Vellereille-lez-Brayeux

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Superficie: 1426 ha

Altitude: 150-155 m

Situation géographique : sur le versant nord de la vallée de la Haine en bordure du plateau du Haut-Pays

Cours d’eau : ruisseaux affluents de la Haine

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Selon Th. Bernier, on a trouvé au XIXème siècle des éléments de cette période : monnaies, tuiles, poteries. Pas de précision.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documentée

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : non mentionnée

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

Villereillum est un diminutif de « villa », référence à une probable ancienne villa carolingienne.

« Les Brayeux » viendrait du roman brai qui signifie « humidité, boue, fange ». Le village  est situé en bordure d’un plateau où coulent de nombreuses sources et rus. Ce nom fut donné au lieu en opposition à celui d’un village voisin, édifié sur une hauteur plus sèche, et dont l’origine apparaîtrait identique.

Epoque de son apparition: entre le IXème et le XIème siècle.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ou médiévale importante

sources d’eau ou cours d’eau: des rus

source de bois: région très boisée, où  restent encore de nombreux vestiges de la forêt antique

proximité d’un lieu de pouvoir: abbaye

Paroisse dédiée à Saint-Ursmer.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Bonne-Espérance.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneurie

Le domaine devint une seigneurie féodale au XIIème siècle. Elle appartenait à la famille de Barbençon (près de Beaumont), proche des comtes de Hainaut, détentrice de la fonction de châtelain de Beaumont dès le XIème siècle. Il est difficile de préciser quels personnages de cette famille furent seigneurs de Vellereille-le-Brayeux. Probablement :

  • Ghislain I de Barbençon
  • Isaac I de Barbençon (1022-1084), son fils, chevalier au service des comtes de Hainaut, pair de Hainaut, châtelain de Beaumont et déjà seigneur de nombreux villages.
  • Ghislain II de Barbençon ( ?-1168), fils du précédent, ayant les mêmes titres et les mêmes domaines. C’est lui qui en 1165, céda sa seigneurie de Vellereille à l’abbaye de Bonne-Espérance.

L’abbaye de Bonne-Espérance

Fondation

Guillaume de Croix, fils du seigneur Raynard/Renaud de Croix (-lez-Rouveroy) fut séduit par une hérésie propagée au début du XIIème siècle par Tanchelm d’Anvers (ou « Tanchelin »). Ce personnage préconisait un retour à la pauvreté et à la simplicité et critiquait les pratiques de l’Eglise Catholique, la collation de la dîme, les prêtres indignes d’administrer les sacrements et l’accumulation de richesses. Tanchelin finira assassiné en 1115, mais ses théories persistèrent.

L’évêque Burchard de Cambrai invita en 1124 Norbert de Xanten (1085-1134), fondateur de l’Ordre des Prémontrés, à combattre l’hérésie en fondant une institution à Anvers qui restaurerait l’autorité du clergé. Ce même (Saint) Norbert ramena Guillaume de Croix à la foi catholique. Son père Raynard, en signe de reconnaissance, offrit à l’Ordre des Prémontrés la possibilité de fonder un monastère sur des terres qui lui appartenaient à Ramegnies, lieu-dit proche de Merbes-Sainte-Marie et de Peissant. C’était en 1127.

Le premier abbé fut Odon, chanoine de Laon.  Guillaume s’y fit nommer diacre. Un an plus tard, la communauté déménagea pour s’implanter à Vellereille-le-Brayeux. Le nom de « Bonne Espérance » (Bona Spes) apparaît en 1131 dans un charte de l’évêque de Cambrai.

Evolution de la communauté prémontrée de Vellereille

Elle acquit, par des dons, des milliers d’hectares de terres dans le comté de Hainaut et le duché de Brabant. Les moines se livraient à la prière et la prédication. Les frères convers, aidés par des paysans, assuraient les activités agricoles.

Sous l’abbatiat de Philippe de Harveng ( ?-1183), théologien et hagiographe originaire d’un village voisin, deuxième abbé (1157-1182), elle connut une renommée internationale.

Ses grands domaines fonciers, bien gérés, firent la prospérité de l’abbaye  jusqu’au XVIème siècle.

Comme tant d’autres institutions, elle eut à subir de graves dommages lors des guerres (1554) et des conflits religieux de la deuxième moitié du XVIème siècle. En 1568, le prince Guillaume d’Orange, vint piller les lieux. Il fit de même avec les refuges des moines à Mons (1572) et à Binche (1576).

Les dettes et la précarité entraînèrent du déclin. Quelques mécènes, dont les gouverneurs des Pays-Bas du XVIIème siècle, financèrent cependant la restauration des bâtiments. La paix et la prospérité du XVIIIème siècle permirent de nouvelles restaurations.

