Entité communale des Honnelles
Le site de Rampemont fait partie du village de Fayt-le-Franc. Il est traité séparément pour sa spécificité.
Altitude: 106 m
Situation géographique : ce site est en bordure de la Petite Honnelle et du ruisseau de Braquemart.
Sol et sous-sol: une fine couche de limon sur un socle de grès rouge et de schiste.
Préhistoire – Antiquité gallo-romaine – Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Nous n’avons aucune information à propos de ce site avant le Moyen-Age.
Première mention: 1253
Toponymie (anciennes orthographes) : ?
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : « rampe » et « mont » correspondent à la situation géographique du site : « mont escarpé » (ce qui apparaît quand on vient d’Athis)
Paroisse: les habitants de Rampemont dépendaient de la paroisse commune à Athis et Fayt-le-Franc (ou d’Onnezies, selon Dereck)
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneurie de Rampemont
Il s’agissait en fait d’un grand domaine qui s’étendait sur Fayt, Onnezies et Montignies-sur-Roc.
Selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau-ferme_de_Rampemont, Rampemont n’était pas une commanderie. Il n’était pas repris dans les inventaires des possessions de l’Ordre des Templiers. Il semble que ce domaine était un fief relevant des Comtes de Hainaut et du Fliemet, maison relevant de l’Ordre du Temple et sise à Frameries. On ne connaît pas les rapports exacts avec l’Ordre du Temple (des éclaircissements seraient bienvenus!). Il semble que les seigneurs de Rampemont n’étaient pas des chevaliers de l’Ordre, mais des seigneurs vassaux, détenteurs de la propriété, qui se sont mis au service des comtes.
Des Rampemont furent inhumés dans la chapelle des Hospitaliers de Marly (successeurs des Templiers), près de Valenciennes, chapelle qui a aujourd’hui disparu.
A Fayt-le-Franc, se trouvait un château-ferme, encore debout aujourd’hui, dont l’origine remonterait au XIIIème siècle. Elle comprenait un donjon, la ferme, entourée de douves alimentées par les deux ruisseaux sus-nommés, des terres de culture et d’élevage, des viviers et des bois. Le fief se situait sur la partie occidentale de l’actuel territoire de Fayt-le-Franc et s’étendait vers Onnezies, Autreppe et Montignies-sur-Roc. Des terres lui appartenaient aussi à Elouges, dans le Brabant et en Vermandois. On sait qu’en 1483, les seigneurs avaient droit de haute-justice.
Cette seigneurie fut tenue successivement par plusieurs familles, dont la première prit le nom du domaine.
On n’en trouverait pas de trace écrite avant 1253. Pour Daniel Dereck, les Rampemont pourraient être issus d’une branche cadette des seigneurs de Jenlain, hypothèse qu’il justifie par la similitude des blasons et des prénoms ainsi que par un fief qu’avaient les Rampemont relevant en partie de la terre de Jenlain.
Les quelques seigneurs de Rampemont connus sont :
- Jean de Rampemont, au XIIIème siècle, ayant participé à une croisade selon une légende locale qui en faisait un seigneur odieux vis-à-vis de ses sujets. Ce récit est conté par Audin et Cambier, mais semble relever de la légende.
- Alexandre I de Rampemont (avt1253-apr1261), chevalier, est en réalité le premier personnage familial cité dans un document de 1253 où il est témoin d’un jugement. A nouveau cité par la suite jusqu’en 1261). Pour son fief, il était vassal de la comtesse Marguerite de Hainaut et de l’Ordre des Templiers. On n’en sait pas plus sur lui ni sur ses ascendants. Fut-il le premier seigneur de Rampemont ? Pourquoi ? Dereck pense, sans preuve à l’appui, qu’il pourrait être un cadet de la famille de Jeanlain (prénoms communs aux deux familles, blason assez semblable).
- Nicolas/Colars de Rampemont (v1261-v1336), fils probable du précédent. Seigneur de Rampemont, cité comme vassal des Templiers.
En 1312, le roi Philippe IV de France, en accord avec le pape, dissout l’Ordre des Templiers et confisqua leurs biens. Les domaines situés en dehors du royaume passèrent à l’Ordre de St-Jean de Jérusalem. La maison-mère pour le Hainaut se trouvait à Piéton.
