Thieu

Entité communale du Roeulx

Le territoire

Superficie: 681 ha

Altitude: 50 m (centre)

Situation géographique : Thieu se situe au nord de la vallée de la Haine.

Cours d’eau : Il est traversé par le ruisseau du Thiriau. Le bâti s’est installé à flanc de coteaux de part et d’autre.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, craie, houille

Préhistoire – Antiquité gallo-romaine

Non documenté.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Ce territoire, ainsi que celui de Strépy, appartenait à Madelgaire (Saint Vincent). Il en fit donation au monastère d’Haumont en 646.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1088

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Tier, 1088
  • Thi
  • Tye, 1119
  • Thier, 1146

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : On pense que ce nom vient du mot « Tier » signifiant « endroit aux collines, hauteur, versant de colline ». Mais aussi de tigerno (gaulois) signifiant « seigneur de maison »

Epoque de son apparition: XI-XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ni médiévale d’importance

sources d’eau ou cours d’eau: ruisseau du Thiriau

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisse dédiée à Saint-Géry, commune avec celle de Boussoit jusqu’en 1305.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): baillage du Roeulx

Seigneuries et fiefs

Il est probable qu’avec les raids vikings et l’instabilité politique du Xème siècle que les comtes Régnier de Hainaut se soient réapproprié les lieux.

Au milieu du XIème siècle, la comtesse Richilde et son époux Baudouin I ont donné une partie de la région à une famille qui devint celle du Roeulx. Cette dernière, dont le territoire fut constitué en « baillage du Roeulx » (circonscription judiciaire et politique), attribua de larges parts de leur domaine, parts qui correspondaient grosso modo aux villages constitués, à des familles seigneuriales.

  • la seigneurie principale – Ce fut le cas à Thieu où les premiers seigneurs régnant prirent le nom du village. Ils sont mentionnés entre le XVème et le XVIIème siècle. Les vassaux d’arrière-fiefs étaient responsables de la petite et moyenne justice. Les seigneurs du Roeulx exerçaient aussi la haute justice. Il semble que dans l’ensemble, les seigneurs du Roeulx détinrent le pouvoir sur les habitants et le village de Thieu.
  • Fief de Donstienne
  • Fief des Grands-Champs
  • Fief de Lesquette
  • Un fief de la mairie héréditaire relevait directement de la cour féodale de Mons

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton:  Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: Le Roeulx
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

Le village eut à subir de gros dommages de guerre au moins à deux reprises.

En 1072, lors du conflit entre la comtesse Richilde (et son fils Baudouin II), tous deux comtes de Hainaut et de Flandre, et Robert le Frison (oncle de Baudouin II) qui revendiquait pour lui le comté de Flandre, une bataille eut lieu du côté de Saint-Denis, mais qui s’étendit aussi vers Gottignies, Ville-sur-Haine et Thieu.

En 1185, un conflit opposa le comte de Hainaut au duc de Brabant, allié à l’archevêque de Cologne. Le passage des troupes s’accompagna de gros dégâts dans les villages alentour.

Economie

Le paysage rural se prêta longtemps à l’agriculture et l’élevage.

On exploita la craie pour une cimenterie.

Enfin, on exploita aussi la houille. D’abord à flanc de collines dès le XVème siècle. On signale « une carbonière » à Thieu (Bois de la Brûlote) et Ville-sur-Haine en 1467.

Une “société de Bracquegnies” fut créée en 1715 par le prince de Croÿ, haut justicier de Thieu, qui accorda des concessions à quelques exploitants. A cette époque, le problème principal était l’inondation des puits et des galeries. Il fallait donc réaliser des conduits pour éliminer l’eau vers le ruisseau et la Haine. L’extraction ne fut pas continue dans le temps.

Une nouvelle société « Thieu-Ville-Gottignies » vit le jour entre 1732 et 1773. L’exploitation resta cependant peu importante tout au long du XIXème siècle. En 1870, la concession Thieu-Ville-Gottignies fut réunie à la société de Bracquegnies.

