Hénin-Liétard (famille de)

Hénin-Liétard est une commune du Pas-de-Calais, près de Douai, qui, en 1971, a fusionné avec celle de Beaumont-en-Artois pour former la commune de Hénin-Beaumont.

Dans le passé, l’orthographe a aussi été “Hennin-Liétard” et nous utiliserons les deux.

Les Hénin-Liétard, par mariage ou achat, furent seigneurs de :

  • Fontaine-l’Evêque
  • Boussu, de v1225 à 1795
  • Blaugies, de v1264/1270 à 1795
  • Sebourg, Angre, Fayt-le-Franc,
  • Athis

Baudouin I de Quincy

Il aurait été un descendant de Simon d’Alsace, raison pour laquelle le titre d’Alsace a souvent été ajouté à leur nom, surtout dans les derniers siècles de l’Ancien Régime. Cependant il y aurait eu  des manipulations généalogiques.

Baudouin II de Quincy “de Hénin-Liétard” « le Jeune » ( 1202-1259), fils du précédent. Seigneur de Quincy par héritage paternel, il devint aussi seigneur de Hénin-Liétard, par un premier mariage vers 1220 avec Marie de Hennin-Liétard, héritière de cette localité, dont il n’eut apparemment pas d’héritier. A la mort de celle-ci, Baudouin abandonna le nom de Quincy et prit celui de Hennin-Liétard. Il épousa en secondes noces vers 1225 Mahaut de Fontaine, héritière de Boussu et de Fontaine-l’Evêque. En 1228, Baudouin II vendit à l’évêque d’Arras ses propriétés de Vitry. Il donna en 1229 à ses sujets de Hennin-Liétard une charte d’émancipation leur procurant des droits et des libertés reconnus par le roi de France Louis IX. En1234, il signa un accord entre l’abbaye de St Ghislain, Boussu et Hornu à propos des marais. Ces deux communes purent faire pâturer leurs bêtes dans les marais contre rémunération (un sterlin par an et une poule par foyer). En 1244, Baudouin II vendit les terres de Hénin  au comte Robert d’Artois  pour pouvoir participer à la septième croisade de 1248 avec le roi de France « Saint » Louis IX. Il s’y distingua au combat. Son jeune frère Isaac l’accompagnait. Le 2 février 1250, il participa à la bataille de Mansourah où il fut fait prisonnier en même temps que le roi avec lequel il partagea la captivité. Il revint en Europe en 1254. Sa femme Mahaut hérita en 1272 de la terre de Fontaine (Fontaine-l’Evêque)  à la mort de son frère Nicolas, évêque de Cambrai. Vers 1259, Baudouin II mourut à Boussu. Le couple avait eu sept enfants.

  • Baudouin de Hénin-Liétard (1238-1288) ==> Branche de Fontaine-Sebourg (infra). Seigneur de Fontaine par héritage maternel. Seigneur d’Angre, Sebourg et Fayt par mariage avec Isabeau de Hainaut-Sebourg
  • Wautier, seigneur de Cuvillers, chanoine de Cambrai (†1279)
  • Mahaut, épouse de Wautier de Braine, puis, veuve, chanoinesse de Ste Waudru (†1284)
  • Isabelle, chanoinesse de Ste Waudru (†1291)
  • Jean (infra) ==> Branche de Boussu
  • Basilie (†1287), épouse du seigneur de Beauvoir
  • Albert (†1267), mort en bas âge

Lignée de Boussu

Jean I de Hennin-Liétard (c.1235-1300), fils du précédent. Seigneur de Quincy, de Cuvillers et de Boussu. Il devint seigneur de Blaugies par mariage vers 1264/1270. Pair du Cambrésis. En mai 1270 il signa un acte de déshéritance de Nicolas, évêque de Cambrai, qui lui cédait la terre de Fontaine. Cet acte fut contesté par Wautier de Turpigny, cousin de Jean de Hennin-Liétard. En 1276, Jean de Châtillon, sire d’Avesnes, rendit un jugement en faveur du seigneur de Boussu au sujet de la succession. En 1278, il fonda une chapelle en l’honneur de la Vierge dans l’église paroissiale St Géry. En octobre 1295, Jean 1er se déshérita de Boussu  en faveur de son fils Baudouin III, dit le Borgne. Jean 1er mourut très âgé en 1300 ainsi que son épouse Marie de Blaugies, qu’il avait épousé en 1260 et dont il eut:

 

  • Baudouin III (infra)
  • Jean (1276-1296)
  • Marguerite (†1324), épouse de Jean, seigneur de La Hamaide
  • Nicolas (1275- ?), chanoine de Cambrai
  • Wautier (1277-1319), épouse Jeanne de Mouy de Vermandois, dont il eut:
    • Baudouin V, seigneur de Cuvillers. Il épousa Marguerite de Montigny et fut à la base de la lignée des Hénin-Liétard, seigneurs de Cuvillers qui deviendront seigneurs de Blicquy en 1594 par achat
    • Richard
    • Isabeau
    • Jeanne
    • Gillette
    • Jean (1316-1379), infra

Baudouin III de Hennin-Liétard « le Borgne » (1271-1302), fils du précédent. Seigneur de Boussu lorsque son père abdiqua en 1295. Egalement seigneur de Quincy, Blaugies, de Hucignies, de Wahignies, de Frasne, de Landilliers, … Baudouin fut présent en 1296 lors de la soumission des habitants de Valenciennes. Baudouin III mourut à la Bataille des Eperons d’Or le 11 juillet 1302, faisant partie du contingent envoyé par le comte de Hainaut, Jean d’Avesnes. En 1290, il avait épousé Alexandrine du Roeulx. Sa veuve épousera Nicolas de Barbençon, seigneur de Villers. Ils avaient eu:

  • Baudouin IV (infra)
  • Jean II (infra)

Baudouin IV de Hennin-Liétard (1298-1317), fils du précédent. Seigneur de Boussu, Blaugies, Quincy, Cuvillers, … Il mourut célibataire à 19 ans.

