Noirchain

Entité communale de Frameries

Le territoire

Superficie: 1018 ha

Altitude: 60 m (altitude moyenne)

Situation géographique : Ce village est apparu dans une petite cuvette sur le versant sud de la vallée de la Trouille

Cours d’eau : Il s’est constitué le long du ruisseau des Rogneaux, qui rejoint au nord du village le ruisseau du Temple descendant de Frameries. Ce dernier va se jeter plus en aval dans le By.

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : les versants des vallées étaient boisés, faisant partie de la Forêt Charbonnière

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schiste, houille

Préhistoire

Quelques silex ont été découverts au XIXème, sans identification précise.

Antiquité gallo-romaine

Le village est situé au bord de la voie romaine Bavay-Utrecht.

Il ne semble cependant pas qu’on ait trouvé des vestiges de cette époque sur le territoire de Noirchain, contrairement à Nouvelles.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1168 (acte de Baudouin IV qui donnait une terre labourable à un prêtre chargé de dire la messe à Mons pour le repos de l’âme de la comtesse Alix.

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Norcin, 1179
  • Noirchin, 1214
  • Noircin, 1223
  • Norchin

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

  • Noircin, de « noirs seins », selon une légende qui veut que les femmes de mineurs qui portaient sur leur dos des hottes de charbon se seraient coupé les seins pour empêcher que les sangles ne les blessent
  • Noirs dgeins, les gens noirs, salis par le charbon
  • Murocinctus, signifiant « entouré de murs » (Chotin) – mor- aurait été altéré en –nor
  • Nordicus mansus (germain latinisé), voulant dire « habitation de Nordicus » (Carnoy)

Epoque de son apparition: peut-être le XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine à l’ouest du village

sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau des Rogneaux

source de bois: région boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisse dédiée à Sainte-Aldegonde (fondatrice de l’abbaye de Maubeuge). Elle serait devenue une dépendance de celle de Genly en 1230.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné soit à l’abbaye de Ghislenghien (acte de 1179), soit au chapitre Saint-Géry de Cambrai (bulle du pape Alexandre III de 1180).

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

L’acte de donation de 1168, évoqué plus haut, permet de penser que l’actuel territoire de Noirchain faisait partie des possessions comtales à cette époque. Mais des parcelles furent données en fiefs

  • au chapitre de Sainte-Waudru (à moins que celui-ci ne le détenait auparavant, comme c’était le cas à Frameries)
  • aux seigneurs de Quiévrain
  • à la Commanderie de l’Ordre du Temple qui possédait un fief et une ferme à Frameries

La seigneurie principale

Elle fut à un certain moment attribuée par un comte de Hainaut à une famille qui prit le nom de Noirchain/Norchin. Plusieurs personnages sont mentionnés, mais il est difficile de trouver les liens de parenté entre eux.

Selon un article de la Société d’Archéologie de Bruxelles (1903, trouvé sur Google Book), un certain Huart de Noirchain « le Vieux » « ouder her Aelman », bâtard du Hainaut, aurait existé. Il aurait combattu pour le comte. Est-ce lui qui aurait bénéficié de ce fief ? Il aurait épousé une certaine Agnès. Est-il le même que Huon de Noirchain, cité en 1258 et 1288 (mentionné par Th. Bernier) ?

Gérard de Noirchain. Il pourrait s’agir de Gérard de Sassegnies, seigneur de Noirchain, cité en 1334 par Jehan Froissart, rapporté par Th. Bernier. Capitaine d’Escaudeuvre

Huart de Noirchain, fils du précédent. Il vendit trois fiefs, dont celui de Noirchain, à Baudouin de Pottes (Cercle archéologique de Mons, 1897).

Famille de Pottes

Baudouin de Pottes (v1305- ?). Fils de Gérard IV de Pottes. Seigneur de Noirchain, par achat probablement en 1342 (L. Devilliers, 1896). Il épousa Marie de Flavel, dont il eut:

Jean de Pottes (v1330- ?). Chevalier. Seigneur de Noirchain. Il vendit sa seigneurie à Michel de Haynin (Annales du Cercle archéologique de Mons, 1897). Il avait épousé Isabeau de Blaregnies.

A partir de ce personnage, on peut, à partir des généalogies, établir une lignée, qui apparaît correcte.

Maison de Haynin

Michel « Brognart » de Haynin (v1350-1410). Il était le fils de Jean II de Haynin et de Marie de Lalaing. Il devint donc seigneur de Noirchain en 1393 par achat à Jean de Pottes. Bourgeois de Mons. Receveur des villes de Maubeuge et de Bavay. Il épousa Marie Joye ( ?-1427), dont il eut:

  • Hanin
  • Marie, héritière de Noirchain, infra
  • Jehan

Maison de Rumigny-Peissant

Jacquemart de Rumigny-Peissant (1362-1434). Il était le fils de Jean I de Rumigny-Peissant, seigneur d’Hyon et de Peissant. Echevin à Mons. Il devint seigneur de Noirchain par mariage avec Marie de Haynin (v1370- ?), dame héritière de Noirchain, dont il eut

Antoine de Rumigny-Peissant (v1416-1472). Echevin à Mons. Seigneur de Noirchain. Lui succéda son fils:

Antoine de Rumigny-Peissant (apr1443-1497, Mons) dont la fille Michelle hérita de Noirchain.

Maison de Dessus-le-Moustier

Henri de Dessus-le-Moustier (1484-1564). Il est le fils de Bertrand de Dessus-le-Moustier, pelletier, échevin de Mons et seigneur de Nivelles, et d’Agnès du Moulin. Il devint lui-même échevin de Mons et seigneur de Noirchain par mariage en 1510 avec Michelle de Rumigny-Peissant ( ?-1538). Lui succédèrent:

Adrien de Dessus-le-Moustier (1513-1539), fils du précédent

Adrien II de Dessus-le-Moustier (1538- ?), fils du précédent. Apparemment décédé jeune sans descendance.

Michel de Dessus-le-Moustier (1518, Mons – 1587, Mons), deuxième fils d’Henri et oncle d’Adrien II

Henri de Dessus-le-Moustier (1562, Noirchain – 1613, Valenciennes), fils du précédent

Gilles de Dessus-le-Moustier (1594, Noirchain-1676, Noirchain). Il eut plusieurs enfants, dont Agnès qui hérita de Noirchain.

D’Adrien de Montigny (fin XVIème siècle)

Maison d’Apchon

Jacques Albert d’Apchon ( ?-1703). Il devint seigneur de Noirchain, par mariage avec Agnès de Dessus-le-Moustier ( ?-1696). Lui succéda:

Gilles Albert d’Apchon ( ?-1742), son fils

Charles Gabriel Ghislain d’Apchon (1713-1753), fils du précédent, mort apparemment sans descendance. La seigneurie de Noirchain fut vendue en 1758.