Celle-ci creusa en 1908 le « puits Saint-Henri ». Le 2 mars 1914 des terrains s’affaissèrent au Coron Marin et une grosse inondation tua neuf mineurs. Il fonctionna jusqu’en 1958.

Voies de communication

Sur le plan routier, Thieu n’était pas desservi par les grandes voies antiques ou médiévales, mais simplement reliés aux villages voisins et surtout au Roeulx.

Le chemin de fer Mons-La-Louvière-Manage-Charleroi (n°112) fut construite en 1848-1849, avec une gare à Thieu.

Le canal du Centre fut construit au XIXème siècle. Un des quatre ascenseurs hydrauliques (n°4) se situe sur le territoire de Thieu. (Voir chapitre Houdeng). La jonction entre canal du Centre et celui de Charleroi-Bruxelles a lieu à Seneffe.

Un nouvel ascenseur funiculaire à bateaux fut construit à Strépy-Thieu entre 1982 et 2002. Il permet une dénivellation de 73m entre le bassin de l’Escaut et un bief de passage vers le bassin de la Meuse, comprenant une section du Canal Bruxelles-Charleroi, limitée au nord par le plan incliné de Ronquières et au sud par les écluses de Viesville. Il remplace six ouvrages : les quatre ascenseurs du canal du Centre et deux écluses. Il permet le passage de bateaux d’un gabarit de 1350 tonnes. Entre les deux bassins fluviaux.

Patrimoine

Eglise St Géry. Elle fut reconstruite en 1792 en style semi-classique aux frais de l’abbaye de St-Denis. 

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Espérance. Elle fut bâtie en 1934 et déplacée en 1984 par les expropriations dues à la construction du canal. Elle est dédiée à Mgr Jean-Joseph Deplancq, originaire de Thieu (1767-), évêque de Tournai de 1829 à 1834. Il ouvrit le grand séminaire de Tournai et instaura le petit séminaire de Bonne-Espérance.

Mignault

Entité communale du Roeulx

Le territoire

Superficie: 940ha

Altitude: 110 m (moyenne), 140 m au sud

Situation géographique : Le territoire se situe sur un plateau au nord de la vallée de la Haine et sur un versant qui appartient à celle de la Samme.

Cours d’eau : Le village est parcouru par des ruisseaux, dont celui de la Courte et celui des Longues Meules, affluents de la Samme (et du canal à Ronquières).

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé

Nature du sol : limoneux, sablonneux

Nature du sous-sol : grès

Préhistoire – Antiquité gallo-romaine – Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Périodes non documentées.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : ?

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?

Epoque de son apparition: ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: Mignault est à l’écart des grandes voies de communication antiques et médiévales

sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux mentionnés plus haut

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir:  fermes abbatiales

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Feuillien en 1125 par l’évêque Burchard de Cambrai.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): baillage du Roeulx

Seigneuries et fiefs

Une bonne partie du territoire appartenait à Sainte-Aldegonde, sœur de Sainte-Waudru. Elle en fit don à son abbaye de Maubeuge. On sait qu’en 868, cette institution y entretenait une ferme et y exerçait des droits seigneuriaux sur les paysans du domaine.

Il est, semble-t-il, difficile de préciser la situation au lendemain des raids vikings et de la prise du pouvoir des Régnier en Hainaut. Il est fort probable que les comtes se soient appropriés la région et aient partagé des parts de domaines en fiefs donnés à des seigneurs qu’ils voulaient récompenser.

Plusieurs fiefs sont signalés sur le territoire du village :

  • Probablement un qui persistait de l’ancien domaine du chapitre de Maubeuge
  • Une seigneurie dite « d’Hérimez » ou de la Chapelle. Connue depuis le XII-XIIIème siècle. Relevant directement des comtes de Hainaut. A cette époque les de Gavere tenaient le village d’Hérimez (près d’Ath). Le fief de Mignault a appartenu successivement à diverses familles : Goubille (XVème), de Herchem (XVIème) et Pollaert (XVIIème)
  • Une seigneurie d’Aimeries
  • Un fief (terres) de l’abbaye de Saint-Feuillien du Roeulx
  • Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: Le Roeulx
Economie

Elle fut agricole et forestière. Quelques grosses fermes anciennes (Sec-Quesnes, Espinette, Crombinfosse, Froidmont, …) témoignent encore du riche passé agricole de la région.