Jean II de Hennin-Liétard « le Gras » (1299-1348), frère du précédent. Il hérita de ses seigneuries en 1317. En 1322, il épousa Jeanne d’Enghien  († 1361).   Il perdit son unique fils, Jean, et désigna son successeur par testament : son cousin Jean (supra).
Il est cité dans des chartes de 1291 et 1298.

Jean III de Hennin-Liétard (1316-1379), cousin du précédent. Fils de Wautier de Hennin-Liétard (1277-119) et de Jeanne de Mouy  de Vermandois. Il devint seigneur de Boussu, Blaugies, Quincy, Cuvillers, Landilliers, … Jean III fut témoin, en 1334, lors de la rédaction d’une charte de Guillaume, comte de Hainaut.  Il est encore cité dans des chartes de 1352 et 1353. Il fut en conflit avec l’abbaye de St Ghislain à propos de terres situées au Hanneton. Il épousa en 1348 Jeanne de Rochefort ou de Walcourt, fille de Thierry et N. de Haneffe. De son mariage naquirent sept enfants :

  • Jeanne (1357-1382), restée célibataire
  • Thierry (1358- ?), mort en bas âge
  • Wautier (infra)
  • Isabeau (1360-1408), épouse en 1393 Thierry, seigneur de Clervaux (Luxembourg)
  • Gilles de Hennin, dit » le Persan » (1374-†1400, Rome), seigneur de Blaugies, cité dans une charte de 1391 établie par le comte de Hainaut. Il n’eut pas d’héritier.
  • Deux enfants morts à la naissance

Wautier 1er de Hennin -Liétard  (1361-† 1422). Seigneur de Boussu, Blaugies, Gamerages, Haussy, … Il accompagna le comte de Hainaut, Albert de Bavière, en 1395, lors de sa campagne en Frise,  destinée à venger la mort de son oncle Guillaume.  En 1402, le seigneur de Chaumont, ennemi héréditaire de la famille Hénin-Liétard, vint assièger et incendier le château de Boussu. Wautier (Walter) de Boussu et Pierre « Brognart » de Haynin sont présents lors de la rédaction de la charte-loi du comté de Hainaut, en 1410. En 1400, le seigneur de Boussu était toujours en partie le vassal et pair du château de Namur. Des traces de cette dépendance namuroise sont encore retrouvées sous Maximilien II en 1598. A cette époque, on commençait à exploiter des carrières de grès dévonien (le grès houiller de Boussu), ainsi que la marne nécessaire aux fours à chaux (rue des Chauffours) et le sable (rue de Caraman). Il fut l’éEpoux de Sybille de Berghes -Saint-Winoc, fille de Jean de Berghes, et de Sybille de Gavre. Elle lui donna huit enfants :

  • Jean IV (infra)
  • Jacques (1400-1401)
  • Anne (1402-1460), mariée à Jacques de Borsele, avoué à Mons, gouverneur de Hainaut, seigneur de Brigdam ; et en secondes noces à Guillaume d’Egmont, seigneur d’Ysselstein
  • Wautier (1405-1406)
  • Thierry de Hénin-Liétard (1406-1430), seigneur de Blaugies, chanoine de Sainte-Waudru de Mons (1416-1426). Il assista à Mons le 23 juin 1427 à la prestation de serment de Philippe le Bon comme mambour, gouverneur et héritier présomptif. Il épousa ensuite en 1429 Marie de Mortagne-Potelle. Il partit en pèlerinage à Jérusalem en 1430. De retour de Terre Sainte, malade, il s’arrêta à Venise où il décéda en 1430 et où il fut inhumé dans l’église St François. Un mémorial figure dans la chapelle sépulcrale de Boussu. Il n’eut pas de postérité.
  • Baudouin (1410- ?), chanoine à Ste Waudru à Mons (1426-1429). Il épousa vers 1432 Jeanne de Mortagne dont il n’eut pas d’enfant. Il laissa un fils bâtard, Colart.
  • Gérard (1412-1412)
  • Une fille mort-née

Jean IV de Hennin -Liétard  (1400-†1452). Seigneur de Boussu, Blaugies, Gammerages, Lambusart, … Il assista à Mons, le 23 juin 1427, en compagnie de son frère Thierry, à la prestation de serment de Philippe le Bon en tant que mambour, gouverneur et héritier présomptif du comté de Hainaut. Le 12 août 1449, le seigneur de Boussu et sa femme firent, de leur vivant, le partage de leurs biens. Il avait épousé en 1422 Catherine de Béthune, dame d’Autrèches, fille aînée de Jean II, seigneur de Moreuil et de Lokeren,  et d’Isabeau d’Estouteville, dame d’Autrèches. Jean IV mourut en 1452 et Catherine en 1458. Il fut le premier seigneur recensé dans la crypte de la chapelle funéraire des seigneurs de Boussu. Leurs enfants :

  • Marguerite (1424-1441)
  • Pierre (infra)
  • Isabeau (1436-1499), épouse Adrien de Blois-Châtillon, seigneur de Trélon et Walers
  • Anne, jumelle d’Isabeau, épouse de Siger de Gavre, seigneur de Bougnies
  • Wautier (Gautier) (1441- ?), seigneur d’Aurèches et d’Essigny (par donation de sa mère), bailli en Soissonnais. Il épousa Jeanne de Mareuil.

