Entité communale de Beloeil
Le territoire
Superficie: 144 ha
Altitude: 55 m
Situation géographique : situé sur le versant nord de la vallée de la Haine, en bordure du plateau qui sépare celle-ci de la vallée de la Dendre
Cours d’eau : source de la Verne de Basècles
Paysage préhistorique (après la dernière période glaciaire) :
Nature du sol : argileux
Nature du sous-sol : grès, pierre calcaire
Préhistoire –Antiquité gallo-romaine – Premier Moyen-Age (période franque mérovingienne et carolingienne)
Périodes non documentées
Deuxième Moyen-Age – le village
Première mention: 965
Toponymie (anciennes orthographes) : Raminiis (1119)
Parfois écrit “Rameignies”
Etymologie (hypothèses d’origine du nom) :
- Gnies, iniacas = propriété de
- Ram-, de « Hraban », nom d’un propriétaire
- Donc propriété de Hraban
Epoque de son apparition: entre le Xème et le XIIème siècle
Facteurs ayant favorisé son émergence :
– voies de communication: le chemin médiéval de Mons (Saint-Ghislain) à Tournai
– sources d’eau ou cours d’eau: le ruisseau de la Verne, sources
– source de bois: la région était boisée
– proximité d’un lieu de pouvoir: ?
Paroisse dédiée à Saint-Pierre, qui fut longtemps une dépendance (secours) de celle de Thumaide. Elle devint autonome en 1805.
Evêché: de Cambrai (jusqu’en 1804), puis de Tournai ensuite
Décanat/doyenné: Chièvres
Autel (dîmes, entretien de l’église, nomination des officiants) donné à l’abbaye de Saint-Ghislain en 1119 par Burchard, évêque de Cambrai
Répartition des pouvoirs pendant la période féodale
Autorité supérieure: comté de Hainaut
Autorité sous-jacente (administrative et judiciaire): châtellenie d’Ath
Seigneuries et fiefs
Malgré l’exiguité du village, il semble qu’il en existait plusieurs :
- Une appartenant à l’abbaye de Saint-Ghislain, selon la première mention du village en 965 dans une charte de l’empereur Othon.
- L’autre étant la seigneurie principale, qui consistait en une cense, des terres et des bois.
- Un fief du chapitre de Leuze
- Un fief du chapitre Ste Waudru
La seigneurie principale
Sans en avoir la preuve, il semble que lorsque les premiers seigneurs d’Avesnes, Wédric le Sor et Wédric le Barbu, tentèrent de se tailler un grand territoire dans l’ancien pagus de Brabant, juste après qu’il fut intégré dans le comté de Hainaut, vers 1050, le domaine de Rameignies (et celui de Wadelincourt) furent conquis en même temps que Leuze (et Condé).
Sur base de cette hypothèse, les seigneurs de Leuze, Wadelincourt et de Rameignies furent :
- Wédric/Guéric le Sor (v990-v1066)
- Wédric/Guéric II le Barbu (v1020-v1075), fils du précédent
- Thierry I (v1050-1106), fils du précédent. Ce dernier fut assassiné. Il n’avait pas d’enfant.
- Sa sœur Ide (Ade) d’Avesnes (1050-1075) lui succéda. Elle épousa Fastré I d’Oisy (v1050- ?), mais leurs descendants reprirent plus tard le nom d’Avesnes.
- Gossuin d’Oisy « le Borgne » ( ?-1120), fils du précédent – sans postérité
- Fastré II d’Oisy (v1070-1127), frère de Gauthier
- Gauthier I « Pulechel – le Beau » d’Avesnes (1110-1147), fils du précédent. C’est lui qui prit le nom d’Avesnes.
- Nicolas I d’Avesnes (1129-1171), fils du précédent.
- Jacques I d’Avesnes « le Beau » (1152-1191), fils du précédent
- Gauthier II d’Avesnes (v1170-1244), fils du précédent. Il n’eut pas d’enfants mâles pour lui succéder. Sa fille aînée Marie d’Avesnes mourut en 1241 avant son père.
- Elle avait épousé vers 1225 Hugues de Châtillon (1196-1248), comte de St-Pol et seigneur de Chatillon-sur-Marne.
- Sa fille, Jeanne de Châtillon (1253/1254-1291), épousa Pierre de France, un fils du roi St Louis IX.
- A sa mort, elle abandonna les terres de Condé et Leuze (avec Wadelincourt et Rameignies) à son oncle Guy II de Châtillon-St-Pol (apr1226-1289). Ensuite, on trouve :
- Hugues VI de Châtillon(II)-Blois (1258-1307), fils aîné du précédent
- Il donna avant sa mort Leuze et Condé à son frère Jacques I de Châtillon ( ?-1302, Courtrai) qui mourut pour le roi de France à la bataille des Eperons d’Or.