Le petit moulin à vent de Mignault. On mentionne celui qui fut construit avant 1830 en bois, puis en briques avant 1860. Au nord du village sur une crête. Il a sans doute remplacé d’autres non mentionnés.

Patrimoine

Eglise Saint-Martin. Elle fut construite en 1518 à l’emplacement d’une ancienne chapelle. Le clocher est de 1510. Le reste fut reconstruit en 1846. Fonts baptismaux gothiques en pierre bleue. Bas-relief au-dessus de la porte d’entrée Saint-Martin. Pierres tombales

 

Gottignies

Entité communale du Roeulx

Le territoire

Superficie: 1150 ha

Altitude: de 60 à 110 m du sud au nord

Situation géographique : Le territoire est situé sur le versant nord de la vallée de la Haine en bordure d’un plateau. 

Cours d’eau : la Wanze

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (ancienne Forêt Charbonnière). Le paysage est relativement montueux avec des coteaux escarpés et des vallons. Un de ceux-ci, creusé par le ruisseau de la Wanze. Le village s’est à l’origine constitué sur son versant occidental.

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, calcaire

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) : Au lieu-dit « La Payelle » (1988), on a ramassé un beau biface de grande dimension, en silex de Spiennes, prêt à être poli.

Ages du fer : On aurait découvert des vestiges de l’âge du fer (sans précision).

Antiquité gallo-romaine

Des tuiles, un caveau de pierres grises et urne avec 600 médailles romaines plaident pour un habitat gallo-romain non déterminé dans les environs.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1119

Toponymie (anciennes orthographes) : Gotigneis, 1119

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : Ce mot viendrait de Got’gné : propriété de.

Epoque de son apparition: entre le Xème et le début du XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie majeure antique ou médiévale

sources d’eau ou cours d’eau: la Wanze et de nombreuses sources et rus

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial

Paroisse dédiée à Saint-Léger.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): baillage du Roeulx

Seigneuries et fiefs

On sait qu’au milieu du XIème siècle, les comtes Baudouin et Richilde de Hainaut donnèrent de larges territoires à une famille seigneuriale, issue de celle d’Ath et d’une branche cadette comtale. Elle prit le nom de l’endroit où elle s’implanta, le Roeulx. Dans les siècles suivants, ses membres démembrèrent une partie de leur domaine en offrant des arrière-fiefs à d’autres familles qui prirent le nom du lieu où ils implantèrent une seigneurie.

Les titulaires de cette famille de Gottignies furent parfois connus comme « seigneurs de la Haye », dénomination qui persiste dans « le bois de la Haie du Roeulx » qui devait sans doute s’étendre autrefois plus sur l’actuel territoire de Gottignies. Si le seigneur du Roeulx assurait la haute justice, ceux de Gottignies exerçaient les droits de basse et moyenne justice, exigeaient les corvées, le cens, ainsi que d’autres impositions.

Un document de 1119 mentionne un certain Godeschald/Godschalk de Gottignies. Il y est fait mention de l’approbation de l’évêque Burchard de Cambrai d’un don (une terre à Péronnes) fait par le seigneur de Gottignies en faveur de l’abbaye de Saint-Denis. On mentionne aussi dans ce siècle (sans précision quant à leur titre ni leur lien de parenté) :

  • Anselme de Gottignies, cité ou né en 1133
  • Nicolas de Gottignies (1197-1211)
  • Une Isabeau/Elisabeth de Gottignies eut une liaison illégitime avec le Jean II de Brabant (1275-1312)

Cette famille va surtout être célèbre, non par sa présence dans la région, mais dans des fonctions administratives à Malines. Plusieurs membres en furent bourgmestres. Ils tinrent aussi le fief de Rogeries à Goegnies-Chaussée à partir de 1300.  

