Entité communale de Mons
Le territoire
Superficie: 1018 ha – Altitude: de 36 à 57m
Situation géographique: village établi dans la vallée de la Haine, au sud de la rivière.
Cours d’eau: la Haine
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire): essentiellement des marécages
Nature du sol: alluvionnaire limoneux
Nature du sous-sol: crayeux
Préhistoire
Néolithique
Des haches de silex ont été ramassées, datant de la période néolithique (pas de précision).
Antiquité gallo-romaine
La chaussée romaine Bavay-Utrecht traversait du sud au nord l’actuel territoire du village dans sa partie ouest.
De l’époque romaine, furent ramassés au XIXème siècle des tuiles, des urnes cinéraires et des vases (sans précision du style d’habitat).
Sur Maisières, un peu plus au nord, a probablement existé une petite agglomération (vicus) à partir d’un relai-étape sur la chaussée (mansio). Une villa au minimum a existé au bord de la Grand-Route actuelle.
Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Au nord du village et de la Haine, on a découvert et fouillé en 1903 et en 1912-1913 une petite nécropole franque de la période mérovingienne. Elle contenait au moins 20 à 25 tombes et datait du VIIème siècle. Dans les tombes, du matériel funéraire fut trouvé : des épées et des garnitures ceintures, ayant donc appartenu à des militaires (du camp de Mons ? d’une villa proche ?).
A la même époque, le territoire appartenait à la famille de Sainte-Aye, cousine de Sainte-Waudru à qui elle a succédé comme abbesse. Elle a donné vers 670 son alleu à l’abbaye (qui comprenait aussi le territoire actuel de Maisières. Cet actuel village n’était en réalité qu’un hameau de Nimy).
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: ? (1181?)
Toponymie (anciennes orthographes): ???
Etymologie (hypothèses d’origine du nom)
- Du gaulois nemeton, signifiant « sanctuaire »
- Du latin nemus : « bois consacré à une divinité » ou « forêt renfermant des pâturages »
- De Nimius (ou Nemesius), propriété d’un certain personnage du même nom
Epoque de son apparition: XI ou XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence
– voies de communication: la chaussée romaine Bavay-Asse-Utrecht traversait le village. Il est difficile, sur une carte actuelle, de déterminer son tracé exact, car de nombreux tronçons ont disparu. Venant de Mesvin (où un tronçon a gardé le nom de chaussée Brunehaut), elle passe par Hyon et Mons, entre la colline de Mons et le Mont Panisel. Puis elle se poursuit vers le nord-ouest en entrant dans Nimy (chemin de la Procession?) pour aller rejoindre le tronçon rectiligne qui prend la direction de Masnuy. Dans Nimy, elle était rejointe par le diverticule qui traversait Mons de part en part (Rue de la Chaussée, rue de Nimy), depuis Cuesmes (chemin de Bavay). Un autre chemin s’en détachait pour aller vers Soignies, sans doute depuis le VIIème ou VIIIème siècle.
– sources d’eau ou cours d’eau: la Haine
– source de bois: au nord du côté de Maisières
– proximité d’un lieu de pouvoir: abbaye Sainte-Waudru et le château comtal de Mons
Paroisse dédiée à Notre-Dame
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Mons
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal Saint-Géry de Cambrai.
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons
Seigneuries et fiefs
L’abbaye, puis le chapitre de Sainte Waudru, ont exercé les droits seigneuriaux sur les deux communautés villageoises qui se sont constituées à Nimy et à Maisières. Cette appartenance a été confirmée en 1181 par le pape Lucius III. Il s’agissait de seigneuries foncières sur lesquelles les chanoinesses firent entretenir des fermes.
La commune
Nimy et Maisières étaient des seigneuries différentes, mais ne constituaient qu’une seule commune administrée par le même maire héréditaire et par les mêmes échevins et sans doute un bailli (ou prévôt) représentant le chapitre de Sainte-Waudru qui résidait sans doute au château médiéval de Maisières. La famille de Roisin exerça la fonction de maire héréditaire jusqu’en 1351.
La commune obtint en 1389 sa loi-charte de la part du chapitre. Elle fut amendée en 1512. Les habitants des deux villages avaient un droit d’usage dans la forêt de Broqueroye. Les maraîchers du village allaient vendre leurs productions sur le marché de Mons et obtinrent au XIIIème siècle une exemption de tonlieu (taxe sur les marchandises qui entrent dans la ville).
Les deux villages furent séparés définitivement en 1868.
Ils fusionnèrent avec Mons en 1971.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
Département: Jemappes
Canton: Mons
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Mons
- Arrondissement judiciaire: Mons
- Canton: Mons
- Entité communale depuis 1971: Mons
Evènements et faits marquants sur le sol de la commune
Lors des différents sièges de Mons, le village fut occupé comme position militaire et couvert de retranchements par les assaillants. Notamment en 1572 lorsque le duc d’Albe vint reprendre la ville qui était passée dans les mains des calvinistes.