Cet Ordre fut créé sous le nom de « Commanderie des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem » en 1133, à la suite de la prise de Jérusalem par les croisés en 1099. Cette Maison acquit dès le XIIème siècle des biens considérables en Europe (fermes, terres, bois, paroisses, …). Le titre d’Ordre de Malte date du règne de Charles Quint au XVIème siècle.
- Alexandre II de Rampemont ( ?-v1349), fils du précédent. Chevalier au service des comtes de Hainaut. Cité de 1317 à 1349.
- Arnould « Maillefiers » de Rampemont, l’aîné, mort avant son père, sans enfant.
- Jean « Berruyer » de Rampemont, chevalier, a succédé à son frère Arnould ou à son père vers 1353/1354, cité jusque 1376. On sait qu’il dut s’endetter.
- Bernard de Rampemont, neveu du précédent. Il continua à s’endetter et fut obligé de vendre progressivement tous ses biens. En 1381, il vendit une partie de sa seigneurie située sur Onnezies, à l’ouest de la voie romaine, à Baudouin de Hennin-Liétard, seigneur de Fontaine et de Sebourg. Ce qui devint la seigneurie de « Rampemont d’Onnezies ». (Détails sur ce fief dans le chapitre d’Onnezies).
En 1399, Bernard de Rampemont vendit la propriété à Guillaume de Sars (Sars-la-Bruyère). On ne trouve plus trace des Rampemont par la suite.
- Guillaume de Sars (v1393, Valenciennes-1428/1438), fils d’Allard “le Lion” de Sars, seigneur d’Audignies. Il assigna Rampemont comme douaire à son épouse Anne de Lausnoy.
- Eustache de Sars (1412-v1438), fils du précédent, mort la même année que son père, sans postérité
- Georges de Sars (1420-1481), frère du précédent
- Nicolas de Sars (1460-1494), fils du précédent, sans postérité. Ses possessions revinrent aux descendants de sa tante Jeanne, sœur d’Eustache. Elle avait épousé Baudry XII de Roisin (v1410-v1472)
- Jeanne de Sars ( ?- ?), sœur d’Eustache, ép. Baudry XII de Roisin
- Baudry XIII de Roisin (v1410-v1472), fils de Baudry XII et de Jeanne de Sars
- Baudry XIV de Roisin, fils du précédent. Il vendit la seigneurie en 1483 à Mathieu Ghoret/Goret.
Famille Ghoret
Mathieu Ghoret (v1455-1492). Il était d’’une famille bourgeoise montoise. Seigneur de Biaurain (actuellement Beaurieux, dans le Nord). Il tint deux petits fiefs à Sebourg et Rombies (achat ou héritage ?). Il acquit Rampemont et Marchipont en 1483. Membre du Conseil Ordinaire du Hainaut dès 1466. Pannetier du comte de Hainaut. Il épousa Catherine Gaige, dont il eut:
- Pierre, infra
- Michel ( ?-1482), hérite Biaurain. Il fut assassiné.
- Marie, héritière de Marchipont, ép. 1474 Gilles de Clarges, S. d’Elesmes
- Jehan, échevin à Mons, membre du Conseil de la Ville qu’il représente aux Etats Provinciaux et Généraux, seigneur de Biaurain à la mort de son frère Michel. Il épousa Jacqueline Duquesne
- Martin Ghoret, ép. Françoise de Fyves
Pierre Goret/Ghoret ( ?-1533/1534). Seigneur de Rampemont. Echevin (jusque 1533) et membre du conseil de la ville de Mons, délégué aux Etats Généraux. Il épousa Jeanne de Fernay, dont il eut Jeanne Ghoret, qui épousa Jean de Fyves.
Maison de Fyves
Jean de Fyves/Fives ( ?-1568). Il était fils de Bertrand de Fyves, seigneur de la Motte et de Grisoeul/Coulsore, qui avait acheté en 1505 la mairie héréditaire de Mons (fief que le comte relevait de Sainte-Waudru et qui était affermé). Seigneur de Rampemont. Echevin de Mons (1510-1511), puis Mayeur (de 1519 à 1560). Receveur général du Chapitre de Sainte-Waudru. Il épousa Jeanne Goret ( ?-1543), dont il eut:
- David, infra
- Jeanne de Fyves, dame de Fontenoy et de Fantignies ép. Thierry du Mont – infra
David de Fyves ( ?-1559), fils du précédent. Seigneur de Rampemont dès 1540. Mayeur de Mons ( ?). Pas de postérité connue.
