Le territoire
Superficie: 1286 ha
Altitude: entre 45 m (la rivière) et 60 m
Situation géographique : dans la vallée de la Dendre occidentale.
Cours d’eau : la Dendre Occidentale au nord de la ville et le ruisseau d’Herseaux qui traverse la localité du sud vers le nord, venant de Willaupuis au sud et se jetant dans la Dendre Occidentale au nord. De nombreux courants (ruisseaux artificiels) drainent les prairies qui entourent la ville.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : paysage marécageux entouré de bois. La Forêt Charbonnière s’étendait au néolithique de la Dendre à la Nèthe.
Nature du sol : sablonneux, argileux
Nature du sous-sol : grès et schistes dévoniens, calcaires carbonifères
Préhistoire
Les fouilles ont été nombreuses depuis les années ‘1990, avec l’aménagement du TGV, d’un gazoduc, de la ZAE Europe et du contournement routier de la ville.
Du Paléolithique au Néolithique (Homo Sapiens) : non documenté
Age du bronze :
Fouilles de 2002 lors de l’aménagement d’un rond-point, à 2km au sud du centre sur une petite éminence arrondie (A. Letor, SPW) : découverte de trois fosses-dépotoirs et une fosse/chablis, contenant des céramiques (bols, jattes, gobelets, vases), des traces de foyers. A proximité des trous de poteaux. Datation : âge du Bronze Final (liens avec la culture RSFO du nord et de l’est de la France).
Des vestiges identiques ont été trouvés à Tourpes et à Aubechies, ….
Ages du fer :
Un trésor de 18 monnaies celtiques a été déterré au Mont d’Or.
Fouilles lors de l’aménagement de la ZAE de l’Europe (Danese, Sornasse, SPW) : découverte de fossés entourant un enclos, pas de vestiges en son centre, fosses, des trous de poteaux (grenier de stockage), des céramiques (jattes, bols, jarres de stockage). On pense à un possible habitat dans une partie du site. Datation: La Tène B2 et C1 (fin IIIème-début Ier avtJC)
Antiquité gallo-romaine
Fouilles dans la même zone de la ZAE en 2011-2012 (Danese, Hanut, SPW): Vestiges du Haut-Empire romain, près du site du Bronze final évoqué plus haut: céramiques locales, de Bavay et sigillées du Centre de la Gaule ; des mortiers de Bavay. Datation: première moitié du IIème (Letor, 2002, SPW)
Des structures de la seconde moitié du IIème siècle et de la première moitié du IIIème siècle : de nombreuses fosses, des trous de poteaux, des céramiques communes et sigillées (Lezoux), des amphores de Narbonnaise et de Bétique, des mortiers de Bavay, une fibule.
Couture de Bisoirt (gazoduc Ath-Leuze) : découverte de trois fossés et une fosse, contenant peu de céramiques, mais variées (sigillée d’Argonne, en vernis rouge pompéien, engobée de Cologne, mortiers, dolias, amphores – IIème)
Que peut-on en conclure ? Qu’à proximité de l’actuelle localité de Leuze, il exista plusieurs habitats, non définis, à différentes époques de la Protohistoire, soit à l’âge du bronze final et au deuxième âge du fer. Dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas permis d’établir une continuité entre les deux périodes.
De la même manière, on ne peut le faire avec ce qui a été découvert, correspondant à la période gallo-romaine (IIème et IIIème siècle). On pense ici, qu’une structure d’habitat existait au bord d’un tronçon de voie romaine secondaire, allant de Blicquy (chaussée romaine et sanctuaire) à Tournai (vicus au croisement de l’Escaut et d’une autre chaussée romaine). Aucune construction en dur ne semble être attestée, ce qui irait à l’encontre d’une villa gallo-romaine. Par contre, on y a découvert des poteries importées, ce qui évoque un certain niveau d’opulence des maîtres des lieux. Il n’est pas impossible que l’on se trouvait ici sur un grand domaine fiscal impérial.
Comme un peu partout ailleurs, la région s’est désertifiée au Bas-Empire romain et au début de la période mérovingienne.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Le domaine de Leuze et des alentours resta un domaine fiscal, appartenant aux rois mérovingiens. Il se situait dans le comté de Burbant (Pagus Bracbatensis), dont le chef-lieu était peut-être Chièvres (pas de preuve formelle).