On peut en tracer la ligne généalogique à partir du XIVème siècle, soit six générations plus loin que celle de Godeschalk.

  • Gilles I de Gottignies (v1320- ?)
  • Gilles II de Gottignies, fils du précédent, chevalier, il résidait à Rogeries (Goegnies).
  • Gilles III de Gottginies, fils du précédent, chevalier au service du duc Jean-sans-Peur de Bourgogne en 1418
  • Lancelot de Gottignies ( ?-1468), fils du précédent, sénéchal de Rumst près d’Anvers (peut-être par mariage)
  • Gilles IV de Gottignies (v1425-1500), fils du précédent, bourgmestre de Malines
  • Lancelot II de Gottignies (-1525), fils du précédent, bourgmestre de Malines
  • Gilles V de Gottignies ( ?-1565), idem
  • Lancelot III de Gottignies ( ?-1620), fils cadet du précédent, bourgmestre de Malines
  • Augustin de Gottignies ( ?-1656), fils du précédent, secrétaire au conseil privé des Pays-Bas au service du roi Philippe IV d’Espagne
  • Ignace de Gottignies ( ?- ?), il fut fait baron d’empire par l’empereur Léopold
  • Lancelot de Gottignies ( ?-1748), il fut créé baron de Gottignies en 1725
  • Lancelot Ignace Joseph de Gottignies ( ?-1786), fils du précédent, conseiller au gouvernement des Pays-Bas. Il n’eut pas de postérité. Il fit ordonner la vente de Gottignies à son décès.

Je ne suis pas documenté sur le dernier propriétaire de Gottignies avant la Révolution.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: Le Roeulx
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1072, une partie de la bataille « des Mortes-Haies » entre les troupes de Baudouin et de Robert de Flandre, se déroula en partie ici. Une chapelle fut érigée en mémoire de l’événement. Après la bataille, Robert ravagea Maurage.

Economie

Economie

Essentiellement agricole.

Patrimoine

Eglise Saint-LégerBâtie en 1719. Pierre tumulaire XVIème

Chapelle St-Joseph Au Bois de St-Joseph. Monolithe en pierre bleue. Style Renaissance, 1702

“Gottignies-Plage”

 

Le Roeulx

Entité communale du Roeulx

Le territoire

Superficie: 1058 ha

Altitude: 125-135 m (centre)

Situation géographique : le Roeulx est situé sur le versant nord de la vallée de la Haine, sur une crête séparant les vallées de la Haine et de la Senne.

Cours d’eau : ruisseaux Saint-Pierre et du Sart

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux, sablonneux

Nature du sous-sol : craie, grès

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) : 

Au lieu-dit « Bois de la Noire Haine » (1981), on a trouvé une hache en silex poli de Spiennes. A proximité, on y avait déjà ramassé des outils en silex et des déchets de taille, ainsi qu’en d’autres endroits, dont le lieu-dit « l’Enfer » (1905)

Antiquité gallo-romaine

Non documentée.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Vers 655, en pleine période d’évangélisation, favorisée par les rois et les aristocrates francs (comme à Saint-Ghislain, Crespin, Mons, Maubeuge et Soignies), un moine irlandais du nom de Faelan (Feuillien) fut assassiné par des brigands dans la forêt charbonnière, au lieu-dit anciennement « Sénophe ». Une chapelle fut élevée sur ces lieux et un culte lui fut rendu (selon une charte de 1125 de l’évêque de Cambrai).

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: fin XIème

Toponymie (anciennes orthographes) : 

  • Rues (1166-1188)
  • Ruz (1188-1191)
  • Rueth
  • Ruels
  • Roelx
  • Reux
  • Roes (1469)
  • Le Roeulx

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

Le nom pourrait venir de Rhodus (latin) ou de Röde (germanique) qui signifient « essart » ou « terre rendue cultivable après défrichage. La région était autrefois très boisée. Les premiers moines durent sans doute défricher.