Pierre 1er de Hennin-Liétart (1433-1490), fils du précédent. Seigneur de Boussu, Blaugies, Gammerages, … Prévôt de Valenciennes. Grand bailli des bois de Hainaut. Avant 1454, il se rendit en pèlerinage à St Jacques de Compostelle. En 1454, il prit part au banquet solennel du Faisan, tenu à Lille par Philippe le Bon et où on jura de s’opposer à l’armée turque menaçant l’Europe. En 1464, Pierre 1er accompagna Antoine de Bourgogne  (le Grand Bâtard) pour une expédition contre les Turcs.  Ils partirent de Sluis (L’Ecluse) et délivrèrent l’enclave espagnole de Ceuta sur la côte marocaine. Mais l’armée décimée par la peste rentra en Europe. De 1465 à 1468, il participa aux différentes campagnes des Bourguignons contre la France et la Principauté de Liège. Il était apprécié pour sa loyauté et sa bravoure. Le 22 juin 1467, il porta le cercueil de Philippe le Bon lors de ses funérailles à Bruges. Puis il assista à la prestation de serment de Charles le Téméraire. Louis XI, roi de France, s’empara du château de Boussu en 1478. Il tentait déjà de repousser ses frontières naturelles vers le nord. Un des commandants de la place, Jean Gossart, livra le château par trahison le 3 mai. Les comtes de Romont et de Ravenstein le reprirent dans un état délabré. Par la suite, le château fut occupé par des reîtres allemands. Pierre de Hennin  dut leur payer une forte somme pour récupérer son château. Voulant se venger des Français, il se rendit maître des forts de Crévecoeur, Orchies, Esne, Lesdain, Honnecourt, Haspres et de la ville de Bouchain. En 1481, il devint Chevalier de la Toison d’or au chapitre de Bois-Le-Duc par Maximilien Ier. En 1482, par sa fermeté, il sauva Boussu et St Ghislain des excès des troupes indisciplinées de Maximilien. Le 12 juillet 1485, il représenta les Etats de Hainaut à l’assemblée des Etats-Généraux qui se tint à Bruges. Il assista au couronnement de Maximilien comme roi des Romains le 10 avril 1486 à Aix-la-Chapelle. Le 29 juillet 1487, il fut fait prisonnier en voulant s’emparer de la ville de Béthune et ne fut libéré qu’après versement d’une rançon à laquelle participèrent l’abbaye de St Ghislain et les Etats du Hainaut. Il mourut le 21 juin 1490 et fut inhumé dans la crypte de la chapelle seigneuriale de Boussu. Ce Pierre I de Hennin-Liétard peut être considéré comme le premier seigneur important de Boussu, digne prédécesseur des grands seigneurs du XVIème siècle. En 1453, il épousa Isabelle de Lalaing, fille de Guillaume, grand bailli de Hainaut. Elle  lui donna sept enfants :

  • Jacques (1454-1476), seigneur de Chauvency. Il épousa en 1475 Louise d’Inchy, fille de Philippe, seigneur d’Inchy, et de Marie de Blois. Il fut tué lors du siège de Nancy le 16 décembre 1476. Il fut inhumé dans l’abbaye St Jean de cette ville.
  • Gérard (infra)
  • Isabeau (1461-1511), épousa Guillaume de Goux, seigneur de Wedergraet, conseiller et chambellan de Philippe d’Autriche (le Beau ?)
  • Philippe (infra)
  • Gabrielle (1466-), chanoinesse de Ste Waudru, puis épousa de Jean de Barbençon, seigneur de Canny et de la Ferté
  • Guillemette (1467-1515), épouse de Philippe de Barbençon, seigneur de Wierve
  • Françoise, morte enfant

Gérard de Hennin-Liétard  (1460-1491), fils du précédent. Seigneur de Boussu, Blaugies, Gammerages, … à la mort de son père en 1490. Il ne le sera qu’un an. Il avait épousé en 1483 Anne de Carondelet, veuve de Jean de Luxembourg, seigneur de Haubourdin. Il décéda sans héritier et c’est son frère cadet Philippe 1er qui devint seigneur de Boussu .

Philippe 1er de Hennin-Liétard (1464-† 1511), frère du précédent. Seigneur de Boussu, Blaugies, Gammerages, … à partir de 1491. Il épousa en 1489 Catherine de Ligne, fille de Guillaume, seigneur de Barbençon et d’Adrienne de Hallewijn. Le 9 avril 1486, Maximilien d’Autriche le fit chevalier à Aix-la-Chapelle. En 1491, il devint commandant de la place forte de Mortagne. Le 31 décembre 1494, il assista à la prestation de serment de Philippe le Beau, archiduc d’Autriche et comte de Hainaut. En 1496, il devint Grand Chambellan de l’empereur Maximilien Ier. Il obtint de ce dernier l’autorisation d’organiser un marché franc dès 1510 en son bourg de Boussu. Il fut mortellement blessé lors du siège de Venloo au Limbourg hollandais, en 1511. Il fut inhumé dans la crypte de la chapelle funéraire de Boussu. De son mariage avec Catherine de Ligne :

  • Philippote (1497), morte en bas âge. Elle fut la filleule de Philippe le Beau. A la demande de celui-ci, l’abbé de St Ghislain la tint sur les fonts baptismaux en son nom.
  • Jean (infra)
  • Yolande (1502-), épouse François de Mérode, seigneur de Morialmé ; en secondes noces, Antoine de Ghistelles, seigneur de Dudzele, grand échanson de l’empereur Charles Quint
  • Anne, morte en bas âge

Jean V de Hennin-Liétard, dit « le Grand » (1499-1562), fils du précédent. Seigneur de Boussu dès 1511 (il en deviendra comte), baron de Raikem, seigneur de Blaugies,  Gamerages, Haussy, Lambusart, Choques, … Seigneur d’Athis, de Montignies-sur-Roc et d’Onnezies par don de Charles Quint en 1540/1547.

Orphelin à l’âge de 12 ans. Il fut recueilli à la Cour de Malines de Marguerite d’Autriche, la gouvernante des Pays-Bas autrichiens. Il y apprit le métier des armes et devint l’ami d’enfance du futur Charles-Quint, avec qui il partagea les mêmes précepteurs. De même âge, ils grandirent ensemble et resteront toujours amis.

Jean l’accompagnera dans toutes ses campagnes, où il recevra divers commandements, fidèle à son empereur et au catholicisme. C’est ainsi qu’il fut présent à Pavie en 1525 lors de la victoire impériale contre le roi de France François I. Il fut aussi présent à Rome en 1527 lorsque les troupes impériales mirent la ville à sac. D’Italie, il ramènera le goût de la Renaissance et des œuvres d’art prélevées comme butin. Le 24 février 1430, comme colonel de la cavalerie impériale, il accompagna Charles Quint à Bologne lorsque celui-ci fut couronné empereur par le pape Clément VII. En janvier 1531, il fut délégué par l’empereur auprès de Marie de Hongrie, la sœur de celui-ci, afin qu’elle accepta la charge de gouvernante des Pays-Bas.