La bataille de Mons, le 23 août 1914, entre les assaillants allemands et les défenseurs anglais, débuta sur le territoire de Nimy, le long du canal, considéré comme ligne de défense. Il fallait interdire le passage des assaillants sur les ponts permettant l’accès à Mons.
Economie
La plaine de Nimy, pourtant à l’origine marécageuse, permit une activité agricole et de l’élevage (dans les prairies humides).
La gloire du village est due à sa « Faïencerie du Vieux Nimy ». Celle-ci fut établie en 1789 au lieu-dit « Le Marais » par les frères François et Bonaventure Hyacinthe de Bousies. Ils reçurent une autorisation de l’empereur Joseph II qui attribua le nom de « Fabrique Impériale et Royale ». Elle connut rapidement une impulsion considérable. Elle utilisait comme matières premières : de la craie de St-Denis, du sable de Bray, de la chaux de Soignies, des terres argileuses d’Hautrage, du sel arrivant à la Porte du Rivage de Mons et du bois de Sainte-Waudru pour les fours. Elle eut une grande diversité de production : plats, saladiers, carreaux de cheminées, pipes, faïences en terre à feu, groupes en biscuit, vases, bénitiers, cadrans d’horloge, … Ces produits furent exportés en Belgique et en France.
L’entreprise connut la prospérité jusqu’à la mort de Hyacinthe de Bousies en 1846. Elle fut reprise en 1849 par Pierre-Joseph Mouzin, directeur de Keramis à Saint-Vaast qui développa la « Société Jean Mouzin, Lecat et Cie ». Celle-ci se consacra surtout à de la faïencerie de consommation courante. Cette société racheta la faïencerie d’Onnaing et créa celle de Wasmuel.
Un premier déclin eut lieu pendant la première guerre à cause du manque de main d’œuvre et de la crise économique (déportation de nombreux ouvriers). Il y eut après le conflit une reprise et l’entreprise fut cédée en 1921 à la « Société céramique de Maestricht ». On créa un centre artistique, « la Maîtrise de Nimy », sous la direction de Raoul Godefroid, professeur de sculpture, entouré d’artistes locaux. Puis la deuxième guerre provoqua un nouveau déclin qui aboutit à la fermeture en 1951.
Le « Musée du Vieux Nimy » expose des productions locales, mais également celles d’autres faïenceries de la région et du nord de la France.
Il est à noter qu’en mai 1794, alors que les Révolutionnaires Français tentaient de reprendre la Belgique, les députés des Etats du Hainaut s’y rassemblèrent avant de prendre la direction d’Ath pour décider les positions à prendre face à l’ennemi.
A la fin du XIXème siècle, on trouvait encore trois piperies en terre à Nimy (Nihoul, Scoufflaire, Croquet) où l’on fabriquait des pipes avec de l’argile demi-maigre au grain de sable assez fin. Elles étaient renommées. Certaines sont exposées au « Musée du Vieux Nimy ».
On trouva encore à Nimy :
- Des ateliers de construction métallique
- Des fabriques de chicorée
- Une sucrerie
- Une raffinerie de sel
- un moulin sur la Haine, érigé en 1768, à l’emplacement du Fort Baccara. Détruit lors de la canalisation de la rivière.
Voies de communication
Nimy s’est constituée en bordure de la chaussée romaine (supra) et de chemins reliant Mons à Soignies (puis vers le Brabant) et Mons à Ath, deux cités importantes au Moyen-Age.
Le pavage de la route Mons-Bruxelles eut lieu en 1704.
L’autoroute Bruxelles-Paris (E19/E42) passe à l’est et au nord du village depuis le début des années ‘1970.
Deux lignes de chemin de fer passent sur le territoire du village :
- Bruxelles-Mons (1841)
- Mons-Manage-La Louvière (ligne 118, dès 1849) – la gare de Nimy est située sur ce tronçon
Il ne semble pas que la Haine fut navigable à hauteur de Nimy. Par contre, on construisit le canal du Centre reliant Nimy (à partir de l’ancien canal Mons-Condé) à la Sambre (1882-1917), ainsi que le canal Nimy-Blaton-Péronnes (années ‘1950) vers l’Escaut.
Entre 1887 et 1889, on aménagea une ligne de tramway (n°15) entre Mons et Soignies, par Casteau. Tram à vapeur d’abord, électrique ensuite à partir de 1830. Cette ligne fut supprimée en 1959 et remplacée par des bus.
Patrimoine
Eglise Notre-Dame
Le clocher actuel date de 1708, même s’il fut en partie refait en 1901. Le reste de l’édifice a été reconstruit en 1789.
Chapelle Notre-Dame de la Conception
Bâtie en 1663 et reconstruite en 1838.
Château de la Bruyère