En fait, les guerres du XVIIème et même la révolution française ne parvinrent jamais à supprimer définitivement l’institution. Bonne-Espérance persista jusqu’à aujourd’hui. A la fin du XVIIIème siècle, ses domaines s’étendaient sur plus de 4000ha. Depuis 1830, le collège Notre-Dame de Bonne-Espérance dispense un enseignement primaire et secondaire.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
La commune

Dans un premier temps, les habitants de Vellereille-les-Brayeux dépendaient de l’échevinat communal des Estinnes. Ils s’en détachèrent  au XIVème siècle.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Binche
  • Entité communale depuis 1977: Estinnes
Economie

Elle fut agricole.

Patrimoine

Eglise Saint-Ursmer. Construite au XVIIIème en style classique. Elle contient un reliquaire de St Ursmer, don de Louis de Berlaimont, archevêque de Cambrai, en 1593. 

Abbaye de Bonne-Espérance. De l’abbaye romane, il ne reste rien. De l’abbaye gothique, il reste : le cloître, la salle capitulaire, la cuisine, la tour de la basilique. La majeure partie de l’actuel édifice est du XVIIIème siècle, en style néo-classique, auquel des annexes s’ajoutèrent aux XIX et XXème.

Haulchin

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Superficie: 941 ha

Altitude: entre 100 et 120 m

Situation géographique : Le territoire est situé sur le versant sud de la vallée de la Haine, en bordure de la large crête qui sépare les vallées de la Sambre et de la Haine.

Cours d’eau : Le village est parcouru par le ruisseau de Haulchin (ou de Ville) qui va se jeter dans la Trouille à Givry.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) :

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, calcaire

Préhistoire

Sans donner plus de précision, Th. Bernier évoque la découverte d’outils de silex (néolithique ?) et des armes de bronze (âge des métaux ou antiquité ?).

Un mégalithe (contesté)  fut déterré au lieu-dit « l’Aulnois », à proximité de témoignages romains. Il s’agissait d’une dalle de 7 tonnes. Elle fut transportée sur la place du village.

Antiquité gallo-romaine

Des indices d’habitat (substructions, tuiles) et des tombes romaines auraient été trouvées au XIXème siècle. Ces éléments peuvent être mis en rapport avec les découvertes d’Estinnes. On aurait aussi trouvé un puits au « Champ des Agaises ».

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Un cimetière franc au lieu-dit « Tombois » (avec des urnes et des armes) confirme que la région autour d’Estinnes et de Mons était plus ou moins densément peuplée lors de la période mérovingienne.

Selon les Bollandistes, rappelle Th. Bernier, « Vincent » Madelgaire possédait ici des terres qu’il légua vers 650 à son abbaye de Soignies. Soit  l’information est fausse (mais la paroisse porte pourtant son nom), soit, plus probablement, ces terres lui furent reprises par des aristocrates ou des rois au VIIIème siècle, puisque l’on trouve dans un diplôme de Charlemagne, daté de 779, que le domaine d’Haulchin appartenait à l’église d’Aix-la-Chapelle.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 779 (diplôme de Charlemagne)

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Achinagiae, 779 
  • Halcinus, au moyen-âge

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

  • De Monastérium aqua cinctum = monastère entouré d’eau – monastère d’eau-ceint
  • Ou de locus alnis cinctus, lieu entouré d’aulnes
  • Ou encore un lieu cultivé en hauteur
    • -Chin = champ
    • Altus- = haut

Epoque de son apparition:  indéterminée

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: le village est situé au sud de la chaussée romaine Bavay-Cologne

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau d’Haulchin

source de bois: la région était boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: indéterminée

Paroisse dédiée à Saint-Vincent

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Lobbes.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Au Moyen-Age, on ne trouve plus trace, selon notre documentation, de terres appartenant à l’abbaye de Soignies. Par contre, l’abbaye de Lobbes en a détenu dès 868 jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Il existe aussi une ferme d’Epinlieu qui aurait pu appartenir à cette abbaye montoise. Ces terres, un alleu, auraient été données en 1219 par Roger I de Chimay à l’abbaye. 

Il est possible que les premiers comtes de Hainaut se soient réapproprié le domaine principal d’Haulchin avec son village. Il aurait pu être ainsi donné en fief à une famille qui a pris le nom d’Haulchin au XIIème siècle. Celle-ci se serait rapidement éteinte et le domaine fut partagé en deux.

Une partie alla à la famille de Barbençon dont les seigneurs étaient châtelains de Beaumont et pairs de Hainaut. Cette famille s’éteignit au XIVème siècle. Qu’est alors devenue la seigneurie ?