Le monastère Saint-Pierre
Au VIIème siècle, Saint-Amand, évangélisateur de la région, y fonda, sans doute avec la permission et les encouragements d’un roi franc, peut-être Dagobert, un monastère dans le Vieux Leuze (Lutosa). On le dédia à St Pierre et Paul. Celui-ci est considéré comme le berceau de la ville. Sans doute s’entoura-t-il d’un petit hameau de paysans travaillant pour les moines.
Charlemagne donna le domaine fiscal en 802 à Ludger, premier évêque de Munster, mais on ne semble pas connaître ce qu’il en advint ensuite.
A l’époque de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, on y appliqua la Règle bénédictine.
Avec les partages de l’empire carolingien au IXème siècle, ce territoire fut inclus d’abord dans la Francia Media (Verdun, 843), puis dans la Lotharingie (Prüm, 855 ; Meersen, 870 ; Ribemont 880), c’est-à-dire dans l’empire. Ce pagus de Brabant fut administré par des comtes nommés par les empereurs.Parmi ceux-ci, on cite Gérard de Roussillon qui fit des dons importants à l’institution de Lutosa.
Une légende raconte qu’un certain Badilon rapporta de Jérusalem le corps de Sainte Marie-Madeleine à Verceil en Bourgogne. Ce personnage, béatifié, fut incinéré et ces cendres reposèrent dans la Collégiale (Quel est son rapport avec l’abbaye de Leuze?).
L’abbaye eut à subir les raids des Vikings en 880 et 890, ce dont profitèrent surtout les comtes de Flandre et de Hainaut pour étendre leurs territoires.
L’abbaye s’en remit cependant et continua à prospérer. Elle se transforma en chapitre de chanoines, on ne sait pas exactement quand, mais c’était attesté en 1024.
Deuxième Moyen-Age
Première mention: 802 (pendant le règne de Charlemagne qui possédait le domaine).
Toponymie (anciennes orthographes) :
- Lutosa (802)
- Lintosa (807)
- Lodousa (1070)
- Leusa (1225)
- Lose (1268)
- Luthosensis (1277)
- Leuse
- Leuze (du XIIe au XVIIIe siècle). Actuellement, c’est l’orthographe du 18e siècle qui a prévalu.
- Le nom de « Leuze-en-Hainaut» a été pris lors des fusions de communes en 1977.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : “Lutosa” (802) signifie “terre boueuse”, ce qui correspond au terrain marécageux de la région sur lequel des moines ont édifié un monastère dès le VIIème siècle.
Epoque de l’apparition d’une communauté rurale (village) : sans doute cela s’est-il fait de façon progressive depuis la fondation de l’abbaye et cela s’est peut-être accéléré après le passage des Vikings.
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: un diverticulum reliant les chaussées Bavay-Blicquy-Mer du Nord et Bavay-Tournai-Cassel-Boulogne
– sources d’eau ou cours d’eau: la Dendre Occidentale et surtout son ruisseau affluent de Herseaux qui a alimenté en eau les moulins et les diverses activités domestiques et artisanales (foulons, tanneurs, …)
– source de bois: la Forêt Charbonnière atteignait ici sa limite occidentale
– proximité d’un lieu de pouvoir: le monastère et le château seigneurial
Paroisse dédiée à Saint-Pierre
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Saint-Brice de Tournai
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre Saint-Pierre de Leuze.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1792/1794)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): châtellenie d’Ath
Seigneuries et fiefs
Vers 969, face aux menaces du comte de Flandre qui ambitionnait ce territoire de Burbant, l’empereur Othon I décida de créer des marches (comtés militaires) sur la rive droite de l’Escaut. Le comté de Chièvres (entre Escaut, Haine et Maerke) devint la marche d’Ename, toujours administrée par un officier impérial. A l’ouest, Othon créa la marche de Valenciennes et à l’est les marches d’Alost et d’Anvers.
Au siècle suivant, la situation était trouble. Cette marche se trouvait enclavée entre l’Escaut, la Haine et la Senne. Au nord : le comté de Flandre de Baudouin IV, vassal du roi de France. Au sud : le comté de Hainaut de Régnier V, vassal de l’empire germanique. Les deux princes convoitaient ce petit comté devenu marquisat, dont le titulaire, Herman de Verdun, manquait d’autorité et de forces. Baudouin IV de Flandre s’attaqua à plusieurs reprises aux villes sur l’Escaut et au-delà. Il s’empara même de Valenciennes.