- Pour des raisons plutôt obscures (achat?), Rameignies et Wadelincourt tombèrent alors dans les domaines de Fastré III de Ligne ( ?-1337), grand seigneur, de par l’importance de ses domaines, mais aussi en raison des missions diplomatiques et militaires qu’il accomplissait pour les comtes de Hainaut (Jean d’Avesnes, puis Guillaume I le Bon), de Flandre et le roi de France (Philippe V de Valois, lié aux deux autres par des alliances matrimoniales).
- Michel 1er de Ligne( ?- 1345), fils aîné du précédent
- Michel II de Ligne ( ?-v.1387), fils du précédent. Il fut le demi-frère de Rasse de Ligne, fils bâtard qui fut à un certain moment seigneur d’Aubechies. Il mourut sans enfant.
- Son oncle Guillaume de Ligne (1320-1387) lui succéda quelques mois, suivi par le fils de celui-ci, Jean II de Ligne (1361-1442).
- Michel III de Ligne (1390-1468), fils du précédent
- Jean IV de Ligne (1457-1491), fils du précédent
- Antoine « le Grand Diable » de Ligne (1474-1532), fils du précédent
- Jacques de Ligne (1503-1552), fils du précédent
- Georges de Ligne ( ?-1579), fils du précédent. Il vendit Rameignies en 1573.
A partir de ce moment, la liste des seigneurs est incomplète.
Famille Grenut
Un court moment, de 1573 à 1584, Rameignies appartint à un membre de cette famille : Jehan Grenut (1529-1575 ou 1598), seigneur de Marcq, de Rameignies. Ecuyer, puis chevalier en 1559. Officier au service du roi Philippe II. Grand prévôt de Tournai. Il épousa Madeleine de Witthem, dont il eut:
- Cinq fils, dont quatre périrent à la guerre
- Georges, chevalier, lieutenant à la ville d’Ath
- Catherine Grenut (1564-1624)
Famille De Creux/Creus/Croux (1584-1611)
- Paul de Creux, seigneur de Ramegnies. Anobli par l’archiduc Albert en 1598
- Louis de Creux. Ecuyer. Seigneur de Rameignies
Famille de la Catoire/Cattoire (1611-v1750)
Sont cités plusieurs personnages, sans liens généalogiques :
- Gilles de la Catoire ( ?-1642), inhumé à Rameignies
- Ghislain François de la Catoire , seigneur de Blaton par achat en 1682 aux Mérode
- Joseph de la Catoire. Ecuyer, seigneur de Blaton. Cité en 1728.
- Jean François de la Catoire (1688, Tournai – 1750, Blaton). Ecuyer. Il hérita de son oncle (peut-être Joseph) de la seigneurie de Blaton (vendue aux de Croÿ en 1752), Rameignies, Marpent et Hergies. Il vendit Hergies en 1727 à Jean Dominique de Wolff. Il vendit Marpent en 1728. Il vendit Marcoing en 1748. Il avait épousé en 1722 Anne Hoyois, dont il eut:
- Marie Anne de la Catoire (1722, Blaton-1773, Blicquy)
Famille Séjournet
Louis Philippe Séjournet (1697, Ath – 1774, Blicquy) qui devint seigneur de Rameignies en épousant Marie Anne de la Catoire. Il était aussi seigneur de Cantraine et du Quesnoy, baron de Séjournet.
Alexandre Louis Joseph de Séjournet de Rameignies (1748, Blicquy-1838, Rameignies), fils du précédent. Il perdit ses droits seigneuriaux en 1794, mais conserva son château. Il devint bourgmestre de Rameignies.
Période française (1794-1814)
Fin de l’Ancien Régime féodal en 1794
- Département: Jemappes
- Canton: Quevaucamps
Répartition des pouvoirs pendant la période contemporaine (à partir de 1814)
- Etat: Royaume des Pays-Bas (1814-1830), puis Royaume de Belgique
- Province: Hainaut
- Arrondissement administratif: Ath
- Arrondissement judiciaire: Tournai
- Canton: Quevaucamps
- Entité communale depuis 1977: Beloeil
Economie
Agriculture (céréales, oléagineuses, légumes, vergers). Production vendue au marché de Leuze.
Moulin à vent
Tuilerie
Patrimoine
Eglise Saint-Pierre. Il s’agit d’une ancienne chapelle romane remontant au XIIème, réaménagée en gothique au XVIème et reconstruite au XVIIIème en style semi-classique.
Château Séjournet. Construit par le baron Alexandre de Séjournet (1748-1838)