Une autre partie du village  passa successivement à divers personnages plus modestes, dont il est difficile de faire une liste cohérente quant aux liens entre eux ou les raisons d’être titulaire de la seigneurie :

  • François d’Ailly « de Sains », seigneur de Haulchin (cité en 1522). Ecuyer. Il aurait épousé successivement Catherine Dubois de Hoves; puis Jeanne de Lannoy ( ?-1516), dame d’Ogimont et de Préseau, qu’il aurait enlevée à Wiers pour l’épouser à Flines-lez-Mortagne en 1515. Pour cela, il fut condamné puis gracié.
  • Nicolas de Buzegnies/Busegnies (v1492, Mons-apr1552, Mons). Cité seigneur de Haulchin, peut-être après François d’Ailly, car il fonda en 1522 à Haulchin une confrérie d’archers de Saint-Vincent, avec l’autorisation de François d’Ailly, alors encore seigneur d’Haulchin. De son épouse Charlotte Malapert, il eut:
  • Gilles de Busegnies (v1522, Mons- ?), dont on ne sait s’il fut seigneur, lui ou un de ses descendants.
  • Pierre de le Court acheta la seigneurie de Haulchin
  • Jean de le Court, son fils ou son frère, est cité en 1613 comme seigneur d’Haulchin
  • Antoine Carbon (1594- ?) est cité comme seigneur d’Haulchin, ainsi que son fils:
  • Jean Carbon (v1620-)

Ensuite on perd encore la trace des seigneurs d’Haulchin.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
La commune

Le village fut doté d’une institution communale dès 1189.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Binche
  • Entité communale depuis 1977:
Economie

Elle fut essentiellement agricole. Quelques grandes fermes en témoignent encore:

  • La cense du château (dépendance de l’ancien manoir seigneurial)
  • La ferme d’Epinlieu

Plus récemment, le « Vignoble des Agaises » fut créé en 2002. Il produit une cuvée selon la méthode champenoise sur un sol contenant de la craie.

Patrimoine

Eglise Saint-Vincent. L’édifice fut incendié en 1709, puis reconstruit. On conserva l’ancienne tour.

 

 

Croix-lez-Rouveroy

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Superficie: 463 ha

Altitude: 145 m de moyenne

Situation géographique : Le territoire se trouve sur la continuation du plateau du Haut-Pays vers celui du Brabant, plateau séparant la vallée de la Haine de celle de la Sambre

Cours d’eau : Croix-lez-Rouveroy se situe malgré tout dans le bassin hydrographique de la Haine, par ses ruisseaux, dont le ruisseau de la Ville, qui y coulent et qui affluent vers la Trouille

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (la Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès

Préhistoire – Antiquité gallo-romaine

Non documentées.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Un premier sanctuaire aurait peut-être existé  dès le VIIème siècle. Il aurait porté le nom de « Croix » (d’après Chotin) et aurait appartenu à l’abbaye de Lobbes.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: On trouve une première mention de Li Croiz au IXème siècle dans des écrits de l’abbaye de Lobbes, en 868, sous Lothaire II.

Toponymie (anciennes orthographes) :

Li Croiz (dès le IXème siècle).

L’appellation Croix lez Rouveroy ne semble apparaître qu’en 1660 et celle de Croix-lez-Rouveroy en 1833.

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : celle de Rouveroy. Chotin pense que le nom “Croix” viendrait d’un sanctuaire médiéval.

Epoque de son apparition: entre le IXème et le XIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie importante sur le territoire

sources d’eau ou cours d’eau: ruisseaux de la Ville et du Nordiau

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ferme abbatiale

Paroisse dédiée à Saint-Martin

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné en 1177 à l’abbaye de Bonne Espérance par Hugues de Harveng et son frère Robert, avec l’approbation d’Alard, évêque de Cambrai. En 1222, pourtant, Godefroid, évêque de Cambrai, contesta les huit cures données par les Harveng. Il fallut attendre une sentence de Guillaume, archevêque de Reims en 1224, pour trancher : l’évêque de Cambrai ne garderait pour son chapitre épiscopal que quatre autels, dont celui de Croix. Ce qui fut le cas jusqu’en 1801.

La dîme fut partagée entre le chapitre de Cambrai et les abbayes de Bonne Espérance, d’Hautmont, de Lobbes et de Maubeuge. Les cultes étaient assurés par les chanoines de Bonne Espérance.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Le domaine appartenait à l’abbaye de Lobbes.