Quant à Régnier V, il préféra épouser la fille unique d’Herman de Verdun, ce qui lui assurait peut-être l’héritage de son comté. Les escarmouches continuèrent entre les deux comtes rivaux. L’empereur en arriva à arbitrer le conflit. La marche fut divisée. La partie nord-ouest avec Ename et Alost passa au comte de Flandre. La partie ouest-sud avec Chièvres, Leuze et Condé revint à Herman de Hainaut, qui avait succédé à son père Régnier V.
Cette transaction ne fut pas du goût d’un personnage ambitieux : Wédric le Sor (ou le Roux, vers 990-vers 1066). Celui-ci prétendait descendre par sa mère de Gérard de Roussillon, ancien comte de Burbant, qui avait autrefois été démis par le roi Charles le Chauve au IXème siècle. Il revendiquait donc pour lui tout ce territoire. Wédric était le fils du comte du Morvois (Aube).
Joignant le geste à la parole, il déboula dans la contrée avec des troupes armées et s’empara des plus grosses agglomérations naissantes : Condé, Leuze, peut-être Ville (-Pommeroeul). C’est Jacques De Guise, le chroniqueur du XIVème siècle, qui nous décrit ces faits d’armes, les exagérant au passage, puisqu’il prête à Wédric le Sor la prise de Lessines, de Grammont, de Silly et de Chièvres. Pour ces deux dernières seigneuries, il semble que ce fut réel, mais qu’il en fut débouté. Il épousa cependant la fille du seigneur de Chièvres.
Il est possible qu’une partie de ces faits soit à mettre sur le compte de son fils, Wédric « le Barbu » d’Avesnes (v1020-v1075), tout aussi rebelle et revendicateur que son père. Face à ces évènements, Herman de Hainaut fit arrêter l’intrépide Wédric qui finit par lui rendre hommage. Cela rapporta à ce dernier quelques cités (Leuze, Condé et Landrecies principalement), mais aussi de nouvelles terres « vierges », propriétés comtales dans le futur Avesnois.
S’il semble que « le Sor » termina sa vie à Leuze, dont il avait fait sa résidence principale, par contre son fils « le Barbu » s’installa à Avesnes où il fit construire vers 1050 ou 1066 un donjon sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Helpe Majeure. Leuze resta quelques temps une propriété des Avesnes.
Avant 1057, la rive droite de l’Escaut face à la ville de Tournai (Saint-Brice) était une avouerie exercée par les châtelains de Leuze au nom des comtes de Flandre.
Le chapitre Saint-Pierre de Leuze garda un domaine sur lequel il exerça les droits seigneuriaux.
La seigneurie principale de Leuze
- Wédric/Guéric le Sor (v990-v1066)
- Wédric/Guéric II le Barbu (v1020-v1075), fils du précédent
- C’est avec eux que commença la « dynastie des Avesnes ». On pourrait dire qu’elle fut courte. A Wédric le Barbu, succéda son fils Thierry I d’Avesnes (v1050-1106), aussi turbulent que le grand-père et le père. Car il s’attaqua ni plus ni moins au comte Baudouin II de Hainaut, se permettant de saccager Mons et Maubeuge, avec leurs monastères en 1093. Il finit assassiné en 1106, ne laissant pas de postérité.
Deuxième maison d’Avesnes (Oisy)
Ce furent les descendants d’Ide (Ade) d’Avesnes (1050-1075), sœur de Thierry, qui reçurent l’héritage (toujours Avesnes, Condé, Leuze et Landrecies). Ide avait épousé Fastré I d’Oisy (v1050- ?), avoué de Tournai. Théoriquement la seigneurie aurait dû porter le nom de ce dernier, mais les descendants préférèrent prendre le nom d’Avesnes. Les seigneurs suivants furent
- Gossuin d’Oisy « le Borgne » ( ?-1120), fils du précédent. Mort sans postérité. Un brigand plus qu’un seigneur protecteur.
- Fastré II d’Oisy (v1070-1127), frère de Gauthier
- Gauthier I « Pulechel – le Beau » d’Avesnes (1110-1147), fils du précédent. C’est lui qui prit le nom d’Avesnes.
- Nicolas I d’Avesnes (1129-1171), fils du précédent.
- Jacques I d’Avesnes « le Beau » (1152-1191), fils du précédent
- Gauthier II d’Avesnes (v1170-1244), fils du précédent. Avec lui la famille des Avesnes monta en importance dans la politique du comté, mais aussi dans le contexte politique de l’époque (guerres entre le roi de France Louis-Philippe et ceux d’Angleterre (Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre). Par mariage, il devint comte de Blois et de Chartres. Il combattit à Bouvines en 1214, côté français. Il participa à la 5ème croisade où il fut fait prisonnier, puis il fut libéré. Il n’eut pas d’enfant mâle survivant.
- Son frère Bouchard eut de gros démêlés dans le comté, avec le roi de France et avec le pape, lorsqu’il épousa “en cachette” l’héritière des comtés de Hainaut et de Flandre. Son histoire est racontée dans la « généalogie des Avesnes ». Il est cependant à l’origine de la lignée des Avesnes qui furent comtes de Hainaut.
- Marie d’Avesnes, fille aînée de Gauthier II, mourut en 1241 avant son père. Elle avait épousé vers 1225 Hugues de Châtillon (1196-1248), comte de St-Pol et seigneur de Châtillon-sur-Marne. Jean de Châtillon, l’aîné de leurs enfants hérita en 1241 de Leuze, Condé-Château et probablement d’Avesnes et Landrecies.
Maison de Châtillon-St-Pol (1241-1335)
- Jean I de Châtillon (v1226-1279). Fils de Hugues V de Châtillon-Saint-Pol et de Marie d’Avesnes, fille de Gauthier II d’Avesnes, nièce de Bouchard.
- Ils eurent une fille, Jeanne de Châtillon (1253/1254-1291) qui épousa Pierre de France, un fils du roi St Louis IX.
- A sa mort, elle abandonna les terres de Condé et de Leuze à son oncle Guy II de Châtillon-St-Pol (apr1226-1289). Ensuite, on trouve :
- Hugues VI de Châtillon(II)-Blois (1258-1307), fils aîné du précédent.
- Il donna avant sa mort Leuze et Condé à son frère Jacques I de Châtillon ( ?-1302, Courtrai) qui la transmit à son fils Hugues III de Châtillon (v1270-1329).
- Ce dernier eut deux filles, dont Jeanne de Châtillon (1320-1371), dame héritière de Leuze et de Condé qui épousa un Bourbon.
La maison de Bourbon (1335-1438)
- Jeanne de Châtillon (1320-1371) devint l’épouse de Jacques 1er de Bourbon (1319-1361), troisième fils de Louis 1er, duc de Bourbon et comte de Clermont. Il était lui-même comte de la Marche et de Ponthieu, seigneur de Montaigu. Il devint par mariage seigneur de Condé, de Leuze et de Carency. La succession passa successivement à :
- Pierre de Bourbon ( ?-1361)
- Jean I de Bourbon ( ?-1393)
- Jacques II de Bourbon (1370-1438) qui épousa Catherine de Vendôme dont il eut trois filles.
- Les deux premières étant entrées au couvent, c’est la troisième, Eléonore de Bourbon-La Marche (1412-1464) qui hérita de quelques titres et possessions de son père, dont la seigneurie de Leuze.
Maison d’Armagnac (1438-1504)
- Eléonore de Bourbon épousa en 1428 Bernard d’Armagnac (1400-1462), entre autres comte d’Armagnac et de Castres, et précepteur du jeune roi Louis XI.
- Leur fils Jacques d’Armagnac « le pauvre Jacques » (1437-1477) fut leur successeur. Il fut impliqué à de nombreuses reprises dans des intrigues et des complots, ce qui le conduisit à l’échafaud et à la confiscation de ses biens par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Ceux-ci furent récupérés en grande partie et partagés entre ses enfants.
- En 1477, Louis XI de France vint s’emparer de Leuze et la donna à Jehan de Daillon, seigneur de Lude, qui s’y maintint peu de temps.
- Au final, c’est Charlotte d’Armagnac ( ?-1504) qui, la dernière, posséda la seigneurie de Leuze. Mariée à Charles de Rohan, elle n’eut pas de postérité. En vertu du testament du dernier Bourbon, Jacques II, seigneur de Leuze, mort en 1438, Leuze et Condé retournèrent à Louis de Bourbon (1473-1520), arrière-petit neveu de Jacques II. Dans quel camp fut-il dans la guerre entre Charles-Quint et François I ? Son beau-frère, Charles de Bourbon, connétable de France, se rangea du côté de l’empereur, notamment lors de la bataille de Pavie où le roi de France fut fait prisonnier.
- Il est probable que Leuze revint à l’empereur à la mort de Louis de Bourbon.
- En 1530, Charles-Quint fit donation de Leuze à Antoine de Lalaing (1480-1540), fils de Josse I de Lalaing. Il n’eut pas d’enfant légitime.
- Ses biens allèrent à son neveu Philippe de Lalaing (1510-1555), fondateur de la lignée Lalaing-Hoogstraeten.
- Lui succéda son fils Antoine II (1533-1568) qui vendit en 1560 Leuze à son beau-frère Florent de Montmorency (1528-1570). Ce dernier, ayant pris le parti des Gueux (calvinistes) en pleine guerre de religions, s’en alla porter leur requête au roi Philippe II d’Espagne. Celui-ci la refusa, l’arrêta et le condamna à mort à Simancas. Le roi confisqua ses biens, puis les rendit à sa sœur Eléonore de Montmorency (1528-1585), veuve d’Antoine II de Lalaing. Leuze fut ensuite transmis à :
- Guillaume de Lalaing (1563-1590), son fils
- Antoine III de Lalaing (1588-1613), fils du précédent, décédé sans postérité
- Charles III de Lalaing (1569-1626), neveu du précédent
- Albert François de Lalaing (v1610-1643), fils du précédent, qui n’eut qu’une fille, Marie-Gabrielle de Lalaing ( ?-1709), héritière.
Maison de Salm (1709-1792)
- Le mariage de Gabrielle de Lalaing avec Karl Florentin, comte de Salm, Wild et Rhingraff ( ?-1676) fit entrer Leuze dans cette famille.
- Ils eurent Heinrich Gabriel zu Salm-Kyrburg (1674-1716) qui épousa Marie-Thérèse de Croÿ ( ?-1713).
- Leur fils Philipp Joseph zu Salm-Kyrburg (1709-1779) leur succéda, qui épousa Marie Thérèse Josèphe de Hornes
- Celle-ci lui donna Friedrich III zu Salm Kyrburg (1745-1794), mort à Paris sur l’échafaud.
La Révolution mit fin au régime seigneurial. Le fils, Friedrich IV, dilapida les biens de la famille après la mort de son père. Les créanciers vendirent le château en 1806
Les châtelains de Leuze
Les seigneurs de Leuze ont rarement résidé dans la localité, se contentant du titre et des revenus de la seigneurie. Leuze a donc été souvent gouverné par les châtelains dont la fonction était le plus souvent héréditaire. Les châtelains de Leuze, vassaux directs du comte de Hainaut, exercèrent un titre d’avoué des droits domaniaux de Saint-Brice à Tournai et des chauffours (fours à chaux).
Par ailleurs, d’après le comte P.-A. du Chastel de la Howarderie, à la fin du XIIe siècle, une famille portant le nom de Leuze et probablement issue d’un bâtard ou un cadet d’Avesnes, devint la branche des échevins maires héréditaires de Leuze.
Histoire de la commune
Leuze se distingua par son artisanat textile (infra). Par contre, elle n’avait pas les critères d’une ville: enceinte, hôtel de ville, halles, … Une foire fut cependant autorisée.
En 1477, la ville fut brûlée et la forteresse démolie par les troupes du roi Louis XI de France, qui s’en emparèrent quelques mois.
En 1558 et en 1581, elle fut livrée aux pillages et aux incendies par les Calvinistes.
En 1606, il y eut une tempête destructrice. La ville se vida d’une partie de sa population.
Le 19 septembre 1691, le « le combat de Leuze » ou « la bataille du Mont d’Or » se déroula à proximité de l’agglomération. Les Français, commandés par le maréchal de Luxembourg, y remportèrent une grande victoire sur l’arrière-garde des troupes de Guillaume III d’Angleterre et de Hollande. Le prince Henri d’Orléans y fut tué.
En 1741, un incendie détruisit une partie de la cité, de l’église et de ses archives. L’église sera reconstruite par les chanoines.
L’arrivée des Révolutionnaires Français en 1792 et en 1794 sonna le glas des droits féodaux seigneuriaux et du chapitre Saint-Pierre.
La période française (1792/1794-1814)
- Etat : la République, puis l’Empire Français
- Département : Jemappes
- Arrondissement : Tournai
- Canton : Leuze
La période hollandaise (1814-1830)
Leuze ne fut élevée au rang de ville que sous Guillaume Ier des Pays-Bas (1814-1830).
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
- Etat: Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif et judiciaire : Tournai
- Canton: Chef-lieu du canton de Leuze
Economie
Longtemps, l’activité principale des villageois fut consacrée à l’agriculture et à l’élevage. Mais dans ces terres humides et un peu sablonneuses (trois-quart de la surface de la commune), on privilégia surtout la seconde activité. On éleva surtout le mouton dont on prélevait la laine qui alimentait un artisanat local autour de la draperie, de la bonneterie et surtout de la fabrication des bas.
Longtemps, cette activité avait sa place dans les chaumières. Lorsqu’on atteignit l’apogée au XIXème siècle, des ateliers furent aménagés dans la cité.
En 1533, une franche foire fut accordée aux Leuzois.
Le textile connut à Leuze ses hauts et ses bas au grès des guerres qui émaillèrent les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles. La cité souffrit des pillages des calvinistes, puis des guerres de Louis XIV et de Louis XV.
Vers 1700, Leuze connut l’introduction des premières machines à tricoter, manœuvrées par des hommes, nommés les « Balotis ». Ceux-ci tricotaient essentiellement des bas, produits renommés et exportés. De la fabrication à domicile, on passa aux ateliers.
Pour favoriser l’exportation, l’impératrice Marie-Thérèse permit en 1744 de relier Leuze à Tournai (Escaut) par une chaussée pavée. Péruwelz s’y embrancha.
Au milieu du XVIIIème, les deux-tiers des habitants confectionnaient des bas. Mais aussi des draps.
Sous le régime napoléonien, la ville prospéra. Sa bonneterie doubla sa production. On fabriqua jusqu’à 50.000 paires de bas par an, pour les exporter vers la France.
La confection continua malgré tout de prospérer au XIXème et dans la première moitié du XXème. Elle déclina ensuite et disparut dans le dernier quart du XXème, sous les coups de la concurrence.
A côté de l’élevage et de l’industrie textile, on compta aussi à Leuze :
- Des tanneries
- Des moulins à huile et à farine (10 au XIXème)
- Des brasseries (8 au XIXème) et des distilleries
- Des raffineries de sel
- Des fabriques de poterie, de tuiles, de carreaux (terres argileuses et sablonneuses)
Toutes ces activités disparurent au XXème siècle. Aujourd’hui, Leuze est fière des centres suivants :
- Centre sportif « Leuz’Arena »
- ZI « Leuze-Europe »
- Projet d’un habitat mettant en valeur l’agriculture urbaine et semi-urbaine, les circuits-courts et le respect de l’écologie
Patrimoine
Eglise collégiale Saint-Pierre. L’actuel bâtiment date de 1741-1745, à la place de l’ancien édifice gothique détruit par l’incendie. Style classique Louis XV. Maître-autel de marbre exécuté en 1773 par le sculpteur Janssens. Chaire de vérité de l’architecte athois Florent. Lutrin-aigle de 1449. Trésor de Saint-Badilon.
A Vieux-Leuze : église Notre-Dame en style gothique, bâtie en 1863.
J’ai habité Leuze dans mon enfance. J’aimerais retrouver un plan indiquant la chapelle du mont d’or qui était dans les années soixante située dans la campagne non loin du cimetière de Leuze. J’ai bien peur que cette chapelle ait été détruite lors de la construction du zoning pour camions. J’habitais au 53 avenue des Héros leuzois. Nous avions souvent comme but de promenade la chapelle. Peut-être pourriez-vous m’aider.