nesle-Soissons ( ?-1282), fils du précédent
  • Jehan IV de Nesle-Soissons ( ?-1289), fils du précédent
  • Hugues (Huon) de Nesle-Soissons ( ?-1307), fils du précédent
  • A sa mort, il n’avait qu’une fille, Marguerite de Nesles (1306-1350), qui hérita de ses biens et les transmit à son époux, Jean de Beaumont, troisième fils du comte Jean I d’Avesnes et frère du comte Guillaume Ier de Hainaut-Avesnes.

Maison des Avesnes-Hainaut (1317-1356)

  • Jean III d’Avesnes-Beaumont (1288-1356), seigneur de Beaumont, châtelain de Valenciennes et de Condé. Il devint comte de Soissons et seigneur de Chimay par mariage en 1317 avec Marguerite de Nesles-Soissons, fille d’Hugues de Nesle.
  • Ils eurent une fille unique, Jeanne de Beaumont, qui épousa en 1336 Louis I de Blois-Châtillon, cadet de cette maison.

Maison de Blois-Châtillon

Louis I de Blois-Châtillon ( ?-1346, Crécy) devint seigneur de Chimay et de Beaumont, comte de Soissons en épousant en 1336 Jeanne de Hainaut-Beaumont. Jeanne administra les domaines jusqu’en 1356. 

Le domaine des nouveaux époux était étendu : la terre de Trélon en relevait, les villages de Robechies, Macon, Villers, Seloignes, Salles, Baileux, Beauwelz, Monceau et Momignies sont nommément désignés comme en dépendant. Ceux de Bourlers, Forges et Spos, Bailièvre et St-Remy y sont compris également. On y comptait de même les viviers de Beauwelz et de Seloignes comme aussi un moulin entre Forges et Chimay. Enfin s’y trouvaient les bois de Fagne et de Thiérache où les seigneurs donnaient à leurs manants des droits de pacage et de glandée. A cette terre venaient s’adjoindre le comté de Soissons et la seigneurie de Beaumont.

Leur premier fils, Louis II de Châtillon ( ?-1372), devenu seigneur de Chimay en 1356, mourut célibataire. Les biens allèrent à son frère Jean II de Châtillon ( ?-1381), mort également sans postérité, ce qui fit passer tous les domaines familiaux dans les mains du troisième fils, Guy II de Châtillon ( ?-1397). Ce dernier n’eut qu’un fils, Louis III, mort avant lui en 1391.

Alors que les possessions françaises restèrent dans la famille et allèrent à un petit cousin, Jean de Châtillon, la veuve de Guy II, Marie de Namur ( ?-1412) se remaria en 1406 avec Pierre « Clignet » de Brébant-Landreville, amiral de France, partisan de Louis, duc d’Orléans et donc des Armagnac dans la lutte que ceux-ci livraient aux Bourgogne. Il devint le nouveau baron de Chimay. A la mort de sa femme en 1412, il ne parvint pas à se maintenir face au parti bourguignon et son fief fut partagé :

  • Une partie alla au comte de Hainaut, descendant de Jean de Hainaut-Beaumont, soit Guillaume IV de Bavière
  • Une autre partie, la ville de Chimay et son château, alla à Thibaut de Soissons-Moreuil (avt1380-1434) apparenté aux Nesle-Soissons. Ce personnage était chambellan du roi Charles VI de France et gouverneur de Soissons pour le duc d’Orléans. Il fut fait prisonnier au siège de Rouen en 1417. Pour payer sa rançon, il dut vendre la plupart de ses biens. Ce qu’il fit pour Chimay en le cédant à Jean II de Croÿ en 1434.

    Chimay en 1581

Maison de Croÿ-Chimay

Jean II de Croÿ (1380-1473), frère d’Antoine « le Grand », fonda la lignée des Croÿ-Chimay. Il acheta la seigneurie de Chimay en 1434. Il racheta au duc de Bourgogne Philippe le Bon, successeur des comtes de Hainaut, l’autre partie de Chimay en 1445, soit les neuf villes du Sart de Chimay. Les seigneurs de Chimay étaient aussi seigneurs de Quiévrain. Il servit les ducs de Bourgogne, comme son frère, encore qu’ils se lièrent d’amitié avec le roi Louis XI de France, ce qui leur valut une disgrâce momentanée sous Charles le Téméraire. De 1465 à 1469, ce dernier confisqua la cité, puis il la restitua à Jean II de Croÿ en l’élevant au titre de Comté en 1473. Louis XI s’en emparera un temps. Jean II fit bâtir un hôpital à Chimay. Lui succédèrent:

  • Son fils, Philippe I de Croÿ (1434-1482)
  • Puis Charles I de Croÿ (1455-1527) le fils du précédent. Ce dernier vit Chimay élevée en Principauté en 1486 par l’archiduc Maximilien d’Autriche. Il fut le parrain, le tuteur puis le gouverneur du jeune Charles Quint.
  • Ses fils étant morts jeunes, c’est sa fille Anne de Croÿ (1501-1539) qui hérita des domaines. Elle avait épousé son cousin Philippe de Croÿ.
  • Philippe II de Croÿ (1496-1549) était issu de la branche aînée, ce qui faisait de lui le seigneur de nombreux domaines et le porteur de nombreux titres : marquis, puis duc d’Aerschot, marquis de Renty, comte de Beaumont et de Porcien, auquel il ajouta par son mariage avec sa cousine Anne de Croÿ le titre de prince de Chimay et de baron de Quiévrain. 
  • Charles II de Croÿ (1522-1551), son fils, décédé sans postérité
  • Philippe III de Croÿ (1526-1595), frère du précédent
  • Charles III de Croÿ (1560-1612), fils du précédent. Sans postérité, Charles III dut partager avant sa mort son immense domaine. La principauté de Chimay passa à son neveu, Alexandre, fils de sa sœur Anne et de Charles de Ligne-Arenberg.

Pendant cette période, Chimay eut à subir quelques assauts. Lors de son raid de 1552, Henri II de France, en guerre contre Charles Quint, s’empara de la cité.

En 1578, on vit le gouverneur des Pays-Bas Espagnols, Don Juan d’Autriche, venir assiéger Chimay à un moment où Philippe III de Croÿ avait pris le parti des protestants Orangistes.

C’est à la fin du XVIème siècle que débuta, sous Philippe II et Charles III de Croÿ, la construction du château “en L” (de style Henri IV).

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Maison d’Arenberg

  • Alexandre d’Arenberg (1590-1629) était le fils cadet d’Anne-Isabelle de Croÿ et de Charles de Ligne. Ce dernier avait reçu le titre de prince d’Arenberg de sa mère, à condition que ses successeurs prennent le nom d’Arenberg. Il devint entre autres Prince de Chimay en 1612.
  • Ses deux fils lui succédèrent : Albert Alexandre d’Arenberg (1618-1643), mort sans postérité, et Philippe d’Arenberg (1619-1675) qui transmit l’héritage à son fils Ernest Dominique Alexandre (1643-1685). Ce dernier n’eut pas non plus d’enfant et ses biens passèrent à la famille des comtes de Boussu, les Hennin-Liétard.

Le XVIIème fut lourd de conséquences pour Chimay. Assiégée et prise, elle fut pillée et incendiée en 1635 par le duc de Candale.

En 1684, Louis XIV l’annexa avant de la rendre en 1697.

Plan de la ville au XVIème siècle

Maison de Hennin-Liétard

Philippe Louis Antoine de Hennin-Liétard (1646-1688) était le fils d’Eugène-Liétard qui avait épousé Anne-Caroline d’Arenberg, fille d’Alexandre d’Arenberg, cité plus haut et dont la descendance mâle s’était éteinte. Comte de Boussu et seigneur de nombreux domaines, il hérita de son cousin ci-dessus les titres (et possessions) de Prince de Chimay et Comte de Beaumont. Les princes suivants furent :

  • Philippe Louis Antoine de Hennin-Liétard (1684-1688), fils du précédent
  • Charles Louis Antoine de Hennin-Liétard (1675-1740), fils du précédent, mort sans héritier
  • Alexandre Gabriel Joseph de Hennin-Liétard (1681-1745), frère du précédent
  • Thomas Alexandre Marc de Hennin-Liétard (1732-1759), fils du précédent
  • Philippe Gabriel Maurice Joseph de Hennin-Liétard (1736-1804).

En 1792, l’Ancien Régime féodal fut aboli, restauré quelques mois en 1793, puis de nouveau aboli définitivement en 1794. Le dernier Prince de Chimay et comte de Boussu mourut en 1804 sans héritier direct. Par un testament du 24 messidor de l’an XI (1803), il avait institué ses deux neveux, fils de sa sœur Marie Anne Gabrielle, Maurice-Gabriel et François-Joseph de Riquet de Caraman, légataires universels.Ces derniers n’exerçaient évidemment plus de droits féodaux, mais étaient propriétaires respectivement des deux domaines et châteaux de Boussu et de Chimay.

Chimay revint à François-Joseph-Philippe de Riquet, comte de Caraman (1771-1843). Après la période française, il obtint du roi des Pays-Bas le titre de prince de Chimay, transmissible par droit de primogéniture. 

Ce fut l’époque de Madame “Tallien” (1773-1835). Elle était de descendance espagnole et avait épousé en 1789 un député du Parlement de Bordeaux. Elle devint bien vite la maîtresse de Tallien, commissaire de la convention de Bordeaux et à ce titre obtint à plusieurs reprises la clémence des révolutionnaires pour de nombreuses personnes, ce qui lui valut le surnom de “Notre-Dame de Thermidor”. En 1801, devenue veuve, elle épousa François-Joseph de Caraman, ce comte qui devint en 1814 prince de Chimay. C’est à Madame Tallien que l’on doit une bonne partie de la vie de cour à Chimay, ainsi que la rénovation du château, notamment celle du petit théâtre de style néoclassique.