Il est probable qu’une partie du village au XIIème siècle était administrée par une famille de Croix qui habitait le domaine. Raynard de Croix fut seigneur de Croix. Il participa à la première croisade (fin XIème siècleà. Son fils Guillaume de Croix entra en hérésie, avant de se reconvertir sous l’influence de Saint-Norbert. En récompense, Raynard fit don à ce dernier, fondateur de l’Ordre des Prémontrés, des terres de son domaine pour y fonder une abbaye (1127-1131). St Norbert y envoya des chanoines de Prémontré. Guillaume se fit diacre à Bonne Espérance. Une partie (ou l’entièreté?) du village relevait donc de l’abbaye de Bonne-Espérance.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Merbes-le-Château
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Merbes-le-Château
  • Entité communale depuis 1977: Estinnes
Economie

Elle fut agricole.

Patrimoine

Eglise Notre-Dame (Sancta Maria ad Crucem). L’édifice actuel fut achevé en 1782. Il est de style semi-classique. La tour est de 1726. L’église fut restaurée en 1930. La sacristie, à gauche du chœur, est l’ancienne tribune des comtes de Bousies. On y trouve un mobilier important (statues, boiseries, …), ainsi que des pierres tombales XVII-XVIII.

Château de Croix. Il fut construit au XIXème siècle par Ferdinand Louis de Bousies (1787, Mons-1855, Croix-lez-Rouveroy), comte de Bousies, fils de Ferry François qui avait fait reconstruire le château voisin de Rouveroy. Il fut habité jusqu’au début du XXème. Le bâtiment devint en 1876 un hospice, tenu par des religieuses. L’institution fut transférée en 1888 à Ellezelles. Plus tard, des Ursulines d’Amiens vinrent s’y réfugier et y aménager un pensionnat. Elles le tinrent jusque 1914. Il fut ensuite abandonné et démoli.

Rouveroy

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Superficie: 683 ha

Altitude: 140-145 m

Situation géographique :  Le centre du village se trouve sur le plateau de Bavay-Hauts-Pays qui est en fait ici la crête séparant les vallées de la Haine et de la Sambre.

Cours d’eau : La Trouille passe au sud-ouest du village, presque à la frontière, venant d’ailleurs de France, dans une zone boisée (le Bois d’Avau). Elle y est rejointe par des ruisseaux traversant le village.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (la Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : On trouve un affleurement de roches emsiennes (dévonien inférieur) relativement riches en carbonates de cuivre (malachite et azurite).

Préhistoire

Ages du fer :

Au second âge du fer (culture de la Tène), une communauté celtique vivait ici et y a laissé des traces dans la zone du bois d’Aveau, sur la rive droite de la Trouille. On pense qu’il pourrait s’agir d’un site protégé fortifié, auquel on a donné récemment le nom de « Castelet ».

On a également trouvé des anneaux passe-guide et des restes incinérés, que l’on attribue au « groupe de la Haine », faisant référence à ces communautés celtiques de la première partie de la période de la Tène (IV-IIIème siècle avant J.C.) qui auraient précédé l’arrivée des tribus gauloises belges.

Antiquité gallo-romaine

En 1981, on a également trouvé un murus gallicus, élément de fortification typiquement gaulois. Il pourrait dater du Ier siècle, ce qui signifierait que déjà à cette époque, il y avait une fortification à cet endroit.

On a trouvé aussi au même endroit des vestiges d’un « camp romain » (armes, monnaies, levées artificielles de terre) probablement du IV-Vème siècle de notre ère, soit de cette époque où l’on se protégeait des incursions barbares.

On n’est pas très loin ici de la chaussée romaine Bavay-Cologne par où déferlaient les bandes de Germains qui venaient piller les villes et les villages du nord de la Gaule.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : 

  • Rouvroir
  • Rouveroit

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

  • On pense que cette appellation pourrait provenir de Roboretum qui signifie  « lieu des rouvres » (petits chênes).
  • A moins que cela ne vienne de Roborarium se traduisant par « place forte » et faisant référence à l’ancien castelet.

Epoque de son apparition: XIème ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: un chemin médiéval qui reliait Mons à Beaumont

sources d’eau ou cours d’eau: la Trouille

source de bois: toute la région était boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: indéterminée

Paroisse dédiée à Saint-Remi.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à (non spécifié)

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Deux fiefs y ont coexisté :

  • Un fief dépendant de l’abbaye de Bonne-Espérance dans un premier temps, puis des comtes de Hainaut. Il s’agissait d’un fief ample.
  • Un fief de l’abbaye, puis du chapitre de Sainte-Aldegonde de Maubeuge

La seigneurie laïque comtale

Elle fut attribuée à plusieurs familles successives.