Jean de Hennin devint chevalier de la Toison d’Or à Tournai en 1531, investi par Charles Quint lui-même. Le futur Philippe II accéda en même temps à l’Ordre. Jean de Hennin devint aussi grand bailli des bois de Hainaut et prévôt de la ville de Valenciennes. En 1533, Jean commanda une partie de l’armée impériale devant Tunis. Il aurait été le premier à pénétrer dans la ville. En 1538, il devint Grand Ecuyer, chargé d’organiser les déplacements de l’Empereur.

En 1539, Jean fit abattre le château médiéval, fort endommagé par les guerres et les sièges, et demanda à l’architecte montois Jacques du Broeucq de lui construire un nouveau château de style Renaissance, le premier dans les Pays-Bas. Charles Quint viendra en visite au château de Boussu en 1544 ou 1545, alors que celui-ci était à peine achevé, puis une seconde fois en 1554. Philippe II viendra aussi le visiter en 1549.

Entretemps, Jean de Hennin poursuivait ses campagnes militaires à Alger (1541), Lierre (1542), Luxembourg (1542), Juliers (1542), Saint-Dizier (1544), Château-Thierry (1544), Smalckalde (1546), Trèves (1552) et Amiens (1553).

En 1548, Charles Quint accorda à Boussu des privilèges et une confrérie d’archers. En 1551, l’abbé de St Ghislain céda à Jean des territoires qui vont du Cornet vers Dour et Hornu, soit le territoire de l’actuel Boussu-Bois, territoires qui avaient été légués aux abbés en 1154 par le seigneur Guillaume de Dour. Ces terres étaient avant tout boisées. Elles servaient à la chasse, mais on commençait à y extraire le charbon dans les clairières. Les seigneurs de Boussu en toucheront le cens pour l’exploitation des veines et l’entrecens sur le produit de l’extraction.

Boussu et son château eurent à subir de graves dégâts lors du passage des troupes d’Henri II en 1554 (ce qui est contesté). La restauration par Dubroeucq fut interrompue en 1562 sur décision de Jean de Hennin.

La terre de Boussu fut érigée en comté par Charles V en 1555. Après l’abdication de ce dernier, Jean se mit au service de son fils, Philippe II, roi d’Espagne, notamment aux batailles de St Quentin (1557) et de Gravelines (1558). Le comte Jean conduisit les chevaliers de la Toison d’Or aux funérailles de Charles Quint en 1558. Philippe II le nomma au Conseil d’Etat en 1558 et lui octroya une belle pension annuelle.

En 1532, Jean II avait épousé Anne de Bourgogne, arrière-petite-fille d’Antoine, le Grand Bâtard de Bourgogne (fils naturel de Philippe le Bon). Celle-ci était veuve de Jacques de Horne († 1531). Elle était aussi la sœur et héritière pour moitié de Maximilien de Bourgogne, amiral et marquis de la Vère. La dot du mariage était donc excellente. Le seigneur de Boussu était alors parmi les seigneurs les plus riches de l’époque.

Jean de Hennin-Liétard mourut le 12 février 1562. Il fut enterré dans la chapelle castrale. Son épouse était décédée en 1551. Un mausolée majestueux rappelle leur souvenir. Leurs enfants :

  • Philippe (1535-1542)
  • Antoine (1535, décédé après 14 jours)
  • Charles ( ?-1556), mort accidentellement sans héritier
  • Maximilien (infra)
  • Jacquot, mort enfant
  • Eléonore (1548-1603), dame d’Athis, de Montignies-sur-Roc et d’Onnezies, épouse de Baudry, seigneur de Roisin et d’Audregnies. Leur mausolée est toujours visible dans l’église de Roisin.
  • Antoine (1548-), prévôt d’Utrecht, protonotaire apostolique
  • Jacques (1548-1618), son jumeau. Il épousa en 1579 Marie de Redeghem-Hannaert, baronne de Liedekerke, vicomtesse de Bruxelles et Lombeke. Ils eurent six enfants dont Maximilien qui deviendra comte de Boussu en 1598 (infra). Philippe II le nomme marquis de La Vere. Il devint en 1578 grand Bailli de Gand et Grand Maître des Eaux et Forêts du comté de Hainaut. Il se battit avec les Espagnols contre les réformistes. Ses biens furent saisis en 1583 sur ordre du procureur général de Brabant. Il dut les racheter en 1606.

Maximilien Ier de Hennin-Liétard (1543-1578), fils du précédent. Il hérita des nombreux titres : comte de Boussu, seigneur de Blaugies, de Gamerages, de Beuvry, de Chocques, de La Fosse, … Les conflits religieux s’étaient attisés. Valenciennes et Avesnes toutes proches étaient assujetties aux Réformés qui faisaient la guerre contre Philippe II, le duc d’Albe et leur Inquisition. Maximilien de Boussu prit le parti du roi espagnol et combattit sous les ordres du duc d’Albe contre les calvinistes. Il fut chargé de reprendre Valenciennes. Avec Noircame, il mit le siège devant la ville et en obtint la reddition le 23 mars 1567. Le 14 juillet 1567, le roi Philippe II le nomma amiral et gouverneur de Hollande, West-Frise et Utrecht. En 1570, il conduisit en Espagne la jeune reine Anne d’Autriche, fille aînée de l’empereur Maximilien II que Philippe II désirait épouser en quatrième noces.

En 1572, les réformés français, avec à leur tête le prince Louis de Nassau, assisté de Jean d’Angeste (Angers ?), baron de Genlis, s’emparèrent de Mons. Celle-ci fut encerclée par les troupes du duc d’Albe. Une bataille eut lieu aussi à Hautrage. Boussu fut investi quelques temps par les Réformés. Le pont sur la Haine fut détruit. Les provinces du sud finirent par se soumettre à Albe, mais ces évènements laisseront la division entre Valenciennois et Montois.