Epoque de son apparition: fin du XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique, mais des voies médiévales en direction de Soignies, de Mons et de Binche

sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux et étangs nombreux

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: château seigneurial et l’abbaye 

L’abbaye Saint-Feuillien

En 1125, près de l’oratoire Saint-Feuillien, un groupe de moines prémontrés, qui préconisaient la pauvreté (même époque que les Cisterciens) vint s’installer et fonder un monastère, sur des terres données par le seigneur local. Celui-ci reçut l’approbation de l’évêque Burchard de Cambrai.

L’endroit était plutôt désolé. Ils défrichèrent et cultivèrent. Autour de leur domaine et du château seigneurial, une communauté villageoise s’installa.

On trouva à la même époque (1130) le même phénomène à Bonne-Espérance (Villereille-les-Brayeux).

L’abbaye disparut avec la Révolution en 1797.

Maquette de l’abbaye

Paroisse dédiée à Saint-Nicolas

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à à l’abbaye Saint-Feuillien qui assurait les offices et prélevait la dîme. Les moines  firent de même dans les paroisses voisines (Mignault, Péronnes, Arquennes, Strépy, …).

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): baillage du Roeulx. Ce dernier fut créé au XIIème siècle. Il avait à sa tête un bailli qui dépendait directement du Grand Bailli du Hainaut, donc du comte lui-même. Il comprenait les villages de Gottignies, Mignault, Thieu, Strépy-Bracquegnies, Houdeng-Aymeries et Houdeng-Goegnies, Saint-Vaast, Ville-sur-Haine, Maurage, ainsi que la ville du Roeulx.

Seigneuries et fiefs

Les terres du Roeulx appartenaient à la fin du IXème siècle aux comtes de Hainaut. Au XIème siècle, la comtesse Richilde les donna en fief à Wauthier d’Ath (1050-1086) seigneur d’Ath, pour services rendus.  C’est probablement elle qui éleva la seigneurie en pairie du Hainaut.

Les terres dévolues étaient fort étendues. Les seigneurs du Roeulx en donnèrent une partie, sous forme d’arrières-fiefs, en apanage à des familles locales.

La fille aînée de ce Wauthier, qui n’eut que des filles, Béatrix d’Ath (1075-1135) hérita du Roeulx qu’elle transmit à son époux, Arnould de Hainaut ( ?-1142), fils de Baudouin II de Hainaut, petit-fils de Richilde. Ses descendants prirent le nom du Roeulx.

Famille du Roeulx

  • Eustache I du Roeulx « le Vieux » (1115-1192, Palestine), fils des précédents. C’est à lui qu’on doit la construction du premier château. Il se mit au service des comtes Baudouin IV et Baudouin V. Il participa à la quatrième croisade et mourut en Terre-Sainte.
  • Eustache II du Roeulx « Le Varlet ou le Jeune » (1140-1186, mort avant son père)
  • Eustache III du Roeulx « Canivet » (1170-1224), fils du précédent. Il se mit au service des comtes Baudouin VI et Ferrand. Avec ce dernier, il participa à la bataille de Bouvines en 1214, y fut fait prisonnier et enfermé à Paris pendant deux ans.
  • Eustache IV du Roeulx « L’Ampoulé » (1205-1282), fils du précédent
  • Eustache V du Roeulx (1221/1230-1288), fils du précédent
  • Gilles I « Rigaud » du Roeulx (1284-1308), fils du précédent
  • Eustache VI du Roeulx (1308-1337), fils du précédent. Il mourut sans postérité. Le domaine du Roeulx, sans doute donné en apanage, revint dans les possessions comtales.