Famille de Rouveroy

C’est la moins documentée de toutes. Cette  seigneurie serait apparue au XIIème siècle, mais nous n’avons aucun nom datant du XIIème siècle. Les premiers seigneurs dont on peut trouver les noms dans les listes généalogiques en ligne semblent être des « Rulant », châtelains de Hozémont (près de Liège) et magistrats à Liège (il existe aujourd’hui dans cette ville une rue de Rouveroy). Ils prennent le nom de « Rulant de Rouveroy », puis de « Rouveroy » :

  • Guillaume de Rulant de Rouveroy, XIIIème siècle
  • Guillaume de Rouveroy ( ?-apr1280), fils du précédent, qui n’a que trois filles.
  • L’une épouse un certain Jean le Velhet ( ?-apr1343), aussi magistrat liégeois. Ce dernier, adoubé chevalier, devint seigneur de Rouveroy sous le nom de Jean le Velhet de Rouveroy. Ses successeurs gardèrent simplement le nom de « Rouveroy ».
  • Son fils, Jean « le Jeune » de Rouveroy ( ?-avt1372) n’a qu’une fille, Marie de Rouveroy, héritière de la seigneurie, qui épousa Renard de Lexhy. Les successeurs de celui-ci prirent aussi le nom de « Rouveroy » mais il semble qu’ils ne furent plus titulaires de la seigneurie.

Famille de Grez/Greis

Le passage de la famille précédente à celle-ci (originaire d’Haulchin ou de Grez dans l’Oise?) n’est pas clair. Il aurait eu lieu à la fin du XIVème siècle. Peut-être un achat.

  • Le premier cité est Englebert I de Grez ( ?-avt1380), un chevalier, seigneur de plusieurs villages (dont Grez dans l’Oise et Wattignies). Il portait le titre de « vicomte de Rouveroy ». Nous n’avons pas trouvé de signification à cet anoblissement. Exerçait-il un rôle particulier auprès du comte ? La terre de Rouveroy aurait ainsi était élevée au rang de vicomté ?
  • Lui succède Englebert II de Grez ( ?- ?), son fils, puis Jean de Grez ( ?-apr1415), son petit-fils, tous deux portant les mêmes titres.
  • A propos d’Englebert II, une histoire, vraie ou non, veut qu’il se soit engagé chez les Chevaliers Teutoniques dans leurs campagnes de colonisation et de christianisation de l’Europe du nord-est (Prusse, Pologne, Lituanie). Il fut présent en 1410 à la bataille du Tannenberg. Il aurait été fait prisonnier. On le crut mort. Son épouse se serait remariée avec un seigneur local. Le chevalier rentra un jour. Constatant la situation, il alla s’installer en ermite à Villers-Sire-Nicole, village voisin en bord de Trouille. Il se consacra à la culture des plantes médicinales. Un jour, son épouse, malade, vint le consulter. Elle le reconnut. Englebert alla combattre l’usurpateur (un seigneur d’Harmignies ?), le tua et regagna son château familial.

Famille Bryart/Briart

Il est difficile de savoir pourquoi et quand la vicomté de Rouveroy passa des Grez aux Briart.

  • Car entre Jean de Grez, mort au début du XVème siècle, et Antoine de Briart de Rouveroy ( ?-1575) qui a vécu au XVIème siècle, la documentation fait défaut. Ce dernier était aussi chevalier et vicomte de Rouveroy.
  • Sa fille Marguerite de Briart hérita des biens et des titres de son père. Elle les transmit à son époux, Isembart de Bousies.

Famille de Bousies

Celle-ci gardera Rouveroy jusqu’à la Révolution (en ce qui concerne les droits féodaux) et jusqu’en 1930 en ce qui concerne le château et la propriété.

L’origine de cette famille est très ancienne. L’ancêtre le plus lointain semble être Isaac de Cambrai (v890-avt948), comte de Cambrai par son mariage avec Berthe de Flandre, fille de Raoul, comte de Cambrai, et petite-fille de Baudouin I « Bras-de-Fer », comte de Flandre, et de Judith de France, fille du roi Charles le Chauve. On ne peut mieux en matière d’hérédité pour cette famille qui traversera les siècles au service des comtes, des ducs et des rois. Le premier seigneur de Bousies attesté est Jean I de Bousies, arrière-petit-fils d’Isaac de Cambrai dans une branche cadette.

  • C’est un lointain descendant de ce premier Jean qui devint un jour vicomte de Rouveroy : Isembard de Bousies (1548-1618), époux de Marguerite de Briart. Il portait aussi le titre de seigneur de Bousies, ainsi que d’autres lieux. Lui succédèrent :
  • Jean VII de Bousies (1578, Rouveroy-1651, Rouveroy), son fils, aussi seigneur de Saint-Symphorien par mariage
  • Philippe de Bousies (v1600-apr1655), fils du précédent
  • Ferry-Basile de Bousies (1628-1695), fils du précédent
  • Léon Claude de Bousies (1663-1721), fils du précédent
  • Charles Léon Joseph de Bousies (1703-1774), fils du précédent
  • Ferry François Joseph de Bousies (1750-1810), fils du précédent. Avec lui se termina en 1794 l’Ancien Régime. 

