Le Roeulx

Entité communale du Roeulx

Le territoire

Superficie: 1058 ha

Altitude: 125-135 m (centre)

Situation géographique : le Roeulx est situé sur le versant nord de la vallée de la Haine, sur une crête séparant les vallées de la Haine et de la Senne.

Cours d’eau : ruisseaux Saint-Pierre et du Sart

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux, sablonneux

Nature du sous-sol : craie, grès

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) : 

Au lieu-dit « Bois de la Noire Haine » (1981), on a trouvé une hache en silex poli de Spiennes. A proximité, on y avait déjà ramassé des outils en silex et des déchets de taille, ainsi qu’en d’autres endroits, dont le lieu-dit « l’Enfer » (1905)

Antiquité gallo-romaine

Non documentée.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Vers 655, en pleine période d’évangélisation, favorisée par les rois et les aristocrates francs (comme à Saint-Ghislain, Crespin, Mons, Maubeuge et Soignies), un moine irlandais du nom de Faelan (Feuillien) fut assassiné par des brigands dans la forêt charbonnière, au lieu-dit anciennement « Sénophe ». Une chapelle fut élevée sur ces lieux et un culte lui fut rendu (selon une charte de 1125 de l’évêque de Cambrai).

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: fin XIème

Toponymie (anciennes orthographes) : 

  • Rues (1166-1188)
  • Ruz (1188-1191)
  • Rueth
  • Ruels
  • Roelx
  • Reux
  • Roes (1469)
  • Le Roeulx

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

Le nom pourrait venir de Rhodus (latin) ou de Röde (germanique) qui signifient « essart » ou « terre rendue cultivable après défrichage. La région était autrefois très boisée. Les premiers moines durent sans doute défricher.

Epoque de son apparition: fin du XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique, mais des voies médiévales en direction de Soignies, de Mons et de Binche

sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux et étangs nombreux

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial et l’abbaye 

L’abbaye Saint-Feuillien

En 1125, près de l’oratoire Saint-Feuillien, un groupe de moines prémontrés, qui préconisaient la pauvreté (même époque que les Cisterciens) vint s’installer et fonder un monastère, sur des terres données par le seigneur local. Celui-ci reçut l’approbation de l’évêque Burchard de Cambrai.

L’endroit était plutôt désolé. Ils défrichèrent et cultivèrent. Autour de leur domaine et du château seigneurial, une communauté villageoise s’installa.

On trouva à la même époque (1130) le même phénomène à Bonne-Espérance (Villereille-les-Brayeux).

L’abbaye disparut avec la Révolution en 1797.

Maquette de l’abbaye

Paroisse dédiée à Saint-Nicolas

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à à l’abbaye Saint-Feuillien qui assurait les offices et prélevait la dîme. Les moines  firent de même dans les paroisses voisines (Mignault, Péronnes, Arquennes, Strépy, …).

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): baillage du Roeulx. Ce dernier fut créé au XIIème siècle. Il avait à sa tête un bailli qui dépendait directement du Grand Bailli du Hainaut, donc du comte lui-même. Il comprenait les villages de Gottignies, Mignault, Thieu, Strépy-Bracquegnies, Houdeng-Aymeries et Houdeng-Goegnies, Saint-Vaast, Ville-sur-Haine, Maurage, ainsi que la ville du Roeulx.

Seigneuries et fiefs

Les terres du Roeulx appartenaient à la fin du IXème siècle aux comtes de Hainaut. Au XIème siècle, la comtesse Richilde les donna en fief à Wauthier d’Ath (1050-1086) seigneur d’Ath, pour services rendus.  C’est probablement elle qui éleva la seigneurie en pairie du Hainaut.

Les terres dévolues étaient fort étendues. Les seigneurs du Roeulx en donnèrent une partie, sous forme d’arrières-fiefs, en apanage à des familles locales.

La fille aînée de ce Wauthier, qui n’eut que des filles, Béatrix d’Ath (1075-1135) hérita du Roeulx qu’elle transmit à son époux, Arnould de Hainaut ( ?-1142), fils de Baudouin II de Hainaut, petit-fils de Richilde. Ses descendants prirent le nom du Roeulx.

