Tertre

Entité communale de Saint-Ghislain

Le territoire 

Superficie: 850 ha

Altitude: de 20 à 35 m

Situation géographique : Le territoire de Tertre, anciennement hameau de Baudour, est situé sur la rive droite de la vallée de la Haine.

Cours d’eau : la Haine, les ruisseaux du Pied de la Vache et de la Gronde

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la plaine était jadis un grand marécage, inondé régulièrement par la rivière. Le hameau s’est installé sur une douce pente vers le nord qui faisait partie de la forêt allant de Bonsecours à Saint-Denis-en-Broqueroye.

Nature du sol : alluvionnaire, sablonneux

Nature du sous-sol : grès, schistes, houille

Préhistoire – Antiquité gallo-romaine

Non documentées.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

On aurait trouvé, lors de la construction d’un four à coke, une sépulture de soldat franc.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : – 

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

Le nom du village viendrait soit de la situation plus élevée du noyau original, soit d’un tertre sur lequel se trouvait avec certitude un moulin (« Au Tiette »).

Epoque de son apparition: ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: les chemins qui passaient à Baudour.

sources d’eau ou cours d’eau: la Haine

source de bois: le versant boisé

proximité d’un lieu de pouvoir: le château de Baudour

Paroisse dédiée à Saint-Christophe, constituée en 1782. Auparavant, les habitants du hameau étaient paroissiens de Baudour. Mais il existait une chapelle dédiée à Saint-Christophe, avant la construction de l’église.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire):

Seigneuries et fiefs

On cite des seigneurs de Tertre, sans doute vassaux de ceux de Baudour, à moins que ce ne furent que des maïeurs :

  •  les Le Louchier
  •  les Charlart
  •  les de la Houssière
  •  les Masy (à partir du mariage de Marie de la Houssière et de Pierre Masy; un de leurs fils, Jean-Baptiste Masy, devint bailli des terres et seigneuries du Prince de Ligne en 1690).
La commune

Elle fut créée en 1883. Sur décision du roi Léopold II, Tertre fut détaché de Baudour et devint commune autonome. Le premier bourgmestre en fut Louis Escoyez, industriel en réfractaires.

Les services communaux furent installés dans l’actuelle école des filles de la rue Wauters. Elle sera ensuite, en 1924, transférée dans celle des garçons de la rue de Douvrain (actuelle rue du Peuple), avant de s’installer définitivement dans des locaux propres en 1958. 

Avant la fusion de 1977, la commune de Tertre comprenait aussi une partie d’Hautrage-Etat.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: ?
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Lens
  • Entité communale depuis 1977: Saint-Ghislain
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Lors d’une de ses guerres en 1655, Louis XIV passa et logea dans une ferme de Tertre.

Le 23 août 1914, Tertre se trouvait sur la ligne de front dans la bataille de Mons. Le village fut pris par l’armée allemande ce jour-là. 

Le 1 mai 1944, des bombardements alliés atteignirent l’orphelinat des Oblates qui firent 45 morts parmi les enfants et deux parmi les religieuses.

Economie

Les habitants du hameau initial de Tertre devaient s’adonner à l’agriculture et l’élevage, autour de quelques fermes d’importance variable. 

Tertre prit de l’ampleur (ce qui explique son autonomie communale et paroissiale) avec la révolution industrielle au XIXème siècle et sa continuation au XXème. 

Les fabrications de produits réfractaires

Les « Etablissements Escoyez » furent fondés en 1842 par Louis Escoyez, près de la gare. Ce dernier fut le premier bourgmestre, de 1883 à 1893. On ferma après la deuxième guerre mondiale.

La « Société des produits Réfractaires de Saint-Ghislain » fut fondée en 1834 pour fournir des briques aux fours de l’industrie verrière et sidérurgique. En 1955, elle prit le nom de « Belref ». Elle fut rachetée en 1987 par Hepworth Refractories (UK). Puis en 1992 « Premier Refractories Belgium », avec des capitaux américains. Reprise en 1998 par le groupe anglais Vesuvius Cookson. Nombreux licenciements. En 2004, rachetée par Preiss-Daimler. Menace de fermeture en 2017.

Les « Etablissements Lescot-Ducobu » furent fondés en 1922. Ils se sont reconvertis dans les années ‘60 dans la production de carrelages en grès rustique. 

Exploitation de la houille

Les sondages commencèrent en 1927 et l’exploitation fut mise en route en 1937. Il s’agit d’une concession de près de 5000ha sous les villages de Tertre, Baudour, Hautrage, Villerot, Boussu, Quaregnon et Jemappes, exploitée par la “SA des Charbonnages du Hainaut de Tertre” (Concession Espérance-Hautrage). On y extrait de la houille grasse pour fours industriels. Les installations y étaient performantes. Dans les puis N°2 et n°3 (“Espérance”), on exploita de 1913 à 1966. Un accident (chute d’une cage) provoqua la mort de 12 mineurs en 1953. La société ferma en 1971.

Industrie chimique

La « SA Carbochimique » fut créée en 1928 par la Société Générale de Belgique. Elle devint opérationnelle en 1931. Il s’agissait de valoriser le charbon borain en vue de la fabrication de coke et pour la production d’engrais ammoniaqués à partir du gaz de cokerie (plus récemment à partir de gaz naturel importé). Elle racheta en 1955 la Société des Colorants de Tertre. Elle fut elle-même rachetée en 1986 par « Kemira ». En 2007, le site devint « Yara », acheté par le groupe norvégien Yara.

La « SA Carbonisation Centrale » fut fondée aussi en 1928. Il s’agissait de fours à coke. C’était la plus grande cokerie de Belgique. Pour l’utilisation du charbon borain, en vue de la production de gaz de cokerie, de produits benzolés, des colorants, des ammoniacs. L’usine fut occupée par les Allemands pendant la deuxième guerre. Elle fut rachetée en 1970 par Hainaut-Sambre, puis cédée à « Carcoke » en 1975. Elle finit ses activités en 1997. Elle a fait l’objet d’une décontamination des terrains par la Spaque.

L’Ecozoning Hautrage-Villerot-Tertre est composé en 2017 de :

  • ADVACHEM SA – chimie (formaldéhyde et résines pour l’industrie des panneaux en bois)
  • CARBODOUR SA – production et distribution de dioxyde de carbone
  • ERACHEM COMILOG SA – production et recyclage d’oxydes de manganèse et de cuivre
  • POLYOL BELGIUM SPRL – production de polyéther polymère
  • SHANKS HAINAUT et SHANKS SA Division Villerot – collecte et regroupement de déchets toxiques et non toxiques
  • WOS HAUTRAGE – traitement, collecte, recyclage de déchets hydrocarbonés, production de produits pétroliers

On y trouve aussi d’autres entreprises (travaux publics, stockage de marchandises, commerce de combustibles

Voies de communication

On ouvrit une ligne de chemin de fer de Saint-Ghislain vers Ath en 1879. On aménagea une gare à Tertre et des raccordements vers le charbonnage et la Société Carbochimique.

Le canal Nimy-Blaton-Péronnes fut creusé dans les années ‘1950.

Patrimoine

Eglise Saint-Christophe. Elle fut édifiée en 1852, en style néogothique. Elle remplaça une chapelle du même nom.

Maison communale (ancienne). Dans le château Escoyez, ayant appartenu à la famille du premier bourgmestre, et construit en 1904.

 

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