Sous Louis XIV, la prévôté de Binche fut annexée à la France de 1668 à 1678.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Merbes-le-Château

Entre les deux Traités de Paris de 1814 et 1815 le canton de Binche fut intégré au royaume de France.

La propriété resta une résidence de la famille de Bousies.

Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Merbes-le-Château
  • Entité communale depuis 1977:
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

Le 11/11/1918, le village fut libéré par les Anglais. Des combats eurent lieu sur une ligne de front entre Croix et Rouveroy.

Economie

Elle fut agricole. Il existe encore dans le village cinq fermes en quadrilatère du XVIIIème siècle.

Patrimoine

Eglise St Remi (et Saint Médard, depuis 2010). Elle conserve une tour de 1719 et la voûte du porche du XVIème siècle. Elle fut agrandie vers 1850. On trouve encore quelques parties anciennes (XIV, XV, XVI). S’y trouve la crypte de la famille de Bousies, jusque Adolphine Liénaux de Bousies ( ?-1924)

On organise chaque année une procession à la Saint-Médard depuis au moins 1662.

Presbytère, 1749

Château des comtes de Bousies. L’actuel fut construit en 1782 sur l’emplacement de l’ancien château, par le comte Ferry François Joseph de Bousies, sur des plans de l’architecte montois Larivière. Il fut remanié en 1942. Parc avec pilori

Les Estinnes

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Les actuels villages d’Estinnes-au-Mont (EM) et Estinnes-au-Val (EV) sont regroupés depuis 1977 dans l’entité communale d’Estinnes. Jadis, ils étaient réunis, avec Bray, dans une même commune.  Fauroeulx fut longtemps un endroit boisé qui fut défriché tardivement.

Superficie: Estinnes-au-Mont (970 ha) et Estinnes-au-Val (1086 ha)

Altitude: elle monte de 60 m (Bray) à 120 m (sud d’Estinnes-au-Mont), en passant par 60 m (centre d’Estinnes-au-Val).

Situation géographique : les deux villages sont implantés sur le versant sud de la vallée de la Haine.

Cours d’eau :  Les noyaux originels des trois villages se sont installés dans un petit vallon créé par le ruisseau d’Estinnes, affluent de la Haine.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière) et vallonné 

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, pierre calcaire

Préhistoire

Non documentée

Antiquité gallo-romaine

Listinas/Liftinas

A Estinnes-au-Val, à 500m au nord de l’ancienne voie romaine de Bavay à Tongres, sur des terres arrosées par divers ruisseaux se rassemblant dans le Rieu-des-Estinnes, un site assez étendu a été fouillé. Il était connu depuis le XIXème siècle. On y a trouvé les traces d’une grande villa romaine. Elle comportait plus de 20 chambres au rez-de-chaussée. Ses murs étaient décorés de stuc, de marbre et de granit, ce qui témoigne d’une belle opulence de ses propriétaires. On y a ramassé des monnaies du Ier siècle (Germanicus, Néron) au IVème siècle (Galien, Valens 364-378), des fragments de tuiles, de briques, de carreaux, et des substructions. On pense que cette villa aurait été abandonnée à la fin du IVème siècle.

A proximité, à Estinnes au Val et Estinnes-au-Mont, on a retrouvé d’autres traces de bâtiments. On pense qu’à Estinnes-au-Mont, au vu de ce qu’on y  a trouvé (substructions, briques, carreaux, fragments de poteries, monnaies de Constantin 306-337), il y avait aussi un autre grand bâtiment habité.

On ne sait s’il s’agissait d’un seul ou de deux domaines. Ensemble, ils faisaient plus de 2000ha. Il est possible qu’ici se trouvait un domaine impérial romain (fiscus imperialis)

Au lieu-dit « Terres à Pointes » (EV, 1992), on a trouvé un  Dupondius  (monnaie) d’Hadrien (124-128).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Un fisc royal franc, avec une Maison royale (Villa regia de Leptina), aurait existé ici au moins au milieu du VIIème siècle, à quelque distance de la villa, sur le territoire des Estinnes et de Bray. On y trouvait un atelier monétaire. Ce qu’on en sait provient plutôt de documents et non de fouilles archéologiques.

Situés sans doute sur le même site que la villa romaine, mais pas sur ses vestiges, elle était construite, comme c’était le cas alors, en matériaux périssables, ce qui explique le manque d’indices archéologiques.

On sait que deux conciles s’y sont tenus au VIIIème siècle à la fin de la période mérovingienne.
Celui de 743 fut présidé par le missionnaire Saint Boniface et par Carloman, maire du palais d’Austrasie et frère de Pépin-le-Bref. Un autre eut lieu en 756.