Maximilien de Boussu continua à lutter, avec les Espagnols, contre les Etats du nord, toujours en rébellion. Ils échouèrent à la Brielle contre les Gueux de Mer en 1572, puis durent se replier sur Dordrecht, puis Rotterdam, qui fut pillée.  Ils menèrent un siège de sept mois devant Harlem qui finit par se rendre le 12 juillet 1573. Il devint gouverneur des Pays Bas et voulut reprendre cette dernière ville avec de nouvelles troupes envoyées de Madrid et commandées par Don Hernando de Tolède. A bord de son vaisseau amiral, Maximilien de Boussu rencontra les Gueux de mer dans le Zuiderzee. Il échoua et fut envoyé en captivité à Hoorn. Il fut  libéré trois ans après, le 8 novembre 1576, lors de signature de la Pacification de Gand, par laquelle on consacra les Dix-Sept Provinces des Pays-Bas et on exigea l’évacuation des troupes espagnoles.

Par ce traité, ratifié par les Etats du Hainaut, Maximilien se sentit dégagé de son serment envers Philippe II. Se rendant compte des nombreuses exactions commises par les troupes espagnoles chez nous, il s’allia au Prince d’Orange et se retrouva en guerre contre ses anciens maîtres. Maximilien prit beaucoup d’importance sur le terrain politique en devenant entre autres membre du Conseil d’Etat et général en chef de l’armée des Etats-Généraux.

On le vit encore combattre au siège d’Utrecht (1577), à celui de Namur (1577), à la bataille de Gembloux (1578), à Bruxelles, à Rymenant, à Aarschot puis Binche (1578). Avec les troupes orangistes, ces combats permirent de chasser les Espagnols des Pays-Bas. Entretemps il devint gouverneur de la Gueldre et du comté de Zutphen (1577), puis gouverneur provisoire de la ville de Bruxelles en août 1578.

Mais son ascension (faisant peut-être ombrage au Prince d’Orange) fut stoppée par sa mort à Anvers, le 21 décembre 1578. Il n’avait que 35 ans et sa mort resta mystérieuse. Il fut inhumé, ainsi que son épouse, dans la crypte de la chapelle familiale de Boussu. Un mausolée rappelle leur souvenir dans la chapelle. Il avait épousé en 1568 la femme de son frère aîné, Charlotte de Werchin, fille du grand sénéchal de Hainaut, grâce à une dispense du pape Pie V. Ils n’avaient eu qu’un fils, Pierre.

Pierre II de Hennin-Liétard (1569-1598). Comte de Boussu, seigneur de Blaugies, de Jeumont, de Gamerages, … Très pieux, il fit plusieurs dons à l’église St Géry de Boussu, dont le maître-autel (surmonté de ses armes). Général d’artillerie en 1591, puis capitaine d’une compagnie de lanciers, au service des archiducs Albert et Isabelle. La période fut plus calme. Il épousa en 1584 (à 15 ans !) Marguerite de Croÿ, fille de Philippe, duc d’Aerschot et de Jeanne de Hallewijn. Il mourut sans postérité. C’est son épouse qui a fait édifier le mausolée de la chapelle de Boussu.

Maximilien II de Hennin-Liétard  (1580-1625), son cousin. Comte de Boussu, baron de Liedekerke et de Lombeke, vicomte de Bruxelles, baron de Haussy, seigneurs de nombreux lieux, dont Blaugies. Il entretint le château. Nommé en 1601 Grand Maître d’Hôtel des archiducs Albert et Isabelle. Gouverneur de la ville et du château de Béthune. Colonel d’un régiment d’infanterie, chef et capitaine au service de sa Majesté d’Espagne. Gouverneur de la ville d’Anvers. Membre du Conseil d’Etat. Créé chevalier de la Toison d’Or en 1625 par le roi Philippe IV. Il épousa en 1605 Alexandrine-Françoise de Gavre, fille aînée de Jean-Charles de Gavre, comte de Frésin, et de Françoise de Renty, dame de Rixensart. Il mourut au château de Liedekerke en 1625 et fut inhumé à Boussu. De son mariage :

  • Albert-Maximilien (infra)
  • Ernest-Philippe, prêtre, prévôt de la Collégiale de Nivelles
  • Anne-Marguerite (1608-1634), épouse Hugues-Albert O’Neil, comte de Tirconel en Irlande.
  • Françoise (1609-1683), religieuse à l’abbaye de la Cambre, puis abbesse de l’abbaye de Munster à Roermonde, puis abbesse de l’abbaye de la Cambre.
  • Eugène (infra)
  • Charles-Florent, baron de Lombeke, colonel d’infanterie au service d’Isabelle. Tué devant Paris en 1652 en défendant les avant-postes attaqués par l’armée de Turenne.
  • Alexandre, baron de Lombeke après la mort de son frère, colonel. Tué en 1657 en Espagne.
  • Philippe, capitaine de cavalerie. A défendu St Ghislain lors du siège de 1655 contre Louis XIV qui résidait au château de Boussu.
  • Louis, mort enfant
  • Marc, mort enfant
  • Ferdinand, mort enfant
  • Marie-Adrienne
  • Isabelle

Albert-Maximilien de Hennin -Liétard  (1605-1640), fils aîné du précédent. Comte de Boussu dès 1625, marquis de la Vère, baron de Liedekerke, vicomte de Lombeke, seigneur de Blaugies, Fosse, Boeuvry, Chocques, … En 1638, il épousa Honorine de Glymes, dite de Berghes, fille aînée du comte Godefroid de Grimberghe et d’Honorine de Hornes. Il fut tué devant Arras à la tête de sa compagnie en 1640. Sans postérité. Sa veuve épousera Henri de Guise, duc de Lorraine.