Famille du Roeulx

  • Eustache I du Roeulx « le Vieux » (1115-1192, Palestine), fils des précédents. C’est à lui qu’on doit la construction du premier château. Il se mit au service des comtes Baudouin IV et Baudouin V. Il participa à la quatrième croisade et mourut en Terre-Sainte.
  • Eustache II du Roeulx « Le Varlet ou le Jeune » (1140-1186, mort avant son père)
  • Eustache III du Roeulx « Canivet » (1170-1224), fils du précédent. Il se mit au service des comtes Baudouin VI et Ferrand. Avec ce dernier, il participa à la bataille de Bouvines en 1214, y fut fait prisonnier et enfermé à Paris pendant deux ans.
  • Eustache IV du Roeulx « L’Ampoulé » (1205-1282), fils du précédent
  • Eustache V du Roeulx (1221/1230-1288), fils du précédent
  • Gilles I « Rigaud » du Roeulx (1284-1308), fils du précédent
  • Eustache VI du Roeulx (1308-1337), fils du précédent. Il mourut sans postérité. Le domaine du Roeulx, sans doute donné en apanage, revint dans les possessions comtales.

Souverains de Hainaut

  • En 1337, à la mort d’Eustache VI, c’était Guillaume II d’Avesnes (1337-1345) qui était comte. Lui succédèrent à la tête du Hainaut et donc de la terre du Roeulx :
  • Marguerite d’Avesnes (1345-1356), sa fille, qui épousa Louis de Bavière, qui allait devenir empereur de Germanie.
  • Guillaume III de Bavière « l’Insensé » (1356-1389), fils des précédents
  • Aubert de Bavière (1389-1404), frère du précédent, dont il assura la régence
  • Guillaume IV de Bavière (1404-1417), fils du précédent
  • Jacqueline de Bavière (1417-1433), fille du précédent
  • Philippe « le Bon » de Valois (1433-1467), duc de Bourgogne, souverain des Etats Bourguignons dans lesquels était englobé le comté de Hainaut qu’il avait « hérité » de Jacqueline en la forçant quelque peu.  En 1433, il donna le domaine à Antoine de Croÿ. 

Familles de Croÿ

  • Antoine Ier de Croÿ « le Grand » (v.1385/1390-1475). Officier au service des ducs de Bourgogne, Jean sans Peur, puis Philippe le Bon, il devint chambellan et proche conseiller de ce dernier. Pour ses bons services, il reçut donc le Roeulx. Lui succédèrent :
  • Jean III de Croÿ (1436-1505), fils cadet du précédent, qui reçut en héritage le Roeulx et qui est donc à l’origine de la branche cadette Croÿ-Roeulx.
  • Ferry de Croÿ (v.1470-1524), fils aîné de Jean III (le fils cadet, Jean IV, fut à l’origine de la branche Croÿ-Crésèques (infra). Ce personnage collectionna les titres (chevalier de la Toison d’Or, chambellan de l’archiduc Maximilien d’Autriche, maître d’hôtel de Charles-Quint, gouverneur de l’Artois)
  • Adrien de Croÿ (v.1500-1553), fils du précédent.  Charles Quint le fit comte du Roeulx. Tout aussi doté en fonctions et titres que son père : chevalier de la Toison d’Or, chambellan, puis maître d’hôtel de Charles Quint, gouverneur des châteaux de Lille, Douai et Orchies, gouverneur de Flandre et d’Artois
  • Jean IV de Croÿ ( ?-1581), fils du précédent, gouverneur de Flandre et de Tournai – sans postérité
  • Eustache de Croÿ ( ?-1585), frère du précédent – sans postérité
  • Gérard de Croÿ ( ?-1607), frère des deux précédents. Mort également sans enfant. 
  • Ses biens passèrent à Claude de Croÿ (1569-1636) de la branche de Croÿ-Crésèques
  • Eustache II de Croÿ (1608-1673), fils du précédent.  Chevalier de la Toison d’Or, gouverneur de Lille, Douai et Orchies.
  • Ferdinand-Gaston Lamoral de Croÿ ( ?-1720), fils du précédent. Il hérita, en tant qu’aîné (à ce moment) de la famille Croÿ, le titre de duc de Croÿ.  Chevalier de la Toison d’Or. Il fut officier supérieur au service du roi d’Espagne. Gouverneur du Hainaut et de la place de Mons.
  • Philippe-François de Croÿ ( ?-1713), fils du précédent, mort avant son père. Il devint prince de Croÿ.
  • Ferdinand-Gaston-Joseph-Alexandre de Croÿ (1709-1767). Il s’éteignit en 1767 sans postérité.
  • Sa demi-sœur, Anne Marie du Croÿ (1706-1792) hérita de lui. Elle avait épousé Jean François Nicolas Bette (1667-1725), dont elle était veuve.
  • Elle céda le domaine du Roeulx à Frédéric, prince de Salm-Kyrbourg, qui le recéda lui-même à son neveu Emmanuel de Croÿ, prince de Solre, lieutenant général de Louis XVIII et de Charles X, sous la Restauration.
  • Vers 1820, Emmanuel maria sa fille à son neveu, le prince Ferdinand de Croÿ-Sobre, qui hérita du domaine et le transmit à sa descendance jusqu’aujourd’hui.

