Entité communale de Beloeil
Le territoire
Superficie: 413 ha
Altitude: moyenne d’une cinquantaine de mètres
Situation géographique : sur le versant nord de la vallée de la haine
Cours d’eau : Le village se niche dans une légère dépression créée par le ruisseau de la Fontaine Bouillante qui le traverse du nord-est vers le sud-ouest, venant de Stambruges et allant vers Blaton.
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé
Nature du sol : sablonneux et argileux
Nature du sous-sol : grès
Préhistoire
Paléolithique moyen (Homo Neandertalensis) :
A cette époque, vivaient les hommes de Neandertal qui utilisaient des outils sur éclats appartenant à la culture lithique du Moustérien. Découvertes :
- « Mont des Chèvres » (Haubourdin, Demarez)
- Des grattoirs, des racloirs, des bifaces acheuléens, des nuclei dont on a enlevé des éclats par débitage Levallois, pointes moustériennes
- Des ossements animaux, notamment de mammouth (incertain).
- Découverte par R. Choquet et Y. Gahide en 1965. Dans une petite cuvette du Mont des Chèvres : « Structure » constituée de blocs de grès landénien et d’un dallage apparemment non naturel, posé sur du sable, d’un diamètre d’une dizaine de mètres. Fouilles: éclats et pièces par débitage Levallois, bifaces, lames (couteaux pour découper la nourriture), racloirs, grattoirs (pour préparation des peaux), perçoirs, pointes, ossements animaux Hypothèse d’un campement temporaire (J. Dufrasnes – bulletin de la Société tournaisienne de Géologie, Préhistoire et Archéologie)
- 1992 « La Sablière Brouillard »: Nombreux silex de la fin du moustérien (SPW)
Paléolithique supérieur (Homo Sapiens) :
A la « Sablière Brouillard » (Parent, 1981-82) : site avec silex aurignaciens (burins)
Antiquité gallo-romaine
Le village est traversé de part en part par la chaussée romaine Bavay-Blicquy-Mer du Nord.
On a découvert sur le site de « Fayt » (à la limite avec Harchies) des vestiges d’un habitat gallo-romain (débris de tuiles et de vases). Et en divers endroits dans le village, on a récolté des urnes, des poteries, des tuiles, des monnaies.
Il est donc difficile de conclure à quel type d’établissement ces objets appartenaient. Une villa ou une ferme gauloise sur le sol de l’actuel village ou des dépendances d’une exploitation agricole voisine ?
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Non documenté.
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: ?
Toponymie (anciennes orthographes) :
« Granglisse » (1595) est une ancienne orthographe.
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
Pas d’indication trouvée sur la signification. Eglise grande ? Autre ?
Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: la chaussée romaine antique
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau de la Fontaine-Bouillante
– source de bois: toute la région était boisée; il en subsiste de nombreux vestiges
– proximité d’un lieu de pouvoir: château médiéval de Blaton?
Paroisse dédiée à Saint-Martin. Elle était une dépendance (secours) de celle de Harchies. Les habitants de Grandglise obtinrent une paroisse autonome en 1803.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Chièvres
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné en 1138 à l’abbaye de Saint-Ghislain par Nicolas, évêque de Cambrai. Acte confirmé la même année par le pape Innocent II.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
On en compte deux :
- La seigneurie principale
- « La Seigneurie des Grands et Petits Pays », petit fief qui appartint à la famille de Haynin et qui servit de pâturages aux fermiers de Blaton.
La seigneurie principale
Il semble que toute cette région qui s’étendait sur Blaton, Quevaucamps, Wadelincourt, Grandglise et Stambruges appartenait encore aux comtes de Hainaut au milieu du XIIème siècle. Le comte Baudouin IV en fit une grande seigneurie qui dépendit de Blaton où se trouvait la résidence des maîtres des lieux.
Les premiers titulaires en furent des membres de la famille de Caudry (d’un petit village du Cambrésis). Jusqu’en 1545, le village de Grandglise suivit donc l’histoire du village de Blaton (voir ce chapitre). Les seigneurs seront issus, après les de Caudry, de la famille des comtes de Hainaut et de leurs successeurs jusqu’à Charles Quint.
En 1545, Charles Quint, qui était alors propriétaire de ce grand domaine, le démembra. Il donna à Philippe II de Croÿ, duc d’Aerschot les villages de Quevaucamps, Grandglise, Feignies et Wadelincourt, pour être tenus en un seul fief, sous le nom de « seigneurie de Quevaucamps », à relever du comte de Hainaut, en échange de Landrecies. Lui succédèrent :
- Charles de Croÿ (1522-1551), fils du précédent, mort sans postérité
- Philippe III de Croÿ (1526-1595), frère du précédent
- Charles III de Croÿ (1560-1612), mort sans postérité. Son vaste domaine fut partagé.
Sans avoir de précision sur le sujet, on peut penser que le domaine de Grandglise fut acheté par Jean I de Mérode ( ?-avt1635), comte de Mérode et de Waroux, seigneur de Harchies (par mariage vers 1590 avec Marguerite Mouton de Harchies). Se succédèrent ensuite :
- Jean II de Mérode ( ?-1633), fils des précédents, mort sans postérité
- Ernest de Mérode (v1595-1665/1667), frère du précédent
- Albert Eugène Joseph de Mérode (v1620-1655), fils du précédent. Le château d’Harchies est à nouveau détruit en 1675.
- Adrienne Ernestine de Mérode ( ?-1723), fille du précédent – sans postérité. Elle légua ses seigneuries au plus âgé de la famille, issu d’une branche cadette.
