Entité communale d’Estinnes
Le territoire
Superficie: 926 ha (dont un tiers de bois à l’est)
Situation géographique : sur le plateau-crête (180 m) qui sépare les vallées de la Haine et de la Sambre. Le village est au pied de la crête.
Cours d’eau : le ruisseau d’Estinnes
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière). Vestiges actuels: les bois de Peissant, du Chêne Houdiez, del Ville.
Nature du sol : limoneux
Nature du sous-sol : grès, calcaire
Préhistoire
Peu documentée dans les périodes initiales.
Ages du fer (période de la Tène): On aurait découvert un dépôt cultuel (sans précision), ainsi que des poteries et des monnaies gauloises.
Antiquité gallo-romaine
Une villa gallo-romaine aurait existé dans le bois Del Ville et le Bois de Pincemaille (Vellereille-les-Brayeux). On aurait trouvé à proximité des tombes à incinération du IIème siècle (avec urnes funéraires et mobilier domestique) et une nécropole du Ier siècle.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1150 (?)
Toponymie (anciennes orthographes) :
- Peschant, 1150
- Poissant, XIIème
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
- On pense que ce nom provient de Pescentum, qui signifie en latin « pâturage ».
- A moins qu’il ne vienne de Piscant, « village du pêcheur », car cette zone est riche en étangs.
Epoque de son apparition: vers le X-XIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie antique ou médiévale d’importance
– sources d’eau ou cours d’eau: étangs et ruisseau d’Estinnes
– source de bois: nombreux dans la région
– proximité d’un lieu de pouvoir: indéterminée
Paroisse dédiée à Saint-Martin
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Binche
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
- Autorité supérieure: comté de Hainaut
- Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche
Seigneuries et fiefs
Selon Th. Bernier, le village aurait été cédé en 1150 par l’évêque de Cambrai à l’abbaye de Lobbes en échange de celui de Maresches (Maurage). Près de l’église, se trouvait la ferme abbatiale. Deux tiers du bois appartenaient à l’abbaye. Il existe encore aujourd’hui une rue qui prend la direction de Lobbes.
Le même auteur signale aussi une seigneurie principale tenue par des familles successives, ainsi qu’un fief ayant appartenu à Jean de Goegnies en 1473.
La seigneurie principale
Elle appartint dès le XIIème siècle à une famille qui avait pris le nom de Peissant. On cite comme seigneurs de Peissant :
- Amand de Peissant ( ?-apr1196), chevalier. L’histoire généalogique des Pays-Bas lui donne trois fils, dont aucun (Enguerrand, Siger ou Raoul) n’est cité comme seigneur de Peissant.
- Wauthier de Peissant ( ?-apr1221) dont le lien familial avec un des personnages précédents n’est pas précisé (un autre fils d’Amand ?).
- Il n’a qu’une fille, Fleurine/Flore de Peissant ( ?-1219), qui a épousé en 1212 Nicolas V de Rumigny.
C’est une famille très ancienne, descendant des comtes de Metz et de Juliers. Elle fut proche des comtes de Hainaut.
- Nicolas V de Rumigny-Florennes (1194-1257) devint seigneur de Peissant en épousant Fleurine de Peissant. Lui succédèrent :
- Hugues « l’aîné » de Rumigny-Peissant (1213- ?), son fils aîné
- Gilles « Gillion » de Rumigny-Peissant (avt1270-apr1328), fils du précédent, aussi seigneur d’Hyon
- Jean I de Rumigny-Peissant (v1328-1393), fils du précédent
- Jean II de Rumigny-Peissant ( ?-avt1431), fils du précédent, qui revendit Hyon
- Jacques « Jacquemart » de Rumigny-Peissant ( ?-1468, Ath)
- Nicolas de Rumigny-Peissant (1431, Ath-1495, Mons)
- Jean III de Rumigny-Peissant (1464-avt1554)
- Lancelot de Rumigny-Peissant (v1520- ?)
- Jean IV de Rumigny-Peissant (1555- ?), qui n’a qu’une fille
- Jeanne « la Jeune » de Rumigny-Peissant ( ?- ?), fille de Jean III, qui épousa Jean de Hertaing ( ?-1608).
Famille de Hertaing
Nicolas de Hertaing ( ?-1626), fils de Jean de Hertaing et de Jeanne de Rumigny-Peissant. Ils n’eurent pas d’enfant. Une de ses sœurs hérita de lui.
Famille d’Argenteau
Jacques III d’Argenteau (1579-1624) devint seigneur de Peissant par son mariage avec Charlotte de Hertaing, fille de Jean de Hertaing.
Ils ont plusieurs enfants, dont Charles d’Argenteau ( ?-1695) qui hérita des domaines de son père (Ligny, Verlaine, Peissant, Tongrines, Walhain, … ).
Famille de Corswarem
Jean Hubert de Corswarem ( ?-1703) était baron de Longchamps. Il devint seigneur de Peissant par son mariage avec Marguerite Claire d’Argenteau ( ?-1698), fille de Charles d’Argenteau. Ils ont plusieurs enfants, dont Charles François de Corswarem ( ?- 1747), comte de Looz-Corswarem, qui, après une carrière militaire, se fit religieux.