Maison de la Barre (de Flandre)

Charles Joseph Trophée de la Barre (1725-1788). Il était baron de la Barre, seigneur de Balinghe et de Neuf-Maisnil, ainsi que de Noirchain par achat en 1758 (Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1897). Il épousa en 1749 Polixène Augustine de Croix de Drumez, fille du Comte de Clerfayt, dont il eut:

Sébastien Charles Joseph de la Barre (1753-apr1807). Baron de La Barre. Seigneur de Noirchain. Châtelain d’Ecaussines d’Enghien en 1807. Il devint député de Noirchain en décembre 1792 à la Convention Nationale de France (Annales Cercle Archéologique de Mons, 1934)

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977: Frameries
Economie

Elle fut essentiellement agricole pendant des siècles.

Dès 1634, on commença à y exploiter le charbon en surface. Une exploitation houillère s’installa au XIXème à la limite entre Noirchain et Frameries, dont il reste aujourd’hui « le grand terril n°12 », boisé, au « Coron de la Fosse », classé en 1991. Il s’agissait d’une concession de l’Agrappe-Escouffiaux et de Hornu-Wasmes, qui ferma en 1939. Le siège dépendait de la « SA Compagnie des Charbonnages Belges » à Frameries.

Il y eut aussi des fours à chaux.

Voies de communication

Routières :

  • L’ancienne chaussée romaine Bavay-Utrecht, remplacée par la route Bavay-Mons.
  • Un chemin qui reliait Frameries à Givry (actuelle N546), où l’on croisait une autre chaussée romaine, allant de Bavay à Tongres et Cologne.

Tramway: ligne venant de Frameries

Patrimoine

Eglise Sainte-Aldegonde. De style gothique, elle comporte encore des éléments du XVIème (voûte en berceau lambrissé) et du XVIIème siècle, mais l’ensemble a été fortement remanié 1894. Cuve baptismale du XVIIème.

La ferme du château. Au sud du village, proche du ruisseau. Vestige de l’ancienne propriété seigneuriale. Le bâti actuel (logis) est du deuxième tiers du XVIIIème siècle, en style classique tournaisien. Il a été construit par le baron de la Barre, à l’emplacement de l’ancien château médiéval. Ancienne chapelle castrale. Le château fut très endommagé par un incendie lors de la Première Guerre Mondiale. Il n’en reste que la ferme.

En 2005, à l’occasion de travaux, des fosses ont été découvertes et fouillées. On y a décelé des fragments de poteries du XIIème et du XIIIème siècle (C. Ansseau).

La ferme haras du Petit Bigard. Elle date de la deuxième moitié du XIXème siècle. Style néo-classique. Porche-colombier. Logis. Granges. Cours pavées.

 

Frameries

Entité communale de Frameries

Le territoire

Superficie: 657 ha

Altitude: de 60 à 126 m

Situation géographique : sur le versant sud de la vallée de la Haine et de la Trouille. Frameries s’étale en fait sur une double pente: au nord celle qui vient de Cuesmes et à l’est celle qui monte de Noirchain. Ces pentes mènent vers le plateau des Hauts-Pays.

Cours d’eau : plusieurs ruisseaux affluents du By (dont celui du Temple, du rieu à Cavins et du ruisseau de Cavalagne)

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : boisé (Forêt Charbonnière qui recouvrait le plateau et ses versants)

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : houille, grès, schiste (dépôts de l’ère primaire)

Préhistoire

Cette période est peu documentée à Frameries.

On relève la découverte d’une hache en silex de type Spiennes (selon CAW, 1992), donc du néolithique moyen.

Un tesson de poterie du Ier siècle avant J.C. a également été trouvé, culturellement lié au deuxième âge du fer (La Tène final) d’époque nervienne.

Entre 2012 et 2016, des fouilles préventives ont été réalisées sur le site “de Belle Vue” (Crachet) où un zoning d’activités économiques va être installé. On y a découvert de nombreux éléments qui témoignent d’un habitat d’assez longue durée, depuis la fin de la période d’Hallstatt et pendant une large partie de la période de La Tène (soit du IVème au IIème siècle avant JC.). Plusieurs fosses ont révélé des vases en céramique destinés à la cuisson, au stockage et aux repas. Pas de structure d’habitat, mais une sépulture à incinération contenant des dépôts funéraires et du mobilier: des fragments de  récipients en céramique et un couteau. De telles découvertes ont aussi été réalisées sur le Mont Eribus à Cuesmes et au Champ des Agaises à Ciply.

Antiquité gallo-romaine

A notre connaissance, il n’existe pas de vestige de cette époque. 

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Il est probable que Frameries se situait sur un alleu appartenant à la famille de Waudru, donné à son abbaye.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 965

Toponymie (anciennes orthographes) : non trouvées.

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

  • « fabrique de framées » (hache franque),  selon Chotin
  • franc-meries, « terres des Francs », selon G. Descamps

Les vieux noms des champs de Frameries sont presque tous d’origine franque, (Gerardvol, Gerardcamp, Raimundcamp, Ranierbus, Herbertcamp, Lamberchies, Grinomont, …) déjà cités dès le XIIIème siècle.

  • frameric, signifiant « pays du Fromant », nom d’un ancien propriétaire d’un des domaines à l’origine
  • framahar, d’un homme nommé « Framaric » et du suffixe –ies (évolution du suffixe iacas, iacus signifiant « terre, lieu »)

Epoque de son apparition: Xème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: Il n’y avait pas, à l’origine, sur le territoire de Frameries une route importante. A Noirchain, passait la chaussée romaine Bavay-Asse-Utrecht. A la limite de Cuesmes, passait le Vieux Chemin de Binche. 

sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux affluents du By (Rieu à Cavins, Ruisseau de Cavalagne)

source de bois: tout le territoire devait être boisé

proximité d’un lieu de pouvoir: Il est probable que le village soit né en des points différents, correspondant aux grosses fermes seigneuriales (infra) et que par la suite, surtout au XIXème siècle, ces noyaux d’habitation se soient agglomérés.

Paroisse dédiée à Sainte-Waudru

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Sainte-Waudru de Mons.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Lors de la constitution des communautés villageoises, La Bouverie n’était qu’un petit hameau de Frameries. Il le restera jusqu’au XIXème siècle. Le territoire était divisé en plusieurs seigneuries, qui comportaient chacune une exploitation agricole:

  • la seigneurie principale
  • le fief de Lambrechies
  • le fief de Fliemet ou du Temple
  • un fief cité en 1300 ayant appartenu à ce moment à un certain Baudry de Rochefort, puis à la famille de Ligne, comportant une ferme (du Hazoir) située là où a été construit l’hôpital au XIXème siècle.

La seigneurie principale

Elle s’étendait au nord et au centre de l’actuel territoire, comprenant également une partie de La Bouverie et une partie de Pâturages. Ce domaine était issu de l’alleu du chapitre montois de Sainte-Waudru, dont les comtes étaient les abbés laïcs. Il aurait été donné (ou plutôt confirmé comme possession) en 965 par Aubert II, évêque de Cambrai. Une nouvelle confirmation eut lieu en 1182 (bulle du pape Lucien III). Les chanoinesses étaient représentées par un maire et des échevins. Et probablement par un bailli ou prévôt qui exerçait la justice.

