Entité communale de Frameries
Le village s’appelait au XVIIIème siècle Sars-Notre-Dame. C’est lors de la période révolutionnaire qu’il adopta le nom actuel.
Le territoire
Superficie: 837 ha
Altitude: 140 m
Situation géographique : Le village est situé sur le plateau du Haut-Pays. Le paysage y est doucement ondulant.
Cours d’eau : Quelques ruisseaux, issus de nombreuses sources, le parcourent: celui du Château, celui de Coury et celui du Bois de Blaregnies (tous affluents du By).
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : forestier (La Forêt Charbonnière, dont il reste quelques vestiges, surtout à l’ouest)
Nature du sol: limoneux, argileux
Nature du sous-sol : grès, schistes
Préhistoire
Pas de découverte documentée sur cette période.
Antiquité gallo-romaine
L’actuel village se situe sur l’ancienne chaussée romaine allant de Bavay à Utrecht (aujourd’hui chaussée Brunehaut venant de Bavay par Hon-Hergies et se continuant vers Noirchain).
On y aurait trouvé de nombreuses traces de constructions gallo-romaines, ainsi que des objets gallo-romains (pas de précision).
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Des vestiges francs auraient également été découverts (non précisés).
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1183
Toponymie (anciennes orthographes) : ?
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Sartum (bas latin), provient d’un endroit essarté (défriché).
« La Bruyère » était le nom d’une ancienne ferme au nord-est du village.
Epoque de son apparition: XI ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine
– sources d’eau ou cours d’eau: les nombreuses sources
– source de bois: toute la zone était boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à Saint Jean-Baptiste
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Sainte-Waudru de Mons en 1183, partagé avec celui de l’Ordre du Temple.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
Le village fut le siège de trois seigneuries:
- Une partie fut détachée sans doute du fisc mérovingien pour être attribuée au chapitre de Sainte-Waudru.
- Au XIIème siècle, un fief fut attribué aux chevaliers de l’Ordre du Temple.
- Une troisième partie devint la seigneurie de Sars-la-Bruyère, confiée à une famille qui prit le nom du village.
La Commanderie de l’Ordre du Temple (du Fliémet)
Dans la région, de nombreux domaines appartinrent à cet ordre chevaleresque fondé à Jérusalem après la première Croisade : à Frameries, à Genly, à Noirchain, à Fayt-le-Franc, à Saint-Symphorien, … Ces domaines furent transformés en seigneuries féodales, autour de fermes fortifiées. Ils dépendaient d’une maison-mère qui se trouvait à Piéton.
Celle se Sars s’appelait seigneurie du Fliegmet (ou Fliémet). Elle couvrait partiellement Courry, Blaregnies, le bois de Blaregnies, le bois du seigneur de Sars, le bois d’Audenarde, la commune de Sars, sur le chemin de Mons à Bavay. En 1312, après la dissolution de l’Ordre du temple par le roi Philippe IV le Bel de France, les possessions se situant en dehors de son royaume furent transmises à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (appelé au XVIème siècle Ordre de Malte). Le Bois du Temple, au sud du village, rappelle ses anciens propriétaires. L’église était en partie propriété de l’Ordre, qui en collectait la dîme.
La seigneurie principale
Elle appartint successivement à plusieurs familles.
La première d’entre elle porta le nom du village. Elle est assez mal documentée avant le début du XIIIème siècle. Pour les détails à propos des différents personnages, voir la fiche généalogique de la famille. En réalité, on parle de la famille de Baraf de Sars. Elle est probablement issue du mariage d’une héritière de Sars avec un membre de cette famille qui ajouta le nom de Sars au sien.
Sont ainsi connus comme seigneurs de Sars :
- Gille de Baraf de Sars (1180/1190-v1222), qui fut fait prisonnier à la bataille de Bouvines en 1214.
- Gilles « Gillion » de Baraf (v1260/1266- ?), fils du précédent
- Guillaume « Giolion » de Baraf (v1280/1284-1336), premier personnage important de la famille, au service des comtes de Hainaut
- Guillaume de Baraf de Sars (v1311- ?), fils du précédent
- Guillaume de Baraf de Sars (avt1330-1364), fils du précédent
- Guillaume de Sars (v1350-1409), fils aîné du précédent
- Gérard de Sars (v1385/1395-1427/1439), fils ou neveu du précédent
- Michel de Sars ( ?- ?), fils du précédent – sans postérité
- Jacques de Sars (v1420-1455), frère du précédent
- Michel de Sars (v1450-1515), fils du précédent, décédé sans postérité mâle.