- Jean Philippe Eugène de Mérode (1674-1732),
- Philippe Maximilien Werner Mathias de Mérode (1729-1773), fils du précédent
- Guillaume Charles Ghislain de Mérode (1762-1830). Les Mérode actuels descendent de ce personnage qui fut le dernier seigneur d’Harchies et Grandglise. En 1792, il perdit ses pouvoirs féodaux avec la Révolution.
La commune
Elle n’aurait obtenu son échevinage qu’au XVIème siècle.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Quevaucamps
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Ath
- Arrondissement judiciaire: Tournai
- Canton: Quevaucamps
- Première fusion en 1963 avec Stambruges
- Entité communale depuis 1977: Beloeil
Economie
Elle fut principalement agricole : céréales, plantes fourragères, pommes de terre, … Il y avait peu d’élevage.
Les bois au sud du village étaient exploités par Harchies (peut-être seulement depuis la seigneurie commune des Mérode).
Il exista un moulin à eau, le « Moulin du Rié » au « Champ du Fayt » sur le ruisseau de la Fontaine Bouillante, au croisement de la chaussée Brunehaut et de la chaussée Mons-Tournai. Il fut érigé en 1732 par octroi du comte de Mérode. Ses activités s’arrêtèrent avant 1931. Les bâtiments sont conservés. Il avait été précédé par un autre moulin du Rié sur le territoire de Stambruges.
On exploita le sous-sol :
- Le sable dans des sablières
- Le grès dans des carrières de grès et de psammite, avec lesquels on confectionnait des pavés et des moellons (depuis des temps anciens, mais encore très prospère au XIXème).
On trouva aussi une fabrique de produits réfractaires
A Grandglise, comme dans les villages voisins, les bonneteries furent nombreuses.
Les voies de communication
Outre les chaussées et chemins évoqués plus haut, on peut citer les canaux :
- Le canal Blaton-Ath-Dendre, XIXème, qui traverse le village d’ouest en est
- Le canal de Nimy à Blaton, années ‘1950, qui fait une partie de la limite sud avec le village de Harchies.
L’autoroute A16 passe aussi par le sud du village. On y a accès sur le territoire du village.
Patrimoine
Un château (probablement une résidence fortifiée ou plus cossue pour le représentant du seigneur à Grandglise) y fut implanté, peut-être dès le XII-XIIIème siècle. Il fut transformé à plusieurs reprises et devint un presbytère au XVIII-XIXème siècle.
Eglise St Martin. L’actuel édifice date de 1854, édifié en style néogothique, à l’emplacement de la précédente. Elle est entièrement réalisée en grès de Grandglise. Elle est précédée d’une double allée de peupliers centenaires. Mobilier :
- Charité de Saint-Martin, statue en bois polychrome du XVIème
- Fonts baptismaux, XVIème
Kiosque à musique
Bonjour,
A partir de quelle date le fameux grès de Granglise Stambruges fut-il exploité, svp ?
Merci d’avance,
Cordialement.
Je n’ai pas de date précise. On l’ exploité lorsqu’on en a eu besoin. Probablement déjà à l’époque romaine pour la construction des quelques villas de la région. Ensuite au moyen-âge pour les églises. L’exploitation plus intense a sans doute commencé à la fin du XVIIIème quand on a commencé à construire en dur dans les régions rurales. Ce ne sont ici que des supputations.
Er le Fin de l’exploitations de gres. A quelle date.? Et ou on peut trouver les temoignes de cettes exploitations?
Bonjour Maarten,
Guidant des groupes depuis 3 ans dans la forêt de Stambruges, je passe par une partie des anciennes carrières, situées dans le bois du Carnoi, où la nature a repris ses droits, depuis les années 60,70, si me souvenirs sont bons. J’ai l’un et l’autre dossier historiques, mais centrés pour l’essentiel sur la géologie et la botanique, ce qui m’est le plus utile pour mes balades guidées. L’un est publié par Inter environnement Wallonie, l’autre est une étude botanique de ce site d’exception publié par S. Depasse, J. Duvigneaud et Ph. De Zuttere.
Bien à vous
Je suis surtout intéressée par la géologie de la forêt de stambruges
Pouvez-vous me donner des références ou mieux, pourrais je aller à une de vos visites guidées ?
Bonjour,
Avais-je répondu à votre question que je (re)découvre maintenant ?
Vous êtes la bienvenue à une de mes balades guidées.
je fonctionne souvent, entre autres associations, avec l’ASBL Les amis de la nature de Basècles.
Vous pouvez aussi vous adresser à ENEO Mons, avec qui j’ai une balade à la Mer de sable, le jeudi 30 janvier 2025, à 14H.
Bonjour,
j’ai entendu dire qu’au long du ruisseau de la fontaine bouillante se trouve un etang sur lequel se dressait un chateau de bois (qui n’y est plus maintenant). Est-ce vrai? Que se trouvait-il sur la propriété qui connecte Stambruges à Grandglise le long du ruisseau?
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
N’étant pas historien local, je vous suggère de vous adresser à une personne plus au fait de l’histoire ancienne.
Vous pouvez, par exemple, entrer en contacte avec les fondateurs de la revue Coup d’oeil sur Beloeil, de l’ASBL A.S.P.B.
De nombreux numéros sont disponibles dans les bibliothèques de l’entité, notamment à Basècles.
Pour ma part, je sais qu’il existe le Moulin du Rié, rue du géologue Robert à Stambruges.
Bonne journée.
Thierry Ries