Le fief de Lambrechies

Il était situé à l’ouest, en grande partie sur le territoire actuel de La Bouverie, à la limite de Quaregnon et de Flénu. Il appartenait à l’abbaye de Saint-Ghislain. Depuis quand? don royal lors de la fondation (VIIème siècle) ou de la refondation (Xème siècle)? don de Waudru à son “ami” Ghislain?

La seigneurie de Fliemet (ou de Feignies)

Elle aurait été accordée en 1142 à l’Ordre des Templiers par le comte Baudouin IV de Hainaut qui le dota de biens importants. Les comtes étaient-ils propriétaires d’une partie du territoire? Ou est-ce en avoué du chapitre de Sainte-Waudru, que Baudouin IV détacha une partie du domaine pour en doter l’Ordre naissant.

Il s’agissait d’une ferme (Maison de Fliémet ou  Ferme du Temple), située à l’est, entre Frameries et Genly. Lorsque l’Ordre des Templiers fut aboli en 1312 par le pape Clément VII, allié du roi de France, ses biens furent repris, en dehors de la France, par l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui s’appela à partir du XVIème siècle Ordre de Malte.

Cette ferme servait de relais aux pèlerins qui tentaient de gagner la Terre Promise lorsque celle-ci fut aux mains des Croisés. Elle fut placée sous la dépendance de la commanderie principale du Hainaut à Piéton. Le commandeur était le seigneur des lieux. Il y exerçait les droits féodaux (justices, corvées, cens et taxes). Le domaine fut ensuite affermé à des intendants. Après la dissolution de la commanderie en 1795, les activités agricoles continuèrent.

D’Adrien de Montigny, fin XVIème

La commune

Nous n’avons pas d’information à propos de l’institution d’une commune et d’éventuelles lois-chartes de privilèges. Il est possible que chaque grand fief se gérait en commune, avec son maïeur et ses échevins, à moins que ce soit le plus grand fief, celui de Sainte-Waudru qui ait monopolisé le contrôle des activités communales.

Le grand bailli de Hainaut permit la création d’un serment (association) des Archers de Saint-Sébastien en 1576.

En 1780, il existait une maison d’éducation pour les filles (« La Providence ») dirigée par des religieuses.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)

La Bouverie reçut son autonomie communale en 1845.

  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977: Frameries
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

En 1613, on dressa un bûcher pour y brûler une sorcière.

Lors des différents sièges de Mons, entre les XVIème et le XVIIIème siècles, la ville fut entourée d’une couronne de campements militaires, principalement sur des positions élevées. Un de ceux-ci se trouvait sur le site Belle-Vue (Crachet) à Frameries et fut fouillé entre 2012 et 2016 (fouilles préventives avant l’aménagement d’un zoning). On y a trouvé: des restes de feux de camp, des abris couverts et d’autres aménagés en creux dans le sol, des objets divers (balles, accessoires vestimentaires, pipes, monnaies, rejets alimentaires), de grandes excavations dotées de banquettes pour usage collectif (CAW, 2017).

Economie

L’agriculture a dominé l’économie jusqu’au XIXème siècle et s’est développée autour des grandes fermes seigneuriales, mais aussi dans des exploitations plus modestes.

On  a trouvé à Frameries des moulins, des brasseries, une sucrerie.

Une fabrique réputée de pâte de fruits fut créée dans la ferme du Temple, rachetée par la famille Mirland. Elle ferma en 1979.

L’exploitation de la houille

Un acte de 1274 mentionne cette activité qui connut son essor dès la deuxième moitié du XVIIIème et surtout au XIXème.

Les charbonnages principaux furent:

Puits n°3 Grand-Trait à Frameries/La Bouverie (rue de l’Industrie). Un des puits les plus profonds du Borinage (1018m). Il devint en 1905 le siège de la centrale de sauvetage en cas de catastrophe minière. Il fut remplacé par l’entreprise Doosan qui fabriqua du matériel de génie civil dans les anciens ateliers.

Cour de l’Agrappe à Frameries (puits n°2), rue A. Defuisseaux. Un des plus meurtriers de tout le bassin borain (« la sinistre fosse »). On y compte, entre 1758 et 1892, une dizaine de catastrophes, ayant fait plus de 300 morts dont 112 en 1875 et 121 en 1879. On ferma en 1922 et on rasa le tout pour y laisser un espace ouvert, entouré des corons, avec au centre une pierre commémorative rendant hommage aux victimes du passé. A proximité : le terril du Mont des Ecureuils. 

Charbonnage du Crachet. On y exploitait déjà le charbon au XIIIème siècle. C’est à la fin du XVIIIème et surtout au XIXème qu’il se développa. On y extrayait du charbon gras, bon pour le coke. On y trouvait plusieurs puits, dont le  n°11 Saint-Ferdinand. On y fit encore un gros investissement en 1950 pour réaliser un puits à grande section et des aménagements annexes (cages, châssis à molettes, lavoir, …). Un tunnel sous la commune permettait de ramener vers le nouveau lavoir la houille extraite au Grisoeul (Pâturages) et au Grand Trait. A peine les travaux terminés, on ferma les puits en 1960. C’était le dernier site actif de la cité. Les installations furent classées en 1989. S’y est installé le PASS (Parc d’Aventures scientifiques et de Société). On y voit de loin le châssis à molettes du puits n°11 refait en 1947 ainsi que le terril du Mont-Ostène (ou du Crachet).

La Société “le Charbonnage de Frameries” rassembla plusieurs charbonnages de Frameries et de villages voisins (11 puits en activité en 1920): 

  • Le Sac à Hornu,
  • Saint-Antoine à Wasmes
  • Bonne-Espérance à Wasmes,
  • Grisoeuil à Pâturages,
  • Crachet-Picquery à Frameries,
  • Noirchain à Noirchain,
  • Sainte-Caroline à La Bouverie,
  • Couteaux Sainte-Mathilde à La Bouverie.
  • Charbonnage Picquery, à Frameries, fermé en 1904
  • Puits n°7 Saint-Joseph, à Frameries, de l’Agrappe-Escoffiaux

D’autres entreprises se développèrent parallèlement aux charbonnages et périclitèrent avec eux:

  • Aciéries, tréfilerie, usine de lampes pour mineurs
  • Verreries
  • Cordonneries
  • Ateliers de chaussures, dont la pratique fut initiée en 1889 par Charlemagne Quenon
  • Saboteries
  • Ateliers de confection
  • Cartonnerie

Plus récemment, Frameries s’est tournée vers le commerce. Y ont été aménagés deux zonings industriels.

Voies de communication

Routières

La voie romaine Bavay-Utrecht passait à l’est du territoire (actuelle N543).

Le vieux chemin de Valenciennes à Binche (ou de Famars à Estinnes) passait au nord de la commune. Il a disparu aujourd’hui, sauf en quelques endroits.

