Entité communale des Honnelles
Le territoire
Superficie: 291 ha
Altitude: de 104 m (du côté de Rampemont) jusqu’à 127 m (au Rat d’Eau)
Situation géographique : le territoire de Fayt-le-Franc est au bord du plateau du Haut-Pays (ou de Bavay), sur le versant sud de la vallée de la Haine.
Cours d’eau : la Petite Honnelle traverse le village.
Au sud passe le Ruisseau de Braquemart, qui prend naissance à Hon-Hergies, longe puis traverse la frontière franco-belge, descend et longe les remparts de la ferme de Rampemont, avant de se jeter dans la Petite-Honnelle avant son entrée dans Montignies-sur-Roc.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : anciennement boisé
Nature du sol : argile
Nature du sous-sol : grès (marbre)
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Des vestiges gallo-romains sont rapportés, mais non précisés, par les archéologues locaux du XIXème siècle.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 965
Toponymie (anciennes orthographes) : non mentionnée
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
« Fayt » proviendrait d’un lieu-dit sur une éminence boisée. Le mot est peut-être dérivé de Fagus (latin – fayau, feyau) qui signifie hêtre. Une forêt de hêtres couvrait la région.
Le suffixe « franc » a été ajouté en 1531, signifiant que les lieux étaient asservis de certaines servitudes.
Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: l’antique chaussée romaine passe tout à l’ouest du village
– sources d’eau ou cours d’eau: la Petite Honnelle et le ruisseau de Braquemart.
– source de bois: toute la région était boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: une ferme abbatiale éventuelle
Paroisse dédiée à Saint-Nicolas. Elle était dépendante de celle d’Athis. Les deux se séparèrent seulement en 1842.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Bavay jusqu’en 1803, puis Dour
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1110 par l’évêque Odon de Cambrai.
En 1301, Amauri, curé de Fayt et d’Athis, fonda dans l’église paroissiale de Fayt, une chapelle en l’honneur de la Vierge, des biens qu’il avait à Baudour et à Erquennes, lesquels furent amortis la même année par Gérard de Jauche, seigneur de Baudour, Pierre de Biévène, écuyer, seigneur en partie d’Erquennes, et l’abbé Robert, seigneur d’Erquennes, qui acquit la collation de la chapelle. Ceci fut confirmé en 1304 par Guy, évêque de Cambrai.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
Il semble qu’il y en avait trois sur le territoire de Fayt-le-Franc:
- une seigneurie laïque “principale”
- un fief de l’abbaye de Saint-Ghislain (selon un document de 965)
- le fief de Rampemont qui fut donné à l’Ordre des Templiers (traité dans un chapitre spécifique)
La seigneurie principale
Fayt était un domaine appartenant aux comtes de Hainaut. Sans doute faisait-il anciennement partie des domaines fiscaux des rois francs, que les comtes se sont appropriés au IXème ou Xème siècle. Les comtes y exerçaient donc les droits seigneuriaux.
Vers 1190-1195, le comte Baudouin V fit donation du territoire de Fayt, ainsi que ceux de Sebourg et d’Angre, à son frère Henri de Hainaut (v1152-1207). Lui succéda son fils Philippe de Hainaut. A la mort de celui-ci, vers 1245, ses enfants mâles étaient probablement morts. C’est sa fille Isabeau de Hainaut qui hérita des trois domaines.
Baudouin de Hennin-Liétard (1238-1288), qui a épousé Isabeau de Hainaut-Sebourg, devient seigneur de Sebourg, Angre et Fayt-le-Franc. Il était le fils du seigneur de Boussu et de Fontaine (l’Evêque), il hérita de ce second domaine, alors que son frère Jean héritait des terres de Boussu. Lui succédèrent:
- Baudouin II de Hennin-Liétard (v1245-v1295), fils du précédent
- Baudouin III de Hennin-Liétard (v1281-v1325), fils du précédent
- Baudouin IV de Hennin-Liétard ( ?-apr1394), fils du précédent, sans postérité
- Baudouin V de Hennin-Liétard ( ?-1399), neveu du précédent, sans postérité
- Jean de Hennin-Liétard ( ?-1415) frère du précédent
- Baudouin VI de Hennin-Liétard ( ?-apr.1422), fils du précédent. Angre est vendu à Guillaume de Sars.
- Baudouin VII de Hennin-Liétard ( ?-apr.1458), fils du précédent
- Jean II de Hennin-Liétard ( ?-avt 1514), fils du précédent. Je ne sais pas si son fils Baudouin lui succéda pour la seigneurie de Fayt ou si celle-ci passa dans la branche aînée de Boussu. A cette époque, il s’agissait de Jean V de Boussu.
- Jean V « le Grand » (1511-1562, celui qui, ami d’enfance de Charles Quint, fut élevé au rang de comte par celui-ci et qui fit bâtir le château renaissance de Boussu. En 1544, voulant agrandir son domaine de Boussu vers le sud, il fit un échange avec l’abbé de Saint-Ghislain. Il donna à celui-ci ses terres de Wasmuel et de Fayt-le-Franc. En échange, il reçut une partie du bois qui appartenait à l’abbaye sur le territoire de Dour. Ces terres boisées, futur Boussu-Bois, servirent de terrain de chasse, mais avaient l’avantage de contenir dans son sous-sol du charbon de houille.
Cette seigneurie des Hennin-Liétard vint s’ajouter à celle que possédait déjà l’abbaye. Fayt-le-Franc restera propriété de l’abbaye jusqu’à la fin de l’Ancien Régime (1793).
La commune
Fayt-le-Franc aurait reçu une charte-loi (franchises) en 1323. Elle fut renouvelée le 31 août 1523 par Philippe de Clèves, duc de Ravenstein et seigneur entre autres d’Athis qui tenait le fief du comte de Hainaut. Ce qui pourrait donner à penser qu’Athis et Fayt faisaient partie d’une même commune, élément que je n’ai vu mentionné nulle part.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Dour
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Mons
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Dour
- Entité communale depuis 1977: Honnelles
Economie
Elle repose sur l’exploitation du sol : agriculture, élevage, entreprises dérivées (brasseries, meunerie).
L’argile du sol a fourni de la matière à des briqueteries.
Le sous-sol fut aussi exploité (marbreries).
Patrimoine
Eglise St Nicolas. L’édifice actuel est bâti sur un précédent qui datait de 1458, détruit par un ouragan en 1606 et par un incendie en 1787. Sa construction fut longue et achevée en 1834. Chaire de vérité XVIIème. Vierge miraculeuse XVIème.
Le Vieux tilleul, peut-être planté par des soldats de Dumouriez en 1792 (“arbre de la liberté”)
Le vieux moulin, sur la Honnelle, avec une chute d’eau de 10 mètres.