Famille Cornet (d’Elzius)
En 1706, Charles de Corswarem vendit la seigneurie de Peissant et le bois de Saliermont à François Cornet (1670-1739), fils de Jacques Cornet. Il était conseiller du roi en Hainaut. En épousant Marie-Thérèse d’Elzius (1671-1747), comtesse d’Elzius, il devint aussi comte d’Elzius. Ils eurent onze enfants, dont :
- Léonard François Charles Cornet (1697-1783). Comte d’Elzius, seigneur de Peissant, magistrat et échevin à Mons. De son épouse Anne-Rose Daneau, il eut trois enfants qui se succédèrent à la tête de Peisssant.
- François Xavier Joseph Charles Cornet (1733-1792), l’aîné, qui n’eut pas d’enfant.
- Le domaine revint au comte Gommar Ignace Antoine Cornet de Greez (1735-1811), son frère.
- L’Ancien Régime se termina avec lui.
La propriété passa ensuite au frère cadet, Gabriel Cornet de Peissant. En 1844, au décès de la comtesse douairière de Peissant, le domaine échut à sa fille aînée. Elle avait épousé Théodore, marquis d’Yve de Bavay. Au décès du marquis, en 1844, le bien passa à son fils Félix, qui mourut à Peissant en 1904. La propriété fut partagée entre ses enfants : les 3/5 étaient possession de la comtesse Aline d’Yve de Bavay, les 2/5 restant la part de la comtesse Anne.
En 1932, Monsieur Fernand Wilmet, exploitant la ferme du château, acquit les 2/5 du domaine, par la comtesse Anne. Il restaura le château, continua l’exploitation agricole jusqu’en 1959 puis revendit le tout à monsieur Myle qui la céda, en 1983, au fermier actuel.
C’est au cours de l’année 1984 que le château, chargé d’ans et d’histoire, fut détruit et ses dépendances rasées.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Merbes-le-Château
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Thuin
- Arrondissement judiciaire: Charleroi
- Canton: Merbes-le-Château
- Entité communale depuis 1977: Estinnes
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
En 1794, avant la bataille décisive de Fleurus, des combats entre les troupes impériales et les françaises se déroulèrent dans les environs et le village fut saccagé.
Economie
Elle fut basée sur l’agriculture (céréales, betteraves, …) et l’exploitation des bois. On y trouva une scierie.
Jadis, on procéda à l’extraction de minerai de fer près du bois.
Dans ces bois, on exploita aussi trois sablières.
Voies de communication
En 1857, fut aménagée la ligne n°108 Haine-St-Pierre-Erquelinnes qui s’arrêtait à Peissant. On y chargeait du sable et des betteraves. Les ouvriers allaient travailler dans les aciéries du Centre ou au nord de la France.
Patrimoine
Eglise Saint-Martin. Elle fut construite en 1616 par les moines de Lobbes. Il en reste le chœur. Le clocher fut refait en 1757, ainsi qu’une partie de l’édifice en style semi-classique. L’autel a été acheté à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1714. Tombeaux dans le chœur.
Le château seigneurial
Le premier aurait été construit au XIème siècle, du temps des premiers seigneurs. Il fut réaménagé à plusieurs reprises.
La dernière fois, ce fut en 1932 par son propriétaire, Mr Fernand Wilmet, qui exploitait la ferme. Il fut détruit en 1984.
Bonjour,
J’ai le souvenir que, dans les années 1970, le bois du Chêne Houdiez contenait une grande sablière avec un creux profond faisant étendue d’eau importante. Nous allions y jouer avec le Patro de Charleroi, lors d’un week-end de Toussaint (nous avions logé dans la salle des fêtes de Solre). Qu’est devenu ce grand creux? A-t-il été comblé lorsque la sablière a cessé d’être exploitée?
Bien cordialement, Etienne Lebeau
Bonjour,
Je souhaiterais vous demander si vous avez des photos du château de Peissant.
Je fais mon arbre généalogique et je suis à la recherche de documents sur l’origine de mon nom de famille.
J. Cornet d’Elzius de Peissant
Je suis désolé. Je n’en ai pas, mais peut-être qu’un lecteur en possède et pourra vous contacter.
Bonjour ,
Je n’aie pas de photos , hélas , mais êtes-vous un parent éloigné de l’Abbé
B . Cornet de Peissant qui avait une petite nièce prénommée Régine
Dans le petit enclos devant l’église, il y a des pierres tombales et deux stèles, en 1996,je vois ls pierre tombale de Joseph Joachim delens natif de mons, décédé 1767,epithaphe fort lisible à l’époque, je suis passé dernièrement à cet endroit laissé à l’abandon,! Quel dommage.! Avez vous des infos sur ce prêtre ? J’ai des ascendants delens. Merci il official 22ans dans cette paroisse.
,,
Ve
Bonjour, le petit cimetière en question est en cours de restauration. Vous pouvez prendre contact avec moi (jm.n49@live.com). Cordialement.