Deux chaussées se croisent au centre de la commune, la N544 venant de Mons vers la France et la N546 reliant Pâturages à Givry. Il s’agit d’anciens chemins reliant les villages entre eux. Ils ont été pavés au milieu du XIXème pour assurer le transport routier de la houille.

L’habitat s’est rapidement aggloméré sur leurs bords et s’est étendu à partir d’eux avec l’augmentation démographique du XIXème siècle.

Plus récemment, une liaison autoroutière R5, passant au nord du village, permet la liaison avec l’autoroute E19/E42.

A ce niveau, une route axiale boraine la relie à Boussu-Bois à travers le Borinage.

La liaison ferrée Mons-Haumont (n°96) date de 1855. La gare  a été construite en 1857. Le bâtiment fut fermé en 2005. Frameries n’est plus qu’une halte sur cette ligne.

Des lignes privées industrielles y étaient reliées à partir des charbonnages.

Le tram s’arrêtait aussi à Frameries, venant de Mons par Cuesmes, allant vers Eugies et Sars-la-Bruyère d’une part, vers La Bouverie ou Noirchain de l’autre.

Patrimoine

Eglise sainte Waudru

Si la nef actuelle est toujours celle du XVème siècle, le reste fut refait en 1717 et en 1840. On y trouve un Tableau de Ste Barbe, par Germain Hallez.

Chapelle de Notre-Dame d’Ariette

Hôtel communal, 1895

Hôpital Notre-Dame, au coin de la rue de France et de la rue J. Dufrasne. Il fut construit en 1867 sur le site de l’ancienne ferme du Hazoir, fief de Ligne et Beaufort, cité au XIIIème siècle. Il subit d’importantes transformations en 1966. Il fut acquis par l’Hôpital du Grand Hornu et appartient actuellement au réseau hospitalier Epicura.

La Ferme des Templiers

Voir historique plus haut. Les bâtiments actuels sont des XVIIIème et XIXème siècles. Il s’agit d’un quadrilatère entourant une cour pavée dans laquelle on pénètre par un porche-colombier. On y trouve encore les vestiges d’une petite chapelle romane et un pilori dans la cour. La ferme fut achetée en l’an III par le notaire Emmanuel-Joseph Corbisier. Elle fut rachetée à ses descendants par Victor Mirland au XIXème. C’était un pharmacien qui y installa une fabrique de pâte de fruits (pommes, mirabelles, prunes). Cette fabrique cessa ses activités en 1979.

Monuments

Statue d’Alfred Defuisseaux (homme politique socialiste du XIXème), 1905, par le sculpteur Dubois (ci-contre)

Statue de Désiré Maroille (premier président du syndicat socialiste des mineurs borains), 1925, par le sculpteur De Winne

 

 

Sars-la-Bruyère

Entité communale de Frameries

Le village s’appelait au XVIIIème siècle Sars-Notre-Dame. C’est lors de la période révolutionnaire qu’il adopta le nom actuel.

Le territoire

Superficie: 837 ha

Altitude: 140 m

Situation géographique : Le village est situé sur le plateau du Haut-Pays. Le paysage y est doucement ondulant.

Cours d’eau : Quelques ruisseaux, issus de nombreuses sources, le parcourent: celui du Château, celui de Coury et celui du Bois de Blaregnies (tous affluents du By).

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : forestier (La Forêt Charbonnière, dont il reste quelques  vestiges, surtout à l’ouest)

Nature du sol: limoneux, argileux

Nature du sous-sol : grès, schistes

Préhistoire

Pas de découverte documentée sur cette période.

Antiquité gallo-romaine

L’actuel village se situe sur l’ancienne chaussée romaine allant de Bavay à Utrecht (aujourd’hui chaussée Brunehaut venant de Bavay par Hon-Hergies et se continuant vers Noirchain).

On y aurait trouvé de nombreuses traces de constructions gallo-romaines, ainsi que des objets gallo-romains (pas de précision).

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Des vestiges francs auraient également été découverts (non précisés).

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1183

Toponymie (anciennes orthographes) : ?

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

Sartum (bas latin), provient d’un endroit essarté (défriché).

« La Bruyère » était le nom d’une ancienne ferme au nord-est du village.

Epoque de son apparition: XI ou XIIème siècle

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: la chaussée romaine

sources d’eau ou cours d’eau: les nombreuses sources

source de bois: toute la zone était boisée

proximité d’un lieu de pouvoir: ?

Paroisse dédiée à Saint Jean-Baptiste

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre de Sainte-Waudru de Mons en 1183, partagé avec celui de l’Ordre du Temple.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le village fut le siège de trois seigneuries:

  1. Une partie fut détachée sans doute du fisc mérovingien pour être attribuée au chapitre de Sainte-Waudru.
  2. Au XIIème siècle, un fief fut attribué aux chevaliers de l’Ordre du Temple.
  3. Une troisième partie devint la seigneurie de Sars-la-Bruyère, confiée à une famille qui prit le nom du village.

La Commanderie de l’Ordre du Temple (du Fliémet)

Dans la région, de nombreux domaines appartinrent à cet ordre chevaleresque fondé à Jérusalem après la première Croisade : à Frameries, à Genly, à Noirchain, à Fayt-le-Franc, à Saint-Symphorien, … Ces domaines furent transformés en seigneuries féodales, autour de fermes fortifiées. Ils dépendaient d’une maison-mère qui se trouvait à Piéton.

Celle se Sars s’appelait seigneurie du Fliegmet (ou Fliémet).  Elle couvrait partiellement Courry, Blaregnies, le bois de Blaregnies, le bois du seigneur de Sars, le bois d’Audenarde, la commune de Sars, sur le chemin de Mons à Bavay. En 1312, après la dissolution de l’Ordre du temple par le roi Philippe IV le Bel de France, les possessions se situant en dehors de son royaume furent transmises à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (appelé au XVIème siècle Ordre de Malte). Le Bois du Temple, au sud du village, rappelle ses anciens propriétaires. L’église était en partie propriété de l’Ordre, qui en collectait la dîme.

La seigneurie principale

Elle appartint successivement à plusieurs familles.

Famille de Sars

La première d’entre elle porta le nom du village. Elle est assez mal documentée avant le début du XIIIème siècle. Pour les détails à propos des différents personnages, voir la fiche généalogique de la famille. En réalité, on parle de la famille de Baraf de Sars. Elle est probablement issue du mariage d’une héritière de Sars avec un membre de cette famille qui ajouta le nom de Sars au sien.

