Entité communale de Colfontaine
Le territoire
Superficie: 56 ha
Altitude: 110 m
Situation géographique :
Warquignies est situé au début du plateau du Haut-Pays. Le paysage est vallonné. Au nord, il descend en pente assez raide vers la vallée de la Haine. Au sud, il est bordé par la forêt domaniale de Colfontaine, qui fut sans doute en partie défrichée pour accueillir les premiers paysans qui s’installèrent en ce lieu.
Cours d’eau : –
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : forestier
Nature du sol : argileux, limoneux
Nature du sous-sol : grès, schiste, houille
Préhistoire
Non documentée.
Antiquité gallo-romaine et Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolin-gienne)
Nous n’avons pas trouvé d’élément pour cette période, alors que l’étymologie du nom nous y invite.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 1187
Toponymie (anciennes orthographes) :
Wastignies (1187)
- Watignies (1187)
- Watrignies (1188)
- Watregnies (1189)
- Warkignies (XIIIème)
- Warkegnies (1268)
- Warcquegnies (1766)
- Warquegnies (1813)
Le hameau d’Ersegnies, actuellement sur Wasmes, mais autrefois lié à Warquignies, s’écrivait :
- Reseneioe (1110), donc documenté plus tôt que Warquignies
- Resegnioe (1149)
- Resignies (1185)
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
La terminaison –ies (ou ignies, ou egnies) vient du gaulois (i)acon, transformé en latin en (i)acum (ou iniacum), puis en iacas/iniacas au bas-empire et à la période mérovingienne. Ce suffixe marque un lieu, une propriété.
Les préfixes –wark ou ers- pourraient désigner des noms d’occupants ou de lieux-dits anciens. Le nom du site pourrait donc être très ancien.
Pour Chotin, Warquignies vient de Wastinium vercaria, pâturages aux brebis, ou de vaccaria, pâturage, wastine, terrain en friche.
Debove évoque le mot warqua ou wareca, devenu en roman warechaix (waressais), signifiant terrains communaux. Donc habitat (-ies) près des wareschaix.
Resignies pourrait évoquer (comme à Roisin) des vignes de raisins.
Epoque de son apparition: XIIème siècle (?).
Sans document, il est difficile de savoir à partir de quand un petit habitat de paysans a donné naissance à un petit village. Il semble que le territoire dépendait en grande partie de Wasmes et aussi d’Hornu.
Il aurait été plus étendu au Moyen Age, car il comprenait Résignies (ou Ersegnies), aujourd’hui hameau de Wasmes. Ce dernier fut documenté plus tôt. Est-il plus ancien ?
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: pas de voie proche importante
– sources d’eau ou cours d’eau: ?
– source de bois: tout le territoire était boisé
– proximité d’un lieu de pouvoir: aucun
Paroisse dédiée à Notre-Dame (tardif, 1803).
Jusque-là, les habitants de Warquignies étaient paroissiens de l’église de Wasmes. Mais il existait une chapelle sur Warquignies, desservie par le clergé de Wasmes. La paroisse de Warquignies devint autonome en 1803.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain. Ce qui fut confirmé par une bulle du pape Urbain IV en 1262.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
Warquignies autrefois comprenait trois parties (fiefs) :
- Résignies, à l’origine propriété du chapitre de Sainte-Waudru de Mons. Elle fut cédée à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1149. Elle fait aujourd’hui partie de Wasmes, probablement depuis le XVIIIème siècle.
- Warquignies (village actuel). Comme Wasmes et Hornu, ce territoire faisait partie des grands domaines appartenant à l’abbaye de Saint-Ghislain, ce qui fut confirmé en 1262 par le pape Urbain IV. Saint-Ghislain le céda à la famille de Montignies-St-Christophe au XIIIème siècle.
- Un fief de terres labourables, qui appartint à un certain moment à la famille du Parcq de Mons.
La seigneurie principale
Au cours des siècles, elle appartint à plusieurs familles successives.
Famille de Montigny (Montignies-Saint-Christophe). Elle est documentée depuis le XIème siècle. Il s’agissait de barons, vassaux du comté de Hainaut et de la Prévôté de Mons. Ils ont souvent été des conseillers des comtes et furent témoins lors de la signature de nombreux actes. De par la date de sa cession en 1262 (vente ?), on peut penser que les seigneurs suivants possédèrent le petit fief de Warquignies-village :
- Fastré I de Montigny (v1225- ?)
- Baudouin I de Montigny (v1250-v1334), fils du précédent
- Rasse I de Montigny (1295/1299-1345, mort à la bataille de Stavoren), fils aîné du précédent
- Jean V de Montigny (1328-apr1361), fils aîné de Rasse I
- Abraham de Montigny (1353- ?), fils du précédent
- Baudouin II « de Bridoul » de Montigny (1375-1415, mort à la bataille d’Azincourt)
La seigneurie passa au début du XVème siècle (1410 ?) à la famille Rogier (bourgeois de Mons). On ne voit pas de lien de parenté entre les deux familles, ce qui pourrait donner à penser qu’il s’agissait d’une vente.
Famille Rogier
- Colart Rogier (v1410- ?)
- Pierart Rogier (v1428-1507), fils du précédent. Bourgeois et premier échevin de Mons.