Thierry I du Mont (1480-1553). Conseiller de Charles Quint pour le Conseil de Hainaut. Lieutenant du Grand Bailli du Hainaut (1543). Greffier des Etats Provinciaux. Bailli du chapitre de Ste Waudru. Il épousa Jeanne de Fyves, qui hérita en 1559 de Rampemont de son neveu David.
Philippe I du Mont ( ?-1614), fils du précédent. Seigneur de Rampemont, de Biaugies, de la Glisoel, de Fantegnies et de Fontenoy.
- Philippe II du Mont ( ?-1651), fils du précédent, seigneur de Rampemont, où il résida de 1632 à 1637 en exploitant une moitié de la cense. Il loua l’autre moitié.
- Joseph François du Mont, fils du précédent. Il exploita la moitié de la cense familiale dès 1654. Il subit des ravages en 1666, ce qui l’obligea à louer une partie des terres.
Anne-Philippe Dumont ( ?-1743), fille héritière du précédent à qui elle succéda en 1677. Toujours mineure, elle vécut d’abord près de son oncle Pierre Charles du Mont à Mons. Le domaine subit de nombreux dommages dus aux guerres entre 1678 et la proche bataille de Malplaquet en 1709. Puis elle exploita la cense, après l’avoir restaurée, au prix d’endettements et de ventes de terres, de 1704 à sa mort. Elle fut en butte à des litiges judiciaires. Non mariée. Pas d’enfant. Elle mourut très endettée.
Le baron del Nero, florentin d’origine. Fils cadet d’Anne Thérèse du Mont. Son frère aîné Augustin, vivant en Italie, a renoncé à son héritage. Il aurait vécu à Rampemont avec sa tante Anne Philippe dès 1737. Il en hérita en 1743. Il y habita, mais n’exploita pas la cense qu’il loua. Il remboursa les dettes de sa tante, mais en 1753 il dut hypothéquer.
Maria Eleonora del Nero, fille héritière du précédent. Dame de Rampemont dès 1778. Il vendit la seigneurie en 1780 à Charles Louis Ghislain de Waziers.
Charles Louis Ghislain de Waziers (1737, Mons-1816). Seigneur entre autres de Montignies-sur-Roc, de Walestine. Ofifcier de carrière.
En 1794, les droits féodaux lui furent enlevés. Il avait suivi les armées autrichiennes lors de leur retraite en Autriche. La propriété de Rampemont resta dans sa famille et passa ensuite aux de Behault de Warelles, aux Wauters de Besterfeld, par mariage et successions jusqu’en 1984.
Le château-ferme de Rampemont
Ferme fortifiée XVème sur les ruines d’un premier établissement, dont il subsiste une tour-colombier et le porche. La forme en quadrilatère rappelle les monastères fortifiés des ordres de chevalerie. Les murs sont en grès de Montignies-sur-Roc.
Le bâtiment comporte : un logis, une remise à voitures (de 1619), une grange et des étables. Le porche d’entrée est une haute poterne flanquée de bastions trapus (XVème). Autrefois, il commandait un pont-levis au-dessus de douves entourant l’ensemble.
Menacé de ruines, il fut racheté en 1992 par Irka Vandenbossche et Dominique Schneider, au travers de leur SPRL Pharmacie Schneider-Depouhon.
Bibliographie
Un avis de père et mère des Rampemont (1336). Coup d’oeil sur une famille de la petite noblesse hainuyère des XIIIème et XIVème siècles, D. Dereck, Annales du Cercle d’Histoire et d’archéologie de Saint-Ghislain, T.VI, 1993
bonsoir, vous écrivez “Menacé de ruines, il fut racheté en 1992 par la famille Schneider-Depouhon.” ce serait plus normal et réaliste de remplacer par: “Menacé de ruine, il fût racheté par Irka Vandenbossche et Dominique Schneider, au travers de leur SPRL Pharmacie Schneider-Depouhon, ce qui correspond à la réalité humaine et juridique
Je vous remercie de ces deux informations. J’ai corrigé dans le texte.
Superbe initiative !