Sont ainsi connus comme seigneurs de Sars :

  • Gille de Baraf de Sars (1180/1190-v1222), qui fut fait prisonnier à la bataille de Bouvines en 1214.
  • Gilles « Gillion » de Baraf  (v1260/1266- ?), fils du précédent
  • Guillaume « Giolion » de Baraf (v1280/1284-1336), premier personnage important de la famille, au service des comtes de Hainaut
  • Guillaume de Baraf de Sars (v1311- ?), fils du précédent
  • Guillaume de Baraf de Sars (avt1330-1364), fils du précédent
  • Guillaume de Sars (v1350-1409), fils aîné du précédent
  • Gérard de Sars (v1385/1395-1427/1439), fils ou neveu du précédent
  • Michel de Sars ( ?- ?), fils du précédent – sans postérité
  • Jacques de Sars (v1420-1455), frère du précédent
  • Michel de Sars (v1450-1515), fils du précédent, décédé sans postérité mâle.

Maison de Harchies

Gérard I Mouton de Harchies (v1485 ?), seigneur de Harchies, devint seigneur de Sars en épousant Anne de Sars, fille de Michel de Sars. Lui succédèrent:

  • Gérard II Mouton de Harchies ( ?- ?), fils des précédents
  • Charles I Mouton de Harchies ( ?-apr1563), fils ou neveu du précédent
  • Charles II Mouton de Harchies ( ?-apr1600), fils du précédent –  sans postérité mâle.

Sa fille Marguerite, qui épousa Jean de Mérode, transmit Harchies à cette famille, tandis que Sars passa, via la seconde fille, Marie-Bonne, à la famille de Bournonville.

D’Adrien de Montigny (XVIème)

Maison de Bournonville

Wolfgang-Guillaume de Bournonville ( ?-1684/1689, Sars). Il devint, par mariage avec Marie-Bonne Mouton de Harchies, seigneur de Sars. La terre de Sars fut érigée en marquisat par le roi Charles II d’Espagne en faveur de Wolgang Guillaume de Bournonville, en 1689. Lui succédèrent:

  • Jean-François Benjamin de Bournonville (1637-1718), fils ou frère du précédent
  • Wolfgang de Bournonville (1670-1754, Bruxelles), fils du précédent
  • Jean Joseph de Bournonville (1701-1768), fils du précédent – sans postérité
  • François Albert Joseph Charles de Bournonville (1710-1769), frère du précédent. De son épouse, Bénédicte Charlotte Gabrielle d’Ursel (1719, Bruxelles-1778, Gand), il n’eut pas d’enfant.

Maison d’Ursel

La seigneurie de Sars fut cependant transmise à cette famille pour la période allant de 1778 à 1793, fin de l’Ancien Régime féodal. Peut-être à son neveu Wolfgang Guillaume Joseph d’Ursel (1750-1804).

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977: Mons
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

La bataille de Malplaquet le 11 septembre 1709 se déroula en grande partie sur le territoire de Sars (lieu-dit « La Noire Bouteille ») dont le village fut ravagé (aussi sur Blaugies et Dour). L’église et ses archives brûlèrent. Il y eut de nombreuses victimes civiles.

Economie

L’agriculture la domina (champs, pâturages, vergers).

Une brasserie a existé  au château de la Poterie et un moulin à eau à l’est du village.

La présence d’une terre plastique rougeâtre (« bolus ») a permis la fabrication de céramiques artificielles originales. Elle fut exploitée par le chanoine Puissant (1915) dans les bâtiments du château de la Poterie.

Voies de communication

Elles sont essentiellement routières

  • La chaussée romaine, à l’est du village
  • Des chemins conduisant vers Dour, vers Eugies et Frameries, ainsi que vers Blaregnies.

Le réseau s’est étoffé à la fin du XIXème et au début du XXème siècle.

Il exista au début du XXème siècle un tramway qui reliait Sars à Eugies, puis à Frameries.

Patrimoine

Le château de la seigneurie (Château-ferme de la Poterie). L’antique château-fort remonte au XIIème siècle, du temps des premiers seigneurs de Sars. Il en reste aujourd’hui le donjon de plan carré, qui fut construit au XIIIème siècle en grès de Genly et de Blaregnies. Le reste fut reconstruit au XVIème  et converti en demeure confortable. Le porche est du XVIIème.

Château de la Haye (ou de la Roche)Au nord du village. Bâti au début du XVIIIème en style classique tournaisien et complété au XIXème. Il appartint au bourgmestre Camille de la Roche au XIXème siècle.

Eglise St Jean-Baptiste. L’église précédente fut détruite en 1709 lors de la bataille de Malplaquet. Elle fut reconstruite en partie vers 1715. Monument funéraire des seigneurs de Sars dans la sacristie, ancienne chapelle castrale, reconstruite au XIXème.

PresbytèreNéo-classique, de 1827.

Chapelle Notre-Dame. La collation de la dîme était autrefois perçue par les chevaliers de l’Ordre de Malte.

La Bouverie

Entité communale de Mons

Ancien hameau de Frameries, devenu commune autonome depuis 1845.

Le territoire

Superficie: ?

Altitude: 110 m (altitude moyenne)

Situation géographique : à l’est du plateau du Haut-Pays ou de Bavay). Le centre du village est dans une petite cuvette en pense douce, s’évasant vers l’ouest et s’infléchissant au niveau du Rieu du Coeur

Cours d’eau : les ruisseaux du Coeur (s’écoulant vers Quaregnon et la Haine), du Champré et de l’Harbée (qui sont des affluents du By)

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : forestier

Nature du sol : limoneux

Nature du sous-sol : grès, schiste, houille (massif primaire)

Préhistoire

On relève sur le site « Derrière l’Attre » la présence de trois fosses qui contenaient des fragments de céramique, semblables à ceux découverts à Spiennes, Ciply et Harmignies, et remontant à l’âge du fer La Tène III, soit une époque où les Gaulois Nerviens ont pu s’installer dans la région. Un petit habitat existait donc à proximité.

Antiquité gallo-romaine

Non documentée, ce qui paraît aller de pair avec une zone où bois et pâturages cohabitaient, et où ne s’installèrent peut-être pas des Gallo-Romains.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

La même remarque est de mise.

Deuxième Moyen-Age – le village

La Bouverie est d’abord né comme un hameau d’un grand domaine qui comprenait aussi Frameries. Depuis cette époque jusqu’au XIXème, son histoire se confond avec celle de la cité voisine. Il s’agissait en majorité de terres qui appartenaient au chapitre de Sainte-Waudru de Mons. Entre Quaregnon, Flénu, Jemappes, Frameries et Eugies s’étendaient de grands pâturages gagnés sur la forêt par défrichement. Le hameau de La Bouverie a dû naître autour d’une ferme ou de quelques fermes médiévales.

Première mention: ?

Toponymie (anciennes orthographes) : ?

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

De bovaria (latin et roman) qui correspond à Bouverie, signifiant une habitation des bœufs ou une métairie, soit une exploitation d’éleveurs.

Epoque de son apparition: ?

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de grande voie de communication aux origines

sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux nommés plus haut

source de bois: la Forêt Charbonnière qui fut défrichée à cet endroit, surtout au XIXème siècle

proximité d’un lieu de pouvoir: les fermes abbatiales proches

Paroisse dédiée à Saint-Joseph. Elle n’est autonome que depuis 1821. Jusqu’à cette date, les habitants de La Bouverie étaient paroissiens de Frameries.