Gérard I Mouton de Harchies (v1485 ?), seigneur de Harchies, devint seigneur de Sars en épousant Anne de Sars, fille de Michel de Sars. Lui succédèrent:
- Gérard II Mouton de Harchies ( ?- ?), fils des précédents
- Charles I Mouton de Harchies ( ?-apr1563), fils ou neveu du précédent
- Charles II Mouton de Harchies ( ?-apr1600), fils du précédent – sans postérité mâle.
Sa fille Marguerite, qui épousa Jean de Mérode, transmit Harchies à cette famille, tandis que Sars passa, via la seconde fille, Marie-Bonne, à la famille de Bournonville.
Maison de Bournonville
Wolfgang-Guillaume de Bournonville ( ?-1684/1689, Sars). Il devint, par mariage avec Marie-Bonne Mouton de Harchies, seigneur de Sars. La terre de Sars fut érigée en marquisat par le roi Charles II d’Espagne en faveur de Wolgang Guillaume de Bournonville, en 1689. Lui succédèrent:
- Jean-François Benjamin de Bournonville (1637-1718), fils ou frère du précédent
- Wolfgang de Bournonville (1670-1754, Bruxelles), fils du précédent
- Jean Joseph de Bournonville (1701-1768), fils du précédent – sans postérité
- François Albert Joseph Charles de Bournonville (1710-1769), frère du précédent. De son épouse, Bénédicte Charlotte Gabrielle d’Ursel (1719, Bruxelles-1778, Gand), il n’eut pas d’enfant.
Maison d’Ursel
La seigneurie de Sars fut cependant transmise à cette famille pour la période allant de 1778 à 1793, fin de l’Ancien Régime féodal. Peut-être à son neveu Wolfgang Guillaume Joseph d’Ursel (1750-1804).
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Mons
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Pâturages
- Entité communale depuis 1977: Mons
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune
La bataille de Malplaquet le 11 septembre 1709 se déroula en grande partie sur le territoire de Sars (lieu-dit « La Noire Bouteille ») dont le village fut ravagé (aussi sur Blaugies et Dour). L’église et ses archives brûlèrent. Il y eut de nombreuses victimes civiles.
Economie
L’agriculture la domina (champs, pâturages, vergers).
Une brasserie a existé au château de la Poterie et un moulin à eau à l’est du village.
La présence d’une terre plastique rougeâtre (« bolus ») a permis la fabrication de céramiques artificielles originales. Elle fut exploitée par le chanoine Puissant (1915) dans les bâtiments du château de la Poterie.
Voies de communication
Elles sont essentiellement routières
- La chaussée romaine, à l’est du village
- Des chemins conduisant vers Dour, vers Eugies et Frameries, ainsi que vers Blaregnies.
Le réseau s’est étoffé à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.
Il exista au début du XXème siècle un tramway qui reliait Sars à Eugies, puis à Frameries.
Patrimoine
Le château de la seigneurie (Château-ferme de la Poterie). L’antique château-fort remonte au XIIème siècle, du temps des premiers seigneurs de Sars. Il en reste aujourd’hui le donjon de plan carré, qui fut construit au XIIIème siècle en grès de Genly et de Blaregnies. Le reste fut reconstruit au XVIème et converti en demeure confortable. Le porche est du XVIIème.
Château de la Haye (ou de la Roche). Au nord du village. Bâti au début du XVIIIème en style classique tournaisien et complété au XIXème. Il appartint au bourgmestre Camille de la Roche au XIXème siècle.
Eglise St Jean-Baptiste. L’église précédente fut détruite en 1709 lors de la bataille de Malplaquet. Elle fut reconstruite en partie vers 1715. Monument funéraire des seigneurs de Sars dans la sacristie, ancienne chapelle castrale, reconstruite au XIXème.
Presbytère. Néo-classique, de 1827.
Chapelle Notre-Dame. La collation de la dîme était autrefois perçue par les chevaliers de l’Ordre de Malte.