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: Le Roeulx
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

La ville fut saccagée en 1184 par les troupes du duc de Brabant et de l’évêque de Cologne.

Le château et le village furent saccagés en 1365 sous la régence d’Aubert de Bavière, alors en conflit avec ses vassaux et le comte de Flandre.

Le château fut incendié lors du raid d’Henri II de France en 1552 ou 1554 (Antoine de Croÿ était aux côté de Charles Quint lorsque celui-ci détruisit Thérouanne).

Economie

Elle fut essentiellement basée sur l’agriculture et l’exploitation du bois.

Brasserie Saint-Feuillien. L’abbaye a longtemps produit une bière jusqu’à sa disparition en 1796. En 1873, Stéphanie Friart Rose commença une activité brassicole non loin du village : bières légères dans un premier temps, bières d’abbaye par la suite reprenant les recettes de l’ancienne abbaye. L’entreprise déménagea en 1920 vers le centre du Roeulx. Elle continue ses activités actuellement, ayant diversifié sa production.

Patrimoine

Le château seigneurial. L’aspect de l’édifice actuel est dû au réaménagement vers 1740 par Ferdinand Gaston de Croÿ. Il laissa des parties anciennes, notamment la façade arrière, la salle de garde, la salle à manger et la loggia du XVIème. Le style est de type régence-Louis XV : façade classique, chapelle, escalier d’honneur, ailes en retour. Le château actuel possède de nombreuses collections (tapisseries, toiles de Van Dyck, portraits des de Croÿ), ainsi qu’une orangerie et un parc.

Pour rappel, le premier château fut l’œuvre d’Eustache Ier du Roeulx au XIIème siècle. On trouve encore des vestiges des anciennes fortifications de 1242. Il fut rebâti et restauré selon les besoins et les modes d’époque. Notamment au début du XVIème siècle, par le comte Adrien de Croÿ qui refit le logis.

XVIIIe

Quelques personnages célèbres y ont séjourné : Philippe le Bon, Charles le Téméraire, Charles Quint, Marie de Médicis. Le prince Guillaume II d’Orange des Pays-Bas et le duc de Wellington y ont tenu un conseil de guerre avant la bataille de Waterloo.

L’abbaye Saint Feuillien. Il en reste quelques vestiges dans le parc du château des princes de Croÿ : le fossé qui doublait l’enceinte, la Tour Passet qui protégeait l’entrée à proximité d’un pont de bois, l’ancien chemin d’accès et la Porte de Saint-Feuillien, quelques vestiges de la chapelle démolie, du porche d’entrée, la Maison du Portier (XVIIIème). 

Eglise St Nicolas. L’actuel bâtiment est en style néo-gothique et date de 1862-66. Elle remplaça un édifice ancien du XIIème siècle, donc du début du village. Elle contient la châsse de Saint-Feuillien, une maquette de l’abbaye et des dalles funéraires des Croÿ.

Hôtel de ville, 1862

Hostellerie du Cornet, fin XVIème

Maison espagnole, 1727, à l’emplacement des anciennes halles de la ville

Hôtel de Saint-Nicolas, 1745, déjà cité au XVème

La Maison et la Brasserie de l’Epée, auberge datant au moins de 1480

La maison des Chapelains, 1728, occupée par les religieux de l’abbaye qui desservaient la paroisse du Roeulx.

La Maison des Vicaires, 1902

Hôpital St Jacques, XIIIème, fondé par le seigneur du Roeulx (hôpital et école pour les pauvres)

Collège du Roeulx, 1601, fondé par Lamberte de Croÿ pour éduquer les jeunes gens de la région.

Agriculture et élevage

Entreprises annexes:

– Moulin (s)

– Brasserie (s)

– autres

Exploitation du sous-sol

Autres types d’entreprises

Voies de communication

Par la route

Par le train

Par le tramway

Patrimoine

Eglise

Chapelles

Maison communale

Château

Bibliographie

 

 

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