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre Sainte-Waudru.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

La plus grosse partie du village faisait partie d’une grande seigneurie appartenant au chapitre de Sainte-Waudru. Elle était administrée, avec Frameries, par un maire et des échevins. Un prévôt ou bailli exerçait la justice au nom du chapitre. Il est à signaler que les comtes de Hainaut, en tant qu’avoués du chapitre, s’appropriaient une part des revenus et des pouvoirs judiciaires.

Au nord du chemin reliant Pâturages à Frameries, se situait le fief de Lambrechies, appartenant à l’abbaye de Saint-Ghislain, cité déjà au XIIème siècle. On y rechercha de la houille jadis.

Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Commune autonome depuis 1845
  • Entité communale depuis 1977: Frameries
Economie

Elle fut essentiellement agricole (agriculture et élevage).

Ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIème siècle que l’extraction de la houille s’y ajouta, au nord de l’actuel village avec les puits:

  • Grand Trait (en partie sur Frameries) fermé en 1958
  • Sainte Caroline, fermé en 1925
  • Couteaux Sainte-Mathilde

Ces sites appartinrent à la société des « Charbonnages de Frameries ».

Mais ce qui a aussi fait la renommée du village, c’est le nombre de fabriques de chaussures (35-40 encore en 1939), dont la plupart fermèrent dans les années ‘1960. On créa même une Ecole de la Chaussure en 1939 le long de la rue de l’Industrie, devenue par la suite la Fabrique de Théâtre.

Développement du village et voies de communication

Ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIème siècle, lorsque le charbon devint le pilier de l’économie, et donc surtout au XIXème et au début du XXème siècle, que la population s’étoffa, composée principalement de mineurs et de quelques agriculteurs. Le centre du village s’est surtout étoffé au nord, où un chemin reliait Pâturages à Frameries, et plus loin à Givry (actuelle rue de l’Industrie). Cette route fut pavée en 1848 pour améliorer le transport de la houille. C’est au nord de ce chemin qu’on trouvait les charbonnages Grand-Trait et le puits Sainte-Caroline. Ensuite le village s’est développé vers le sud. Le bâti est dense aujourd’hui et relie sans interruption Pâturages, Frameries et Eugies.

Par la route: les chemins (puis chaussées) qui reliaient La Bouverie aux villages voisins

Par le tramway depuis la fin du XIXème siècle jusque dans la deuxième moitié du XXème (ligne Pâturages-Frameries-Noirchain)

Patrimoine

Eglise Saint-Joseph. Construite en 1841 en style néo-classique.

La Maison du Peuple. Construite  rue de la Colline en 1911, abritant une coopérative qui fut fondée en 1886.

Temple protestant. Erigé en 1853 pour la communauté locale.

 

Eugies

Entité communale de Frameries

Le territoire

Superficie: 821ha

Altitude: moyenne de 130 m (entre 64 et 144m)

Situation géographique : Village situé sur le plateau du Haut-Pays (ou de Bavay).

Cours d’eau : le Rieu du Coeur, qui prend sa source au lieu-dit “Le Moulin”, puis crée un petit vallon plus prononcé, dû à un ancien débit plus puissant, avant de passer entre les villages de La Bouverie et de Pâturages. Les ruisseaux du Temple et du Rogneau sont situés en partie sur Eugies (à l’est).

Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) : forestier

Nature du sol : limoneux, argileux (riche en carbonate de chaux)

Nature du sous-sol : pierre (grès, schiste) affleurant au Champ de la Haute-Borne, du côté de la rue Baudouin et de la rue des Déportés.

Eugies est traversé par l’anticlinal houiller et la Grande Faille du Midi d’ouest en est, là où se côtoient deux types de couches : le terrain houiller (déposé au carbonifère) et le massif rocheux (déposé au dévonien).

Préhistoire

Néolithique (Homo Sapiens) :

Deux lieux-dits du village ont pour nom « Haute Borne » et « Haute et Bonne » qui pourraient évoquer la présence jadis de menhirs, dont on n’a trouvé aucune trace à ce jour.

Antiquité gallo-romaine

Seule l’étymologie du nom d’Eugies peut faire penser à un passé gaulois sur son territoire, mais aucun vestige de cette période, ni de la période gallo-romaine qui suit, ainsi que de la période franque, ne semble avoir été découvert à ce jour.

Et ce malgré la proximité d’une chaussée romaine (Sars-la-Bruyère et Genly).

Le site web de la commune de Frameries évoque cependant la découverte au lieu-dit « La cave de l’ermite » de pièces de monnaie des empereurs Valérien et Galien, datant du  milieu du IIIème siècle. Il est possible que çà ait été un « trésor caché » (encore que ce terme n’ait pas été écrit) par les propriétaires d’une villa voisine, peut-être sur le territoire d’un village voisin, au moment des premières invasions barbares en Gaule du nord. Aucune structure d’habitat n’a été révélée, ni aucune nécropole pour le premier millénaire de notre ère.

Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)

Non documenté.

Deuxième Moyen-Age – le village

Première mention: 1167

Toponymie (anciennes orthographes) :

  • Iwegnies, 1167 (charte de Sainte-Waudru, le texte le plus ancien connu)
  • Eugiis, 1167, 1194, 1201 (cartulaires)
  • Iwigiis, 1171 (charte de Sainte-Waudru)
  • Eugies, 1181 (id)
  • Euigiis, 1201 (id)
  • Eugiae, 1201
  • Ugiis, 1219
  • Ugies, 1300, 1327
  • Wigies, XIVème
  • Uigies, 1420 (cartulaire des comtes de Hainaut)
  • Wigies, 1440
  • Eugy, XVIème

Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :

  • Aequisius, correspondant à un nom de personne (Carnoy)
  • Euchies, du latin –chia, voulant dire caverne, cabane, chaumière (Chotin)
  • Widgies (Eugies en patois borain) venant de widié, sortir
  • le suffixe –gies (roman picard), du gaulois –iaca, transformé en iacus latin, désignant la propriété (très courant en Hainaut dès le XIIème siècle)
  • le préfixe –Eu, pouvant être lié à un personnage : Iwo, Wis, Wion
  • Eusiacas, Eugiacus, demeure d’Esus, dieu gaulois (André)

Epoque de son apparition: XIIème siècle (?)

Facteurs ayant favorisé son émergence :

voies de communication: pas de voie importante sur le territoire même d’Eugies

sources d’eau ou cours d’eau: les ruisseaux évoqués plus haut

source de bois: une grande partie du territoire était boisé, faisant partie de la Forêt Charbonnière, qui a été défrichée, et qui a laissé quelques vestiges (comme le Bois de Colfontaine)

proximité d’un lieu de pouvoir:

Paroisse dédiée à Saint-Remy (évêque de Reims au VIème siècle)

Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite

Décanat/doyenné: Mons

Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné au chapitre Sainte-Waudru de Mons en 1167 par l’évêque Nicolas de Cambrai. Ce qui fut confirmé par le pape Lucius III en 1182.

