Entité communale de La Louvière
La Louvière était à l’origine un lieu-dit (avec une ferme) de Saint-Vaast. Le développement économique et l’augmentation démographique au XIXème siècle en ont fait un hameau qui s’est détaché de Saint-Vaast pour devenir un village autonome en 1859. La Louvière obtint le statut de ville en 1985.
Le territoire
Superficie: 868 ha
Altitude: 130 m (centre)
Situation géographique : le territoire se trouve sur le versant nord de la vallée de la Haine en bordure du plateau brabançon.
Cours d’eau : le Thiriau
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, calcaire, houille
Préhistoire – Antiquité gallo-romaine – Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Périodes non documentées.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1157 (pour le lieu-dit)
Toponymie (anciennes orthographes) :
Les premières mentions écrites de ce territoire faisaient état des noms “Ménaulu” ou “Ménulut” dans des chartes du XIIème siècle. Ce terme était issu du mot Meigne qui signifiait « repaire du loup ». Il était traduit en latin par:
- Luperia, 1157
- Lovaria, 1168
- Le Levière, 1217
- La Louvière, dès 1284.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
La Louvière était ainsi le nom d’un domaine qui comportait une ferme appelée « La Grande Louvière ». La chapelle de celle-ci est encore visible sur le territoire de Saint-Vaast. Au début du Moyen-Age, ce territoire faisait partie de la Forêt Charbonnière et les loups y étaient encore nombreux, craints et chassés par les seigneurs.
Epoque de son apparition: le village n’apparait qu’au XIXème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique ou médiévale d’importance
– sources d’eau ou cours d’eau: le Thiriau
– source de bois: région boisée
Paroisse dédiée à Saint-Vaast (celle de Saint-Vaast)
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Soignies
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Le Roeulx
- Entité communale depuis 1977: La Louvière
Histoire du village
Il n’y eut pas de village ici avant la fin du XVIIIème siècle. Juste une ou deux fermes à l’écart du village de Saint-Vaast dont elles faisaient partie. On les appelait la Grande-Louvière et la Petite Louvière.
L’abbé d’Aulne possédait sur les deux rives du Thiriaux de grandes possessions. Le domaine de la ferme de La Louvière était l’une d’entre elles. Une auberge exista aussi sur ce territoire. Ce domaine agricole relevait du comté de Hainaut et du baillage du Roeulx, comme le village de Saint-Vaast dont il dépendait, sur le plan administratif (commune) et religieux (paroisse).
Cette situation persista jusqu’à la fin de l’ancien régime et même au-delà. Avec le développement industriel, on constata une forte augmentation démographique du hameau qui dépassa vite celle du village dont il dépendait. Une première église ne fut érigée qu’en 1851-1852 à l’initiative de l’administration communale de Saint-Vaast. Sont venues ensuite s’y joindre des écoles et un cimetière.
L’autonomie communale
Finalement, suite à des demandes réitérées de la population locale, ce hameau, industriel et commercial, hypertrophié, fut érigé en commune indépendante sous le nom de La Louvière en 1869. Tout cela dans une atmosphère politique dramatisante empreinte de séparatisme.
Le village se développa de façon fulgurante, prenant même des allures urbaines. A la population ouvrière des premiers temps, sont venus se joindre de nombreux commerces. Une autre église fut construite en 1867. L’ancienne fut détruite. De nouvelles écoles apparurent.
En 1977, la Louvière groupa autour d’elle quelques communes voisines lors des fusions. Ce n’est qu’en 1985 qu’elle obtint le statut de ville.
Economie
Pendant des siècles, la ferme du hameau était la seule entreprise du lieu.
De la craie fut extraite du sol.
Exploitation houillère
On commença à y extraire de la houille à partir de 1390. Ce qui n’était pas du goût des moines d’Aulne. C’est pourquoi, l’exploitation ne démarra réellement qu’au début du XVIIIème siècle. On vit alors une multiplication des charbonnages, comme dans toute cette région du Centre.
La consommation locale se montrait insuffisante. Il fallut miser sur l’exportation, d’autant plus que la révolution industrielle créait un grand besoin de combustibles. On développa des voies de communication
- Routes
- Canaux: le canal du Centre (1880)
- Chemin de fer (lignes 112 et 118)
De nouvelles industries liées au charbon s’implantèrent.
- Verreries (Glaverbel)
- Faïenceries (Boch)
- Laminoirs
- Fonderies
- Constructions métalliques et mécaniques (Boël)
- Industries alimentaires et vestimentaires
Deux entreprises importantes ont été à l’origine de la création de la ville:
La Manufacture Boch fut crée en 1841 par Jean-François Boch, actionnaire de la Société Villeroy et Boch née en 1836. La faïencerie de La Louvière faisait partie d’un groupe plus large implanté surtout au Luxembourg. Autour des ateliers, apparut une cité ouvrière dotée d’une salle de fêtes, le château du directeur (La Closière) et des maisons bourgeoises pour les cadres. Ce site fut baptisé Keramis en hommage aux potiers athéniens. L’usine a rapidement été modernisée: le premier four tunnel continu au gaz en Europe (1904) remplaçant les fours au charbon. On y développa la création artistique dans des ateliers spécialisés. Après une longue période de prospérité et de renommée mondiale, cette société fut marquée par le déclin économique des bassins houillers wallons. Elle connait une première faillite en 1985. Malgré plusieurs changements de direction, la prospérité ne revint pas et une faillite définitive est prononcée en 2011. La commune créa alors l’atelier Kéramis destiné à la recherche dans le domaine de la céramique.
L’entreprise sidérurgique Boël. Gustave Boël (1837-1912), originaire d’une famille d’agriculteurs à Houdeng-Goegnies, après ses études, entra aux “Forges, fonderies et laminoirs d’Ernest Boucquérau” créés en 1853. Chef d’atelier, puis directeur, il sauva son patron de la faillite en 1865. Par gratitude, ce dernier en fit son héritier en 1880. Gustave Boël modernisa l’outil pour en faire une aciérie qui devint une des principales de Belgique. Il monta un groupe industriel en prenant des participations dans d’autres entreprises de la région du Centre et de Charleroi. Ses descendants lui succédèrent. L’usine de La Louvière fut démantelée par les Allemands pendant la Première Guerre Mondiale et ne redémarra qu’en 1924. Elle devint “S.A. Usines Gustave Boël” en 1928. Après une longue période de prospérité, l’entreprise fut aussi atteinte par le déclin économique wallon. Elle passa dans des holdings étrangers (la néerlandaise Koninklijke Hoogovens en 1997, puis l’italo-suisse Duferco en 1999).
NLKM (non documenté)