Le nom de Listinas ou Liftinas apparaît à propos du synode de 743. Ce concile eut pour objet de réorganiser le clergé d’Austrasie. On y condamna aussi des pratiques païennes et des superstitions, qui résistaient à la christianisation du petit peuple des campagnes, encore fort paganisé.  Le concile de 756 organisa la dîme.

Il semble exister un long hiatus entre le dernier témoignage romain (monnaie de Valens de la villa gallo-romaine) et le concile de 743. Sans doute, le domaine existait-il auparavant, vu son importance à ce moment-là. Il est possible que le pouvoir mérovingien ait « récupéré » plus tôt le domaine impérial romain.

Ce grand domaine aurait pu appartenir aux Pépinides. Il existait un chemin reliant la résidence nivelloise de Pépin de Landen, maire du palais d’Austrasie au VIIème siècle, et Estinnes. Ce chemin traversait à gué la Haine. Des indices de camps militaires à proximité existent, remontant au VIème-VIIème siècle. Le site du domaine royal était peut-être situé près de l’actuelle ferme dite « Cour du roi Pépin » (Estinne-au-Mont).

Toute cette région, comme celle autour de Mons, était sans doute fort peuplée par les Francs, si l’on se réfère aux nombreux cimetières découverts à proximité (Trivières, Strépy, Haine-Saint-Paul, Maurage, Ciply, Quaregnon, Elouges….).

L’atelier monétaire fonctionnait encore à l’époque du roi Charles le Chauve, duc de Lotharingie de 870 à 877.

Par la suite, les Vikings déferlèrent sur la région, provoquant de grosses destructions, particulièrement en 882.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention:

Toponymie (anciennes orthographes) : 

  • Listinas, 830, dans la  Translatio SS Marcellini et Petri, d’Eginhard
  • Liftinas
  • Leptinas fisco, au revers d’un denier d’argent de Charles le Chauve

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : ?

Epoque de son apparition: les villages, en tant que communautés rurales et paroissiales, sont apparus probablement plus tard, entre le IXème et le XIème siècle.

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau des Estinnes

source de bois: toute la région était boisée, mais dut subir de larges défrichements à l’époque romaine

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisses dédiées à Saint-Remi (EM) et Saint-Martin (EV). Il semblerait qu’à l’origine il n’existait qu’une seule paroisse, qui se serait scindée en deux au milieu du Xème siècle.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre épiscopal de Cambrai.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Les comtes de Hainaut s’approprièrent  ce domaine royal  dès l’époque des  Régnier et l’administrèrent eux-mêmes jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, par l’intermédiaire de prévôts ou baillis. 

Deux fiefs secondaires s’en détachèrent au XVIème siècle : Bray et Fauroeulx.

La commune

Un maire héréditaire, nommé par les comtes, exista sans doute assez tôt. Un échevinat commun aux trois localités fut érigé dès 1189. On suivait dans la commune la coutume de Mons.

Les deux Estinnes, Bray et Fauroeulx ne formaient qu’une seule administration civile, sorte d’entité communale, composée de quatre noyaux d’habitat (le quatrième tardif) le long du ruisseau des Estinnes.

Au XVIIIème siècle, Bray s’en détacha. Fauroeulx ne s’en détacha qu’au début du XIXème siècle.

Nous n’avons pas la date de séparation d’Estinne-au-Mont et d’Estinne-au-Val.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Binche
  • Entité communale depuis 1977: Estinnes
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

On note en 1185 que la région (et ses paysans) eurent à subir les raids destructeurs des troupes de l’archevêque de Cologne et du duc de Brabant en guerre contre le comte de Hainaut.

Ce fut encore le cas en 1417 et 1427 lors du conflit entre la comtesse Jacqueline de Bavière et son ex-mari, le duc Jean de Brabant.

Pendant les guerres religieuses, le prince d’Orange vint également s’attaquer à la région en 1568.

Et pendant les guerres de Louis XIV au XVIIème siècle, les armées espagnoles, autrichiennes ou françaises installèrent souvent leurs camps dans les campagnes environnantes, exigeant des habitants de quoi se nourrir, eux et leurs chevaux.

Economie

Elle fut agricole. Il reste encore aujourd’hui de nombreuses fermes en quadrilatère. 

A mentionner deux brasseries:

  • Brasserie Canart-Bougard (XIX-XX)
  • Brasserie Michaux
Patrimoine

Eglise St Remi (Estinnes-au-Mont). Du XVème siècle, persistent la tour et le chœur (gothique). Des restaurations ont été effectuées en 1729 et en 1750, notamment la réfection des trois nefs (Cl. De Bettignies, architecte). Jehan Froissart, le chroniqueur,  fut curé à Estinnes de 1372 à 1382.