Souverains de Hainaut

  • En 1337, à la mort d’Eustache VI, c’était Guillaume II d’Avesnes (1337-1345) qui était comte. Lui succédèrent à la tête du Hainaut et donc de la terre du Roeulx :
  • Marguerite d’Avesnes (1345-1356), sa fille, qui épousa Louis de Bavière, qui allait devenir empereur de Germanie.
  • Guillaume III de Bavière « l’Insensé » (1356-1389), fils des précédents
  • Aubert de Bavière (1389-1404), frère du précédent, dont il assura la régence
  • Guillaume IV de Bavière (1404-1417), fils du précédent
  • Jacqueline de Bavière (1417-1433), fille du précédent
  • Philippe « le Bon » de Valois (1433-1467), duc de Bourgogne, souverain des Etats Bourguignons dans lesquels était englobé le comté de Hainaut qu’il avait « hérité » de Jacqueline en la forçant quelque peu.  En 1433, il donna le domaine à Antoine de Croÿ. 

Familles de Croÿ

  • Antoine Ier de Croÿ « le Grand » (v.1385/1390-1475). Officier au service des ducs de Bourgogne, Jean sans Peur, puis Philippe le Bon, il devint chambellan et proche conseiller de ce dernier. Pour ses bons services, il reçut donc le Roeulx. Lui succédèrent :
  • Jean III de Croÿ (1436-1505), fils cadet du précédent, qui reçut en héritage le Roeulx et qui est donc à l’origine de la branche cadette Croÿ-Roeulx.
  • Ferry de Croÿ (v.1470-1524), fils aîné de Jean III (le fils cadet, Jean IV, fut à l’origine de la branche Croÿ-Crésèques (infra). Ce personnage collectionna les titres (chevalier de la Toison d’Or, chambellan de l’archiduc Maximilien d’Autriche, maître d’hôtel de Charles-Quint, gouverneur de l’Artois)
  • Adrien de Croÿ (v.1500-1553), fils du précédent.  Charles Quint le fit comte du Roeulx. Tout aussi doté en fonctions et titres que son père : chevalier de la Toison d’Or, chambellan, puis maître d’hôtel de Charles Quint, gouverneur des châteaux de Lille, Douai et Orchies, gouverneur de Flandre et d’Artois
  • Jean IV de Croÿ ( ?-1581), fils du précédent, gouverneur de Flandre et de Tournai – sans postérité
  • Eustache de Croÿ ( ?-1585), frère du précédent – sans postérité
  • Gérard de Croÿ ( ?-1607), frère des deux précédents. Mort également sans enfant. 
  • Ses biens passèrent à Claude de Croÿ (1569-1636) de la branche de Croÿ-Crésèques
  • Eustache II de Croÿ (1608-1673), fils du précédent.  Chevalier de la Toison d’Or, gouverneur de Lille, Douai et Orchies.
  • Ferdinand-Gaston Lamoral de Croÿ ( ?-1720), fils du précédent. Il hérita, en tant qu’aîné (à ce moment) de la famille Croÿ, le titre de duc de Croÿ.  Chevalier de la Toison d’Or. Il fut officier supérieur au service du roi d’Espagne. Gouverneur du Hainaut et de la place de Mons.
  • Philippe-François de Croÿ ( ?-1713), fils du précédent, mort avant son père. Il devint prince de Croÿ.
  • Ferdinand-Gaston-Joseph-Alexandre de Croÿ (1709-1767). Il s’éteignit en 1767 sans postérité.
  • Sa demi-sœur, Anne Marie du Croÿ (1706-1792) hérita de lui. Elle avait épousé Jean François Nicolas Bette (1667-1725), dont elle était veuve.
  • Elle céda le domaine du Roeulx à Frédéric, prince de Salm-Kyrbourg, qui le recéda lui-même à son neveu Emmanuel de Croÿ, prince de Solre, lieutenant général de Louis XVIII et de Charles X, sous la Restauration.
  • Vers 1820, Emmanuel maria sa fille à son neveu, le prince Ferdinand de Croÿ-Sobre, qui hérita du domaine et le transmit à sa descendance jusqu’aujourd’hui.

