Obourg

Entité communale de Mons

Le territoire

Superficie: 920ha

Altitude: de 42 à 90m

Situation géographique : le village est situé en grande partie sur le versant nord de la vallée de la Haine

Cours d’eau : la Haine et son affluent l’Aubrecheuil

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la partie méridionale était marécageuse et le versant était boisé, largement défriché au moyen-âge

Nature du sol : sablonneux

Nature du sous-sol : crayeux, avec des blocs de silex

Préhistoire

Paléolithique inférieur (Homo Heidelbergensis) :

Sur le site du Bois du Gard, on a découvert en 1950 des traces laissées par des Homo Heidelbergensis (ou des Homo Neandertalensis archaïques) datant de 250.000 ans (500.000 selon Denuit). Il s’agissait d’outils en silex débités selon des techniques particulières, décrites à Clacton-on-Sea au Royaume Uni (dont le nom de technique clactonienne) et découverts aussi à Mesvin, ce qui l’a autrefois fait appeler technique du mesvinien.

Paléolithique moyen (Homo Neandertalensis) : non documenté

Paléolithique supérieur (Homo Sapiens) :

Au « Bois du Gard » et au « Bois Saint Macaire », des traces d’habitat en plein air ont été étudiées et rapportées au magdalénien final (encore appelé pour cette période creswellien) datant de 12.500-8500 avt JC), soit à une période où le climat se réchauffait après la dernière période glaciaire.

De la même période, on aurait trouvé dans le bois des vestiges se rapportant à une succession de cultures lithiques

  • Du Hambourgien (12.000-9000) – traces de huttes circulaires entourées de pierres
  • Du Creswello-Tjongérien (9000), près de la chapelle St-Macaire
  • du Ahrenbourgien (8200-6800)

Mésolithique (Homo Sapiens) :

Des témoignages de présence humaine, attribuée à des sous-cultures de cette période (Tarenoisien et Maglemosien) : harpons. Découverts lors de la construction du canal du Centre.

Néolithique (Homo Sapiens) :

Comme à Spiennes, le sol d’Obourg et son sous-sol, étaient riches en silex. Les agriculteurs-éleveurs sédentaires de la deuxième période néolithique (Culture de Michelsberg) ont exploité des mines d’extraction de silex (connues dès la fin XIXème).

Trois stations néolithiques ont été décrites. Des haches polies ont été trouvées en 1981 au « Bois Saint-Macaire », dont une de grande dimension. Des outils en bois de cerf, utilisés pour creuser le sol, furent mis à jour au « Village » à la fin du XIXème siècle et en 1993. Tous ces vestiges sont datés 4690-4450, ce qui est relativement plus ancien qu’à Spiennes. Ce qui remet un peu en cause l’absence supposée de traces d’activité humaine entre la première culture néolithique (du Rubané) et la pleine Culture du Michelsberg comme à Spiennes.

Antiquité gallo-romaine

Des premiers siècles de notre ère, des substructions de bâtisses, des débris de vases et de tuiles, une coupe en bronze, des monnaies et des ustensiles ont été découverts (pas de précision).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Huit tombes mérovingiennes, contenant des armes, furent mises à jour sur le versant nord de la Haine (1966). Elles dateraient de la seconde moitié du VIème à la fin du VIème.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?1119?

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Alburg, 1119 (bulle du pape Calixte II)
  • Alborghen, 1183
  • Obourgg, 1186 (manuscrit tournaisien)
  • Ausbourg, 1616

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ce sont des noms à composante germanique

  • Ald-burgou, old-burg signifierait en francique : « vieux bourg ».
  • Ou Adalo Burg, « bourg d’Adalo »
  • Ou du latin Albus Burgus, « bourg blanc ».

Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: il n’existait pas de grande voie de communication à proximité, mais au moyen-âge, quelques centres féodaux se sont développés au XIème siècle (Saint-Denis, Havré, Le Roeulx) qui étaient reliés à Mons par des chemins. Une communauté villageoise a choisi de s’installer à proximité de l’un d’entre eux

sources d’eau ou cours d’eau: là où passait le ruisseau d’Aubrecheuil

source de bois: dans une zone très boisée. Le village est né dans une clairière de la forêt de Broqueroie.

proximité d’un lieu de pouvoir: l’abbaye de Saint-Denis

Paroisse dédiée à Saint-Martin. Dépendance de celle de Saint-Denis. Des moines venaient célébrer les offices à Obourg.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis.

Cette abbaye fut fondée en 1081 sur des territoires appartenant à l’abbaye Saint-Pierre de Mons (voisine de Sainte-Waudru).

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Trois ans après la fondation de l’abbaye, la comtesse Richilde lui donna le village voisin d’Obourg, qui appartenait aussi à l’abbaye Saint-Pierre. Les abbés de Saint-Denis exercèrent leurs pouvoirs féodaux sur les villageois d’Obourg. Ils se firent représenter par un mayeur et des échevins dès 1295. Par contre, ils n’accordèrent une loi-charte qu’en 1399.

Adrien de Montigny (XVIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Mons

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Mons
  • Entité communale depuis 1971: Mons (mais Saint-Denis et Obourg étaient fusionnés depuis 1964).
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Ce territoire fut témoin d’une bataille en 1072 entre la comtesse Richilde, alors comtesse de Hainaut et de Flandre, et Robert le Frison, son beau-frère flamand, qui revendiquait le comté de Flandre.

En 1194, on partagea la forêt de Broqueroie entre les divers villages voisins (Havré, Obourg, Saint-Denis, Maisières, Casteau).

En 1678, eut lieu une bataille entre l’armée de Louis XIV et une armée hollandaise, venue au secours de la ville de Mons assiégée (« combat de Saint-Denis »). Il fallut constater de gros dommages dans le village.

Le 23 août 1914, lors de la bataille de Mons, un combat eut lieu entre Allemands et Anglais, ces derniers devant tenir le pont sur le canal du Centre.

Economie

A l’époque néolithique, on exploita le silex. Il s’agissait d’une population de sédentaires, agriculteurs et éleveurs.

Le secteur agricole

Pendant toutes les périodes qui ont suivi, des exploitations agricoles ont existé sur le territoire d’Obourg. Les maraîchers allaient vendre leurs vivres sur le marché de Mons et furent exemptés de tonlieu (taxe d’entrée des marchandises dans la ville) dès le XIIIème siècle.

Depuis le Moyen-Age, on mentionne :

  • la ferme-château des Wartons (citée avant le XIVème), appartenant à l’abbaye de Saint-Denis
  • deux censes : du Tordoir, de la Cour des Dames (1348), des mêmes propriétaires

Il existait un moulin banal (déjà cité en 1395) pour les habitants des deux villages voisins d’Obourg et Saint-Denis. Vers 1830, il existait encore deux moulins à farine et un moulin à huile.

Outre les céréales, on cultiva aussi de la chicorée, du houblon et du tabac. Ce dernier fut une spécialité d’Obourg durant 250 ans jusqu’au début des années ‘1970.

Il y eut une brasserie, une fabrique de chicorée et une de chocolat.

On exploita aussi le bois de la forêt.

Exploitation du sous-sol:

  • carrières de grès
  • carrières de craie pour cimenterie dès le XIXème siècle

Un zoning industriel a été aménagé le long du canal du Centre. En 1911, fut créée la Société des Ciments artificiels d’Obourg (extraction de craie, fours de production de ciment). Les carrières furent creusées au nord du canal. On y extrayait la craie qui était amenée par un ruban transporteur vers la cimenterie. Elle était alors transformée en ciment dans quatre grands fours.

Par la suite, elle subit plusieurs changements de dénomination à l’occasion de fusions et d’acquisitions. Elle s’appelle Holcim depuis 2002 et Lafarge-Holcim depuis 2016. Depuis le début du siècle, l’entreprise n’a cessé de s’étendre.

Plusieurs carrières ont été inondées et forment des étangs artificiels.

Une « Maison des Sciences de la Vie et de la Terre » a vu le jour en 2001 et organise des expositions et des stages.

Voies de communication

Obourg était excentré des grandes voies de communication dans l’Antiquité et au Moyen-Age. Ce qui n’a pas empêché qu’il y eut un habitat dans le premier millénaire, même s’il fut peut-être périodique. Le noyau du village s’est constitué sur le chemin de Mons à l’abbaye de Saint-Denis.

La Haine n’était pas navigable ici.

L’industrialisation au XIXème siècle a bénéficié

  • de la ligne de chemin de fer de Mons à La Louvière (n°118) avec une gare mise en service en 1849
  • du Canal du Centre
Patrimoine

Eglise St Martin

Le clocher actuel, gothique, est de  1547 et sa flèche de 1590. Le reste fut reconstruit en 1841

Chapelle de St Macaire

Edifiée en 1616 et lieu de pèlerinages. L’année précédente, une épidémie ravagea Mons et la région. L’abbé de Saint-Denis fit venir de Gand dans son abbaye les reliques de Saint-Macaire qu’on implora pour faire cesser le fléau. Comme toute épidémie, elle se termina, mais on continua à prier le saint par la suite.

Cense de la Cour des Dames

C’était une dépendance de l’abbaye, construite en 1348. Elle fut incendiée en 1617. Elle aurait servi de logement aux chanoinesses de Sainte-Waudru lors de leurs visites à l’abbé de Saint-Denis. On constate aujourd’hui la subsistance de quelques bâtiments du XVIIIème (grange de 1787).

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