- Pierre Rogier, fils du précédent. Chanoine de Binche. Pas d’héritier
- Catherine Rogier, sa demi-soeur, héritière de Warquignies, qui épousa Antoine de Lusy.
Maison de Lusy (1501- ?)
- Antoine de Lusy (v1478-1536). Gardien du château de Havré et des chartes de Hainaut. Homme de fief. Homme de confiance de Philibert de Veyre, seigneur de la cour de Philippe le Beau. Il devint seigneur de Warquignies par mariage v1501 avec Catherine Rogier.
- Pierre de Lusy (1512, Mons – 1572), fils des précédents
- Jean de Lusy (1550-1585), fils du précédent. Homme de fief. Pas de postérité connue.
- Nicolas de Lusy (v1558-apr.1624), frère du précédent
- Jean-Baptiste de Lusy (1589, Mons – ?), fils du précédent
Maison de Boussu (parfois orthographiée Boussut)
Je ne sais ni quand ni comment le fief de Warquignies passa des de Lusy aux Boussu.
- Adrien de Boussu (1571, Mons – 1647, Mons). Fils de Charles de Boussu (1544-1578), échevin de Mons, et de Marie Pottier. Ecuyer. Seigneur de Warquignies par achat probable. Avocat, conseiller au Conseil Souverain de Hainaut en 1612. Grand bailli portatif du Hainaut
- Philippe de Boussu (1611, Mons – 1676, Mons), fils du précédent. Ecuyer. Maître de l’artillerie de Mons (1642). Echevin de Mons (1641, 1642, 1644, 1645). Il eut deux filles, dont:
- Catherine Françoise de Boussu
Maison de Grouff d’Erkelens
- Wolfgang-Guillaume de Grouff d’Erkelens (1648- ?). Ecuyer. Carrière militaire. Il devint seigneur de Warquignies, par mariage avec Catherine Françoise de Boussu(t) (1651-1694).
- Baudouin Justin de Grouff d’Erkelens (1682/1701, Mons – 1751), fils des précédents
- Nicolas Baudouin François de Grouff d’Erkelens (v1736- ?), fils du précédent. Pas de postérité.
- François Florent Hubert de Grouff d’Erckelens, frère du précédent. En 1763, il fonda la « Compagnie de la machine à feu”. C’est lui qui fit construire le dernier moulin à vent connu.
Il semble être le dernier seigneur de Warquignies.
La commune
Lors de la mise en place d’autorités communales, Warquignies dépendit aussi de Wasmes, avant de devenir autonome au XVIIIème siècle. De type rural, le village semble donc apparaître tardivement (XIIIème siècle ?) et ne se développera vraiment qu’avec la révolution industrielle à partir de la fin du XVIIIème siècle.
A l’est et à l’ouest, le bâti du village, lors de la période industrielle, est entré en contact avec respectivement les hameaux de Petit-Wasmes et de Petit-Hornu, qui se sont développés aussi à cette époque.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Mons
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Pâturages
- Entité communale depuis 1977: Colfontaine
Economie
Elle tourna essentiellement, pendant des siècles, autour de l’agriculture, de l’élevage (chevaux et bétail) et de la production fruitière.
On y trouvait un moulin à vent, sans doute banal, dont le dernier connu a été construit en 1764 par le seigneur François Florent Hubert de Grouff d’Erkelens. Une brasserie exista au moins dès la fin du XIXème.
Exploitation de la houille
Certains documents mentionneraient les « carbenières » de Résignies au XIVème siècle. Pour Warquignies, le document le plus ancien date de 1470. On cite au XVIème siècle les charbonnages du Grand et du Petit-Tas. Ils furent équipés de machines à feu de Newcomen, vers 1765, par les seigneurs du village. Fermeture vers 1850.
On cite aussi le charbonnage Berline.
Voies de communication
Le pavé de Warquignies relia Hornu (la chaussée de Mons-Valenciennes et plus au nord la Haine) à Warquignies. L’impératrice Marie-Thérèse autorisa en 1769 que cet axe soit pavé. Ce qui fait penser que l’importance des charbonnages était donc déjà reconnue à cette époque. L’habitat s’est fort développé autour de cet axe, pourtant avéré difficile et lent. On continua cette chaussée vers Dour et Blaugies.
Des chemins secondaires reliaient le village de Warquignies aux villages voisins (Wasmes, Hornu, Dour et Blaugies).
La ligne de chemin de fer Mons-Warquignies-Dour avait en fait sa gare sur le territoire d’Hornu.
Patrimoine
L’actuelle rue du château évoque un ancien château, construit au XVIème siècle par les seigneurs du lieu. A la mort du dernier seigneur de Grouff d’Erkelens, le château revint à la commune. Il fut mis en vente en 1920, endommagé par la guerre. François Quenon le racheta, le restaura et en fit une brasserie. Après son décès, ce château fut à nouveau vendu à un particulier.
Eglise de la Sainte Vierge. Fin du XIXème siècle.
Maison Communale, fin des années ‘1860
Bibliographie spécifique
http://users.skynet.be/coelli.laurent/page%20de%20cadre%201/historique.htm
A consulter également : Colfontaine d’avant… http://7340.be/