Entité communale de Quévy
Le territoire
Superficie: 135 ha (partie belge)
Altitude: 145-150m
Situation géographique : Le territoire se trouve à la limite septentrionale du plateau de Bavay. Le paysage est ondulé.
Le Traité de Nimègues de 1678 décida que tout ce qui était au sud de la chaussée, y compris les maisons à rue, revenaient à la France. C’est devenu Gognies-Chaussée.
Cours d’eau :
Le village est arrosé par la Wampe, affluent de la Trouille. Elle reçoit quelques ruisseaux sur son territoire : le Barbet, le Conduit à l’ouest, celui de Malengreau à l’est.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, pierre calcaire, sable
Préhistoire
Non documentée
Antiquité gallo-romaine
Le territoire est traversé par la chaussée romaine Bavay-Cologne. On aurait trouvé quelques vestiges d’époque romaine :
- Une statuette en bronze (au lieu-dit « Pan Squaté ») d’un dieu barbu non reconnu (origine probable d’un atelier de Bavay)
- Des substructions gallo-romaines
- Des monnaies en bronze
- Des tuiles romaines
Ce qui pourrait signifier qu’un établissement exista à proximité de la route.
Selon Th. Bernier, on aurait trouvé au hameau de Rogeries d’autres vestiges romains (bouteille de verre, urnes, tombes, médailles), évoquant une nécropole.
Selon l’auteur de http://histoire2gognies.com/seigneurie-de-rogeries-a-gognies-chaussee.html on y aurait aussi trouvé des traces d’habitation et de puits.
On a aussi évoqué un relais le long de la chaussée.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documentée
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1185.
Mais Th. Bernier, sans préciser, écrit que le village doit son origine à Brunon, évêque de Cologne, duc de Lotharingie et frère de l’empereur Othon Ier, en 958. Il y aurait favorisé l’implantation d’une petite agglomération.
Toponymie (anciennes orthographes) :
- Gregnies
- Gongnies
- Gaugnies
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
- Le suffixe -gnies signifie demeure de (en tudesque)
- Go- vient peut-être de « gau », comté ou canton
Epoque de son apparition:
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Tongres-Cologne
– sources d’eau ou cours d’eau: la Wampe et ses affluents
– source de bois: toute la région était boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: fermes seigneuriales
Paroisse dédiée à Saint-Quentin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Maubeuge
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Liessies
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons jusque 1678. Avec la division du village, la partie française dépendit de la prévôté de Maubeuge.
Seigneuries et fiefs
On en compte plusieurs :
- La seigneurie principale releva des seigneurs d’Havré dès 1379, soit à partir de Gérard II d’Enghien (liste dans le chapitre consacré à ce village) qui exerçaient les droits féodaux (impôts, corvées, justice) sur les manants du village. Ce qui signifie que le domaine était jusqu’au XIVème siècle une propriété des comtes.
Les autres fiefs qui suivent pourraient aussi être des donations comtales à la même époque.
- Le fief de l’abbaye d’Hautmont
- Le fief de Roteleux (ferme et château) relevant du chapitre Sainte-Aldegonde de Maubeuge. Il était anciennement situé sur le territoire de Bersillies. La ferme existait déjà à la fin du XIème siècle. Le domaine a disparu. D’autres terres furent données en 1195 par Baudouin VI aux églises Saint-Pierre et Saint-Quentin de Maubeuge.
- Le fief de Gontreuil (avec château) qui est à l’origine d’un hameau. Il fut tenu par une famille de Gontreuil, puis par celle de Nouvelles, celle de Hennequin, celle des Robersart (Robert) et tardivement par la famille Vinchant. Longtemps, après la séparation de 1678, ce hameau continua à appartenir aux Pays-Bas. Il n’aurait été cédé à la France qu’en 1779 par l’impératrice Marie-Thérèse. Il resta également dans la paroisse de Quévy. Lors de la reprise en main autrichienne de 1793, le prince d’Orange prit ses quartiers dans le château. Après la fin de l’Ancien Régime, le château persista, mais il fut reconstruit en 1927.
- Le fief de Rogeries (avec ferme et château), le long de la chaussée romaine. On pense qu’un relais gallo-romain y fut installé au début de notre ère. Il est déjà cité en 1195. Il relevait aussi de la seigneurie d’Havré. Il fut tenu par la famille de Gottignies depuis 1300, puis par la famille Lemayeur à partir de 1714. D’autres propriétaires plus tard en firent une résidence de campagne.
Il exista un monastère Saint-Jean (dont je n’ai aucune explication).
La commune
Malgré la division de 1678, Goegnies et Gognies ne firent qu’une seule commune (avec maire et échevins) jusqu’en 1820. C’est alors qu’on les sépara par un Traité des Limites.
Période française (1794-1814) pour le village belge
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Mons
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Pâturages
- Entité communale depuis 1977: Quévy
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
En septembre 1944, de nombreuses destructions par bombardements eurent lieu. Des combats s’y déroulèrent les 2 et 3 septembre.
Economie
Elle était agricole. Côté belge, il reste la ferme Verschelde, du XVIII-XIXème.
Un ancien moulin à eau a existé sur un ruisseau, affluent de la Wampe à proximité de la chaussée. L’actuel bâtiment, réaménagé, date de 1766.
Un moulin à vent fonctionna aussi et fut détruit par un orage en 1783.
On aurait aussi exploité des sablières.
Voies de communication
Un tramway fonctionna dans la première moitié du XXème siècle, venant de Mons et allant vers Quévy, en passant par la chaussée entre Aulnois et Quévy (ligne 20A).
Patrimoine
Eglise Saint-Quentin. Située côté France, elle fut rebâtie en 1843. On y voit une « Adoration des Bergers » de l’école de Rubens.
Château de Gontreuil. Il fut rebâti au XIXème et XXème sur les fondations de l’ancienne forteresse.