Eugène de Hennin-Liétard  (1614-1656), frère cadet du précédent. Comte de Boussu dès 1640, marquis de la Vère, baron de Liedekerke, vicomte de Haussy et de Lombeke, seigneur de Boeuvry, … Nommé très jeune chanoine de Sainte-Gudule à Bruxelles, puis de la cathédrale de Bruges, puis de celle de Gand. Puis prévôt de la collégiale de Sechin. En 1640, il quitta l’état ecclésiastique pour succéder à son frère. Il épousa en 1641 Anne-Caroline Arenberg-Chimay, princesse de Chimay, comtesse de Beaumont, fille héritière du prince Alexandre de Chimay et de Madeleine d’Egmont, dame de Weert. Par ce mariage, les successeurs garderont le titre de comte de Boussu et y adjoindront le titre de Prince de Chimay. En 1645, il devint souverain bailli du pays et comté d’Alost. Il devint chevalier de la Toison d’Or en 1647. Au cours de l’année 1655, les troupes de Louis XIV vinrent camper devant Boussu et Saint-Ghislain. Philippe, fils aîné du comte Eugène fut chargé de la défense de Saint-Ghislain. Le 22 août, les Français s’emparèrent du château où le ” Roi-Soleil ” et le cardinal Mazarin établirent leurs quartiers. La capitulation de Saint-Ghislain fut signée le 25 août au château.

Le 12 juin 1656, Eugène commanda la garnison de Valenciennes et repoussa l’attaque française. Il mourut à Bruxelles le 18 décembre 1656 et fut inhumé à Boussu, ainsi que son épouse, décédée deux ans plus tard. De leur mariage :

  • Marie-Madeleine (1642-1677), chanoinesse de Sainte-Waudru à Mons
  • Alexandrine-Marie, épouse du comte de Sarmiento
  • Claire-Marie-Louise, chanoinesse à Maubeuge
  • Philippe-Louis (infra)
  • Charles-Alexandre-Louis (-1688), marquis de la Vère
  • Eugène-Sigismond (-1721), époux d’Anne-Marie-Louise de Ghistelles
  • Théodore, vicomte de Lombeke
  • Marie-Bernardine, épouse du marquis de Mos
  • Maximilien-Albert (1656-)

Philippe-Louis Antoine de Hennin-Liétard (1646-1688), fils du précédent. Comte de Boussu dès 1658, prince de Chimay et du Saint-Empire. Marquis de la Vère et de Flessingue, baron de Liedekerke, Denderleeuw, seigneur de nombreux lieux. En 1685, il hérita de son cousin, Ernest Dominique Alexandre d’Arenberg les titres de Prince de Chimay (10ème) et du Saint-Empire, comte de Beaumont et seigneur d’Avesnes. Héritage qu’il accepta sous bénéfice d’inventaire, la plupart des biens de la maison de Chimay étant sous séquestre et régie par le conseil souverain de Hainaut, à cause des dettes contractées par cette famille. Il fut nommé en 1667 par le roi d’Espagne Philippe IV capitaine de compagnie.

Entre-temps, Don Juan d’Autriche essayait de reprendre Saint-Ghislain aux Français et s’était établi à son tour au château de Boussu. Saint-Ghislain fut reprise le 21 mars 1657. Les Hennin-Liétard retrouvèrent leur château. Mais jusqu’en 1678, Boussu et la région furent inondées de troupes qui dévastèrent tout, y compris l’église. Après la paix de Nimègue en 1678, les troupes françaises quittèrent la région, en ayant soin de détruire les fortifications de Saint-Ghislain.

En 1687, Philippe-Louis fut nommé chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or. Il était l’époux en 1673 de Marie-Anne-Louise de Verrijcken, baronne de Bourlers, fille unique de Charles d’Impden, premier secrétaire de sa Majesté au Pays-Bas. Il décéda à Bruxelles le 25 mars 1688. Il fut inhumé à Boussu. Son épouse ne décédera qu’en 1729 et sera inhumée à ses côtés. De leur mariage :

  • Marguerite-Thérèse (1673-1693), épouse de Dominguo de Aquavira di Aragon.
  • Charles-Louis-Antoine d’Alsace (infra)
  • Anne-Ernestine (1678-1754), épouse de François de Guttierez, marquis de Los Rios, feld-maréchal des armées impériales, gouverneur de la ville d’Ath
  • Thomas-Philippe d’Alsace (1679-1759), chanoine et prévôt de St-Bavon à Gand. Il fait une partie de ses études de théologie à Rome. Il fera carrière en partie à Gand, puis au Vatican au service du pape Clément XI. Il deviendra ensuite archevêque de Malines en 1714, conseiller d’Etat de l’empereur, cardinal en 1719. Il participa à la lutte contre le Jansénisme et à la restructuration de l’Eglise des Pays-Bas. Il mourut à Malines et est enterré dans la cathédrale St Rombaut.
  • Alexandre-Gabriel-Joseph (infra)
  • Jean-François-Joseph (1683-1754), époux de Marie-Françoise de Béroldingen. Chambellan de l’empereur, général de cavalerie.
  • Joachim-Joseph, maître de camp de cavalerie, tué en Catalogne en 1714.
  • Marie-Thérèse, religieuse de l’Ordre de la Visitation à Paris

Charles-Louis-Antoine de Hennin-Liétard  « dit d’Alsace » (1675-1740), fils du précédent. La généalogie avec la maison d’Alsace, basée sur des documents des XII-XIIIème siècles, serait fantaisiste. Les comtes de Boussu arrivèrent cependant, malgré les contestations, à officialiser ce titre auprès de l’empereur Charles VI en 1740. Dès 1688, comte de Boussu, prince de Chimay et du Saint-Empire, comte de Beaumont, baron de Liedekerke, Denderleeuw, seigneur d’Avesnes. En 1706, La terre et paierie d’Avesnes fut adjugée pour dettes, par un arrêt du Parlement, à Philippe II, duc d’Orléans.

L’armée française vint à nouveau camper dans notre province. La guerre a en effet repris en 1683 et ne se terminera qu’en 1713 avec la signature du traité d’Utrecht.

Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or en 1694 de la part du roi Charles II. Chambellan de Maximilien de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas. Prince du St-Empire de la part de l’empereur Léopold, puis Grand d’Espagne de la première classe. En 1737, il céda la principauté de Chimay et le comté de Beaumont à son frère cadet Alexandre-Gabriel-Joseph. Il mourut sans héritier à Bruxelles le 3 février 1740 et fut inhumé à Boussu. Ses épouses:

  1. En premières noces en 1699 Diane-Gabrielle-Victoire Mazarini-Mancini, fille de Philippe-Jules Mazarini-Mancini, duc de Nevers. Elle mourut sans lui donner d’enfant en 1716.
  2. En secondes noces en 1722 Charlotte de Rouvroy, fille de Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon. Elle lui donna quatre enfants, tous morts en bas-âge et mourut en 1758.

Alexandre-Gabriel-Joseph d’Alsace de Hennin-Liétard (1681-1745), frère du précédent. Dès 1737, prince de Chimay et du Saint-Empire, comte de Beaumont (titres cédés par son frère). Dès 1740, comte de Boussu, baron de Liedekerken Denderleeuw, Comines, Hallewijn, … En 1703, il avait été nommé capitaine au régiment des gardes wallons, récemment créé par le roi Philippe V d’Espagne. Il se distingua lors de la Guerre de Succession d’Espagne et prit part à la bataille d’Eeckeren où il fut grièvement blessé. En 1706, il devint lieutenant-général.

Avec le Traité d’Utrecht de 1713, les Pays-Bas anciennement espagnols devinrent autrichiens. Dès 1716, il offrit ses services à l’empereur qui le nomma bailli, capitaine et gouverneur de Courtrai en 1729, puis d’Audenarde en 1735. En 1735, il fut nommé prince du Saint-Empire. Il deviendra ensuite lieutenant feld-maréchal des armées impériales, puis capitaine des archers de la Garde Noble aux Pays-Bas.

Il épousa en 1725 Gabrielle-Françoise de Beauveau-Craon, fille de René-Marc de Beauveau, prince de Craon. A peine devenu comte de Boussu en 1740, au décès de son père, il décéda à Audenarde en 1745. Il fut inhumé à Boussu. De son mariage :

  • Marie-Anne-Gabrielle-Josèphe (1728-1800), épouse en 1750 Victor-Maurice de Riquet, comte de Caraman, mousquetaire (1740), chambellan du roi de Pologne (1751), lieutenant-général des armées du roi de France (1780), lieutenant-général de la province de Languedoc (1780), commandant en chef en Provence (1788-89), descendant de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi. Plusieurs enfants dont : Maurice-Gabriel-Joseph (infra)
  • Gabrielle-Charlotte-Françoise (1729-), épouse de Jacques-François, vicomte de Cambis
  • Thomas-Alexandre (infra)
  • Elisabeth-Charlotte (1734-1761)
  • Philippe-Gabriel (infra)
  • Louise-Françoise, morte célibataire
  • Charles-Alexandre-Marc (1744-1794) épouse en 1766 Etiennette de Montconseil. Capitaine d’une compagnie de gardes du comte d’Artois, puis brigadier des armées du roi de France et maréchal de camp. Durant la Révolution, il est guillotiné le 8 juillet 1794, ainsi que son épouse.

Thomas-Alexandre-Marc d’Alsace de Hennin-Liétard (1732-1759), fils du précédent. Depuis 1755 comte de Boussu, prince de Chimay et du Saint-Empire, comte de Beaumont, Comines, Hallewijn, …  En 1748 les armées de Louis XV occupèrent Boussu jusqu’à la signature de la paix d’Aix la Chapelle. La guerre entre la France et l’Autriche l’empêcha de se présenter devant la cour féodale du Hainaut pour faire les reliefs de la principauté de Chimay et des comtés de Boussu et de Beaumont. Il ne s’en acquittera qu’en 1758, juste après la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle.

En 1754, il avait épousé Madeleine-Charlotte le Pelletier de Saint-Fargeau, dame d’honneur de Marie Leczinska, reine de France. Son père, Anne-Louis le Pelletier de Saint-Fargeau était un conseiller au Parlement de Paris. Elle périra aussi sous la guillotine en 1794. Quant à Thomas-Alexandre, devenu colonel des Grenadiers de France et capitaine des gardes de Stanislas Leczynski, ex-roi de Pologne, duc de Lorraine et beau-père du roi Louis XV, il fut tué à la bataille de Minden en Westphalie le 1 août 1759. De ce mariage, un seul enfant : Thomas-Alexandre-Marc-Maurice.

Thomas-Alexandre-Marc-Maurice d’Alsace de Hennin-Liétard (1759-1761). Il naquit 39 jours après la mort de son père et décéda à l’âge de deux ans. Son oncle lui succéda.

Philippe-Gabriel-Maurice-Joseph d’Alsace de Hennin-Liétard (1736-1804), frère de Thomas-Alexandre-Marc et oncle du précédent. Il était entré dans les ordres en 1757. Dès 1761, comte de Boussu, prince de Chimay et du Saint-Empire, marquis de la Vère et de Flessingue, baron de Liedekerke, Comines, d’Avesnes, … Il obtint une dispense du pape Clément XIII pour pouvoir revenir à la vie civile. Brigadier d’infanterie des armées du Roi. Chevalier de St Hubert et des ordres de Malte et de St-Louis. Il résida à Florence à partir de 1778. Il était chargé d’importantes missions diplomatiques, servant à la fois les intérêts de Louis XVI et de l’empereur d’Autriche. François II lui conféra le collier de l’Ordre de la Toison d’Or en 1792.

En 1792 d’abord, puis définitivement en 1794, il perdit ses titres et droits féodaux, mais conserva ses propriétés. Le dernier comte de Boussu de la famille Hennin-Liétard mourut à Paris en 1804 sans héritier direct. Il fut inhumé à Boussu, mais on lui érigea un monument dans la collégiale de Chimay. Par un testament du 24 messidor de l’an XI (1803), il avait institué ses deux neveux, Maurice-Gabriel et François-Joseph de Caraman, légataires universels.

Il avait épousé en 1762 Laure-Auguste de Fitzjames qui deviendra dame d’Honneur de Marie-Antoinette, reine de France. Elle était la fille du duc Charles de Fitz-James, maréchal de France et gouverneur de Limousin. Pas d’enfant.

