Quarouble

Le territoire

Superficie: 1202 ha

Altitude: de 16 m (tout au nord du territoire) à 51 m (début de la pente vers le plateau de Bavay

Situation géographique : la plaine de la vallée du Moyen-Escaut au confluent avec la Haine

Cours d’eau : pas de ruisseau mentionné

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : zone marécageuse, encore présente tout au nord du village, à proximité de l’ancien cours de la Haine. Zone plus boisée en terrain sec vers le plateau. Il persiste quelques bosquets (Bois du Chapitre, bois de la Fontaine).

Nature du sol : alluvionnaire, argileux, sablonneux à l’est et légèrement tourbeux au nord

Nature du sous-sol : grès, schistes, houille

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Une voie romaine antique (« Chemin des Postes ») reliant les deux chaussées romaines (Bavay-Tournai-Boulogne et Bavay-Blicquy-Mer du Nord) passait par Quarouble. Nous n’avons cependant pas trouvé mention de découverte de vestiges gallo-romains sur le sol de Quarouble.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Le roi mérovingien Dagobert, ou un de ses descendants, aurait attribué les domaines d’Onnaing et de Quarouble, à l’évêque de Cambrai. Donc à peu près à la même époque que fut fondée l’abbaye de Crespin.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1134

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Caroube
  • Karoube
  • Quaroube
  • Quarouble

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Ce nom viendrait du latin populaire “Karubium” (utilisé au moyen-âge à la place de quadrivium). Il signifie « carrefour, quatre chemins ».

Epoque de son apparition: Il est probable que sur le domaine de Quarouble, comme sur celui d’Onnaing, le chapitre épiscopal de Cambrai fit construire une ou des fermes abbatiales. Peut-être existaient-elles déjà sous le statut fiscal (royal) précédent.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: le chemin antique reliant les deux chaussées romaines (supra), les chemins médiévaux reliant Crespin (et peut-être Condé) à Famars et Cambrai, puis celui qui relia Valenciennes à Quiévrain.

sources d’eau ou cours d’eau: pas de ruisseau à proprement parler mais des courants de drainage dans les zones marécageuses au nord du territoire

source de bois: des bosquets et des bois en terrains plus secs

proximité d’un lieu de pouvoir: les fermes abbatiales

Paroisse dédiée à Saint-Antoine

Evêché: de Cambrai

Décanat/doyenné: Valenciennes

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Cambrai

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale (jusqu’en 1678)

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Valenciennes

Seigneuries et fiefs

Onnaing et Quarouble formaient une seigneurie dépendant du chapitre épiscopal de Cambrai, sous le même pouvoir et les mêmes lois, selon un diplôme de Dagobert. Ce qui fut confirmé en 911 par Charles le Simple, alors roi de France et de Lotharingie, puis par les papes Eugène III (1148, 1153),  Alexandre III (1179) et Lucius III (1181).

En réalité, ce document de Dagobert se révéla être un faux ou du moins une copie (falsifiée ?) d’un document original disparu pendant les raids vikings sur la région. Ceci était assez courant à l’époque. On connait des scénarios identiques à propos de l’abbaye de Saint-Ghislain et de ses domaines.

Les évêques  exerçaient leurs droits féodaux par l’intermédiaire d’un maire héréditaire et d’échevins.

Cette situation engendra de nombreux conflits avec les comtes de Hainaut qui revendiquèrent à plusieurs reprises ces domaines et leurs bénéfices.

C’est ainsi que le comte Baudouin VI (fin du XIIème siècle) prétendit toucher les mortemains des serfs (impôts sur l’héritage) et obligea ceux qui le pouvaient à rejoindre l’ost (son armée) en cas de conflit.

Au début du XIIIème siècle, la situation s’envenima lorsque le marquis de Namur, Philippe le Noble, par ailleurs frère du comte Baudouin VI parti à la croisade, devint régent du comté de Hainaut. Il semble que ce personnage tenta de s’approprier quelques seigneuries. Ceci est certain pour le grand domaine de Blaton. En ce qui concerne Onnaing et Quarouble, on sait qu’un problème s’est posé entre ses héritiers, le comte Ferrand et le chapitre. Ils tentèrent de s’approprier les lieux au détriment des chanoines de Cambrai qui lancèrent des excommunications et des interdits de cultes sur les possessions comtales dans le diocèse (qui comprenait le Cambrésis, le Hainaut et le Brabant). Il fallut près de trente ans pour que la situation s’apaisât par un accord entre les deux partis.

On n’en resta pas là, car à la fin du siècle, le comte Jean d’Avesnes, et au milieu du XIVème siècle, le régent Aubert de Bavière, tentèrent à nouveau de reprendre pied dans ces domaines épiscopaux.