Presbytère, 1786

Chapelle Notre-Dame de Cambron, sur une première chapelle de 1483

Eglise St Martin (Val). Le chevet serait toujours du XIIIème siècle. La tour carrée est du XVIème. Le reste a été rebâti en 1727-1795 en style semi-classique. Pierres sépulcrales du XVème.

Ancien hôpital Saint-Nicolas – supprimé en 1703

Estinnes fut une étape sur la Via Gallia Belgica du pèlerinage de St Jacques de Compostelle. Elle rejoignait la Via Turonensis en France. L’étape précédente se trouvait à Waudrez-lez-Binche et la suivante à Vieux-Reng.

Vellereille-le-Sec

Entité communale d’Estinnes

Le territoire

Superficie: 368 ha

Altitude: 90-92 m(moyenne)

Situation géographique : sur le versant sud de la vallée de la Haine en bordure du plateau qui sépare les vallées de la Haine et de la Sambre

Cours d’eau :

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, craie

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) : 

Un site néolithique (découverte de silex taillés) est mentionné depuis le XIXème siècle, au « Champ de dessus la ville »

Antiquité gallo-romaine – Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Périodes non documentées

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: Le nom du village serait mentionné depuis le IXème siècle.

Toponymie (anciennes orthographes) : ?

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) : 

Villereille vient de villa, au sens de domaine carolingien.

le-Sec, par opposition à son homologue -lez-Brailleux, les terrains sont ici particulièrement secs.

Epoque de son apparition: XI ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie antique ou médiévale importante

sources d’eau ou cours d’eau: rus

source de bois: région très boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisse dédiée à Saint-Amand

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Binche

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à la Commanderie des Templiers de Piéton par l’évêque de cambrai, ce qui fut confirmé en 1177 par le pape Alexandre III.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Binche

Seigneuries et fiefs

Le territoire faisait au départ partie des possessions de l’abbaye de Lobbes, peut-être un don de rois ou d’aristocrates mérovingiens lors de la fondation de cette abbaye au VIIème siècle.

Il existe peu de documentation sur le passé de Vellereille-le-Sec. Nous ne savons pas si l’abbaye de Lobbes a gardé des terres sur son territoire. Il est possible que les comtes de Hainaut se soient réapproprié tout le village et qu’ils y aient exercé un temps les droits seigneuriaux.

Par contre, selon un acte de 1355, l’abbaye de Saint-Ghislain y possédait un fief géré par un maire et des échevins.

Ce n’est qu’à partir du XIVème siècle qu’apparurent successivement des personnages considérés comme titulaires de la seigneurie.

  • Fastré de Noirchin (Noirchain) est cité en 1355.
  • Jean Adrien « d’Espiennes » ( ?, Valenciennes – ?), cité comme seigneur de Vellereille
  • Guillaume d’Espiennes ( ?-1499), fils du précédent
  • Jean I d’Espiennes (?-?), fils du précédent, également cité comme seigneur de Vellereille-le-Sec.
  • Jean II d’Espiennes (?-?), fils du précédent, aussi cité seigneur de Vellereille
  • Jean III d’Espiennes (?-?), fils du précédent, cité en 1532 comme échevin de Mons, aussi seigneur d’Espiennes
  • Jean IV d’Espiennes (?-?) aurait peut-être vendu la seigneurie de Vellereille-le-Sec en 1595.
  • Charles I d’Ardembourg (?-1617, Mons), avocat à la Cour de Mons, conseiller au conseil souverain de Hainaut. Seigneur de La Courte-à-Ressaix. Il acheta Vellereille-le-Sec en 1596.
  • Charles d’Ardembourg (?-1650), fils du précédent, licencié en droit. Seigneur de Vellereille-le-Sec.  Il n’eut que deux filles, mortes jeunes. La succession serait allée à sa tante Anne d’Ardembourg (1592-1692?).
  • Celle-ci aurait revendu le domaine à François Vander Burch (1567-1644), écuyer, chanoine à Cambrai, puis évêque de Gand et enfin archevêque de Cambrai. 
  • On perd ensuite la trace des seigneurs suivants. On la retrouve chez André Théodore Joseph Tahon “de la Motte” (1709-1750), fils d’un échevin de Binche, lui-même échevin à Mons. Il est cité comme seigneur de Vellereille-le-Sec, d’Haine-Saint-Pierre et de la Motte.
  • Son fils Eugène Tahon de la Motte (1746, Mons-1824, Mons) est le dernier seigneur de Vellereille-le-Sec.

    Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Binche
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Thuin
  • Arrondissement judiciaire: Charleroi
  • Canton: Binche
  • Entité communale depuis 1977: Estinnes
Economie

Agricole.

Patrimoine

Eglise Saint-Amand. Du XVème siècle. Monuments funéraires