Branche de Sebourg- Fontaine

Baudouin I de Hénin-Liétard (1238-1288). Fils de Baudouin II et de Mahaut de Fontaine. Son frère Jean hérita de Boussu (supra). Seigneur de Fontaine par héritage maternel. Seigneur d’Angre, Sebourg et Fayt(-le-Franc) par mariage. Il épousa en 1257 Isabeau de Hainaut-Sebourg, dont il eut:

  • Baudouin II de Hennin-Liétard, infra
  • Basilie ( ?-1287), ép. Gauthier d’Enghien

Baudouin II de Hennin-Liétard (v1245-v1295), fils du précédent. Seigneur de Fontaine, de Quincy, de Sebourg, d’Angre et de Fayt. Il épousa en 1291 Mahaut/Béatrice de Luxembourg/Durbuy (fille de Gérard de Luxembourg), héritière de (Forchies-) La Marche, dont il eut:

  • Marie de Hennin-Liétard/Sebourg/Fontaines, ép. Jean Bertout/Jan van Berlaer
  • Isabeau/Elisabeth de Hennin-Liétard, dame de Fontaines, ép. Roger de Condé
  • Marguerite de Hennin, ép. Jean du Chasteler
  • Elisabeth de Hennin ( ?-1346), ép. Henri de Brederode
  • Baudouin de Hennin ( ?-1394), infra

Baudouin III « Gérard » de Hennin-Liétard (v1281-v1325), fils du précédent. Seigneur de Fontaine, de Sebourg, Angre, Fayt et de Forchies-la-Marche. Avoué de Leernes. Il épousa  Aliénor/Elisabeth d’Aspremont (v1290-v1348)

  • Baudouin (v1312-v1398), infra
  • Gérard ( ?- ?), ép. Marie van den Heetvelde
    • Baudouin, infra
    • Marie, ép. Guy de Harcourt
    • Jean, infra
  • Anne, ép. Wenceslas t’Serclaes
  • Isabelle ( ?-1349)

Baudouin IV de Hennin-Liétard ( ?-apr1394), fils du précédent. Seigneur de Sebourg, d’Angre, de Fayt, de Fontaine, de La Marche, … En 1369, “le seigneur de Sebourg” est témoin du mariage de Philippe II le Hardi (1342-1404) avec Marguerite  de Mâle, comtesse de Flandre. Il épousa Marie de Wolfshaegen ( ?), dont il eut: Marie de Hennin-Liétard, ép. Baudry de Roisin ( ?-v1472). Pas de descendance mâle.

Il semble que ses fiefs soient hérités successivement par ses neveux, fils de son frère Gérard.

Baudouin V de Hennin-Liétard ( ?-1399), fils de Gérard et neveu du précédent. Seigneur de Fontaine, La Marche, Sebourg, Angre et Fayt. Il épousa   Marguerite Praest de Melin ( ?-1400). Pas d’enfant connu.

Jean de Hennin-Liétard ( ?-1415), frère du précédent. Seigneur  de Fontaine, de Sebourg, Angre et Fayt. Mort à la bataille d’Azincourt en 1415. Il avait épousé Mahaut de Saint-Géry, dont il eut:

  • Baudouin, infra
  • Agathe, ép. Jean t’Serclaes
  • Eléonore
  • Catherine

Baudouin VI de Hennin-Liétard ( ?-apr.1422), fils du précédent. Seigneur  de Fontaine, de Sebourg, d’Angre et de Fayt. Il épousa Marie de Berlaymont (fille de Gérard V, seigneur de Ville, Hautrage et Pommeroeul). Il vendit Angre à Guillaume de Sars. Ses enfants:

  • Baudouin, infra
  • Jeanne, ép. 1455 Baudry XIII de Roisin

Baudouin VII de Hennin-Liétard ( ?-apr.1458), fils du précédent. Seigneur de Fontaine, de La Marche, de Sebourg, de Fayt. Avoué de Leernes. Il épousa Anne d’Ailly, dont il eut:

  • Baudouin, qui a épousé Jeanne de Montenaken et serait mort avant son père
  • Jean, infra

Jean II de Hennin-Liétard ( ?-avt 1514), fils du précédent. Seigneur de Fontaine, de La Marche, de Sebourg, de Fayt. Avoué de Leernes, puis de Wespes. Il vendit Sebourg à son beau-père, Jean II de Lannoy. Il épousa Jacqueline de Lannoy, fille de Jean II de Lannoy, dont il eut:

  • Baudouin, infra
  • Jacqueline, dame de Fontaine-l’Evêque et de Forchies (après 1514). Elle épousa Jean, seigneur de Hamal

Quant à Fayt, soit son fils Baudouin en fut encore le seigneur, soit il repassa dans la branche aînée, soit dans les possessions du comte Jean V de Boussu.

Baudouin VIII de Hennin-Liétard ( ?- 1529).  Seigneur de Fontaine (Pas certain !). Il pourrait avoir hérité de sa mère : Senzeilles, Molembaix et Maingoval. Avoué de Lernes et de Wespes. Il épousa Jossine de Gavre, dont il eut: Anne de Hennin-Liétard (1510-1587), dame de Fontaine l’Evêque, de Senzeilles, de Molembaix et de Maingoval. Elle épousa en 1532 Jacques III de Croÿ (1508-1587) comte de Solre-le-Château

Il semble qu’il y ait ici deux versions, à moins qu’il y ait eu une co-seigneurie.

  • Anne de Hennin-Liétard (1510-1587), fille de Baudouin VIII, qui épousa en 1532 Jacques de Croÿ, comte de Solre-le-Château. Leur fils Antoine de Croÿ aurait hérité de Fontaine. Il n’eut pas de postérité. Après ?
  • Jean II de Hennin-Liétard aurait légué Fontaine, non pas à son fils Baudouin VIII, mais à la sœur de celui-ci, Jacqueline de Hennin-Liétard, ce qui permet le passage à la famille de Hamal, mentionnée comme titulaire de Fontaine.

 

 

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