Depuis lors, le château continue à appartenir à cette famille :

  • Joseph-Philippe de Riquet (1808-1886)
  • Marie-Joseph-Guy-Henri-Philippe de Riquet (1836-1892)
  • Marie-Joseph-Anatole-Elie (1858-1937)
  • Joseph-Marie-Alexandre-Pierre-Ghislain (1921-1990)
  • Il renonça à ses titres belges en faveur de son frère cadet.
  • Elie-Marie-Charles-Pierre-Paul  (1924-1980), frère cadet du précédent
  • Philippe-Joseph-Marie-Jean (1948-)
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif : Thuin
  • Arrondissement judiciaire : Charleroi
  • Canton: Chimay (chef-lieu)
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Plusieurs sièges et incendies endommagèrent la ville et son château :

  • En 1340, le duc de Normandie, futur roi Jean II de France, vint assiéger et brûler la ville, pour le compte de son père, le roi Philippe V de France. Celui-ci voulait se venger du fait que le comte Guillaume II de Hainaut avait pris le parti anglais au début de la Guerre de Cent Ans. Beaumont, Avesnes, Le Quesnoy, Landrecies connurent le même sort.
  • Un incendie grave au début du XVIème causa de gros dommages à la ville. A cette occasion, Charles Quint donna l’autorisation d’organiser une foire pour financer les réparations.
  • Dans sa guerre contre Charles-Quint, le roi de France Henri II vint en 1554 assiéger et causer de gros dégâts à Chimay, comme il le fit à Beaumont, Binche et Mariemont.
  • En 1578, don Juan d’Autriche, gouverneur des Pays-Bas s’en prit à Chimay, dont le seigneur avait pris le parti des protestants dans la guerre religieuse et civile de l’époque.
  • Le maréchal Turenne s’empara de Chimay en 1640

En novembre 1792, les armées françaises s’emparèrent des Pays-Bas autrichiens. La population au début mars 1793 vota pour un rattachement à la France. Finalement la ville sera rattachée au district de Binche dans le département de Jemappes. On vit un retour autrichien en mars 1793, puis à nouveau celui des Français en mai 1794.

Le premier Traité de Paris (1814) laissa une grande partie de l’Entre-Sambre-et-Meuse à la France. Chimay appartint au département des Ardennes (07).

Le second Traité de paris (novembre 1815) décida le retour aux frontières de 1790. Le canton de Chimay revint au royaume des Pays-Bas et dans la province de Hainaut le 1 janvier 1816.

Patrimoine

Le château des princes de Chimay fut bâti sur un promontoire rocheux dominant la vallée de l’Eau Blanche. Le premier édifice aurait été construit vers l’an 1000. Il s’agissait d’un donjon. Dans les siècles suivants, la tour et une basse-cour furent entourées d’une enceinte (palissade et levée de terre dans un premier temps). Au XIIIème et au XIVème, on construisit une muraille et des tours autour du bourg.

Le château fut à plusieurs reprises l’objet d’attaques. Il dut donc être réparé de nombreuses fois.

Le bâtiment actuel est un manoir résidentiel du XVIème siècle. Il fut réaménagé par le prince François Joseph de Riquet de Caraman. Un incendie en 1935 causa de grosses destructions et on le restaura en style Renaissance Henri IV. Il est toujours  habité par la famille princière de Chimay. A l’intérieur, on trouve un salon, un théâtre rococco, une chapelle et encore une cheminée gothique du XVème. De nombreuses peintures sont accrochées aux murs, surtout des portraits des princes et une copie de la Vénus d’Urbino du Titien.

Le théâtre a été construit à l’initiative de Madame Tallien (1773-1835), épouse du prince de Caraman-Chimay sous la Restauration. Il fut reconstruit en 1863. Il est la réplique de celui de Louis XV du château de Fontainebleau. On y organise de nombreux concerts.

La collégiale St Pierre-et-Paul. Le chœur actuel est du XIIIème siècle. L’église fut incendiée au XVème siècle et reconstruite au XVIème siècle en style gothique. Elle subit encore un incendie en 1640. La tour fut reconstruite en 1732. On trouve à l’intérieur des stalles du XVIIème, un gisant de Charles de Croÿ, chambellan de Charles Quint, décédé en 1552, ainsi que le tombeau de Jean Froissart, chroniqueur et chanoine à Chimay, mort en 1410.

Chapelle de l’ancien couvent des Récollets, 1734. Le couvent avait été fondé en 1668. On y enseignait.

Chapelle de St Etienne, au cimetière

Chapelle de St Jacques, à l’hôpital

Abbaye Trappiste Notre-Dame-de Scourmont (à Forges). Elle fut fondée en 1850 et occupée par les Pères Cisterciens Trappistes, venus de Westvleteren (près d’Ypres). L’église actuelle est de 1949. On y fabrique de la bière et des fromages

Statue de Jehan Froissart, historien chroniqueur né à Valenciennes vers 1337, ayant résidé et mort  à Chimay), sculptée par Jacquet en 1848

Le lac de Virelles. Réserve ornithologique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *