Le territoire
Superficie: 1296 ha
Altitude: moyenne 25 m (de 16 à 68 m du nord au sud)
Situation géographique : dans la vallée de l’Escaut-Moyen
Cours d’eau : pas de ruisseau documenté, mais des courants, aménagés par les hommes pour drainer cette région très marécageuse (dont le Courant de l’Enfer). Les étangs sont nombreux.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : essentiellement des marécages dans la plaine au nord. La Forêt Charbonnière commençait sur les pentes plus sèches conduisant vers le plateau de Bavay.
Nature du sol : alluvionnaire, limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste (dépôt dévonien), houille (dépôt carbonifère)
Préhistoire
Dès 1998, l’aménagement du Parc d’Activités de la Vallée de l’Escaut a donné lieu à des fouilles préventives qui ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges préhistoriques et antiques. Il s’agit donc d’un site exceptionnel pour ses découvertes, mais qui permet aussi d’imaginer que toute la région devait présenter ce visage depuis un millier d’années. C’est donc un bon exemple pour comprendre l’évolution du paysage et des activités humaines.
Néolithique
A part quelques outils en pierre, on n’a pas trouvé d’occupation structurée, comme à Blicquy, Spiennes ou Thieusies.
Fin de l’âge du bronze ancien (vers 1200 à 1000 avant J.C.)
Pas de trace d’habitat non plus (c’est plutôt très rare), mais le témoignage d’activités humaines par la découverte d’une fosse isolée, comprenant du mobilier céramique et lithique et un rebut d’activités domestiques.
Age du Bronze final (de 1000 à 800/750)
Les traces de deux ou trois maisons ont été découvertes, prouvant à coup sûr un habitat.
Premier Age du fer – période du Hallstatt moyen (vers 600-500)
Une concentration de structures d’habitat permet de penser que la zone était fortement occupée. La fin de cette période connait un ralentissement des activités.
Deuxième Age du Fer – période de La Tène (surtout la seconde moitié du IIème siècle et le Ier siècle, soit à l’époque des Gaulois Nerviens).
Le paysage se compose de fermes gauloises construites en matières périssables (bois, torchis, chaume). Elles ne forment pas de village, mais sont régulièrement éparpillées. Chaque ferme est entourée de fossés qui servent d’enclos délimitant les propriétés. On y trouve, outre le bâtiment d’habitation, les bâtiments annexes, des silos, des mares et des fosses. Les bâtiments sont reconnaissables grâce à la découverte de trous de poteaux. La fouille des fosses permit de retrouver des objets domestiques, notamment des fusaïoles et des poids de métier à tisser. On y a trouvé aussi des tombes avec du matériel funéraire, notamment des bijoux (torques, fibules, anneaux).
Les habitants se livraient à l’agriculture et à l’élevage (on a trouvé des ossements de boeufs, de porcs et de caprinés). Il s’agissait d’une économie plutôt autarcique, c’est pourquoi ils se livraient aussi à des activités artisanales: du tissage, de la métallurgie.
Sur une superficie de 60 à 80 ha, on aurait prouvé la présence de trois ou quatre fermes gauloises.
Antiquité gallo-romaine
Le village était traversé par la chaussée romaine Bavay- Tournai qui traversait l’Escaut à Escaupont. Il ne semble plus y avoir de trace de cet axe important de communications vers le port de Boulogne.
Les fouilles du Parc d’Activités ont permis également de mettre au jour, pour cette période, une dizaine d’établissements agricoles, distants les uns des autres de 200-250m. Il s’agissait plutôt des petites fermes que de véritables villas.
Il s’agissait d’habitats compris dans de vastes enclos à plan quadrangulaire, correspondant au modèle de dispersion de l’habitat connu au Ier siècle. On pense qu’il s’agissait de petites unités agricoles dépendant d’une villa plus importante. Tous les bâtiment étaient entourés de prairies et de champs.
Il apparaît que ces fermes furent abandonnées relativement tôt, déjà vers le milieu du IIème siècle. Faut-il y voir le résultat de dégâts laissés par l’invasion des premiers Germains, à savoir les Chauques en 172-174 ? ou l’abandon de terrains non rentables ?
On distingue cependant une réoccupation éphémère à la fin du IVème siècle et au début du Vème, juste avant les Grandes Invasions de 406-407.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
C’est en 637 que le roi Dagobert fit don des villages d’Onnaing et de Quarouble à Saint-Aubert, alors évêque de Cambrai.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 911
Toponymie (anciennes orthographes) :
- Omnium, 911
- Oneng, 1057
- Onen (1085, 1107)
- Unaing, 1148
- Onenc (1179)
- Onnein (1187)
- Onnaing, XVème
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?
Epoque de son apparition: probablement autour d’une ferme du chapitre, entre le IXème et le XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine antique. Le chemin médiéval de Valenciennes à Mons par Quiévrain est plutôt tardif.
– sources d’eau ou cours d’eau: les étangs et courants
– source de bois: bosquets et bois sur la pente sud
– proximité d’un lieu de pouvoir: la ferme
Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai
Décanat/doyenné: Valenciennes
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes
Seigneurie
Onnaing et Quarouble formèrent une seule seigneurie qui resta sous la tutelle du Chapitre de Cambrai jusqu’à la Révolution. Celui-ci y exerça les droits féodaux: justice, impôts, corvées.
L’Abbaye des Dames de Beaumont, fondée à Bavay en 1310, y possédait des biens (document de 1602).
L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1792)
Le Traité de Nimègue fit passer les villages de la prévôté de Valenciennes en 1678 dans le royaume de Louis XIV.
- Etat : le royaume de France
- Prévôté : de Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1792)
- Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
- Département: Nord
- Arrondissement : Valenciennes
- Canton: Anzin
Economie
Le village fut à vocation agricole jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
En 1798, un certain Charles Giraud fit planter des racines de chicorée et développa le procédé de séchage de ces mêmes racines. C’était une première en France. Toutes les fermes d’Onnaing et environ s’équipèrent en tourailles et les fabriques de chicorée s’épanouirent.
Le XIXe siècle fut celui du développement industriel.
Exploitation du sous-sol
Le charbon de houille a été extrait du sol à Onnaing.
En 1875, la Compagnie de Crespin ouvrit une fosse jusqu’à plus de 400 m de profondeur, mais ne rencontra pas de veine de charbon. Elle abandonna.
Un autre charbonnage, appelé Fosse Cuvinot (appartenant à la Compagnie des Mines d’Anzin), eut plus de succès. Il comprenait deux puits qui fonctionnèrent de 1893 à 1967. Il produisait une large gamme de charbons (maigres à gras). On construisit à proximité une cité minière.
En 1998, on commença à aménager un Parc d’Activités de la vallée de l’Escaut où l’entreprise dominante est l’Usine Toyota de construction automobile, spécialisée dans le modèle Yaris pour le marché européen.
Autres types d’entreprises
Une faïencerie, qui produisit de 1821 à 1938, fut fondée par les frères Ferdinand Louis de Bousies, Charles de Bousies (vicomte de Rouveroy), leur cousin Adolphe de Bousies et le baron Frédéric de Sécus. Au départ, il s’agissait d’une filiale de la faïencerie de Nimy (ce qui permettait de contourner les droits de douane). Plusieurs propriétaires s’y succédèrent. En 1894, elle fut gérée par la SA de la Faïencerie d’Onnaing. Le déclin commença avec la Première Guerre Mondiale pendant laquelle des installations furent détruites.
La Piperie Scouflaire fut renommée et fut en activité de 1825 à 1936.
Voies de communication
Par la route: la chaussée romaine antique est la première voie connue. Au début du Moyen-Age, il existait sans doute un chemin qui permettait de relier le village à Valenciennes et à Cambrai, dont le chapitre épiscopal était propriétaire des lieux. Plus tard, la voie Valenciennes-Quiévrain-Mons prit de l’importance. Elle fut pavée au milieu du XVIIIème siècle. Plus récemment, l’autoroute A2 permet de relier l’Europe du Nord à Paris.
Par le train – Onnaing fut desservi par une ligne Douai – Valenciennes – Quiévrain dès 1842 avec construction d’une gare. La gare a été fermée aux voyageurs, mais la ligne fut maintenue pour le fret, notamment celui de l’Usine Toyota.
Par le tramway: Il fonctionna de la fin du XIXème jusqu’au milieu du XXème, entre Valenciennes et Quiévrain.
Patrimoine
Eglise Saint-Martin, rénovée au XVIème, agrandie en 1894, sans doute au départ d’une chapelle élevée lorsque le chapitre a installé une ferme à l’origine du village.