La commune

Le chapitre de Cambrai mit par écrit des règlements de justice qui relevaient jusque-là des coutumes judiciaires dans les villages. Ce furent les « lois » de 1236 et de 1248. Avec celles-ci, le rôle des maïeurs perdait de l’importance au profit d’un bailli, représentant le chapitre, installé à Onnaing.

 L’ancien régime dans le royaume de France (1678 à 1789)
  • Etat : le royaume de France
  • Prévôté : Valenciennes
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1789)
  • Etat: France dans ses divers régimes (républiques, monarchie, empire)
  • Département: Nord
  • Arrondissement : Valenciennes
  • Canton: Marly

La première municipalité de Quarouble fut élue en février 1790.

Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Il n’y eut pas de grand fait marquant sur le territoire de Quarouble. Cependant, le village se trouvait sur un axe de communication qui prit de l’importance au moyen-âge, le chemin de Valenciennes à Mons, qui passait par Quiévrain.

On vit donc à de nombreuses reprises des troupes armées ou de véritables régiments passer par Quarouble (comme dans tous les villages le long de cette route) en y laissant leurs habituelles traces de saccages, de pillages et d’humiliations pour les populations.

A peu de distance de villes fortes et de châteaux (Valenciennes, Condé, Quiévrain, Boussu, Saint-Ghislain et Mons), on vit à maintes reprises des troupes séjourner dans le village et les environs, ce qui donnait lieu très souvent à des réquisitions et des exactions. La situation s’amplifia après que le roi Louis XIV eut obtenu par le traité de Nimègue (1678) que la frontière de son royaume soit portée plus au nord (actuelle frontière).

Que ce fut pour Quarouble ou pour les autres villages de la région, on mentionne les exactions des troupes du roi Louis XI quand il vint tenter de s’emparer de Condé et de Saint-Ghislain. Celles très nombreuses des armées du roi Louis XIV qui parvint finalement à annexer le territoire. Et plus tard, celles de Louis XV et des révolutionnaires français. Et enfin les armées allemandes à deux reprises au XXème siècle.

Toute action entraînant des réactions, aux armées françaises qui tentaient d’envahir l’actuelle Belgique (autrefois les Etats Bourguignons, les Pays-Bas Espagnols et les Pays-Bas Autrichiens), répondaient les armées d’en face, tout aussi délétères pour les populations (les mercenaires allemands de Maximilien contre Louis XI, les troupes espagnoles et la coalition Angleterre-Autriche contre Louis XIV, les troupes autrichiennes contre les révolutionnaires français en 1793).

A cela, on peut encore ajouter les exactions de la soldatesque espagnole pendant les guerres de religion du XVIème siècle alors que s’affrontaient les huguenots (qui s’étaient emparé de Mons et de Valenciennes) et les troupes des gouverneurs espagnols, dont le célèbre (et triste) duc d’Albe. Le bailli d’Onnaing et de Quarouble se battit à ses côtés.

Cette route vit aussi passer des personnages célèbres, soit à la tête de leurs armées, soit à la tête d’importantes délégations (le roi Edouard III d’Angleterre au début de la Guerre de Cent Ans, le roi Louis XIV au XVIIème siècle, le général Dumouriez en 1792, Napoléon pendant son règne, le roi Louis XVIII et le tsar de Russie après Waterloo, le roi Louis-Philippe un peu plus tard).

Economie

Quarouble a essentiellement vécu de l’agriculture (blé, orge, houblon, colza, lin).

Au XIXème siècle, comme à Onnaing, à Angre et dans les Hauts-Pays, on développa la culture de la chicorée qu’on traitait ensuite dans des “fabriques à chicorée”.

On mentionne aussi celles de la betterave sucrière et des plantes médicinales.

Il existait un moulin à  Onnaing pour les deux villages, moulin banal où le manant était obligé de moudre le grain contre une redevance. Il faut attendre 1634 pour voir construire un moulin aussi à Quarouble. Il ne fonctionna que jusqu’à 1680. Plus tard, à la fin du XVIIIème siècle, on en construisit deux.

Au XVIIIème siècle, on trouve aussi une tannerie, une corroierie et des tisserands de toile. Trois brasseries existèrent au XVIIIème. Deux sucreries aussi, successivement, de 1833 à 1837 pour la première, de 1864 à 1902 pour la seconde.

Patrimoine

Eglise Saint-Antoine (l’ermite), construite en 1757

Chapelles Notre-Dame l’Auxiliatrice (récente), Notre-Dame de Liesse (1865), Saint-Roch (1868)

Bibliographie

Histoire de Quarouble, Abbé Jules Desilve, Impr. Gouy-Druon, 1909

 

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