Répartition des pouvoirs pendant la période féodale

Autorité supérieure: comté de Hainaut

Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): la prévôté de Mons

Seigneuries et fiefs

Le territoire fut partagé en plusieurs domaines seigneuriaux:

  • la seigneurie principale
  • le fief de Colfontaine (voir Pâturages) qui autrefois faisait partie de la commune d’Eugies
  • un fief appartenant au chapitre Sainte-Waudru
  • La seigneurie de la Bassée, fief ample relevant de la baronnie de Quiévrain, puis de la principauté de Chimay (de Croÿ), puis de diverses familles. C’était une exploitation agricole (rue du Coron). On y trouva une carrière de pierres et un four à chaux
  • Fief de Courtejoye, seigneurie foncière, connue à partir de 1500
  • Fief de Champret, citée au XVIIIème
  • Fief du bois d’Elval
  • Fief de la Tourelle
  • Des petits fiefs dépendant directement des comtes de Hainaut : fief Robin, fief de Brillon

La seigneurie principale

Il s’agissait d’un domaine appartenant aux comtes de Hainaut. Ceux-ci le cédèrent en fief lige à des familles qui se succédèrent au fil des siècles. Les seigneurs purent exercer les trois justices, réclamer des corvées et prélever les redevances. Ceux qui séjournèrent à Eugies (ou du moins leurs représentants) habitaient à la ferme de Maskeau, dont il reste quelques éléments. Cette seigneurie avait son maire, héréditaire au début, et ses échevins.

Le premier seigneur connu d’Eugies, fut Fastré de Ligne ( ?-1227), suite à un échange de domaines seigneuriaux avec la comtesse Jeanne (1202-1244) au début du XIIIème siècle. Les informations sont, semble-t-il assez partielles. Les Ligne s’appelant Fastré sont assez nombreux, un par génération à cette époque-là. Celui qui a le plus de chance d’avoir été le seigneur d’Eugies pourrait être un fils cadet de Gauthier I de Ligne, qui était au service des comtes Baudouin V, Baudouin VI, Ferrand et Jeanne. Ce Fastré était aussi chevalier et seigneur de Montroeul-sur-Haine. Il ne semble pas avoir eu de postérité. Montroeul fut hérité par son frère aîné Gauthier II, époux de Marguerite de Fontaine. Il n’y a pas de mention d’Eugies à son propos. On pourrait penser que la seigneurie d’Eugies revint au domaine comtal.

Les Ligne étaient liés aux Condé et aux Fontaine. A la même époque, en 1219, Gauthier III de Fontaine devint propriétaire du domaine de Colfontaine (bois), qu’il donna à son beau-frère Godefroid de Condé, évêque de Cambrai (infra).

Le deuxième seigneur connu est Jean « Saussé » de Boussoit (1279, Boussoit-1344), fils de Jacques de Boussoit. Ecuyer, puis chevalier au service des comtes. Seigneur de Boussoit, de Bois d’Haine, de Marpineau, de la Motte. Seigneur de Ploych par achat en 1296. Il est cité comme seigneur d’Eugies en 1327. Achat ou fief reçu du comte ? Il n’eut pas d’héritier mâle. S’il légua Boussoit à son cousin, on ne sait rien du sort d’Eugies, sans doute à nouveau revenu dans les possessions comtales, pour être remis à:

Jan Aeleman (1320-1359(?), Valenciennes). C’est un fils bâtard du comte Guillaume I « le Bon » d’Avesnes et d’une maîtresse hollandaise. Seigneur de Denain. Il est cité en 1367 comme seigneur d’Eugies, soit par achat, soit par don pour service rendu. Il l’est aussi pour Noirchain. Chevalier. Grand bailli des bois. Grand bailli de Hainaut (1356-1378). Il eut deux enfants, mais aucun n’est renseigné comme seigneur d’Eugies. Comme dans les cas précédents, il est probable que le régent Aubert de Bavière l’ait remis dans le domaine comtal.

A partir des seigneurs suivants, on trouve une véritable continuité:

Gilles d’Arnemuiden (1388, Liège-1438). Seigneur d’Arnemuiden (en Zélande), d’Inchy et d’Eugies, mentionné dès 1410. Son père ne semble pas  avoir possédé les lieux. Il pourrait donc s’agir d’un achat ou d’un don pour services rendus. Chevalier au service des comtes de Hainaut, Hollande et Zélande, peut-être aussi de Philippe le Bon. De son épouse Marie Chabot, il eut Marguerite d’Arnemuiden (1410-1447), dame héritière d’Eugies. Celle-ci épousa  Colard II de la Clyte (1375, Renescure-1453), fils du gouverneur de Lille, bailli de Flandre, avec qui elle eut un fils:

Philippe de Comines/Commynes (1440, Renescure – 1511). Orphelin de père et mère à 13 ans, il fut recueilli par son cousin Jean de Comines, dont il prit le nom. Il devint un érudit. Il entama une carrière diplomatique en 1464 et fut attaché, comme écuyer, par Philippe le Bon à la personne de Charles le Téméraire. Il devint chambellan de celui-ci. Mais il prit le parti du roi de France Louis XI qu’il conseilla. Il était seigneur d’Argenton, de Talmont et de Berrie. Il est cité en 1497 comme seigneur d’Eugies, par héritage de sa mère. Il est surtout connu comme chroniqueur, auteur de la vie de Louis XI. Il épousa Hélène de Chambes, dame d’Argenton, dont il eut Jeanne de Comines (1485-1513), qui épousa:

René de Brosse « de Bretagne » (1480-1524, Pavie). Fils de Jean III de Brosse de Penthièvre.  Comte de Penthièvre. Vicomte de Limoges et de Bridiers. Seigneur d’Aigle, de Boussac, de St Sévère, … et d’Eugies par mariage. Il fut tué à la bataille de Pavie, au service de Charles Quint contre François Ier. Ses terres de France avaient été saisies par ce dernier. Il contracta trois mariages et eut plusieurs enfants, dont:

Jean de Brosse « de Bretagne » (v1510-1565, Lamballe). Comte de Penthièvre. Duc d’Etampes. Gouverneur de Bretagne. Il hérita de son père  la terre d’Eugies, qu’il vendit ensuite.

Thierry Du Mont (1480-1553). Conseiller souverain du Hainaut. Bailli portatif du Hainaut en 1533. Seigneur d’Eugies par achat entre 1524 et 1530. Il la revendit dès 1534.

A partir de cette date, Eugies restera dans la famille de Gavere jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Il s’agissait en fait d’une branche cadette (Gavere-Frésin), détachée de l’aînée au XVème siècle.

Jacques de Gavere (1465, Frésin dans le Luxembourg-1537, Mons). Il est le fils de Godfried van Gavere et de Maria van Ghistel. Il fut seigneur de Frésin, d’Ollignies et acheta la seigneurie principale d’Eugies en 1534. Au service de Philippe le Beau, puis de Charles-Quint, il fut grand bailli  et gouverneur de Hainaut. Lui succédèrent:

Louis de Gavere ( ?-1560, Mons), fils du précédent

Charles de Gavere (1525/1526-1611), fils aîné du précédent

Jean Charles de Gavere (154-1629), fils du précédent

D’Adrien de Montigny (fin XVIème)

Albert de Gavere (1597-1646, Madrid), fils cadet du précédent

Charles « don Carlos »  de Gavere ( ?-1693), fils du précédent. Mort sans postérité.

Rasse François de Gavere ( ?-1752), cousin du précédent

Frédéric Hyacynthe Joseph ( ?-1725), fils aîné du précédent. Sans postérité.

Charles Emmanuel Joseph de Gavere ( ?-1773), frère cadet du précédent

François Joseph de Gavere (1737-1797). Il mourut à Vienne en 1797, déchu de ses droits féodaux par les Révolutionnaires en 1795.

Commune 

Le village d’Eugies résulte en 1726 de la réunion du centre (Petit-Eugies) et de deux lieux-dits, le Culot à l’orée du Bois de Colfontaine et l’Aisette proche de La Bouverie.

Ces lieux-dits, apparus au XVIIème siècle, se sont développés au XIXème, suite à l’installation de mineurs travaillant dans les fosses proches.

Carte de Ferraris (XVIIIème)
Période française (1794-1814)

Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794

  • Département: Jemappes
  • Canton: Pâturages
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
  • Etat: Belgique
  • Province: Hainaut
  • Arrondissement administratif: Mons
  • Arrondissement judiciaire: Mons
  • Canton: Pâturages
  • Entité communale depuis 1977: Frameries
Evénements et faits marquants sur le sol de la commune

Le 4 novembre 1792, en marge de la bataille de Jemappes, le général français d’Harville s’empara d’Eugies, de Genly et de Noirchain, puis de Ciply. Dumouriez installa son QG à la Court de Wasmes. La bataille de Jemappes eut lieu le 6.

Economie

Elle fut longtemps agricole. Pendant tout le moyen-âge, les paysans d’Eugies menaient leur bétail au pacage sur les « Pâturages Communs » (actuel territoire de Pâturages), appartenant au chapitre montois de Sainte-Waudru. Mais les conflits se succédant aux conflits, surtout quand, au XVIIème et au XVIIIème, de nombreux étrangers vinrent s’y installer pour travailler dans les exploitations minières, on finit par partager les pâturages en 1729 entre les villages qui avaient droit de pacage, soit ceux de Quaregnon, ceux de Jemappes-Flénu, ceux de Frameries-La Bouverie et ceux d’Eugies. Au centre, fut délimité un nouveau village : Pâturages.

Les hameaux du Culot et de l’Aisette (soit 200 bonniers de terre), éloignés de l’actuel centre du village, faisaient partie de cette transaction. Ce qui explique le caractère plus ouvrier de ces quartiers, en comparaison au centre, plus rural et aéré.

Quelques fermes sont encore en activité de nos jours.

Les métiers liés à l’agriculture

Il semble que sont mentionnés des moulins au XVIII-XIX-XXème siècles, mais il est certain que d’autres ont existé dès le moyen âge.

  • Le moulin à vent communal entre 1788 et 1899, rue du Moulin (actuelle chapelle Notre-Dame de Lourdes)
  • Le moulin à eau Piérart, à l’angle de la rue Churchill et de la Cavée, sur un bief venant du Rieu du Cœur (1847-début XXème). Il est probable qu’il succéda, à cet endroit, à des moulins plus anciens, vu la configuration favorable du lieu.

On note une tannerie au XIXème. Ainsi que plusieurs brasseries (Comiant, Fontaine, A la Bonne vôtre)

Exploitation du sous-sol

L’argile du sol s’y prêtant, on a constuit dans le village des briqueteries et une fabrique de tuiles.

Le grès, notamment schisteux, fut extrait dans le bois au XIXème. On en faisait des pavés. Ce fut le cas aussi au « Champ de la Haute Borne ».

On exploita une carrière de pierres à chaux et de construction dans le domaine de Colfontaine dès 1759. Elle alimentait des fours à chaux. On connaît l’existence au XVIIIème siècle d’un four à chaux au Petit-Eugies, près de l’église, et un autre dans le bois de Colfontaine.

Il semble que vers 1650, on chercha déjà de la houille en surface dans le prolongement des couches du sud de Wasmes et de Dour. Il faut cependant attendre 1838, puis 1908, pour réaliser des sondages plus profonds, à l’initiative de la Compagnie des Charbonnages Belges de Frameries. Ce fut le cas à la lisière nord-ouest du bois de Colfontaine. Le sous-sol ne se prêta pas à cette exploitation à cause de l’anticlinal houiller qui aurait obligé à creuser plus profond (1450m) que dans les communes boraines.

Par contre, les quartiers à l’ouest du village se sont développés, dès la fin du XVIIIème siècle, avec l’arrivée de mineurs allant travailler dans les villages voisins.

Autres entreprises

  • Des saboteries
  • Des ateliers de chaussures, comme dans les communes voisines de Frameries et La Bouverie
  • Une fabrique de cierges et de bougies (1840-1930)
  • Une savonnerie

Aujourd’hui, Eugies est un village essentiellement résidentiel.

Un dépôt du TEC y est installé.

Voies de communication

Eugies est un peu à l’écart des grandes voies de communication antiques et médiévales, ce qui explique sans doute la naissance (selon les documents connus) un peu tardive du village.

Ce n’est qu’alors que des chemins l’ont relié à Frameries, à Sars et aux grands pâturages.

La route de Frameries vers la France fut tracée en 1847 sur une voie plus ancienne.

Eugies fut desservi par des trams, entre la fin du XIXème et la deuxième moitié du XXème, puis par des lignes d’autobus.

Patrimoine

Ferme du Maskeau (Mareskiel). C’est l’ancienne cense des seigneurs d’Eugies. Le nom dérive du terme « maréchal », titre porté par quelques-uns des seigneurs.

Eglise St Rémy. Bâtie au XVIème siècle en gothique, elle est refaite vers 1717 en style classique. Chaire de vérité Louis XV en chêne sculpté.

Chapelle Notre-Dame du Coron. Bâtie en 1687, à l’initiative du seigneur Charles de Gavere. Elle contient une statue en bois de la Vierge, réalisée en 1845. Elle fut l’objet d’un pèlerinage, supprimé à la fin du XXème siècle.

Maison Communale. De style néo-classique, 1865. Transformée en salle d’exposition et siège de la Maison de la Mémoire depuis la fusion communale.

Pavillon de chasse. Au sud de la forêt, dans une ancienne propriété d’Henri Degorge. 1855.

Bibliographie spécifique

Eugies dans l’histoire, Albert André, Publication du Cercle d’histoire et d’archéologie de Saint-Ghislain, 1980