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Le Roeulx
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Soignies
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Le Roeulx
  • Entité communale depuis 1977: Le Roeulx
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune

La ville fut saccagée en 1184 par les troupes du duc de Brabant et de l’évêque de Cologne.

Le château et le village furent saccagés en 1365 sous la régence d’Aubert de Bavière, alors en conflit avec ses vassaux et le comte de Flandre.

Le château fut incendié lors du raid d’Henri II de France en 1552 ou 1554 (Antoine de Croÿ était aux côté de Charles Quint lorsque celui-ci détruisit Thérouanne).

Economie

Elle fut essentiellement basée sur l’agriculture et l’exploitation du bois.

Brasserie Saint-Feuillien. L’abbaye a longtemps produit une bière jusqu’à sa disparition en 1796. En 1873, Stéphanie Friart Rose commença une activité brassicole non loin du village : bières légères dans un premier temps, bières d’abbaye par la suite reprenant les recettes de l’ancienne abbaye. L’entreprise déménagea en 1920 vers le centre du Roeulx. Elle continue ses activités actuellement, ayant diversifié sa production.

Patrimoine

Le château seigneurial. L’aspect de l’édifice actuel est dû au réaménagement vers 1740 par Ferdinand Gaston de Croÿ. Il laissa des parties anciennes, notamment la façade arrière, la salle de garde, la salle à manger et la loggia du XVIème. Le style est de type régence-Louis XV : façade classique, chapelle, escalier d’honneur, ailes en retour. Le château actuel possède de nombreuses collections (tapisseries, toiles de Van Dyck, portraits des de Croÿ), ainsi qu’une orangerie et un parc.

Pour rappel, le premier château fut l’œuvre d’Eustache Ier du Roeulx au XIIème siècle. On trouve encore des vestiges des anciennes fortifications de 1242. Il fut rebâti et restauré selon les besoins et les modes d’époque. Notamment au début du XVIème siècle, par le comte Adrien de Croÿ qui refit le logis.

XVIIIe

Quelques personnages célèbres y ont séjourné : Philippe le Bon, Charles le Téméraire, Charles Quint, Marie de Médicis. Le prince Guillaume II d’Orange des Pays-Bas et le duc de Wellington y ont tenu un conseil de guerre avant la bataille de Waterloo.

L’abbaye Saint Feuillien. Il en reste quelques vestiges dans le parc du château des princes de Croÿ : le fossé qui doublait l’enceinte, la Tour Passet qui protégeait l’entrée à proximité d’un pont de bois, l’ancien chemin d’accès et la Porte de Saint-Feuillien, quelques vestiges de la chapelle démolie, du porche d’entrée, la Maison du Portier (XVIIIème). 

Eglise St Nicolas. L’actuel bâtiment est en style néo-gothique et date de 1862-66. Elle remplaça un édifice ancien du XIIème siècle, donc du début du village. Elle contient la châsse de Saint-Feuillien, une maquette de l’abbaye et des dalles funéraires des Croÿ.

Hôtel de ville, 1862

Hostellerie du Cornet, fin XVIème

Maison espagnole, 1727, à l’emplacement des anciennes halles de la ville

Hôtel de Saint-Nicolas, 1745, déjà cité au XVème

La Maison et la Brasserie de l’Epée, auberge datant au moins de 1480

La maison des Chapelains, 1728, occupée par les religieux de l’abbaye qui desservaient la paroisse du Roeulx.

La Maison des Vicaires, 1902

Hôpital St Jacques, XIIIème, fondé par le seigneur du Roeulx (hôpital et école pour les pauvres)

Collège du Roeulx, 1601, fondé par Lamberte de Croÿ pour éduquer les jeunes gens de la région.

Agriculture et élevage

Entreprises annexes:

– Moulin (s)

– Brasserie (s)

– autres

Exploitation du sous-sol

Autres types d’entreprises

Voies de communication

Par la route

Par le train

Par le tramway

Patrimoine

Eglise

Chapelles

Maison communale

Château

Bibliographie